Andrea Palladio
Andrea Palladio | |
Portrait de Palladio (1756) | |
Présentation | |
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Nom de naissance | Andrea di Pietro della Gondola |
Naissance | Padoue République de Venise |
Décès | Vicence République de Venise |
Nationalité | Vénitien |
Activités | Architecte en chef de la Sérénissime |
Formation | Élève de Bartolomeo Cavazza da Sossano |
Œuvre | |
Réalisations | Villas de Palladio en Vénétie |
Publications | Les Quatre Livres de l'architecture |
Compléments | |
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Andrea di Pietro della Gondola, dit Andrea Palladio, né à Padoue le et mort à Vicence le , est un architecte de la Renaissance italienne. Il est l'auteur d'un traité intitulé Les Quatre Livres de l'architecture.
Son œuvre a eu une influence considérable et inspire encore aujourd'hui de nombreux architectes.
Biographie
Formation et premières années
Alors qu'il était âgé de treize ans, son père l'inscrit pour six années dans l'atelier de l'architecte et sculpteur Bartolomeo Cavazza da Sossano à Padoue. En avril 1523, alors âgé de 15 ans, Palladio s'enfuit à Vicence mais est contraint de revenir pour rupture de contrat. Un an plus tard, il s'inscrit à la corporation des sculpteurs de Vicence.
En 1534, il est engagé comme maître d’œuvre par le comte Giangiorgio Trissino pour diriger le chantier de la villa Cricoli. Trissino est un poète, philosophe, lettré et diplomate au service de la curie romaine. Cet humaniste, expert d’art militaire est aussi un passionné d’architecture. Il donne le surnom de ''Palladio'' à Andrea, qu'on appelait jusqu'alors Andrea di Pietro. Trissino fait aussi entrer Palladio dans le cercle humaniste de Vicence, l’Academia Olympica.
L'influence de Vitruve et de l'Antiquité
Giangiorgio Trissino, auteur de l’ouvrage épique et poétique L’Italia liberata dai Goti, fait connaître à Palladio les ouvrages de Vitruve et d'Alberti et pousse Palladio à se perfectionner dans les Arts libéraux et l’Humanisme. Trissino et Palladio font, en 1541, un premier voyage archéologique à Rome où ils approfondissent leur connaissance de l’art de bâtir à l'Antique.
Après ce premier voyage, Palladio revient à Vicence où, tout en exerçant son art, il approfondit son étude de Vitruve. Il retourne plusieurs fois à Rome en 1545, 1547 et 1549 pour perfectionner ses relevés qu’il précise et confronte avec les écrits de Vitruve.
Outre Vitruve, dont il est un lecteur attentif, Palladio fait aussi référence à de nombreux auteurs latins tels que Pline, Jules César et à des auteurs qui lui sont plus contemporains comme Leon Baptiste Alberti ou Vasari1.
Palladio à Venise
À partir de 1550, malgré la disparition de Giangiorgio Trissino et de Paul III, la renommée de Palladio s’étend à Venise où il dirige la construction de la basilique San Giorgio Maggiore.
En 1554, sous le pontificat de Jules III, Palladio fait son dernier voyage à Rome avec le « révérendissime Daniel Barbaro, Patriarche d'Aquilée »2, avec lequel il collabora à l’édition du De architectura de Vitruve publié à Venise en 1556. En 1554, toujours, Palladio publie L'Antichità di Roma.
Malgré les représentations des temples de Nîmes dans les Quatre Livres, il semble que Palladio n'ait jamais quitté l'Italie. Il pourrait avoir fait un voyage en Piémont, à la demande d'Emmanuel-Philibert de Savoie pendant l'été 15663. C'est peut-être au cours de ce périple qu'il se rend à La Turbie dont il décrit, toujours dans les Quatre Livres, le monument romain. Son talent est reconnu à Florence, où il est admis en 1566 comme membre de l’Académie du dessin de Florence.
Les Quatre Livres de l'architecture sont édités en 1570 à Venise et comportent les gravures sur bois réalisées sous la direction de Palladio.
Cette même année, Palladio succède à Jacopo Sansovino, décédé, dans la charge d’architecte en chef de la Sérénissime ; il y construit les églises de San Giorgio Maggiore et du Redentore.
Andrea Palladio meurt en 1580 avant d'avoir achevé le Teatro olimpico de Vicence que son disciple Vincenzo Scamozzi terminera.
Les portraits de Palladio
Aucun contemporain de Palladio n'a réalisé de portrait du maître, que ce soit un portrait littéraire ou une image artistique. Andrea Palladio est, du reste, très discret sur lui-même et sur son apparence physique. Il existe un très vague autoportrait se trouvant dans l'adresse au lecteur des Quatre Livres de l'architecture.
Il ne semble pas y avoir eu non plus de biographie avant le xviie siècle4.
La commande de la statue de l'Académie olympique date de près de huit ans après la mort de Palladio ("tant que la mémoire des traits du maître est encore vive"). Le portrait le plus connu date du xviiie siècle ; attribué au graveur Mariotti, il illustre un ouvrage sur le Théâtre Olympique de Vicence.
Le frontispice de The Architecture of A. Palladio (1715), première édition en langue anglaise, par Giacomo Leoni des Quattro libri dell'architettura présente un portrait fantaisiste. Cette description semble avoir été reprise par Lord Burlington vers 1730 qui publie - à son tour - un portrait non moins fictif et imberbe du Palladio attribué à William Kent. En tout état de cause, le personnage représenté sur ces « portraits » britanniques n'est pas Palladio.
L'Œuvre de Palladio
Réalisations
La production architecturale de Palladio se concentre en Vénétie, où l'on peut encore admirer, à Vicence, le teatro Olimpico, le grand palais municipal dénommé Basilique palladienne, la Loggia del Capitanio ainsi que de nombreux autres palais et villas dont la très célèbre villa Rotonda.
En 1979, le cinéaste Joseph Losey met en scène cette architecture dans Don Giovanni, adaptation de l'opéra de même nom de Wolfgang Amadeus Mozart.
Les plus célèbres[modifier | modifier le code]
Les villas palladiennes les plus célèbres sont :
- La villa Godi Malinverni, construite de 1537 à 1542 ;
- La villa Barbaro à Maser, construite de 1554 à 1560 ;
- La villa Badoer à Fratta Polesine, construite de 1556 à 15635 ;
- La villa Foscari près de Mira, construite en 1559-1560 ;
- La villa Serego à Santa Sofia, construite en 1565 ;
- La villa Rotonda, près de Vicence, construite en 1566-1571.
Les ouvrages publics et les résidences urbaines :
- à Vicence :
- Basilique palladienne à partir de 1549 ;
- Palais Chiericati à Vicence, 1550 ;
- Palais Valmarana, 1566 ;
- Loggia del Capitanio, inachevée, 1571 ;
- Teatro Olimpico, achevé après 1580 (œuvre ultime terminée après sa mort par son fils Silla et son disciple Scamozzi).
- à Venise (dès 1565) :
- Basilique San Giorgio Maggiore, à partir de 1566 ;
- Église du Rédempteur (1576/1577-1592).
Liste chronologique des œuvres[modifier | modifier le code]
Note : les dates se réfèrent à la conception des œuvres, pas nécessairement à leur construction ni à leur achèvement. Source : CISA6
- 1531 : Portail de l'église Santa Maria dei Servi, Vicence ;
- 1534 : Villa Trissino à Cricoli, Vicence (avec Gian Giorgio Trissino) ;
- 1537-1542 : Villa Godi (pour Girolamo, Pietro et Marcantonio Godi), Lonedo di Lugo di Vicenza ;
- 1539 : Villa Piovene, Lonedo di Lugo di Vicenza, Vicence (attribution) ;
- 1540-1542 : Palais Civena, Vicence ;
- 1540-1566 : Palais Poiana, Vicence (attribution) ;
- 1542-1556 : Villa Thiene, Vicence (probablement sur un projet de Giulio Romano) ;
- 1542 : Villa Gazzotti (pour Taddeo Gazzotti), Bertesina, Vicence ;
- 1542 : Villa Caldogno (pour Losco Caldogno), Caldogno, Vicence (attribution) ;
- 1542 : Villa Pisani (pour Vettore, Marco e Daniele Pisani), Bagnolo di Lonigo, Vicence ;
- 1542 : Villa Thiene (pour Marcantonio et Adriano Thiene), Quinto Vicentino, Vicence (probablement modification d'un projet de Giulio Romano) ;
- 1543 : Villa Saraceno (pour Biagio Saraceno), Finale di Agugliaro, Vicence ;
- 1544-1552 : Palais Porto (pour Iseppo De' Porti), Vicence ;
- 1546-1549 : Loggias du Palais de la Ragione (Basilique palladienne), Vicence (achèvement posthume en 1614) ;
- 1546 -1563 : Villa Poiana (pour Bonifacio Pojana), Poiana Maggiore, Vicence ;
- 1546 : Villa Contarini, Piazzola sul Brenta (Padoue) (attribution) ;
- 1547 : Villa Arnaldi (pour Vincenzo Arnaldi), Meledo di Sarego, Vicence (inachevée) ;
- 1548 : Villa Angarano, Bassano del Grappa, Vicence, (corps central, puis nouveau projet de Baldassare Longhena) ;
- 1550-1557 : Palais Chiericati (pour Girolamo Chiericati), Vicence (achèvement posthume en 1680) ;
- 1550 : Villa Chiericati (pour Giovanni Chiericati), Vancimuglio di Grumolo delle Abbadesse, Vicence (achèvement posthume en 1584 par Domenico Groppino) ;
- 1552 : Villa Cornaro (pour Giorgio Cornaro), Piombino Dese, Padoue ;
- 1552 : Villa Pisani (pour Francesco Pisani), Montagnana, Padoue ;
- 1554-1563 : Villa Badoer dite La Badoera (pour Francesco Badoer), Fratta Polesine (RO) ;
- 1554 : Villa Porto (Vivaro) (pour Paolo Porto), Vivaro di Dueville (VI) (attribution) ;
- 1554 : Villa Barbaro (pour Daniele et Marcantonio Barbaro), Maser (TV) ;
- 1554 : Villa Zeno (pour Marco Zeno), Donegal di Cessalto (TV) ;
- 1555 : Palais Dalla Torre, Vérone (réalisé partiellement ; partiellement détruit par un bombardement en 1945) ;
- 1556 : Arc Bollani, Udine ;
- 1556 : Palais Antonini, Udine (altéré par des modifications successives) ;
- 1556 : Villa Thiene, Cicogna di Villafranca Padovana, Padoue ;
- 1557 : Villa Repeta, Campiglia dei Berici, Vicence (détruite par un incendie et reconstruite sous une autre forme) ;
- 1558 : Façade de la basilique San Pietro di Castello, Venise (achèvement posthume) ;
- 1558 : Villa Emo (pour Leonardo Emo), Fanzolo di Vedelago (TV) ;
- 1558 : Coupole de la cathédrale de Vicence, Vicence (reconstruite après la Seconde Guerre mondiale) ;
- 1559 : Villa Foscari dite La Malcontenta, Malcontenta di Mira (VE) ;
- 1559 : Casa Cogollo (pour Pietro Cogollo), connue sous le nom de Casa del Palladio, Vicence (attribution) ;
- 1560-1563 : cloître des cyprès (?) réfectoire du monastère de San Giorgio Maggiore, Venise ;
- 1560 : Couvent de la Charité, Venise (seulement réalisés : cloître et atrium détruit en 1630 par un incendie) ;
- 1560 : Palais Schio (pour Bernardo Schio), Vicence ;
- 1563 : Portail latéral de la cathédrale de Vicence ;
- 1563 : Villa Valmarana, Lisiera di Bolzano Vicentino, Vicence ;
- 1564 : façade de l'église San Francesco della Vigna, Venise ;
- 1564 : Palais Pretorio (en), Cividale del Friuli, Udine (projet, attribution) ;
- 1565 : Basilique de San Giorgio Maggiore, Venise (achèvement posthume entre 1607 et 1611 avec une façade différente) ;
- 1565 : Théâtre de bois du Cortile du couvent de la Charité, Venise (détruit en 1570 par un incendie) ;
- 1565 : Loggia del Capitanio, Vicence ;
- 1565 : Palais Valmarana (pour Isabella Nogarola Valmarana), Vicence ;
- 1565 : Villa Serego (pour Marcantonio Serego), Santa Sofia di Pedemonte, Vérone ;
- 1565 : Villa Forni Cerato (pour Girolamo Forni), Montecchio Precalcino, Vicence ;
- 1566 : Villa Capra dite La Rotonda (pour Paolo Almerico), Vicence (achèvement posthume 1585 par Vincenzo Scamozzi) ;
- 1567 : Villa Trissino, Meledo di Sarego, Vicence ;
- 1568 : Pont à Bassano del Grappa (reconstruit en 1748 et après la Seconde Guerre mondiale) ;
- 1569-1575 : Palais Barbaran da Porto (pour Montano Barbarano), Vicence ;
- 1569 : Pont sur le/la Tesina, Torri di Quartesolo, Vicence (attribution) ;
- 1570 : Villa Porto (Molina) (pour Iseppo Porto), Molina di Malo, Vicence ;
- 1571 : Palazzo Porto Breganze sur la piazza Castello, Vicence (incomplet ; partiellement complété en 1615 par Vincenzo Scamozzi) ;
- 1572 : Palais Thiene Bonin Longare, Vicence
- 1574-1577 : interventions dans les salles du Palais Ducal, Venise ;
- 1574 : étude pour la façade de la Basilique San Petronio, Bologne ;
- 1576 : Chapelle Valmarana (pour Isabella Nogarola Valmarana) dans l'église de Santa Corona, Vicence ;
- 1577 : Chiesa del Redentore (église du Rédempteur), Venise ;
- 1578 : Église Santa Maria Nova, Vicence (attribution, projet, achèvement posthume en 1590) ;
- 1579 : Porte Gemona, San Daniele del Friuli, Udine ;
- 1580 : Église Santa Lucia, Venise (dessins pour l'intérieur ; démolie) ;
- 1580 : « Tempietto » de la Villa Barbaro, Maser ;
- 1580 : Théâtre Olympique, Vicence (achèvement posthume par son fils Silla et, en 1585, par Vincenzo Scamozzi concernant la scène).
L'influence de Palladio sur l'architecture
Publications
- Vers 1554, à Venise et à Rome : L'Antichita di Roma avec de nombreuses rééditions (1557), (1560) ;
- En 1570 : le traité les Quatre livres de l'architecture (I Quattro Libri dell'Architettura (en ligne, sur le site "Architectura" du Centre d'études supérieures de la Renaissance à Tours Architectura - Les livres d'Architecture [archive]) ; bibliographie complète, http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Auteur/Palladio.asp?param= [archive]
- En 1556 : Palladio collabore à la publication par Daniele Barbaro du De architectura de Vitruve, pour lequel il réalise de nombreuses gravures d'architecture [1] [archive].
Un théoricien
Les Quatre Livres de l'architecture (I Quattro Libri dell'Architectura) sont indissociables de l'œuvre de Palladio. Ce traité d'architecture, publié à Venise en 1570, est à la fois l'expression de la pensée théorique et la présentation des œuvres réalisées ou projetées de Palladio.
Palladio est un architecte de la Renaissance italienne et on peut le considérer comme un humaniste. C'est aussi un homme de son temps où, à travers ses écrits, une pensée universaliste - peut-être influencée par Vitruve ou Pline - transparaît. Un souci permanent de la proportion et de la symétrie telle qu'elle se trouve dans la nature est explicite dans l'ouvrage de Palladio. Celui-ci a grand soin d’appliquer les règles de proportion préconisées par les Anciens à la composition architecturale et, notamment, les règles des proportions musicales énoncées par Pythagore. Palladio écrit dans un mémoire de 1567 :
« Les proportions des voix sont harmonie pour les oreilles ; celles des mesures sont harmonie pour les yeux »
Sur ce point, l’élève Palladio va au-delà du maître Vitruve, car il fait une lumineuse démonstration de ce que le maître énonce laborieusement. C'est probablement cette clarté du propos qui a enthousiasmé Roland Fréart de Chambray dans son travail de traduction des Quatre Livres de l'architecture.
Style
Similitudes avec les constructions antiques, grecques ou romaines.
Le succès de la pensée de Palladio est aussi attaché aux grandes controverses, comme la Querelle des Anciens et des Modernes. Palladio est, comme Trissino, un pourfendeur de l'art gothique. Son ouvrage théorique a pour but de créer une méthode explicite pour ne pas retomber dans les errements du passé.
Son style, s'inspirant d'éléments de l'architecture antique et de l'architecte Leon Battista Alberti, comprend souvent des façades à frontons. Dans les nombreuses villas construites en Vénétie, il se montre particulièrement inspiré et original dans la réutilisation de ces éléments d'architecture antique qui donnent aujourd'hui encore à ses œuvres une sensation de grâce et d'équilibre.
Palladio reprend également des motifs architecturaux plus modernes, tels la serlienne, à qui le succès de son œuvre apporte un grand rayonnement, et popularise les balustrades.
D'une manière originale, il choisit de recourir à la maçonnerie en briques revêtue de stuc. La pierre ne devait être utilisée que pour les détails ou les frontons, rendant ainsi possible un effet de contraste entre la pierre blanche - souvent du marbre - et le rouge du reste de la construction.
Imitateurs et admirateurs
La pensée architecturale de Palladio a eu un grand succès en Grande-Bretagne où l'architecte Inigo Jones se fait un ardent promoteur de cette pensée. Le nom de Palladio et de nombreux autres architectes de la Renaissance italienne est mentionné dans le texte historique des Constitutions d'Anderson édité à Londres en 1723. C'est par la Grande-Bretagne, à la veille de la Révolution française, que l'art de Palladio revient en France ; en effet, l'architecte Claude Nicolas Ledoux y découvre le Palladianisme - art inspiré de Palladio -, et l'introduit en France.
Thomas Jefferson, lui-même, s'est intéressé à l'œuvre de Palladio lors de voyages en Europe. Sa maison de Monticello, près de Charlottesville, dont il dressa lui-même les plans, en est une illustration. Un contemporain du président Jefferson rapporte que celui-ci aimait à prétendre : « Palladio, mon maître, Les Quatre Livres de l'architecture, ma Bible ».
D'autres architectes plus contemporains sont aussi influencés par Palladio, Ricardo Bofill notamment qui a à son actif plus de cinq cents projets dans une cinquantaine de pays différents, Aldo Rossi, Charles Moore et bien d'autres.
Bibliographie
- I Quattro Libri dell’architettura, Andrea Palladio - Éd. Franchesci, Venise, 1570 ;
- Parallèle de l'architecture moderne et de l'antique par Roland Fréart de Chambray, chez Edme Martin, 16507 ;
- Les quatre livres de l'architecture, Éd. Arthaud, Paris, 1980 (Préface de François Herbert Stevens) ;
- Pepi Merisio, préface de Wolftraud de Concini, L'architecture de Palladio, Éd. Arthaud, Paris 1981 ;
- Manfred Wundram, Thomas Pape, Paolo Marton, Andrea Palladio, un architecte entre la Renaissance et le Baroque, Éd. Taschen, Cologne, 1989, 248 p. (ISBN 3822801593) ;
- [PDF] Jean Guillaume, Du Cerceau et Palladio. Fortune de la villa dans la France du xvie siècle [archive] in Annali di architettura no 12, Vicence, 2000 ;
- [PDF] Claude Mignot, Palladio et l’architecture française du xviie siècle, une admiration critique [archive] in Annali di architettura no 12, Vicence, 2000 ;
- [PDF] Frédérique Lemerle, L’Accademia di architettura e il trattato di Palladio (1673-1674 [archive] in Annali di architettura no 12, Vicence, 2000 ;
- Palladio, Fundacion « La Caixa » / Turner, 2009, (ISBN 978-84-7506-885-5), 306 pages.
- Fabrizio M. Rossi: Lo spazio attorno: la tipografia secondo Palladio, Roma, IkonaLiber, 2012. (ISBN 978-88-97778-00-4)
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Les Quatre Livres de l'architecture
Les Quatre Livres de l'architecture (en italien : I quattro libri dell'architettura) est un traité d'architecture écrit par l'architecte italien Andrea Palladio. Il a été publié à Venise en 1570, en quatre sections dites « livres ». Il est abondamment illustré de plans, coupes, élévations et détails d'éléments d'architecture.
Le livre
L'objet
Il s'agit des caractéristiques physiques de l'édition dite 'Princeps' de 1570 chez Franceschi à Venise. La ville est, à cette époque, un grand centre d'édition et les éditeurs vénitiens détiennent la technologie de l'illustration au moyen de gravures. Celles-ci se feront d'abord sur bois. Les illustrations de l'ouvrage sont réalisées à partir de gravures de ce type.
Le format choisi pour l'édition originale est in-octavo (21 x 15 cm environ), à peu de chose près le format de deux briques moyennes (21 x 12 x 6 cm).
L'ouvrage fait plus de 400 pages, environ 319 pages numérotées et plus de 200 planches d'illustration.
Il est organisé en quatre parties inégales dites « livre » chacune paginée séparément.
Le volume comporte de nombreuses illustrations obtenues à partir d'impression de gravures sur bois :
- un frontispice qui se retrouve aussi en tête des livres II, III et IV ;
- des planches d'architecture représentant les bâtiments et des détails en plan, coupe et élévation au nombre de 216 ;
- des lettres parlantes ou lettrines en tête de chapitre ;
- une quatrième de couverture.
Chaque livre s'organise de façon identique : le frontispice, l'avant-propos au lecteur et le développement du sujet. Il n'y a pas d'avant-propos au livre II, l'auteur en avertit le lecteur dans l'avant-propos du livre I.
Le contenu
L'ouvrage contient les projets que Palladio veut faire connaître, par la théorie et la pratique, la pureté et la simplicité de l'architecture classique et est illustré des propres dessins d'Andrea Palladio. L'ouvrage est écrit en langue vulgaire comme il est de tradition chez les humanistes européens de cette période. De plus, il est toujours difficile d'exprimer des techniques modernes dans des langages anciens qui ne connaissaient pas forcément les techniques décrites. Il existe d'ailleurs à cette époque de nombreux ouvrages traitant de ces difficultés, Palladio s'en fait l'écho dans le livre III lorsqu'il propose sa traduction d'un extrait des Commentaires de Jules César. Grâce à ce choix linguistique, l'ouvrage, bien que technique, est d'une grande clarté. Cette clarté du propos est due à la parfaite maîtrise du sujet abordé par Palladio ainsi que, probablement, à la fréquentation assidue d'un grammairien tel que Trissino. Les nombreuses personnes nommées dans l'ouvrage permettent de se faire une idée des relations qu'entretenait Palladio avec les patriciens, les artistes et les ingénieurs de son temps. Palladio est très attaché à l'aspect pédagogique de l'ouvrage qui est conçu comme un trait d'union entre Vitruve et les contemporains de l'architecte. Il le répète plusieurs fois dans le traité et notamment au chapitre XVI du livre II où Palladio s'exprime ainsi «… n'ayant dessein que de bien expliquer Vitruve, je ne m'amuserai point-ici à rechercher ce que Pline en dit... » L'ouvrage porte sur les techniques et le bon goût que Palladio a déduit de ses études pratiques et théoriques. Ce traité poursuit plusieurs objectifs dont celui de rationaliser la production architecturale et de démontrer la suprématie des anciens romains en matière de construction.
L'ouvrage connaît un succès local et international considérable, il fait l'objet de rééditions régulières jusqu'à nos jours.
Il est rapidement traduit et édité en anglais, français et néerlandais et est utilisé, pour leurs projets, par de nombreux architectes.
Dans ce traité, sont indiqués les règles systématiques en matière de construction. La présentation d'exemples de projets est jusqu'alors inédite dans ce type d'ouvrage. D'autant que la technique d'imprimerie de gravure est une nouvelle technologie de l'époque et Venise est une des capitales de sa diffusion. Palladio en bon architecte s'y intéresse particulièrement et cette technique de gravure, tout comme son architecture antique, inspirera le grand illustrateur d'architecture Piranese.
Le style unique de la villa palladienne se base sur l'application à un système structural construit en brique. Palladio présente deux canons auxquels selon lui un concepteur doit se conformer dans les constructions : les règles de projet, basées sur l'aspect et règles de construction, basées sur la logique de l'édification de la villa.
Le traité est subdivisé en quatre volumes principaux dit livres et l'édition 'princeps' comporte en outre deux dédicaces :
- le 1er livre comporte la première dédicace et un avant-propos commun aux premier et deuxième livres. Dans cet avant-propos Palladio indique son choix éditorial et pédagogique. Le livre premier traite de la « boîte à outil » de l'architecte : choix des matériaux, manière de construire, règles de proportion, éléments architectoniques, manière de les disposer et de les assembler ;
- le 2e livre présente plusieurs projets de Palladio en plan et élévation (iconographia et orthographia) avec une notice descriptive des particularités du projet. Ce livre montre les « travaux pratiques » d'application des règles contenues dans le livre I.
Les chapitres XIII, XIV et XV traitent des maisons de campagne et bien qu'aucune mention ne soit faite par l'auteur il est intéressant de comparer le plan de ces maisons et la description de leur jardin avec celle décrite par Érasme dans Le Banquet Religieux (1522) ou le plan de la Villa des Papyrus découverte à Herculanum. Dans le chapitre XX intitulé Des abus, Palladio dénonce certaines pratiques, notamment celle consistant à réaliser des frontons coupés, tout en précisant que l'architecte doit garder son libre arbitre en matière de « bon goût », ne présente-t-il pas un fronton coupé en frontispice ?
- Le 3e livre décrit la manière de construire les édifices publics, tels que rues, ponts, places. Il présente à la fois des projets de Palladio ainsi que des reconstitutions archéologiques d'ouvrages antiques. Il y est fait de nombreuses allusions aux sources littéraires et techniques de Palladio. Outre Vitruve, Palladio cite dans ce livre Tacite, Plutarque, Jules César dont il donne un large extrait des Commentaires à propos de la construction du pont sur le Rhin et de la reconstitution archéologique qu'en fait Palladio. Il cite aussi à propos des ponts de charpente Alexandre Picholino de la Mirandole qui fait autorité en tant qu'architecte naval de l'arsenal de Venise et auteur d'un traité de charpente navale ;
- Le 4e livre accompagné d'un avant-propos cosmologique, traite des temples construits par les anciens et présente des reconstitutions archéologiques des ruines de Rome.
Les premières éditions italiennes jusqu'au xviie siècle
Les principales éditions italiennes connues sont :
- L'édition dite « Princeps » de 1570 chez Franceschi à Venise (http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/ENSBA_LES1338.asp?param= [archive] )
- L'édition de 1581 à Venise
- Les rééditions de 1601 et 1616 chez Bartolomeo Carampello à Venise,
- L'édition de 1642 chez Marc'Antonio Brogiollo à Venise (le frontispice présenté en illustration est tiré de cet ouvrage).
On trouvera la bibliographie sur le site "Architectura" du Centre d'études supérieures de la Renaissance à Tours [1] [archive]
Diffusion internationale et traductions[
Les premières éditions françaises
En France, le livre est traduit en deux temps. L'architecte Le Muet fait une première traduction du livre premier1. Roland Fréart de Chambray traduit dès 1641 et publie dans son intégralité en 1650 chez Edme Martin la totalité de l'ouvrage2. Cette traduction est issue d'une commande du cardinal de Richelieu qui voulait « remettre l'architecture dans le droit chemin ». La traduction française présente quelques particularités, la préface est remplacée par la dédicace de Roland Fréart de Chambray, il semble que l'avant-propos du livre IV ait été auto-censuré par le traducteur. Le traducteur avait reçu de Venise les bois de gravure originaux et avait constaté qu'il était en possession de 219 gravures. Il a choisi de publier une traduction conforme à l'original et de l'augmenter des trois gravures avec un commentaire. Enfin Roland Fréart de Chambray publie à la fin de l'ouvrage un glossaire. Cette traduction peut être considérée comme un ouvrage de référence en langue française. Dès sa parution, il est analysé par l'Académie royale d'architecture présidée par François Blondel et fait l'objet d'un comparatif détaillé et minutieux avec l'original. L'Académie conclut à l'excellence du travail de Roland Fréart de Chambray malgré quelques points de détail qu'elle relève.[2] [archive]
La diffusion dans le monde anglo-saxon[modifier | modifier le code]
L'architecte Inigo Jones est probablement le premier à utiliser d'un point de vue professionnel I Quattro libri. Il possède un exemplaire de l'édition Princeps qu'il a annoté régulièrement. Cet exemplaire est conservé en Grande-Bretagne à la bibliothèque du Worcester College d'Oxford.
La première traduction en langue anglaise est assez tardive. Jusqu'à la fin du xviie siècle les langues les plus lues et parlées par la haute société de Grande-Bretagne sont le français et l'italien. Les éditions anglaises datent de 1663, 1715, 1736 et 1738.
The Architecture of A. Palladio en 1715 par Giacomo Leoni serait la première édition intégrale en langue anglaise des I Quattro libri dell'architettura.
Thomas Jefferson, président des États-Unis fervent admirateur de Palladio a qualifié ce livre de « Bible de l'architecture » ; il s'est d'ailleurs largement inspiré des plans contenus dans cet ouvrage (notamment celui de la Villa Cornaro) pour la conception de la première version de sa résidence de Monticello.
Articles connexes
Palladianisme
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