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samedi 17 septembre 2022

ESCORIAL

 Mânăstirea El Escorial din Spania a fost construită de Filip al II-lea al Spaniei și proiectată de arhitectul șef Juan Bautista de Toledo, proiect pus în practică de discipolul său Juan de Herrera.

Mânăstirea este situată la poalele muntelui Abantos din munții Sierra de Guadarrama și a fost construită din ordinul regelui Filip al II-lea al Spaniei, pentru a comemora victoria armatei sale în bătălia de la San Quentin 10 august 1557 asupra trupelor regelui Henric al II-lea al Franței. Construcția mănăstirii a început în 1563. Edificiul a fost terminat în 1584. În interior cuprinde: Palatul lui Filip al II-lea, Palatul Burbonilor, Bazilica, Conventul, Muzeul, Biblioteca regală, Colegiul, Seminarul,



El Escorial, le monastère royal de Philippe II d’Espagne

Impossible de se plonger dans l’Espagne des Habsbourg sans visiter l’Escorial. Cet incroyable monastère et palais royal du XVIème siècle, classé au patrimoine de l’Unesco, est situé sur un site d’une exceptionnelle beauté où l’on peut apercevoir au loin les montagnes, « La sierra de Madrid » dont le sommet était alors recouvert de neige en ce mois d’avril. Ce monument impressionne autant par sa puissance, la majesté de son architecture, que par le sentiment de sérénité qui s’en dégage.

El Escorial fut construit à quelques kilomètres de Madrid entre 1561 et 1584 par Philippe II, fils de Charles Quint et héritier du royaume d’Espagne, de Naples, de Sicile, de Milan, des Pays-Bas et des Indes. Lieu emblématique du « siècle d’or espagnol », El Escorial avait une double vocation. C’était à la fois un édifice religieux accueillant monastère, couvent, basilique, et un palais royal. Il trouve ses origines dans la volonté de Philippe II de construire un lieu qui lui serve à la fois de retraite spirituelle et qui rende hommage à son père. En construisant l’Escorial et son caveau royal, Philippe II souhaitait ainsi offrir à son père une sépulture digne du grand Charles Quint. Partons à la rencontre de ce monument des Habsbourg hors du commun. 

Cliquez ici pour une visite virtuelle du monument 

Lire la visite de Madrid des Habsbourg en cliquant ici

El Escorial, un lieu de retraite spirituelle et de savoir

Monastère El Escorial
Monastère El Escorial

Le roi Philippe II d’Espagne souhaitait être au plus près de dieu dans ce monastère. Il y acheva d’ailleurs ses jours à l’âge de 71 ans. L’aura spirituelle voire mythique qui entoure El Escorial s’exprime à même son architecture, sous l’égide de Saint-Laurent figure dominante del Escorial. En effet, le 10 août 1557, Philippe II remporta l’une de ses plus grandes victoires en battant Henri II de France à Saint-Quentin. Une fresque magnifique dans la galerie des batailles illustre d’ailleurs ce succès. Or le 10 août coïncide avec la fête de Saint-Laurent. Le bâtiment structuré autour de cours carrées assemblées en échiquier, rendrait ainsi hommage à Saint-Laurent, martyrisé et condamné à périr brûlé sur un gril, dont l’architecture prendrait la forme.

Toute la spiritualité que le roi a souhaité insuffler à ce lieu, atteint son point d’orgue avec la basilique. Difficile de rester insensible à ses voûtes impressionnantes, son élégante coupole, ses sculptures en bronze, ses magnifiques fresques murales peintes sur la voûte. Philippe II fit appel aux meilleurs architectes de l’époque. C’est finalement Francesco Paciotto qui fut retenu en 1574. La basilique se compose de deux églises, une dédiée au culte populaire et une chapelle royale. La figure de Philippe II est toujours présente en ce lieu. Le cénotaphe de Philippe II représente ainsi le monarque en train de prier, entouré de ses épouses Elisabeth de France, Marie de Portugal, Anne d’Autriche et du prince Charles. La famille fait face à Charles Quint revêtu du manteau impérial, son épouse et ses sœurs. Philippe II avait également fait aménager une ouverture donnant sur la chambre royale, lui permettant ainsi d’écouter la messe depuis son lit où il fut souvent confiné à la fin de sa vie.

Cour du monastère del Escorial
Cour du monastère del Escorial

Quittons à présent la basilique pour nous diriger vers la bibliothèque, non sans passer par la vaste Cour des Rois. Car si le monastère est un lieu de recueillement pour le roi, il émane également del Escorial une curieuse atmosphère de culture cosmopolite, cristallisée dans la magnifique bibliothèque du palais. Je vous invite à la découvrir virtuellement en cliquant ici (les photos étant interdites à l’intérieur).

Longue de 55 mètres et de 10 mètres de large, cette bibliothèque lumineuse se révèle au yeux du visiteur dans toute sa splendeur. La richesse de sa décoration avec son immense voûte peinte, son sol de marbre en damier et ses boiseries accueillant les précieux ouvrages, témoignent de l’importance que lui accordait Philippe II. Les sept arts libéraux sont représentés sur les peintures. On y voit par exemple la représentation de la philosophie et de la théologie. Comportant plus de 40 000 textes, la bibliothèque étonne par sa diversité. Ainsi, aux ouvrages religieux et littéraires, s’ajoutent 4000 manuscrits arabes apportés sous Philippe III. Plutôt étonnant pour une dynastie très catholique et pas vraiment connue pour son ouverture d’esprit religieuse ! La pièce impressionne également par ses énormes globes terrestres et ses cartes, révélant une autre dimension scientifique de la bibliothèque.

Cour des Rois du monastère royal del Escorial
Cour des Rois du monastère royal del Escorial

El Escorial, une résidence royale

Couloir du monastère del Escorial
Couloir du monastère del Escorial

Passons à présent à la visite de l’Escorial en tant que résidence royale. J’ai curieusement commencé ma visite par le palais des Bourbons, plus récent que les appartements de la dynastie des Habsbourg. La dynastie des Bourbons fut  à l’origine de l’agrandissement de la demeure royale. On y fit ainsi construire deux petits pavillons pour le prince et l’infant. Charles III y fit aménager des appartements pour accueillir la famille royale. Les nombreuses tapisseries de la Manufacture Royale de Santa Barbara typiques de l’époque et la décoration des pièces nous transportent facilement au XVIIIème siècle. C’est pourquoi la sensation de faire un bond dans le temps est particulièrement vive, lorsqu’en poussant le battant d’une simple porte, on se retrouve dans le palais des Habsbourg. La différence de décor est frappante. On pénètre dans la galerie des batailles où d’immenses fresques illustrent les victoires glorieuses de la dynastie.

Se trouvent plus loin les chambres royales, dont la chambre de l’infante où l’on peut observer le jardin de la reine depuis les fenêtres. La chambre du roi, dans laquelle Philippe II mourut en 1598, avait été aménagée de manière à ce que le roi, même couché, puisse admirer le paysage à travers deux balcons et écouter la messe dans la basilique grâce à une ouverture donnant sur l’oratoire. Dirigeons-nous à présent vers le caveau royal.

Le caveau royal

Caveau royal del Escorial
Caveau royal del Escorial

En construisant l’Escorial, Philippe II souhaitait aussi offrir une sépulture grandiose à son père Charles Quint et aux futurs rois d’Espagne. Philippe II décédé, ce fut son successeur Philippe III qui entama les travaux du caveau royal. Philippe IV l’acheva. De style baroque et de forme circulaire, le caveau surmonté d’une coupole, contraste avec le style du second caveau qui se trouve quelques mètres plus loin et qui accueillent les infants. Ce second caveau remonte au XIXème siècle. Le caveau des rois impressionne par l’élégance de son architecture, les couleurs à la fois sombres et éclatantes du marbre et du bronze. Les dépouilles des monarques et de leurs épouses (seulement celles qui furent mères de roi), dominent les visiteurs depuis les sarcophages où elles résident. Les corps des reines et des monarques (sauf celui de Charles Quint) ont subi un traitement particulier, ils étaient en effet consumés pendant plusieurs années dans une pièce prévue à cet effet, le pourrissoir…

Je vous propose d’achever cette visite dans les délicieux jardins royaux qui entourent le palais. Si vous avez le temps, n’hésitez pas à aller jusqu’à la maison du Prince qui se trouve à quelques minutes de marche. Cette demeure princière construite sous les Bourbons (cf. ci-dessus) est beaucoup moins fréquentée. Elle est un petit havre de paix qui permettra au visiteur un dernier saut dans le temps au XVIIIème siècle.

Jardins royaux du monastère del Escorial
Jardins royaux du monastère del Escorial

Jessica Bontemps

Blog sur l'histoire des lieux que j'affectionne, qu'ils soient célèbres ou non, et que j'ai eu l'occasion de visiter au cours de voyages ou autre. Je partage également des actualités sur l'histoire et l'archéologie.

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MONASTERIO DE EL ESCORIAL

Cet incroyable monastère et palais royal du XVIème siècle, classé au patrimoine de l’Unesco, est situé sur un site de toute beauté, la « sierra de Madrid », chaîne de montagne a quelques dizaines de kilomètres de Madrid.

Ce monument impressionne autant par sa puissance, la majesté de son architecture, que par le sentiment de sérénité qui s’en dégage.

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El Escorial fut construit entre 1561 et 1584 par Philippe II, fils de Charles Quint et héritier du royaume. Le palais avait une triple vocation : monastère, palais royal et nécropole royale. Il est entouré de superbes jardins.

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La visite du palais vous fera donc voyager a travers le temps : appartement des Habsbourg  a la décoration très sobre (ne surtout pas manquer la galerie des batailles) puis le palais des Bourbons, richement décorés et enfin le monastère a proprement parler.

Le sous-sol renferme quand a lui, la nécropole royale. De style baroque et de forme circulaire, le caveau des rois est surmonté d’une coupole. Un second caveau, plus récent se trouve quelques mètres plus loin et qui accueillent les infants. Enfin, un troisième caveau accueille les autres membres de la famille royale.

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Toute la spiritualité que le roi a souhaité insuffler à El Escorial, atteint son point d’orgue avec la basilique. Difficile de rester insensible devant les impressionnantes voûtes et l’élégante coupole. 094-Madrid-Monasterio-de-El-EscorialComportant plus de 40 000 textes, la bibliothèque renferme des ouvrages religieux et littéraires mais aussi 4000 manuscrits arabes apportés sous Philippe III. La pièce impressionne par la présence d’imposants globes terrestres.

Jpeg

La Bibliothèque

 

Informations pratiques






Saint Laurent de l’Escurial.

Le Site royal de saint Laurent de l'Escurial ou Escorial (El Real Sitio de San Lorenzo de El Escorial) est un grand complexe (palais, monastère, musée et bibliothèque) qui se trouve à L'Escurial (El Escorial en castillan), commune située à 45 km au nord-ouest de Madrid, dans la Communauté autonome de Madrid (Espagne).



De la légende à la réalité...

Saint Laurent de l’Escurial.
Le nom de l'Escurial vient d'un ancien village situé près du lieu où a été construit ce monastère-palais, actuellement la commune de L'Escurial, (12 669 habitants en 2003), différent de celui de Saint Laurent de l'Escurial, (14 358 habitants en 2003), apparu postérieurement au bâtiment.

Situé à côté de la montagne Abantos dans la Sierra de Guadarrama, la construction de ce complexe monumental a été ordonnée par le roi Philippe II pour commémorer la victoire de Saint-Quentin le 10 août 1557 sur les troupes Henri II, roi de France et pour servir de lieu de sépulture de ses parents, l'empereur Charles Quint et Isabelle de Portugal, ainsi qu'à lui-même et à ses successeurs.

Pendant la bataille, l’artillerie espagnole avait détruit une église dédiée à saint Laurent, et le plan du bâtiment, avec ses tours, rappelle la forme d'un gril, c'est pourquoi on affirme traditionnellement que c'est en mémoire de saint Laurent que le bâtiment a été construit, martyrisé à Rome, rôti sur un gril et dont la fête est le 10 août, le même jour que la bataille de Saint-Quentin, d'où le nom de l'ensemble et de la localité qui l'environne.

En réalité l'origine architecturale de ce plan est très controversée. Si on laisse de côté l'occasion heureuse de la grille, qui n'est pas apparue que lorsqu'Herrera a éliminé les six tours intérieures de l'époque, le plan paraît être bien plus basé sur les descriptions du Temple de Salomon par l'historien judéo-romain Flavius Josèphe, modifié par la nécessité d'adapter cette idée aux nécessités du programme monastique et aux multiples fonctions que Philippe II a voulu loger dans le bâtiment : panthéon, basilique, couvent, collège, bibliothèque, palais, etc. Tout cela a doublé les dimensions initiales du bâtiment.

Les statues de Salomon et David, flanquent l'entrée de l'église comme mémoire à cette origine et en montrant le parallélisme entre le guerrier Charles Quint et le prudent Philippe II. De la même manière, la fresque de Salomon qui se trouve au centre de la bibliothèque, montrant son image d'une plus grande sagesse : l'épisode célèbre avec la Reine de Saba. La construction a commencé, avec la pose de la première pierre le 23 avril 1563. Sous la responsabilité de l'architecte Juan Bautista de Tolède, qui n'a pas pu la finir, mourant en 1567, passant la direction à on disciple, Juan de Herrera, qui l'a mené à terme en 1584, avec une telle réussite que son œuvre a donné naissance en architecture à l'école herreriana. Le 2 novembre 1984 l'UNESCO a classé le Site royal de saint Laurent de l'Escurial au Patrimoine de l'Humanité, qui considère-t-il en outre qu'est-il la huitième merveille du monde. Les principales sections lesquelles peut se diviser l'emplacement Réel sont :

- La Bibliothèque, dotée d'une collection de plus de 40nbsp;000 volumes de grande valeur, placée dans une grande nef de 54 mètres de long, de 9 de large et de 10 mètres de haut avec un sol de marbre et bibliothèques de bois nobles riches habilements sculptés. La voûte du plafond est décorée avec des fresques représentant les sept arts libéraux : Rhétorique, Dialectique, Musique,Grammaire, Arithmétique, Géométrie et Astrologie.

- Le Palais Philippe II, formé par une série de pièces décorées avec austérité, a été le lieu de résidence du roi Philippe II. Située à côté de l'autel principal de la Basilique, il dispose d'une fenêtre qui permettait au roi de suivre la messe depuis le lit quand il était empêcher par la goutte dont il souffrait.

- La Basilique, sa nef remarquable par la distance entre ses points d'appui semble être plate, l'autel plus grand avec un retable de vingt-six mètres de hauteur et quatorze de large.

- La Salle des Batailles, où des fresques représentent les principales batailles gagnées par les armées espagnoles.

- Le Panthéon des Rois, composé de 26 tombes de marbre où reposent les restes des rois des maisons d'Autriche et de Bourbon, sauf Philippe V, Ferdinand VI et Amédée de Savoie. Les murs de marbres de Tolède polis sont décorées avec des ornementations de bronze doré.
Les derniers restes déposés dans le panthéon ont été ceux du roi Alphonse XIII et de se femme la reine Victoire Eugenia de Battenberg.
Exceptionnellement, on trouve le sarcophage de Jean III, père de Juan Carlos Ier, bien qu'il n'avait jamais régné.

- Le Panthéon des Infantes, terminé en 1888, est destiné aux princes, aux infantes et aux reines qui n'ont pas été des mères de rois. Avec des murs et des sols de marbre blanc c'est digne de spéciale mention celui de Don Juan d'Autriche. 36 des 60 niches, dont il est composé, sont actuellement occupés 36.

- Les Salles capitulaires, destinées actuellement à des peintures, étaient les salles où les moines tenaient leurs Chapitres, espèce de confessions mutuelles pour maintenir la pureté de la congrégation.
La Pinacothèque, regroupe les œuvres des écoles allemande, flamande, vénitienne, italienne et espagnole, des XV, XVI et XVII siècles.

- Le Musée d'Architecture, dans les onze salles on montre les outils, grues et autres matériel employés dans la construction du monument, ainsi que des reproductions de plans et documents relatifs aux œuvres, avec des données très intéressantes sur le même thème.

- Les Jardins des Moines, construit à la demande de Philippe II, qui était un amoureux de la nature, constituent un lieu idéal pour le repos et la méditation. Manuel Azaña, qui étudia dans le collège des augustins de ce monastère, cite dans ses Mémoires et dans son œuvre le jardin des frères.
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LA BIBLIOTHÈQUE DE L’ESCURIAL : VISITE GUIDÉE

escurialEn ce début d’année 2014, je vous propose de recommencer notre tour du monde des plus belles bibliothèques par une petite halte en Espagne avec la bibliothèque du palais Escurial. Situé à un peu moins de cinquante kilomètres de Madrid, ce palais-cité est un édifice aussi impressionnant de l’extérieur que magnifique de l’intérieur. Et ce n’est pas sans raison qu’il a été classé en 1984 au patrimoine mondial de l’Unesco (l’Unesco a bon goût, vous ne trouvez pas ?).

Commençons avec un petit peu d’histoire. Le palais de l’Escurial a été commandé par le roi d’Espagne Philippe II, dont le sens de la démesure et la puissance sont devenus légendaires. La construction commence en 1563 et ne s’achèvera qu’en 1584. C’est vous dire si le travail a été soigné ! Et si le palais se nomme Escurial, c’est simplement parce qu’il s’agit du nom de la ville où il est situé.

Philippe II voulait montrer à tous la gloire de la monarchie espagnole. C’est la raison qui le pousse à faire construire un palais somptueux et impressionnant, qui ne doit pas seulement montrer la prédominance politique et financière de l’Espagne, mais aussi souligner sa grandeur dans tous les domaines. C’est pourquoi le bâtiment de l’Escurial ne comporte  pas qu’un palais. Il est aussi un musée, un monastère et dispose d’une bibliothèque. Le musée rassemble un nombre impressionnant de reliques religieuses, chargées de rappeler la position dominante de l’Espagne au sein de l’Eglise catholique. Mais le trésor qui nous intéresse nous, bibliophiles, est d’une autre nature. Je veux parler de la bibliothèque.

escurial-4La bibliothèque occupe une aile entière du palais de l’Escurial. A travers elle, le roi voulait montrer la prédominance de l’Espagne dans le champ des savoirs et de toutes les connaissances. L’Espagne, cette nation de grands esprits et de navigateurs qui découvraient le monde, méritait bien une bibliothèque à la hauteur des connaissances amassées. Inutile de dire que l’écrin choisi pour ces savoirs est tout simplement sublime. Car selon Philippe II, rien n’est trop beau pour l’Espagne.

La bibliothèque dévoile une impressionnante collection de 45 000 livres. Et ses dimensions pour faire rentrer autant d’ouvrages sont presque insolentes. Elle est située dans une grande nef mesurant 54 mètres de long, 9 mètres de large et 10 mètres de hauteur. Sol en marbre évidemment, et les meubles sont fabriqués dans de superbes bois, délicatement sculptés pour la plupart. Un écrin vous disais-je : un trésor en vérité !

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Le plafond est orné de superbes fresques rendant hommage à différents domaines de connaissance : la musique, l’astrologie, la rhétorique, la grammaire, la dialectique, l’arithmétique et la géométrie. Autant de domaines dans lesquels les esprits espagnols se sont illustrés à travers les âges. Autant dire que cette bibliothèque n’est pas un simple cadeau pour les bibliophiles, mais plutôt un outil de communication qui sert la propagande de la couronne d’Espagne.

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Mais s’il était un fin politicien, Philippe II était aussi un monarque éclairé qui avait reçu un enseignement de qualité. Très versé dans les langues étrangères et dans les sciences, il avait la passion du savoir et des beaux livres. Il a ainsi mené une véritable politique bibliophile (si on peut dire) en faisant acheter de très nombreux livres non seulement en Espagne mais aussi un peu partout en Europe. Il a ainsi développé sa collection en ne laissant rien au hasard. Certains livres, pourtant interdits par l’Eglise catholique, ont ainsi été achetés par le roi et rangés en sécurité dans la bibliothèque de l’Escurial.

Très tôt, le projet d’une grande bibliothèque se double d’un projet de conservation. Cette vision très avant-gardiste du roi va permettre la transmission jusqu’à nos jours d’ouvrages très anciens, précieux et fragiles. Les méthodes de rangement sont étudiées pour que les livres souffrent le moins possible de la lumière, de la poussière, et pour que les reliures en or ne soient pas maltraitées sur les rayonnages.

escurial-3Cette bibliothèque a parfaitement réussi sa mission. Elle est demeurée l’une des plus impressionnantes collections de livres au monde, et sa beauté presque sans pareil en fait un bâtiment d’exception. Ce sanctuaire des livres a permis de faire vivre jusqu’à nos jours des ouvrages qui auraient été perdu sans la royale volonté de rassembler les connaissances de son temps en un seul endroit protégé des aléas du temps.

Pour la petite histoire, sachez que c’est aussi au palais de l’Escurial que se trouve la nécropole des rois d’Espagne. Philippe II est ainsi enterré au sein même de ce palais qu’il avait voulu, alliant l’austérité d’un monastère et les savoirs d’une bibliothèque, place idéal pour un roi qui fut à bien des égards très différents des autres rois de son temps.



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