Eu: Te rog sa-mi prezinti amanuntit ciclul de romane alexandria quartet de Lawrence Durrel
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lire pour l’Egypte : Le Quatuor d’Alexandrie Lawrence DURRELL
https://netsdevoyages.car.blog/2011/01/24/lire-pour-legypte-le-quatuor-dalexandrie-lawrence-durrell/
Lawrence Durrell, le magnifique
VIDÉO INA - Durrell, l'auteur du Quatuor d'Alexandrie aurait cent ans. Plusieurs inédits et rééditions saluent sa mémoire.
Durrell appelait ça «l'esprit des lieux», Spirit of Place, pour reprendre le titre original d'un de ses livres. Comprenons, la magie des lieux, ensorcelante ou voluptueuse, lyrique ou frénétique. Mais Durrell, ce n'est pas que l'Alexandrie du Quatuor, ou le baguenaudeur enchanté des îles grecques, comme Lowry n'était pas que le diplomate errant sous le volcan mexicain, ou Conrad l'homme des bateaux et du Congo. Né en 1912 aux Indes coloniales, au pied de l'Himalaya, citoyen anglais d'ascendance irlandaise, élevé à Canterbury, Durrell a été le chantre de tous les ailleurs, avec pour moyeu central la Méditerranée, même s'il a passé les trente dernières années de sa vie dans le Languedoc, où l'ex-diplomate-écrivain, journaliste et poète s'est éteint, en 1990, à 78 ans. «La Méditerranée, c'est la capitale, le cœur et le sexe de l'Europe», avait-il lâché dans un entretien accordé à Marc Alyn*. Le centenaire de sa naissance est fêté par un feu d'artifice éditorial: réédition du fameux et opulent Quatuor d'Alexandrie (achevé à la fin des années cinquante), toujours chez son éditeur historique Buchet Chastel, la mise en poche des chypriotes Citrons acides («Libretto»), un inédit de jeunesse (Petite musique pour amoureux) et une plongée voyageuse dans l'univers de Durrell publiée par La Quinzaine littéraire/Louis Vuitton sous le titre Dans l'ombre du soleil grec. Dirigé par Corinne Alexandre-Garner, ce gros volume fait le tour des lieux durrelliens, composé d'extraits et de commentaires, complétés, et c'est la bonne surprise, de peintures de l'auteur (paysages, portraits, fleurs multicolores…), tous empreints d'une grande force picturale. Dessins, aquarelles, poèmes, proses, essais… Pour Durrell, tout acte de création a constitué un «raid contre l'inarticulé», mais toujours sous le regard des Néréides.
Une influence shakespearienne
L'écrivain est vraiment né en 1935. C'est l'année où il entreprend sa copieuse correspondance avec Henry Miller après le choc du Tropique du cancer, la publication d'un roman d'apprentissage qu'il reniera par la suite (Petite musique pour amoureux), l'abandon de la vie de bohème et le départ pour Corfou. Là, réfugié dans une petite maison abandonnée, il passe ses heures avec les pêcheurs, nage et écrit. En sort son grand livre de la révolte absolue, Le Carnet noir, sous l'influence de Shakespeare et de D. H. Lawrence. De cette Grèce qu'il découvre et aime à en mourir, avec «la pauvreté nue qui donne la joie sans l'humiliation (…), les tavernes avec leurs couronnes de laurier, les agneaux rôtis à la broche pour Pâques, les héros barbus, les petits saints de renommée locale…». Il quitte l'île ionienne pour rejoindre l'Égypte, en pleine Seconde Guerre mondiale. Alexandrie, la ville-métaphore, ce «grand pressoir de l'amour» ; moderne cosmopolis où cohabitent Grecs, Italiens, Juifs, Coptes, Bédouins, Anglais et futures vedettes de la chanson française. Alexandrie, c'est aussi le berceau des poètes: Ungaretti, Schéhadé, Cavafis… Déjà, Durrell revendique son héraldisme: attitude qui consiste à remplacer le temps par l'espace, ou plutôt par une «existence spatiale, avec ses qualités magiques». Chez lui, le paysage agit comme le temps chez Proust. «Tout ce qui sort de moi est un paysage.» Employé par le Foreign Office et le British Council, Durrell est nommé, avant de partir, contraint, pour l'Argentine, «directeur des relations publiques pour les îles du Dodécanèse». Il retrouve la Grèce, à Rhodes, «l'île de la rose» pour deux ans. Il y achève Cefalù, un de ses maîtres livres, et publie quelques poèmes. Cette Grèce matricielle, avec ses gras orangers, les «jours immuablement bleus», «le printemps égéen en équilibre sur un fil», les frissons de la mer, les visages boucanés, «le tourment ensommeillé d'une mandoline». Vénus et la mer sera son hommage à Rhodes, paru en 1953.
La période yougoslave du diplomate Durrell est moins connue, mais bien mise en valeur par Alexandre-Garner. Il déteste Belgrade mais s'enchante de Sarajevo, qui lui évoque «quelque dessin de la fin du XIXe siècle». Après quatre années balkaniques, c'est le retour à la source méditerranéenne. Durrell choisit Chypre, où il vivra de 1953 à 1957, le temps d'achever Justine et Balthazar. Il écrit à Miller: «C'est un morceau de l'Asie Mineure parti à la dérive dans la mer. Ce n'est pas la Grèce: c'est le Moyen-Orient: odeur de Turquie et d'Égypte.» C'est dans le Gard, à Sommières, qu'il achève Le Quatuor d'Alexandrie, avec Mountolive et Clea. À 45 ans, il a tout lâché pour se consacrer entièrement à l'écriture. Sommières, «une petite ville médiévale assoupie», là où «la vie quotidienne a conservé toute l'authenticité calme d'un vers de Molière». Suivront d'autres livres (dont le merveilleux Iles grecques), des hommages à la Provence, d'autres rencontres, des drames (le suicide de sa fille Sappho), quelques escapades en Méditerranée…
VIDÉO INA - Rencontre avec l'écrivain Lawrence Durrell:
«Dans l'ombre du soleil» grec de Lawrence Durrell, La Quinzaine/Louis Vuitton, «Voyager avec», 380 p., 28 €.
«Petite musique pour amoureux» de Lawrence Durrell, traduit de l'anglais par Annick Le Goyat, Buchet Chastel, 400 p., 25 €.
«Le Grand suppositoire, entretiens avec Marc Alyn» de Lawrence Durrell, Belfond, 1972.
'Alexandrie de Lawrence Durrell, encore et toujours
Vingt ans après la mort de l'écrivain Lawrence Durrell, retour à Alexandrie. La cité, matrice de son «Quatuor», en est l'un des personnages principaux. Le temps a passé sur la ville mythique, mais l'atmosphère et le charme demeurent.
Lawrence Durrell a disparu il y a vingt ans, le 7 novembre 1990. L'écrivain britannique avait trouvé dans le village de Sommières, dans le Gard, le dernier asile d'une vie de bohème. Né en Inde, Durrell avait fui la grisaille britannique pour des pays ensoleillés. Cette errance le conduisit à Alexandrie, où il vécut les dernières années de la Seconde Guerre mondiale.
La ville brillait alors de son dernier éclat. Enrichie par le commerce du coton, elle était devenue l'un des principaux ports de cette partie de la Méditerranée. Espions, diplomates et armateurs grecs se croisaient dans les salons du Cecil Hotel ou dans le restaurant Trianon. Durrell aima autant qu'il détesta la cité portuaire. «C'est une mort, une mort de tout l'être chaque fois que l'on prononce le mot Alexandrie, Alexandrie», écrit-il dans le premier tome du Quatuor.
Le Cecil Hotel, dans lequel séjourna Lawrence Durrell, a été construit en 1929. C'est un grand bâtiment de style Art déco situé dans le centre de la vieille ville, à l'angle de la place Saad Zaghloul et de la corniche, la promenade du bord de mer à Alexandrie. Derrière la porte à tambour en vieux bois et cuivre poli se trouve le hall d'entrée : colonnades ornées de silhouettes de danseuses, sol de marbre blanc et noir, groom nubien et bouquets d'oiseaux de paradis. Au fond du lobby, le ballet huilé des anciens ascenseurs. A droite, dans la salle qui sert de restaurant, un immense miroir occupe tout un pan de mur. Le lecteur du Quatuor y verra «la grande glace du Cecil, devant la porte ouverte du dancing», par laquelle le narrateur rencontre la sombre Justine un soir de bal.
Rien de mieux, pour découvrir la ville, que d'empocher un tome du Quatuor et de baguenauder dans les rues au cordeau qui encadrent l'immense baie. Le promeneur constatera alors que, malgré les années, Alexandrie n'a pas vraiment changé. Comme Durrell jadis, il pourra admirer «le piétinement des silhouettes blanches aux abords de la gare. Les magasins qui se remplissent et se vident comme des poumons dans la rue des S?urs. Les pâles rayons du soleil d'après-midi qui s'allongent et éclaboussent les longues courbes de l'Esplanade, et les pigeons, ivres de lumière, qui se pressent sur les minarets.»
Sur la droite en sortant du Cecil Hotel se trouve la rue Nebi-Daniel. Elle a le même âge que la ville: 2341 ans. En la remontant, on croise les échoppes des bouquinistes, celles des marchands de parfums ou des vendeurs de jus de fruits. Constantin Cavafy vécut les vingt-cinq dernières années de sa vie dans la petite rue qui la longe sur quelques mètres et qui porte désormais son nom. Deux textes du poète grec concluent Justine, le premier tome du Quatuor. Dans les années 20, à l'époque où y vivait Cavafy, elle s'appelait la rue Lepsius et ses établissements étaient bien connus des messieurs. La ruelle est aujourd'hui paisible. On y entend des rires d'enfants et le pépiement des moineaux dans les ficus. Dans une impasse attenante, un café populaire sert du thé et de l'hibiscus brûlant aux habitués qui s'invectivent en rigolant d'un trottoir à l'autre. L'appartement du poète est situé au deuxième étage du numéro 4. Pour éviter de déranger le gardien dans son sommeil, on visite sans bruit ces pièces où dorment les meubles et les ouvrages de Cavafy. La villa dans laquelle vécut Lawrence Durrell n'a pas eu droit à ce traitement spécial. On la trouve un peu plus loin, au 19 rue Maamoun, de l'autre côté de la gare. Délabrée, elle sert aujourd'hui de dépôt au vendeur de fruits et de légumes qui a installé son échoppe devant le portail. Moyennant un petit billet, il laisse entrer sans trop ronchonner les visiteurs dans la cour pour mieux y faire courir leur imagination, en regardant les murs lézardés.
Retour dans le centre-ville, non loin de la rue Cavafy, derrière les rideaux bleu et blanc du café Elite. Ici, des Alexandrins francophones se retrouvent pour boire de la Stella, la bière locale, et bavarder dans un français charmant, plein de «r» sonores et de locutions surannées. Le café Elite est situé dans le quartier des cinémas: Métro, Amir, Rialto. Le décor de ce dernier n'a pas évolué depuis son ouverture. Elle remonte à une date si lointaine que Medhet Ibrahim, le vice-président du cinéma, est bien en peine de la citer. Dans l'immense salle, des hommes en galabeya immaculée fument des cigarettes Cléopatra et mangent des graines de tournesol en regardant une bruyante comédie sortie des studios du Caire.
Après quelques journées passées à Alexandrie, il est bon de quitter la ville afin de trouver la paix du désert, suivant en cela l'exemple de Justine et de Nessim. Dans le roman, le riche mari de la jeune femme crée pour elle en plein désert «une oasis en miniature -où elle pourrait loger ses trois chevaux arabes et passer le plus chaud de l'été à se baigner et à courir le désert». A quelques heures de voiture d'Alexandrie, au bout d'une route rectiligne, se trouve l'oasis de Siwa. Cette mer de palmiers perdue au c?ur du désert est le lieu idéal pour se débarrasser des fatigues de la ville. Mohamed Fawzy vit en bordure de l'oasis. Ce jeune artiste alexandrin a décidé de s'y installer malgré la perplexité des habitants. «J'essaye d'initier les enfants à l'art, c'est un travail difficile car les gens d'ici n'y voient aucun intérêt», explique-t-il en souriant doucement. La solitude de cet artiste résonne comme un écho à celle dont s'enveloppait Lawrence Durrell à l'époque où il habitait Alexandrie: «Je m'assieds dans ma tour et écoute les idées qui se déplacent à l'intérieur», écrivait-il alors.
Bob DALBAN
le
Bel article mais qui donne une image bien idyllique d'Alexandrie. La ville est aussi envahie par les poubelles qui jonchent la plupart des trottoirs, par les automobiles qui créent un vacarme infernal 20 heures sur 24... Bref, une cité devenue particulièrement difficile à vivre.