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jeudi 14 mai 2020

MANUSCRISELE NU ARD!




Vitali Chentalinski, La parole ressuscitée: Dans les archives du KGB, Robert Laffont, 1993
Vitali Chentaliski, Les surprises de la Loubianka, Robert Laffont, 1998

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Fiche de lecture (Amazon. fr.)

L'auteur a eu le courage de plonger dans les archives du KGB afin de découvrir le sort d'une génération d'écrivains pendant le régime communiste en URSS. Il tombe sur un massacre inhumain : 'Pendant la période soviétique, près de deux mille écrivains ont été arrêtés. Près de mille cinq cents ont péri dans les prisons et les camps', parmi eux Babel, Pilniak, Platonov et Mandelstam.

En fait, la suppression de la liberté d'expression a été constante pendant tout le régime communiste et cela dès son début :

"En 1922, Lénine et Trotski, grâce à l'OGPOU, saignèrent à blanc notre pensée philosophique et scientifique en chassant du pays son élite intellectuelle.

Après la collectivisation des terres, ce fut le tour de la collectivisation de la littérature pour former une seule et unique Union des écrivains, sorte de "zone" du Goulag avec son propre régime répressif ... peines de mort et détentions, exils intérieurs et extérieurs."

Très pénibles sont les incroyables 'confessions' des écrivains. En fait, on leur avait promis une peine légère, s'ils confirmaient les accusations émises contre eux. Le lendemain, ils recevaient une balle dans la nuque. L'auteur a détecté les dates exactes des exécutions.

Comme Beria avait dit : "donnez-moi n'importe qui et, en vingt-quatre heures, je le forcerai à reconnaître qu'il est un espion britannique."

Ce livre est particulièrement compromettant pour Gorki. Il lèche les bottes de Staline (il écrit sur la collectivisation :"Si l'ennemi ne se rend pas, on l'extermine"), mais entre-temps on le fait chanter en tuant son fils.

Ce livre constitue un témoignage cru d'un système politique hallucinant, déprimant et inhumain.

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