Ultramarin:
Despre cărti, filme, alge, picturi, muzica, brize şi pescăruşi
Archives du blog
mardi 25 août 2020
Assassinés, emprisonnés, exilés... le triste sort des opposants dans la Russie de Poutine
15 septembre 2020
Cette photo publiée le 15 septembre par le chef de l'opposition russe Alexei Navalny sur son compte Instagram montre Navalny (au centre) sa femme, Yulia, (à droite) sa fille Daria et son fils Zakhar (en haut à gauche) à l'hôpital de la Charité de Berlin. Navalny est sorti mardi après 32 jours, dont 24 en soins intensifs.
L’hôpital berlinois où l'opposant de Vladimir Poutine a été admis samedi a déclaré avoir trouvé dans l’organisme d'Alexeï Navalny des “traces d'empoisonnement”. Il pourrait souffrir de séquelles à long terme dans le système nerveux.
Appeasement doesn’t stop dictators. The free world must. #Navalny @Kasparov63
Assassinés, emprisonnés, exilés... le triste sort des opposants dans la Russie de Poutine
La liste d'opposants à Vladimir
Poutine inquiétés ou éliminés
par les autorités s'allonge
Le 27 mars 2017 à 17h35, modifié le 30 mai 2018 à 16h4
De gauche à droite, six personnalités russes assassinées depuis 2003 : Alexandre Litvinenko, Anna Politkovskaia, Anastasia Babourova, Boris Nemtsov, Natalia Estemirova et Sergueï Iouchenkov. CC
Depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir en décembre 1999, il faut un courage certain pour oser exprimer son désaccord publiquement avec le gouvernement.
Alors que l'économie russe s'est redressée depuis la chute de l'URSS, la situation des droits de l'homme, elle, ne cesse de se dégrader depuis une quinzaine d'années. Amnesty International estime que les restrictions imposées à la liberté d'expression, d'association et de réunion se sont encore aggravées depuis 2016.
Cette répression contre les dissidents se traduit par le harcèlement judiciaire, les emprisonnements arbitraires et l'exil, voire l'assassinat de personnalités. Dans la plupart des cas, les enquêtes de la justice russe ne permettent pas de désigner les réels commanditaires de ces meurtres. Petit retour en arrière.
Les opposants emprisonnés ou exilés
Alexeï Navalny
L'opposant numéro 1 au pouvoir de Vladimir Poutine a été arrêté en mars 2017 avec près d'un millier de manifestants qui défilaient contre la corruption. Le blogueur anticorruption, qui comptait défier Vladimir Poutine lors de l'élection présidentielle 2018, n'a pas pu se présenter en raison d'une condamnation pénale qu'il estime orchestrée par le Kremlin. «Ce verdict, c'est un télégramme du Kremlin», avait dénoncé l'opposant en février 2017.
Garry Kasparov
Champion du monde d'échecs de 1985 à 2000, Garry Kasparov s'est engagé en politique en 2005 contre le pouvoir de Vladmir Poutine. Il a été arrêté à plusieurs reprises pour avoir participé à des manifestations. En 2008, il a cofondé le parti Solidarité, rassemblant les forces de droite. Se sachant menacé, il voyage entouré de cinq gardes du corps et ne prend jamais la compagnie nationale russe Aeroflot. En 2013, il choisit de s'exiler en Suisse, puis aux Etats-Unis, par craintes de poursuites judiciaires. «C'est le KGB qui gouverne. Poutine est un ancien responsable du KGB et nous sommes revenus au point de départ, comme si la chute du communisme n'avait jamais eu lieu», déclarait-il à Slate, en 2016, à l'occasion de la sortie d'un livre pamphlet contre le pouvoir russe actuel.
Sergueï Ouldatsov
Le jeune leader du Front de gauche a été condamné en 2014 à quatre ans et demi de prison dans un camp militaire, officiellement pour avoir «préparé un coup d'Etat». Le pouvoir lui reproche son rôle d'agitateur lors des manifestations de 2012, émaillées par des incidents avec la police. Amnesty International l'a qualifié de prisonnier politique. Ancien membre du Parti communiste, il prône aujourd'hui «un développement social-démocrate de la Russie».
Mikhaïl Khodorkovski
Cet oligarque, ancien PDG du groupe pétrolier Ioukos et première fortune de la Russie au début des années 2000, a été emprisonné pendant 10 ans, de 2003 à 2013. Accusé de malversations financières, il était dans le viseur du président Poutine, qui se méfiait de ses ambitions politiques et de son influence sur le monde des affaires. Il a été gracié en décembre 2013 par le Président, en échange de la reconnaissance de ses fautes et de la promesse de ne pas s'impliquer dans la vie politique.
Les opposants assassinés
Boris Nemtsov
27 février 2015 : Boris Nemstov, 55 ans, est tué de quatre balles dans le dos alors qu'il marchait à deux pas du Kremlin. Officiellement, ce meurtre est attribué à un commando de Tchétchènes. Ancien ministre de l'Energie et vice-Premier ministre de Boris Eltsine (1999), Boris Nemtsov était devenu une figure de la contestation anti-Poutine. Quelques jours avant sa mort, il avait appelé à une grande marche contre les opérations militaires russes en Ukraine. Mis sur écoute et menacé physiquement, il avait exprimé dans la presse sa crainte d'être assassiné.
Natalia Estemirova
Journaliste et membre de l'ONG Memorial, elle a été enlevée à son domicile de Grozny, en Tchetchénie, en juillet 2009, alors qu'elle travaillait des cas de violation des droits de l'homme. Son corps a été retrouvé quelques heures plus tard, criblé de balles. Elle dénonçait les exactions du pouvoir local et avait travaillé avec les journalistes Anna Politkovskaïa et l'avocat Stanislas Markelov, également assassinés.
Stanislas Markelov et Anastasia Babourova
Le 19 janvier 2009, en plein Moscou, un homme tue par balles Stanislas Markelov, 34 ans, et Anastasia Babourova, 25 ans. Le premier est avocat, spécialisé dans la défense des victimes d'exactions en Tchetchénie. Anastasia Babourova est une jeune journaliste ukrainienne travaillant pour «Novaïa Gazeta». Elle est la quatrième journaliste de ce titre tuée depuis 2000.
Alexandre Litvinenko
Ancien agent des services britanniques, cet opposant à Vladimir Poutine est mort le 23 novembre 2006, à Londres. Il avait 43 ans. Trois semaines avant son décès, il avait été invité à boire un thé par des hommes d'affaires et d'anciens agents du KGB. Le breuvage contenait une substance hautement radioactive, le polonium 10. Sa mort, qualifiée de meurtre par Scotland Yard, a semble-t-il, été «approuvée» par le Kremlin, a déclaré le juge Robert Owen en 2016. Exilé à Londres dès l'an 2000, Litvinenko était lié à l'oligarque Boris Berezovski, retrouvé mort chez lui en 2013 (lire-ci dessous).
Anna Politkovskaïa
Le 7 octobre 2006, cette journaliste à la double nationalité russe et américaine est tuée par balles dans le hall de son immeuble de Moscou. Elle avait 48 ans et était mère de deux enfants. Ses enquêtes, publiées sur le journal en ligne «Novaïa Gazeta», dénonçaient les atteintes aux droits de l'homme en Tchetchénie et la corruption en Russie. Elle avait reçu de nombreux prix internationaux. Un ancien militaire, Dmitri Pavlioutchenkov, a été condamné en 2012 à 11 ans de prison pour avoir organisé ce meurtre, mais le commanditaire reste inconnu.
Sergueï Iouchenkov
Député et président du parti «Russie libérale», cet ex-allié de l'oligarque Boris Berezovski est abattu le 17 avril 2003 à l'entrée de son immeuble à Moscou. A l'époque, il enquêtait sur la prise d'otages au théâtre de Moscou, perpétrée en octobre 2002. Il avait 53 ans.
Les opposants morts dans des conditions suspectes
Boris Berezovski
L'ex-oligarque réfugié en Grande-Bretagne a été retrouvé mort en mars 2013 dans sa luxueuse propriété d'Ascot (sud-ouest de Londres). Il gisait dans sa salle de bains avec un morceau de tissu autour du cou. Il était âgé de 67 ans. Les enquêteurs estiment qu'il est probablement mort par pendaison. Ancien intime de Boris Eltsine devenu milliardaire, il était en lien avec le crime organisé et les oligarques. Proche de Poutine lors de son arrivée au pouvoir en 2000, il était ensuite tombé en disgrâce et était érigé en symbole des «pilleurs de la Russie» post-soviétique.
Sergueï Magnitski
Ce jeune avocat fiscaliste a été arrêté après avoir été mouillé, selon la justice russe, dans une affaire de fraude fiscale. Proche de Vladimir Poutine pendant une dizaine d'années, il avait dénoncé les abus et la corruption de l'entourage du Président. Magnitski est mort dans une prison de Moscou, en novembre 2009, faute de traitement médical pour sa maladie du pancréas. Il avait 37 ans. Son décès a déclenché une crise diplomatique entre la Russie et les Etats-Unis, qui avaient pris des sanctions contre 11 personnes russes «responsables de graves violations des droits de l'homme».
Ce que l'on sait du meurtre de Boris Nemtsov, leader de l'opposition russe
L'ancien vice-Premier ministre de Boris Eltsine a été tué vendredi soir à proximité du Kremlin de quatre balles dans le dos. Il avait récemment organisé des marches pacifiques contre la guerre en Ukraine et critiqué ouvertement Vladimir Poutine.
Il était l'une des figures de l'opposition à Vladimir Poutine. Boris Nemtsov a été abattu, vendredi 27 février. Ancien vice-Premier ministre de Boris Eltsine, il a été touché par un tireur embarqué dans une voiture, en plein centre de Moscou. Francetv info détaille les éléments connus sur la mort de cet adevrsaire de Vladimir Poutine qui s'apprêtait à participer à une marche pacifique contre la guerre en Ukraine.
Tué de quatre balles à proximité du Kremlin
Vendredi soir, Boris Nemtsov se promenait avec une jeune femme de nationalité ukrainienne sur le Grand Pont de Pierre. Vers 23h15, "une voiture s'est approchée d'eux, quelqu'un a tiré des coups de feu, dont quatre l'ont touché dans le dos, causant sa mort", a déclaré une porte-parole du ministère russe de l'Intérieur, Elena Alexeeva, à la chaîne de télévision Rossia 24. Un responsable du Comité d'enquêtes, Vladimir Markine, a indiqué de son côté que "pas moins de six ou sept coups de feu ont été tirés sur Boris Nemtsov par un inconnu circulant en voiture".
Plusieurs personnes ont été témoins de l'assassinat qui s'est déroulé à seulement 100 mètres du Kremlin. La jeune femme ukrainienne qui l'accompagnait, qui n'a pas été blessée, a été interrogée par les enquêteurs. Aussitôt la nouvelle connue, des Moscovites sont venus déposer des fleurs près de l'endroit où Boris Nemtsov a été tué.
Selon Alban Mikoczy, correspondant de France 2 à Moscou, la scène du crime se situe exactement dans l'axe d'une caméra fixée sur une tour du Kremlin, qui sert d'héliport à la présidence russe. "Il existe donc forcément des images du meurtre, puisque ces caméras tournent 24h/24, explique le journaliste. Reste à savoir si le Kremlin les rendra publiques."
#Nemtsov : sur la tour d'angle, une caméra qui a du filmer l'exécution Nemtsov. Ses images seront elles publiques? pic.twitter.com/dsU4Wn1Z
Samedi matin, le Comité d'enquête a publié un communiqué expliquant qu'"Il ne fait aucun doute que ce crime a été minutieusement planifié, tout comme le lieu choisi pour le meurtre." Le comité a précisé que l'arme utilisée est un pistolet Makarov, arme des policiers et des militaires, très communes en Russie. Concernant le mobile, les enquêteurs, placés directement sous la responsabilité de VladimirPoutine ont évoqué une possible tentative de déstabilisation du pouvoir, sans écarter ni la piste islamiste ni celle du conflit ukrainien.
Un adversaire de Poutine et un ennemi des ultra-nationalistes
Boris Nemtsov, 55 ans, avait été premier vice-Premier ministre du président Boris Eltsine à la fin des années 90 pendant un an et demi. Après l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000, il était devenu l'un des principaux opposants au Kremlin.
A l'occasion des JO d'hiver 2014 de Sotchi, il avait dénoncé dans un rapport le détournement de 23 milliards d'euros par Poutine et son entourage. En septembre, Boris Nemtsov avait co-organisé la "Marche pour la paix", la première grande campagne pacifiste en Russie depuis le début du conflit en Ukraine, entre Kiev et les séparatistes de l'Est.
"Poutine signifie guerre, il est le chef du parti de la guerre, avait-il déclaré. Si nous sommes nombreux aujourd'hui, il reculera, parce qu'il craint ses propres citoyens, et seul le peuple russe peut barrer la route à Poutine." L'opposant devait participer, dimanche, à l'une des plus importantes démonstrations de protestation depuis des mois dans la capitale russe. Trois heures avant sa mort, il avait encore participé à une émission de radio appelant les Russes à manifester en masse, avant de présenter ses propositions pour "changer la Russie".
Mais le Kremlin n'était pas le seul ennemi de Boris Nemtsov. Quinze jours avant sa mort, il avait porté plainte après avoir reçu des menaces de la part de groupes ultra-nationalistes, notamment le "Mouvement anti-Maïdan". Le week-end précédent, ils avaient appelé publiquement appelé à "faire taire" Nemtsov lors d'une manifestation à Moscou.
Vladimir Poutine condamne un "assassinat brutal"
Le président Vladimir Poutine a rapidement condamné ce meurtre. "Poutine a déclaré que cet assassinat brutal portait les marques d'un meurtre commandité et avait tout d'une provocation", a indiqué son porte-parole, ajoutant que le président avait demandé au Comité d'enquête, au ministère de l'Intérieur et au FSB d'enquêter sur cet assassinat.
De nombreux observateurs écartent la responsabilité directe de Vladimir Poutine dans cet assassinat. "La présidence n'a aucun intérêt à ça, explique Alban Mickozy. Ça ridiculise totalement le pouvoir, parce que ça s'est déroulé dans l'endroit le plus sécurisé et le plus filmé du pays." L'analyste politique Stanislav Belkovsky estime également que Poutine n'avait aucune raison de s'en prendre à Boris Nemtsov dont la mort "ne sert pas les intérêts du Kremlin". "Mais l'atmosphère de haine envers les idées alternatives qui est née ces derniers mois, depuis l'annexion de la Crimée, doit avoir joué un rôle" dans la mort de l'opposant russe, a-t-il expliqué à la radio Ekho Moskvy.
La responsabilité des médias russes, contrôlées par le pouvoir et les oligarques proches du Kremlin, est également pointée du doigt, notamment les télévisions. Boris Nemtsov et ses partisans y étaient régulièrement qualifiés de "traîtres à la patrie".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire