Mânăstirea este situată la poalele muntelui Abantos din munții Sierra de Guadarrama și a fost construită din ordinul regelui Filip al II-lea al Spaniei, pentru a comemora victoria armatei sale în bătălia de la San Quentin10 august1557 asupra trupelor regelui Henric al II-lea al Franței. Construcția mănăstirii a început în 1563. Edificiul a fost terminat în 1584. În interior cuprinde: Palatul lui Filip al II-lea, Palatul Burbonilor, Bazilica, Conventul, Muzeul, Biblioteca regală, Colegiul, Seminarul,
Impossible de se plonger dans l’Espagne des Habsbourg sans visiter l’Escorial. Cet incroyable monastère et palais royal du XVIème siècle, classé au patrimoine de l’Unesco, est situé sur un site d’une exceptionnelle beauté où l’on peut apercevoir au loin les montagnes, « La sierra de Madrid » dont le sommet était alors recouvert de neige en ce mois d’avril. Ce monument impressionne autant par sa puissance, la majesté de son architecture, que par le sentiment de sérénité qui s’en dégage.
El Escorial fut construit à quelques kilomètres de Madrid entre 1561 et 1584 par Philippe II, fils de Charles Quint et héritier du royaume d’Espagne, de Naples, de Sicile, de Milan, des Pays-Bas et des Indes. Lieu emblématique du « siècle d’or espagnol », El Escorial avait une double vocation. C’était à la fois un édifice religieux accueillant monastère, couvent, basilique, et un palais royal. Il trouve ses origines dans la volonté de Philippe II de construire un lieu qui lui serve à la fois de retraite spirituelle et qui rende hommage à son père. En construisant l’Escorial et son caveau royal, Philippe II souhaitait ainsi offrir à son père une sépulture digne du grand Charles Quint. Partons à la rencontre de ce monument des Habsbourg hors du commun.
El Escorial, un lieu de retraite spirituelle et de savoir
Le roi Philippe II d’Espagne souhaitait être au plus près de dieu dans ce monastère. Il y acheva d’ailleurs ses jours à l’âge de 71 ans. L’aura spirituelle voire mythique qui entoure El Escorial s’exprime à même son architecture, sous l’égide de Saint-Laurent figure dominante del Escorial. En effet, le 10 août 1557, Philippe II remporta l’une de ses plus grandes victoires en battant Henri II de France à Saint-Quentin. Une fresque magnifique dans la galerie des batailles illustre d’ailleurs ce succès. Or le 10 août coïncide avec la fête de Saint-Laurent. Le bâtiment structuré autour de cours carrées assemblées en échiquier, rendrait ainsi hommage à Saint-Laurent, martyrisé et condamné à périr brûlé sur un gril, dont l’architecture prendrait la forme.
Toute la spiritualité que le roi a souhaité insuffler à ce lieu, atteint son point d’orgue avec la basilique. Difficile de rester insensible à ses voûtes impressionnantes, son élégante coupole, ses sculptures en bronze, ses magnifiques fresques murales peintes sur la voûte. Philippe II fit appel aux meilleurs architectes de l’époque. C’est finalement Francesco Paciotto qui fut retenu en 1574. La basilique se compose de deux églises, une dédiée au culte populaire et une chapelle royale. La figure de Philippe II est toujours présente en ce lieu. Le cénotaphe de Philippe II représente ainsi le monarque en train de prier, entouré de ses épouses Elisabeth de France, Marie de Portugal, Anne d’Autriche et du prince Charles. La famille fait face à Charles Quint revêtu du manteau impérial, son épouse et ses sœurs. Philippe II avait également fait aménager une ouverture donnant sur la chambre royale, lui permettant ainsi d’écouter la messe depuis son lit où il fut souvent confiné à la fin de sa vie.
Quittons à présent la basilique pour nous diriger vers la bibliothèque, non sans passer par la vaste Cour des Rois. Car si le monastère est un lieu de recueillement pour le roi, il émane également del Escorial une curieuse atmosphère de culture cosmopolite, cristallisée dans la magnifique bibliothèque du palais.Je vous invite à la découvrir virtuellement en cliquant ici (les photos étant interdites à l’intérieur).
Longue de 55 mètres et de 10 mètres de large, cette bibliothèque lumineuse se révèle au yeux du visiteur dans toute sa splendeur. La richesse de sa décoration avec son immense voûte peinte, son sol de marbre en damier et ses boiseries accueillant les précieux ouvrages, témoignent de l’importance que lui accordait Philippe II. Les sept arts libéraux sont représentés sur les peintures. On y voit par exemple la représentation de la philosophie et de la théologie. Comportant plus de 40 000 textes, la bibliothèque étonne par sa diversité. Ainsi, aux ouvrages religieux et littéraires, s’ajoutent 4000 manuscrits arabes apportés sous Philippe III. Plutôt étonnant pour une dynastie très catholique et pas vraiment connue pour son ouverture d’esprit religieuse ! La pièce impressionne également par ses énormes globes terrestres et ses cartes, révélant une autre dimension scientifique de la bibliothèque.
El Escorial, une résidence royale
Passons à présent à la visite de l’Escorial en tant que résidence royale. J’ai curieusement commencé ma visite par le palais des Bourbons, plus récent que les appartements de la dynastie des Habsbourg. La dynastie des Bourbons fut à l’origine de l’agrandissement de la demeure royale. On y fit ainsi construire deux petits pavillons pour le prince et l’infant. Charles III y fit aménager des appartements pour accueillir la famille royale. Les nombreuses tapisseries de la Manufacture Royale de Santa Barbara typiques de l’époque et la décoration des pièces nous transportent facilement au XVIIIème siècle. C’est pourquoi la sensation de faire un bond dans le temps est particulièrement vive, lorsqu’en poussant le battant d’une simple porte, on se retrouve dans le palais des Habsbourg. La différence de décor est frappante. On pénètre dans la galerie des batailles où d’immenses fresques illustrent les victoires glorieuses de la dynastie.
Se trouvent plus loin les chambres royales, dont la chambre de l’infante où l’on peut observer le jardin de la reine depuis les fenêtres. La chambre du roi, dans laquelle Philippe II mourut en 1598, avait été aménagée de manière à ce que le roi, même couché, puisse admirer le paysage à travers deux balcons et écouter la messe dans la basilique grâce à une ouverture donnant sur l’oratoire. Dirigeons-nous à présent vers le caveau royal.
Le caveau royal
En construisant l’Escorial, Philippe II souhaitait aussi offrir une sépulture grandiose à son père Charles Quint et aux futurs rois d’Espagne. Philippe II décédé, ce fut son successeur Philippe III qui entama les travaux du caveau royal. Philippe IV l’acheva. De style baroque et de forme circulaire, le caveau surmonté d’une coupole, contraste avec le style du second caveau qui se trouve quelques mètres plus loin et qui accueillent les infants. Ce second caveau remonte au XIXème siècle. Le caveau des rois impressionne par l’élégance de son architecture, les couleurs à la fois sombres et éclatantes du marbre et du bronze. Les dépouilles des monarques et de leurs épouses (seulement celles qui furent mères de roi), dominent les visiteurs depuis les sarcophages où elles résident. Les corps des reines et des monarques (sauf celui de Charles Quint) ont subi un traitement particulier, ils étaient en effet consumés pendant plusieurs années dans une pièce prévue à cet effet, le pourrissoir…
Je vous propose d’achever cette visite dans les délicieux jardins royaux qui entourent le palais. Si vous avez le temps, n’hésitez pas à aller jusqu’à la maison du Prince qui se trouve à quelques minutes de marche. Cette demeure princière construite sous les Bourbons (cf. ci-dessus) est beaucoup moins fréquentée. Elle est un petit havre de paix qui permettra au visiteur un dernier saut dans le temps au XVIIIème siècle.
Jessica Bontemps
Blog sur l'histoire des lieux que j'affectionne, qu'ils soient célèbres ou non, et que j'ai eu l'occasion de visiter au cours de voyages ou autre. Je partage également des actualités sur l'histoire et l'archéologie.
Cet incroyable monastère et palais royal du XVIème siècle, classé au patrimoine de l’Unesco, est situé sur un site de toute beauté, la « sierra de Madrid », chaîne de montagne a quelques dizaines de kilomètres de Madrid.
Ce monument impressionne autant par sa puissance, la majesté de son architecture, que par le sentiment de sérénité qui s’en dégage.
El Escorial fut construit entre 1561 et 1584 par Philippe II, fils de Charles Quint et héritier du royaume. Le palais avait une triple vocation : monastère, palais royal et nécropole royale. Il est entouré de superbes jardins.
La visite du palais vous fera donc voyager a travers le temps : appartement des Habsbourg a la décoration très sobre (ne surtout pas manquer la galerie des batailles) puis le palais des Bourbons, richement décorés et enfin le monastère a proprement parler.
Le sous-sol renferme quand a lui, la nécropole royale. De style baroque et de forme circulaire, le caveau des rois est surmonté d’une coupole. Un second caveau, plus récent se trouve quelques mètres plus loin et qui accueillent les infants. Enfin, un troisième caveau accueille les autres membres de la famille royale.
Toute la spiritualité que le roi a souhaité insuffler à El Escorial, atteint son point d’orgue avec la basilique. Difficile de rester insensible devant les impressionnantes voûtes et l’élégante coupole. Comportant plus de 40 000 textes, la bibliothèque renferme des ouvrages religieux et littéraires mais aussi 4000 manuscrits arabes apportés sous Philippe III. La pièce impressionne par la présence d’imposants globes terrestres.
La Bibliothèque
Informations pratiques
Accès : depuis Madrid : train Cercanias depuis Atocha Renfe ou Sol. 4€ le trajet aller. Compter 1h de train. Une fois a El Escorial sortir direction monastère puis remonter jusqu’à la grande rue. Prendre soit le parc (parc du palais du prince) situé en face de la rue de la gare ou prendre une longue allée bordée d’arbre qui se trouve un peu sur la droite du parc (compter 15 minutes de marche).
Horaires : ouvert du mardi au dimanche 10h-18h (20h l’été) – entrée payante, 10€
Le nom de l'Escurial (Escorial en espagnol) vient d'un ancien village situé près du lieu où a été construit ce monastère-palais, aujourd'hui la commune de L'Escurial (El Escorial en espagnol). On ne doit pas le confondre avec Saint-Laurent de l'Escurial (San Lorenzo de El Escorial), apparu postérieurement au bâtiment.
Le plan du bâtiment, avec ses cours carrées disposées en échiquier, rappelle la forme d'un gril. Cette hypothèse, souvent citée, vient de ce que la basilique est dédiée à saint Laurent, martyrisé à Rome sur un gril. Cette dédicace est assez inhabituelle, dans la mesure où saint Laurent n'est pas un saint particulièrement honoré par la maison d'Espagne. On l'associe en général à la bataille de Saint-Quentin qui eut lieu le , jour de la fête de saint Laurent. Durant cette même bataille, une église dédiée à ce dernier aurait d'ailleurs été détruite par l'artillerie espagnole. La commune, fondée autour du monastère, a d'ailleurs pris le nom de San Lorenzo de El Escorial (et cette commune est jumelée avec Saint-Quentin).
En réalité, l'origine architecturale de ce plan est très controversée. En écartant l'idée de la grille, qui n'est apparue que lorsque Herrera a supprimé les six tours intérieures de l'époque, le plan paraît être bien plus basé sur les descriptions du Temple de Salomon par l'historien judéo-romain Flavius Josèphe. Il aurait ensuite été aménagé afin d'adapter cette idée aux nécessités du programme monastique et aux multiples fonctions que Philippe II a voulu loger dans le bâtiment : panthéon, basilique, couvent, collège, bibliothèque, palais. Tout cela a doublé les dimensions initiales du complexe, ce qui a notamment imposé d'ajouter deux étages de bâtiments. La basilique, qui devait initialement dominer l'ensemble et manifester la puissance de Dieu, s'est donc retrouvée noyée dans l'ensemble. Le caractère très massif de l'ensemble vient également de ce doublement qui n'était initialement pas prévu.
Le Crucifix (1556-1562), marbre, sculpté par Cellini, exposé dans la basilique.
Les statues de David et Salomon flanquent l'entrée de l'église en montrant un parallélisme entre le guerrier Charles Quint et le prudent Philippe II. De la même manière, la fresque de Salomon qui se trouve au centre de la bibliothèque, montrant son image d'une plus grande sagesse : l'épisode célèbre avec la reine de Saba. La construction a commencé, avec la pose de la première pierre le . Sous la responsabilité de l'architecte Jean de Bautista de Tolède, qui n'a pas pu la finir, mourant en 1567, passant la direction à son disciple, Juan de Herrera, qui l'a mené à terme en 1584, avec une telle réussite que son œuvre a donné naissance, en architecture, à l'école de Herrera.
De façon assez intéressante, l'Escurial est un bâtiment fort peu « espagnol ». Les toits d'ardoises et les tours pointues ont été expressément imposées par Philippe II qui avait trouvé cette particularité de l'architecture flamande tout à fait à son goût. De la même manière, le caractère particulièrement austère, presque serlien de l'ensemble tranche avec les productions immédiatement antérieures et postérieures, marquées par l'abondance du décor, que ce soit dans le style plateresque que dans le baroque espagnol. N'oublions pas que Juan de Herrera a longuement servi sur le chantier de Saint-Pierre de Rome avant de reprendre le chantier de l'Escurial. La forte influence italienne peut ainsi s'expliquer. En revanche, deux traits du plan ont des antécédents majeurs en Espagne. La basilique possède un chevet plat, caractéristique qui ne se trouve que dans la péninsule. Le plan à cours intérieures, de même, s'il se retrouve ailleurs, possède une similarité frappante avec ceux de l'alhambra de Grenade ou de l'alcazar de Séville.
La bibliothèque, dotée d'une collection de plus de 45 000 volumes, est située dans une grande nef de 54 mètres de long, 9 mètres de large et 10 mètres de haut. Le sol est de marbre et les meubles de bibliothèque de bois nobles, riches et sculptés. Dans la grande salle, la voûte du plafond est décorée de fresques de Pellegrino Tibaldi représentant les sept arts libéraux : la rhétorique, la dialectique, la musique, la grammaire, l'arithmétique, la géométrie et l'astrologie. Une grande sphère armillaire témoigne aussi de l'intérêt de l'époque pour les découvertes astronomiques.
Elle répond au projet humaniste de Philippe II, prince lettré formé par les plus grands esprits de l'Espagne de son temps, qui lisait parfaitement le latin, savait l'italien et le français (quoiqu'il répugnât à le parler à cause de son fort accent). On y retrouve sa passion pour les beaux livres, les manuscrits anciens, l'intérêt pour les sciences et la philologie. Il s'agissait aussi d'abriter les livres pieux et savants du monastère et du collège. Pour cette raison on trouve des livres interdits ou rares ailleurs : il ne faut pas perdre de vue que l'enseignement à l'Escurial était d'une rare liberté, n'hésitant pas à braver les critiques de l'Église à propos des leçons d'André Vésale ou d'Arias Montano. Le roi fit acheter de nombreux ouvrages en Espagne et en Europe, acquérant notamment les bibliothèques des savants Gonzalo Perez et Juan Paez de Castro, ou celle de son cousin, le duc de Calabre. La question de la conservation des ouvrages fut sérieusement étudiée : contrairement aux autres bibliothèques, les livres, reliées en maroquin, dorés et marqués sur les trois tranches, furent placés sur les rayonnages avec le dos vers le mur, afin d'offrir à l'air la partie du papier protégée par la dorure.
Les fonds comportent une majorité d'ouvrages en langues classiques (latin, grec et hébreu, dans l'ordre), de nombreux volumes en langue arabe et espagnole, ainsi qu'une centaine en français, une autre en italien, des livres en allemand, en arménien, même en turc et en persan. Une partie importante des immenses collections a néanmoins été perdue lors d'un incendie en 1671.
La bibliothèque sera la source de tensions diplomatiques entre l'Espagne et le Maroc[citation nécessaire], après que la précieuse collection du sultan du MarocZaidan El-Nasir eut été capturée par des vaisseaux espagnols au large du Maroc ; elle sera offerte au roi Philippe II qui, sans doute, connaissait l'importance d'un tel trésor et qui l’incorporera dans la bibliothèque de l'Escurial, mais une grande partie de la collection fut perdue après l'incendie de 16711.
Le palais de Philippe II est formé d'une série de pièces décorées avec austérité ; il a été le lieu de résidence occasionnel de ce roi. Il figure d'ailleurs en bonne place sur l'itinéraire satirique qu'on attribuait au roi Philippe : « de Madrid au Pardo, du Pardo à l'Escurial, de l'Escurial à Aranjuez… ». Il aimait y échapper au poids du cérémonial de la cour et profiter de la tranquillité de la campagne avec ses filles. Loin d'avoir été le « reclus de l'Escurial » que sa légende noire s'est complue à décrire, le « roi prudent » ne s'y enferma pour de longues périodes que dans les dernières années de sa vie, alors qu'il commençait à être mal-aimé du peuple et de la cour.
Le palais historique se situe en saillie du quadrilatère sur l'arrière de la basilique. Il comprend plusieurs appartements autour d'une cour à peu près carrée. Il est entouré sur trois côtés par un jardin de style Renaissance composé de plusieurs parterres de buis et de gazon. Sur le jardin on trouve une galerie reliant les deux appartements principaux. Côté nord, on trouve les appartements des filles du roi, principalement occupés par l'infante Isabelle-Claire-Eugénie. L'appartement de Philippe II se trouve au premier étage, à la jonction sud du palais et du monastère. Il donne sur le chœur de la basilique par un oratoire. Lorsque les portes sont ouvertes, on peut voir l'intérieur de la basilique depuis la chambre, à la manière de ce que Charles Quint avait fait aménager dans sa maison du monastère de Yuste. Une galerie fait la jonction entre l'appartement de l'infante au nord et la partie du monastère appelée « palais des Bourbons » : c'est la salle des batailles, dont le plafond et les murs sont couverts de fresques représentant les principales batailles gagnées par les armées espagnoles.
Le quart nord-est du monastère, en symétrique au cloitre des évangélistes, a été transformé au xviiie siècle en palais à la française, infiniment plus luxueux que la « cabane » qu'avait voulue Philippe II pour sa résidence. Cela a principalement eu pour conséquence la construction de nouvelles ailes dans la cour nord-est et donc la perversion du plan de Juan de Herrera.
Les derniers restes déposés dans le panthéon ont été ceux du roi Alphonse XIII en 1980 et de son épouse la reine Victoire Eugénie de Battenberg en 2011. Exceptionnellement, les deux derniers sarcophages disponibles sont attribués aux parents du roi Juan Carlos, « Jean III », comte de Barcelone, bien qu'il n'ait jamais régné, et son épouse María de las Mercedes de Borbón y Orleans. Leurs restes reposent encore au pudridero (« pourissoir ») en attendant leur transfert définitif dans le panthéon2.
Anne d'Autriche, reine d'Espagne et de Portugal (2 novembre 1549 - 26 octobre 1580) (quatrième épouse de Philippe II)
Philippe III, roi d'Espagne et des Deux-Siciles, roi de Portugal et des Algarves (14 avril 1578 - 31 mars 1621) (fils de Philippe II et d'Anne d'Autriche)
Marguerite d'Autriche-Styrie, reine d'Espagne et de Portugal (25 décembre 1584 - 3 octobre 1611) (épouse de Philippe III)
Philippe IV, roi d'Espagne et des Deux-Siciles, souverain des Pays-Bas, roi de Portugal et des Algarves (8 avril 1605 - 17 septembre 1665) (fils de Philippe III)
Élisabeth de France, reine d'Espagne et de Portugal (22 novembre 1602 - 6 octobre 1644) (première épouse de Philippe IV)
Marie-Anne d'Autriche, reine d'Espagne (23 décembre 1635 - 16 mai 1696) (seconde épouse de Philippe IV)
Charles II, roi d'Espagne et des Deux-Siciles, souverain des Pays-Bas (6 novembre 1661 - 1er novembre 1700) (fils de Philippe IV et de Marie-Anne d'Autriche)
Louis Ier, roi d'Espagne (25 août 1707 - 31 août 1724) (fils de Philippe V et de Marie-Louise-Gabrielle de Savoie)
Charles III, roi d'Espagne et des Deux-Siciles, duc de Parme et de Plaisance (20 janvier 1716 - 14 décembre 1788) (fils de Philippe V et d'Élisabeth Farnèse)
Marie-Amélie de Saxe, reine d'Espagne (24 novembre 1724 - 27 septembre 1760) (épouse de Charles III)
Charles IV, roi d'Espagne (11 novembre 1748 - 20 janvier 1819) (fils de Charles III)
Le panthéon des Infants, terminé en 1888, est destiné aux princes, aux infantes et aux reines qui n'ont pas été des mères de rois. Celui de Don Juan d'Autriche se démarque, avec des murs et des sols de marbre blanc. Sur les soixante caveaux présents, trente-sept sont actuellement occupés par :
Les salles capitulaires, destinées actuellement à des peintures, étaient les salles où les moines tenaient leurs chapitres, réunions communautaires où s'organisait la vie du monastère.
La pinacothèque regroupe les œuvres des écoles allemande, flamande, vénitienne, italienne et espagnole, du xve au xviie siècle, dont des œuvres majeures du Greco, comme Saint Pierre (1608).
Le musée d'architecture, constitué de onze salles, présente les outils, grues et autres matériels employés dans la construction du monument, ainsi que des reproductions de plans et documents relatifs aux œuvres. Des maquettes permettent d'apprécier l'architecture générale du bâtiment.
Les jardins des moines, aménagés à la demande de Philippe II, qui était un amoureux de la nature, constituent un lieu idéal pour le repos et la méditation. Manuel Azaña, qui étudia dans le collège des Augustins de ce monastère, les cite dans ses Mémoires et dans son œuvre Le Jardin des frères.
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Événements
1584SEPT., 13
Le Palais San Lorenzo del Escorial à Madrid est terminé.
El Escorial, ou le site royal de San Lorenzo de El Escorial (espagnol : Monasterio y Sitio de El Escorial en Madrid), ou Monasterio del Escorial (prononciation espagnole : [el eskoˈɾjal]), est une résidence historique du roi d'Espagne située dans la ville de San Lorenzo de El Escorial, à 2,06 km (1,28 mi) dans la vallée (4,1 km [2,5 mi] de route) de la ville d'El Escorial et à environ 45 kilomètres (28 miles) au nord-ouest de la capitale espagnole Madrid . Construit entre 1563 et 1584 sur ordre du roi Philippe II (qui régna de 1556 à 1598), El Escorial est le plus grand édifice de la Renaissance au monde. C'est l'un des sites royaux espagnols et fonctionne comme un monastère, une basilique, un palais royal, un panthéon, une bibliothèque, un musée, une université, une école et un hôpital.
El Escorial se compose de deux complexes architecturaux d'une grande importance historique et culturelle : le monastère royal lui-même et La Granjilla de La Fresneda, un pavillon de chasse royal et une retraite monastique à environ 5 kilomètres. Ces sites ont une double nature : aux XVIe et XVIIe siècles, ce sont des lieux où le pouvoir de la monarchie espagnole et la prédominance ecclésiastique de la religion catholique romaine en Espagne ont trouvé une manifestation architecturale commune. El Escorial était à la fois un palais royal espagnol et un monastère, bien que Philippe II soit le seul monarque à avoir jamais vécu dans le bâtiment principal. Établi avec une communauté de moines hiéronymites, il est devenu un monastère de l'Ordre de Saint Augustin. C'était aussi un internat : le Real Colegio de Alfonso XII. Philippe II engagea l'architecte espagnol Juan Bautista de Toledo comme collaborateur dans la construction du complexe d'El Escorial. Tolède avait passé la plus grande partie de sa carrière à Rome, où il avait travaillé sur la basilique Saint-Pierre, et à Naples au service du vice-roi du roi, dont la recommandation l'avait attiré l'attention du roi. Philippe le nomma architecte royal en 1559 et, ensemble, ils conçurent El Escorial comme un monument du rôle de l'Espagne en tant que centre du monde chrétien. Le 2 novembre 1984, l'UNESCO déclara le siège royal de San Lorenzo d'El Escorial site du patrimoine mondial. C'est une attraction touristique populaire, souvent visitée par les excursionnistes de Madrid - plus de 500 000 visiteurs viennent à El Esc
Saint Laurent de l’Escurial.
Le Site royal de saint Laurent de l'Escurial ou Escorial (El Real Sitio de San Lorenzo de El Escorial) est un grand complexe (palais, monastère, musée et bibliothèque) qui se trouve à L'Escurial (El Escorial en castillan), commune située à 45 km au nord-ouest de Madrid, dans la Communauté autonome de Madrid (Espagne).
De la légende à la réalité...
Le nom de l'Escurial vient d'un ancien village situé près du lieu où a été construit ce monastère-palais, actuellement la commune de L'Escurial, (12 669 habitants en 2003), différent de celui de Saint Laurent de l'Escurial, (14 358 habitants en 2003), apparu postérieurement au bâtiment.
Situé à côté de la montagne Abantos dans la Sierra de Guadarrama, la construction de ce complexe monumental a été ordonnée par le roi Philippe II pour commémorer la victoire de Saint-Quentin le 10 août 1557 sur les troupes Henri II, roi de France et pour servir de lieu de sépulture de ses parents, l'empereur Charles Quint et Isabelle de Portugal, ainsi qu'à lui-même et à ses successeurs.
Pendant la bataille, l’artillerie espagnole avait détruit une église dédiée à saint Laurent, et le plan du bâtiment, avec ses tours, rappelle la forme d'un gril, c'est pourquoi on affirme traditionnellement que c'est en mémoire de saint Laurent que le bâtiment a été construit, martyrisé à Rome, rôti sur un gril et dont la fête est le 10 août, le même jour que la bataille de Saint-Quentin, d'où le nom de l'ensemble et de la localité qui l'environne.
En réalité l'origine architecturale de ce plan est très controversée. Si on laisse de côté l'occasion heureuse de la grille, qui n'est pas apparue que lorsqu'Herrera a éliminé les six tours intérieures de l'époque, le plan paraît être bien plus basé sur les descriptions du Temple de Salomon par l'historien judéo-romain Flavius Josèphe, modifié par la nécessité d'adapter cette idée aux nécessités du programme monastique et aux multiples fonctions que Philippe II a voulu loger dans le bâtiment : panthéon, basilique, couvent, collège, bibliothèque, palais, etc. Tout cela a doublé les dimensions initiales du bâtiment.
Les statues de Salomon et David, flanquent l'entrée de l'église comme mémoire à cette origine et en montrant le parallélisme entre le guerrier Charles Quint et le prudent Philippe II. De la même manière, la fresque de Salomon qui se trouve au centre de la bibliothèque, montrant son image d'une plus grande sagesse : l'épisode célèbre avec la Reine de Saba. La construction a commencé, avec la pose de la première pierre le 23 avril 1563. Sous la responsabilité de l'architecte Juan Bautista de Tolède, qui n'a pas pu la finir, mourant en 1567, passant la direction à on disciple, Juan de Herrera, qui l'a mené à terme en 1584, avec une telle réussite que son œuvre a donné naissance en architecture à l'école herreriana. Le 2 novembre 1984 l'UNESCO a classé le Site royal de saint Laurent de l'Escurial au Patrimoine de l'Humanité, qui considère-t-il en outre qu'est-il la huitième merveille du monde. Les principales sections lesquelles peut se diviser l'emplacement Réel sont :
- La Bibliothèque, dotée d'une collection de plus de 40nbsp;000 volumes de grande valeur, placée dans une grande nef de 54 mètres de long, de 9 de large et de 10 mètres de haut avec un sol de marbre et bibliothèques de bois nobles riches habilements sculptés. La voûte du plafond est décorée avec des fresques représentant les sept arts libéraux : Rhétorique, Dialectique, Musique,Grammaire, Arithmétique, Géométrie et Astrologie.
- Le Palais Philippe II, formé par une série de pièces décorées avec austérité, a été le lieu de résidence du roi Philippe II. Située à côté de l'autel principal de la Basilique, il dispose d'une fenêtre qui permettait au roi de suivre la messe depuis le lit quand il était empêcher par la goutte dont il souffrait.
- La Basilique, sa nef remarquable par la distance entre ses points d'appui semble être plate, l'autel plus grand avec un retable de vingt-six mètres de hauteur et quatorze de large.
- La Salle des Batailles, où des fresques représentent les principales batailles gagnées par les armées espagnoles.
- Le Panthéon des Rois, composé de 26 tombes de marbre où reposent les restes des rois des maisons d'Autriche et de Bourbon, sauf Philippe V, Ferdinand VI et Amédée de Savoie. Les murs de marbres de Tolède polis sont décorées avec des ornementations de bronze doré. Les derniers restes déposés dans le panthéon ont été ceux du roi Alphonse XIII et de se femme la reine Victoire Eugenia de Battenberg. Exceptionnellement, on trouve le sarcophage de Jean III, père de Juan Carlos Ier, bien qu'il n'avait jamais régné.
- Le Panthéon des Infantes, terminé en 1888, est destiné aux princes, aux infantes et aux reines qui n'ont pas été des mères de rois. Avec des murs et des sols de marbre blanc c'est digne de spéciale mention celui de Don Juan d'Autriche. 36 des 60 niches, dont il est composé, sont actuellement occupés 36.
- Les Salles capitulaires, destinées actuellement à des peintures, étaient les salles où les moines tenaient leurs Chapitres, espèce de confessions mutuelles pour maintenir la pureté de la congrégation. La Pinacothèque, regroupe les œuvres des écoles allemande, flamande, vénitienne, italienne et espagnole, des XV, XVI et XVII siècles.
- Le Musée d'Architecture, dans les onze salles on montre les outils, grues et autres matériel employés dans la construction du monument, ainsi que des reproductions de plans et documents relatifs aux œuvres, avec des données très intéressantes sur le même thème.
- Les Jardins des Moines, construit à la demande de Philippe II, qui était un amoureux de la nature, constituent un lieu idéal pour le repos et la méditation. Manuel Azaña, qui étudia dans le collège des augustins de ce monastère, cite dans ses Mémoires et dans son œuvre le jardin des frères.
En ce début d’année 2014, je vous propose de recommencer notre tour du monde des plus belles bibliothèques par une petite halte en Espagne avec la bibliothèque du palais Escurial. Situé à un peu moins de cinquante kilomètres de Madrid, ce palais-cité est un édifice aussi impressionnant de l’extérieur que magnifique de l’intérieur. Et ce n’est pas sans raison qu’il a été classé en 1984 au patrimoine mondial de l’Unesco (l’Unesco a bon goût, vous ne trouvez pas ?).
Commençons avec un petit peu d’histoire. Le palais de l’Escurial a été commandé par le roi d’Espagne Philippe II, dont le sens de la démesure et la puissance sont devenus légendaires. La construction commence en 1563 et ne s’achèvera qu’en 1584. C’est vous dire si le travail a été soigné ! Et si le palais se nomme Escurial, c’est simplement parce qu’il s’agit du nom de la ville où il est situé.
Philippe II voulait montrer à tous la gloire de la monarchie espagnole. C’est la raison qui le pousse à faire construire un palais somptueux et impressionnant, qui ne doit pas seulement montrer la prédominance politique et financière de l’Espagne, mais aussi souligner sa grandeur dans tous les domaines. C’est pourquoi le bâtiment de l’Escurial ne comporte pas qu’un palais. Il est aussi un musée, un monastère et dispose d’une bibliothèque. Le musée rassemble un nombre impressionnant de reliques religieuses, chargées de rappeler la position dominante de l’Espagne au sein de l’Eglise catholique. Mais le trésor qui nous intéresse nous, bibliophiles, est d’une autre nature. Je veux parler de la bibliothèque.
La bibliothèque occupe une aile entière du palais de l’Escurial. A travers elle, le roi voulait montrer la prédominance de l’Espagne dans le champ des savoirs et de toutes les connaissances. L’Espagne, cette nation de grands esprits et de navigateurs qui découvraient le monde, méritait bien une bibliothèque à la hauteur des connaissances amassées. Inutile de dire que l’écrin choisi pour ces savoirs est tout simplement sublime. Car selon Philippe II, rien n’est trop beau pour l’Espagne.
La bibliothèque dévoile une impressionnante collection de 45 000 livres. Et ses dimensions pour faire rentrer autant d’ouvrages sont presque insolentes. Elle est située dans une grande nef mesurant 54 mètres de long, 9 mètres de large et 10 mètres de hauteur. Sol en marbre évidemment, et les meubles sont fabriqués dans de superbes bois, délicatement sculptés pour la plupart. Un écrin vous disais-je : un trésor en vérité !
Le plafond est orné de superbes fresques rendant hommage à différents domaines de connaissance : la musique, l’astrologie, la rhétorique, la grammaire, la dialectique, l’arithmétique et la géométrie. Autant de domaines dans lesquels les esprits espagnols se sont illustrés à travers les âges. Autant dire que cette bibliothèque n’est pas un simple cadeau pour les bibliophiles, mais plutôt un outil de communication qui sert la propagande de la couronne d’Espagne.
Mais s’il était un fin politicien, Philippe II était aussi un monarque éclairé qui avait reçu un enseignement de qualité. Très versé dans les langues étrangères et dans les sciences, il avait la passion du savoir et des beaux livres. Il a ainsi mené une véritable politique bibliophile (si on peut dire) en faisant acheter de très nombreux livres non seulement en Espagne mais aussi un peu partout en Europe. Il a ainsi développé sa collection en ne laissant rien au hasard. Certains livres, pourtant interdits par l’Eglise catholique, ont ainsi été achetés par le roi et rangés en sécurité dans la bibliothèque de l’Escurial.
Très tôt, le projet d’une grande bibliothèque se double d’un projet de conservation. Cette vision très avant-gardiste du roi va permettre la transmission jusqu’à nos jours d’ouvrages très anciens, précieux et fragiles. Les méthodes de rangement sont étudiées pour que les livres souffrent le moins possible de la lumière, de la poussière, et pour que les reliures en or ne soient pas maltraitées sur les rayonnages.
Cette bibliothèque a parfaitement réussi sa mission. Elle est demeurée l’une des plus impressionnantes collections de livres au monde, et sa beauté presque sans pareil en fait un bâtiment d’exception. Ce sanctuaire des livres a permis de faire vivre jusqu’à nos jours des ouvrages qui auraient été perdu sans la royale volonté de rassembler les connaissances de son temps en un seul endroit protégé des aléas du temps.
Pour la petite histoire, sachez que c’est aussi au palais de l’Escurial que se trouve la nécropole des rois d’Espagne. Philippe II est ainsi enterré au sein même de ce palais qu’il avait voulu, alliant l’austérité d’un monastère et les savoirs d’une bibliothèque, place idéal pour un roi qui fut à bien des égards très différents des autres rois de son temps.