Cele 4 sotii ale vanatorului de rinoceri
A scris 6 romane, 3 povestiri, 100 de nouvele
A avut 4 sotii, 3 fii, 12 nepoti si nepoate
Ernest Hemingway with his first wife, Hadley Richardson
Ernest Hemingway with his second wife, Pauline Pfeiffer, in April 1934
Ernest Hemingway with his third wife, Martha Gellhorn
Ernest Hemingway with his fourth wife, Mary Welsh
2 nepoate atrase de film
Mariel Hemingway, n.1961I (nepoata)
Margot (Margaux) Hemingway, n.1954-d.1996 (nepoata)
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Ernest Hemingway a laissé six romans, trois récits et une centaine de nouvelles. Sans compter les reportages et les articles... Voici les ouvrages incontournables.
Le soleil se lève aussi
Son premier roman aurait pu s'intituler "En avoir ou pas". Cette question hantait l'écrivain depuis l'enfance. Pour un jeune auteur encore inconnu, le sujet de l'impuissance sexuelle était un choix risqué. Ses détracteurs ne se sont pas privés de lancer une rumeur : on pouvait reconnaître l'auteur dans l'antihéros de ce livre. N'avait-il pas été, lui aussi, blessé pendant la guerre ?
L'histoire est celle d'une bande d'amis, des Américains installés à Paris. Entre deux virées dans les bars, ils assistent aux corridas à Pampelune. Le narrateur, Jack Barnes, aime la belle lady Brett Ashley. Pourtant, avec un cynisme empreint de masochisme, il la jette dans les bras de ses prétendants.
Dans sa préface à la première édition en poche, Jean Prévost rappelle : "C'est ce que Stendhal, sur un cas analogue et voisin, avait tenté dans Armance." Le point de vue d'Hemingway permet "de traiter d'un biais nouveau toute la psychologie masculine, et d'y faire, avec cette sûreté presque cruelle d'imagination qui est son don particulier, de nouvelles et de dures découvertes".
L'apport d'Hemingway, souligne Prévost, c'est d'avoir livré "ce que les hommes se disent lorsqu'ils sont loin des femmes. [...] C'est de l'amour qu'il est question, vu à travers les plus durs barreaux de prison qu'un homme ait jamais sentis contre la poussée de ses désirs. [...] Ce que peint cette voix indifférente, et de temps en temps éraillée, c'est l'enfer."
Avec une maturité époustouflante, Hemingway restitue un climat - celui des Années folles -, soigne le réalisme des dialogues, instaure d'emblée une tension dramatique.
Qualifié de livre "immoral" à sa sortie en 1926 - hommes et femmes sont ivres à chaque chapitre -, Le soleil se lève aussi est devenu le signe de reconnaissance de la "génération perdue".
L'adieu aux armes
Commencé à Paris, en 1928, ce grand roman est le fruit d'une douloureuse expérience vécue dix ans plus tôt par Hemingway sur le front italien - celle de la guerre.
Le héros, Frédéric Henry, est un ambulancier américain affamé de pureté, blessé au cours d'une mission. Il vit une passion charnelle avec une infirmière anglaise, Catherine Barkley. Un amour insolite qui va virer au pathétique. Car Henry est misogyne, et Catherine, fleur bleue. A ce sujet, Hemingway confiait que pour un homme le problème en amour était "l'influence amollissante de la femme".
On a dit de ce livre qu'il s'agissait d'une transposition de l'histoire d'Adam et Eve, du drame de la Chute. Et une méditation sur le salut individuel.
C'est aussi, surtout, un énorme travail d'écriture... Hemingway disait à son biographe Aaron Hotchner : "J'ai vu le soleil se lever chaque jour de ma vie. Je me lève à la première lueur et je me mets à lire, à corriger tout ce que j'ai écrit jusqu'au moment où je me suis arrêté. De cette manière, je parcours le livre plusieurs centaines de fois et le polis jusqu'à ce qu'il ait le fil aussi tranchant que l'épée du torero. J'ai recommencé trente-deux fois la conclusion de L'adieu aux armes et l'ai révisée une bonne trentaine de fois sur épreuves."
Considéré par beaucoup comme son plus grand roman, c'est celui qui le rendit populaire. L'adieu aux armes fut interdit en Italie sur ordre de Mussolini (plus curieusement, il le fut aussi à Boston, un shérif l'ayant jugé scandaleux). Dès sa parution en 1929, il s'en vendit 20 000 exemplaires par mois. A sa sortie en France, le livre fut préfacé par Pierre Drieu la Rochelle, qui salue son "pouvoir de suggestion" et compare Hemingway à "un Maupassant qui aurait vu des pays à demi sauvages, qui aurait été dans la guerre, la mouise, le peuple". Drieu ajoute : "On sent une force qui est en contact avec la terre, avec la nature [...] qui passait à travers la vieille Europe de pierre et l'Amérique de fer comme un joyeux rhinocéros qui a pris son bain de petit matin et se rue vers son premier déjeuner." Pour lui, Hemingway est un "barbare inquiet, subtil, fragile".
Le livre fut adapté deux fois au cinéma : en 1932 par Frank Borzage (avec Gary Cooper) et en 1957 par Charles Vidor, avec Rock Hudson et Jennifer Jones.
Pour que sonne le glas
Roman de guerre ou roman d'amour ? Publié en 1940, après la victoire des franquistes, ce livre poignant raconte la guerre civile espagnole telle qu'Hemingway lui-même l'a vécue. Le héros, Robert Jordan, est un militant démocrate américain, volontaire dans l'armée républicaine, chargé de faire sauter un pont. Des combattants espagnols lui apportent leur concours. Parmi eux, Pilar, une maîtresse femme mariée à un bon à rien, et la jeune Maria, dont Jordan s'éprend aussitôt. Les franquistes attaquent le maquis et rien ne se passera comme prévu.
Comme l'a écrit Michel Mohrt, "dans la tragédie qu'est la vie intérieure d'Hemingway, Pour qui sonne le glas marque une étape décisive. Après s'être réconcilié avec la mort, son auteur prend conscience que toute mort concerne l'humanité". Pour la première fois dans son oeuvre, perce une solidarité humaine, qui reflète les idéaux et le besoin d'engagement des intellectuels des années 1930.
Le pessimisme d'Hemingay apporte toute sa force à cette histoire tragique, à laquelle il donne une perspective spirituelle et une exaltation presque lyrique.
L'adaptation du roman est devenue un classique du cinéma, grâce au merveilleux couple formé par Gary Cooper et Ingrid Bergman.
Le vieil homme et la mer
Dernier roman d'Hemingway, Le vieil homme et la mer est un conte. Tout le monde connaît l'histoire du vieux Santiago et du jeune Manolin, partis pêcher au large de Cuba. Ils n'attrapent rien puis ferrent un espadon géant. Il leur résiste pendant trois jours et finira dévoré par les requins. Certains y ont vu un thème proche de celui du Moby Dick d'Herman Melville : le combat de l'homme contre Dieu. La morale est pourtant celle d'un homme apaisé. Cette quête spirituelle, Hemingway l'a portée en lui pendant ses trente années à traquer le gros dans la mer des Caraïbes.
Il faut peut-être chercher la genèse du livre dans l'enfance de l'écrivain, qui apprit à pêcher avec un certain Vollie Fox, célèbre pour avoir attrapé, un jour, un brochet gigantesque, surnommé The Fish.
Cet ultime chef-d'oeuvre valut à Hemingway le prix Pulitzer en 1953 puis le Nobel. Spencer Tracy incarna le vieil homme dans l'adaptation de John Sturges en 1958.
Nouvelles complètes (Quarto Gallimard)
Longtemps éparpillées dans des recueils disparates - sans grand rapport avec les éditions américaines d'origine - les nouvelles d'Hemingway furent enfin réunies en France en 1999. Il était temps car l'écrivain fut autant, sinon plus, un nouvelliste qu'un romancier. Les grands magazines américains de son temps s'arrachaient ses short stories. Hollywood également, qui en adapta plusieurs, notamment Les tueurs et Les neiges du Kilimandjaro. Ce recueil complet compte soixante-dix-huit histoires courtes, parmi lesquelles les plus fameuses : Les aventures de Nick Adams (son double de papier) et Un endroit propre et bien éclairé, qu'il considérait lui-même comme sa meilleure nouvelle. S'y ajoutent des notes, des fragments, des lettres et surtout des inédits retrouvés après sa mort. Certaines traductions, très datées, auraient toutefois mérité une nouvelle adaptation.
Et encore... Paris est une fête
Ouvrage posthume, relatant les débuts littéraires de l'écrivain, considéré par certains comme l'un de ses meilleurs récits.
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A Paris, être "aussi heureux que possible"
Quelques biographies pour en savoir plus
Hemingway. Portrait de l'artiste en guerrier blessé par Jerome Charyn (Découvertes/Gallimard). Une courte mais excellente synthèse de l'existence de "Papa", analysée par un écrivain américain qui maîtrise le sujet sans céder au mythe. Et, comme toujours avec la collection Découvertes, une riche documentation iconographique.
Papa Hemingway par A.E. Hotchner (Calmann-Lévy) Encensée par la presse américaine à sa sortie il y a une quarantaine d'années, cette biographie à l'ancienne fait revivre le grand écrivain sous l'angle de l'amitié. Car Hotchner le rencontra à Cuba et se lia avec lui. Les deux hommes partagèrent durant treize ans des moments de chasse, de pêche et de corridas, et des conversations qui font aussi la matière de cet ouvrage, hélas un peu trop hagiographique.
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