Archives du blog

vendredi 15 mai 2020

• Mikhaïl Koltsov, l'agent déchu de Staline


Dans Le Roman de l'espionnage, Vladimir Fédorovski évoque toutes les célèbres affaires qui, des années 20 à nos jours, de Philby à Poutine, rythmèrent les relations entre la Russie et le monde occidental. En voici une parmi les plus édifiantes.








• Mikhaïl Koltsov, l'agent déchu de Staline

Par Vladimir Fédorovski

Publié le 11 août 2011


Au cours des terribles années 1930, (...) la machine de la terreur tournait désormais à plein régime. Un peu partout, des officiers en charge des résidences «légales» (travaillant sous couverture diplomatique dans les ambassades) ou «illégales » (dépourvues de cette protection), comme Dimitri Bystroletov, furent rappelés à Moscou. Ce fut le cas du journaliste le plus célèbre d'Union soviétique, Mikhaïl Koltsov (...), membre du comité de rédaction de la Pravda, fondateur et rédacteur en chef des magazines populaires Ogoniok, Krokodil, Za Roubejom, député du Soviet suprême et membre correspondant de l'Académie des sciences. Son inflexible détermination ne pouvant donner toute sa mesure dans l'unique cadre de ses activités professionnelles, il se passionna pour les femmes et l'aviation. Ce «correspondant de presse» pas comme les autres devint également le conseiller politique du gouvernement républicain espagnol et son consultant en matière d'aviation. Ernest Hemingway l'introduisit quant à lui sous le pseudonyme de « Karkov » dans son célèbre roman Pour qui sonne le glas. Décrivant la rencontre de Karkov avec son héros, Robert Jordan, Hemingway fait dire à ce dernier: «Karkov était l'homme le plus intelligent... Il possédait plus de cervelle et plus de dignité intérieure, d'insolence et d'humanité qu'aucun homme...»


Mikhaïl Koltsov avec les républicains espagnols, en 1937, quelques mois avant son exécution. (Crédits photo: AKG-IMAGES)

Rien d'étonnant à ce qu'un personnage de cette envergure devînt un honorable agent de liaison des services secrets soviétiques. Il utilisait leur chiffre pour envoyer ses dépêches codées à Moscou, procurant ainsi à Staline des informations sur les personnalités politiques et culturelles d'Europe occidentale, fondées sur des «sources précieuses», comme ont coutume de dire les spécialistes des services.

Lorsque j'ai interrogé la Commission de réhabilitation des victimes du régime totalitaire et demandé à son président, Alexandre Yakovlev, de me fournir le dossier de Koltsov, celui-ci a éclaté d'un rire sans équivoque : «Regarde plutôt du côté des sources des services secrets!»

Quelles étaient donc ces fameuses sources ?

En 1935, Koltsov était en contact permanent avec Elsa Triolet et Aragon, dont il devint l'«ami très cher». Quand le couple se rendait à Moscou, Mikhaïl Koltsov était toujours à ses côtés. Ensemble, ils allaient travailler aux préparatifs d'un congrès, véritable grand-messe dont Staline serait le prélat absent. Le 21 juin, le Congrès international des écrivains pour la défense de la culture rassembla à la Mutualité de Paris un éblouissant aréopage des plus grands esprits d'Occident. En réalité, Staline ambitionnait de créer une vaste organisation antifasciste fédérant les intellectuels les plus éminents d'Europe et d'Amérique. Ainsi retentirent les premières mesures de l'«orchestre rouge». La partition en allait être tour à tour signée par Willy Münzenberg, député au Reichstag, l'un des chefs de file de la propagande parallèle du Komintern, par Henri Barbusse, par Upton Sinclair et par Maxime Gorki, sous la forme d'un manifeste contre la guerre impérialiste. Koltsov (agent idéologique et surtout financier du Kremlin), Aragon et Elsa Triolet en constituaient incontestablement le trio inséparable.

Si le congrès fut présenté comme une initiative spontanée dont la majorité des membres ignorait qu'elle était manipulée par le Kremlin, les télégrammes de Moscou -en réponse aux rapports télégraphiques codés envoyés quotidiennement par l'ambassade soviétique au Kremlin, au NKVD et au Komintern, informant de l'état d'esprit de l'assemblée- indiquaient en sourdine aux chefs d'orchestre les décisions que le congrès devait adopter. Le succès de l'entreprise détourna l'attention d'un autre fait, beaucoup plus inquiétant et symptomatique. Maxime Gorki n'avait pas été autorisé à se rendre à Paris. En revanche, Staline avait consenti à laisser Romain Rolland lui tenir compagnie durant quelque temps. Aussi saluèrent-ils tous deux le congrès par un télégramme. Henri Barbusse, quant à lui, retourna à Moscou, galvanisé par le sentiment d'avoir accompli son devoir de combattant; les communistes français, et surtout soviétiques, pouvaient être satisfaits. Au-delà de sa portée politique -il s'agissait d'insister sur la nécessité de l'union des forces de gauche dans les « fronts populaires»-, ce congrès avait pour but de manifester un puissant soutien à Staline à la veille de la Grande Terreur.

A lire Hemingway, Karkov-Koltsov avait déclaré à ses amis espagnols: «Tous ceux qui nourrissent l'idée insensée d'aller contre l'histoire, d'arrêter son mouvement, de se mettre en travers de la route du socialisme triomphant, seront réduits en une poudre sanglante.» A mesure que les hommes de la police secrète de Staline démasquaient les «chiens rampants du fascisme», la colère de Koltsov s'amplifia: «Lorsque se lèvent des coquins, que la langue juridique nomme correctement des "inculpés", écrivit-il de la salle où l'on écrasait Boukharine et ses "complices", lorsqu'ils se lèvent et commencent, soit avec l'air abattu de pécheurs repentants, soit avec la désinvolture cynique de canailles expérimentées, à raconter en détail leurs monstrueux méfaits, on a envie de saisir à la gorge ces ignobles ordures, souillées de sang, de les empoigner et de faire justice soi-même.»


Amis proches de Koltsov, Louis Aragon et Elsa Triolet furent les «idiots utiles» de l'URSS; le Komintern s'en servait pour manipuler les intellectuels français. (Crédits photo: Keystone-France)

Koltsov mettait donc toute son ardeur journalistique au service de la «cause du parti». (...) Il était incontestablement lié à la police politique -ce qui était alors considéré comme glorieux: gardons à l'esprit le fameux poème d'Aragon à la gloire des services secrets de Staline-, mais il n'en était pas le résident, ce rôle étant tenu par des personnages jouissant de l'immunité diplomatique ou par des «illégaux» comme Dimitri Bystroletov -des gens passant inaperçus. Koltsov était bien trop en vue pour cela. En revanche, il entretenait des liens étroits avec le Komintern (et des rapports amicaux avec son président, le Bulgare Dimitrov); il pouvait leur rendre de très précieux services, car il avait ses entrées dans n'importe quelle sphère, où il recrutait des «amis». Son charme et son aisance lui ouvraient toutes les portes. (L'Union soviétique tout entière attendait chaque jour les reportages d'Espagne de Koltsov...).

Mais au printemps de 1937, un courrier diplomatique de Moscou arrivé en Espagne confia à ses collègues que, d'après les renseignements dont disposait la direction spéciale du NKVD, Koltsov s'était «vendu aux Anglais» et avait «fourni des informations secrètes à lord Beaverbrook». (...) Les services secrets du Kremlin préparaient alors un grandiose «procès de diplomates». Les «ennemis du peuple» allaient désormais être liquidés en douce, un par un. Mais pour l'heure s'organisaient les prochains spectacles sanglants: l'affaire des diplomates, l'affaire des avocats, l'affaire des écrivains... Bien sûr, Koltsov connaissait tous les candidats au banc des accusés, il les avait tous rencontrés, en Union soviétique ou à l'étranger. Chacun entretenait les mêmes relations superficielles ou étroites avec les milieux européens et américains de la politique, de la science, de l'art et de la culture; mais, à l'époque,«relation» signifiait «complicité».

De plus, le communiste français André Marty, plénipotentiaire de Staline, commissaire politique des Brigades internationales, eut une vive altercation avec Koltsov; et l'on sait combien les dénonciations que Marty adressait personnellement à Staline en court-circuitant le Komintern jouèrent un rôle fatal dans la destinée de nombre de communistes étrangers et de chefs militaires soviétiques qui combattaient en Espagne. Profondément blessé par l'«affront» que lui avait infligé publiquement Koltsov, Marty envoya à Staline une lettre dans laquelle il accusait le journaliste de s'immiscer dans les questions militaires et surtout d'avoir des contacts avec les trotskistes espagnols. Il incriminait aussi Maria (la dernière maîtresse de Koltsov), qu'il qualifiait d' «espionne allemande».

Caridad Mercader, dont le fils, Ramón, allait plus tard assassiner Trotski, écrivit, elle aussi, des rapports ignominieux sur Koltsov. Le fit-elle de sa propre initiative ou sur injonction de son supérieur et amant, Leonid Eitingon, futur général du KGB, qui œuvrait en Espagne?

En tout état de cause, c'est Eitingon qui transmettait à Moscou ses dénonciations. Les mouchards qui travaillaient alors en Espagne accusaient aussi Koltsov et sa compagne de «liens avec le collaborateur de l'Intelligence Service, Eric Blair», qui allait être lui aussi connu, un peu plus tard, comme grand écrivain sous le nom de... George Orwell.

La police secrète s'était d'autre part inquiétée des visites de Koltsov à Maxime Gorki, placé sous la surveillance vigilante et permanente des tchékistes. Chacune de ces rencontres était minutieusement enregistrée. Et le voyage que fit Koltsov avec Malraux chez Gorki, en Crimée, lui sera officiellement reproché: on lui imputera de l'avoir organisé à des «fins d'espionnage», pour soutirer à Gorki le contenu de ses conversations avec Staline et le transmettre aux services de renseignements français par l'intermédiaire de Malraux ! La police s'intéressa aussi aux contacts de Koltsov avec Antoine de Saint-Exupéry, lié à ce dernier par leur passion commune pour l'aviation. Bref, un véritable échafaudage d'accusations...

Sur ordre de Staline, Koltsov fut fusillé.
===================================
Process. The trial of Mikhail Koltsov

A. Kuznetsov: Mikhail Koltsov was a bright, popular figure. Many talked about him, his articles were read.

On the night of December 12-13, 1938 Koltsov was arrested in the editorial office of the Pravda newspaper. The immediate reason for the arrest was the letter to Stalin by the Secretary-General of the international brigades in Spain, Andre Marti, in which he accused "journalist No. 1" and his common-law wife Maria Austen of Trotskyism and espionage in favor of the fascists.
S. Buntman: How so?

A. Kuznetsov: The fact is that during the Spanish Civil War, one of the main forces on the side of the republic was the POUM party, in which the influence of the Trotskyists was indeed very great. Koltsov, being a correspondent for Pravda and at the same time the unofficial political representative of the USSR authorities in the republican government, was certainly forced to deal with them. Surely with someone he even had a friendly relationship ...

S. Buntman: But you should not forget about the attitude of Stalin to the Trotskyists.

In the 20s – 30s, Mikhail Koltsov was the most popular journalist of the USSR
A. Kuznetsov: Of course. There were also journalist sins in the very, let's say, the beginning of his career. In 1923, his article appeared on Trotsky. And although she, the article, was not apological, it did not have unrestrained praise of Lev Davidovich, Stalin, who, as we know, had a fantastic memory, recalled this to Koltsov.

If we talk about what personally prompted the "father of nations" to the decision to arrest the editor-in-chief of Pravda, then this is apparently a grudge related to the activities of Koltsov as chairman of the foreign commission of the Writers' Union. In the mid-1930s, when the Soviet intelligentsia were strongly encouraged to improve the international image of the Land of the Soviets, this commission acted very actively. In 1935, the famous anti-fascist congress of writers opened in Paris on the direct orders of the leader. Koltsov was one of his main organizers. After this event, major European writers poured into the Soviet Union ...
S. Buntman: Romain Rolland, Lyon Feuchtwanger, Andre Gide ...

A. Kuznetsov: Yes. And it was the latter that became a fly in the ointment in this, in general, quite a large barrel of honey. The fact is that Andre Gide first half of his trip, when he was accompanied by Koltsov and worked very closely with him, liked everything more or less in the Soviet Union. But then, when he was released to Georgia, when he reached Tbilisi, his opinion changed dramatically, as he returned to Europe, he wrote two fairly bright books. (However, it is worth noting that Koltsov was no longer with him at that moment).

What, in fact, accused Koltsov? Formally, these are three articles of the Soviet Criminal Code. First, Article 58th ...
S. Buntman: Naturally.

A. Kuznetsov: Or rather points 1a, 10 and 11.

S. Buntman: Standard set.

A. Kuznetsov: 58−1a - is treason, 58−10 - this is propaganda or agitation, calling for the overthrow, undermining or weakening of Soviet power, and 58−11 - all the same, but through training (that is, all these activities aimed at preparing or committing these crimes).

What was behind this? Actually, the indictment, which went to court.
The arrest of Mikhail Koltsov was a complete surprise to contemporaries
So, the case number 21 620. Excerpts from the indictment:
"The NKVD of the USSR received information that Koltsov Mikhail Efimovich, is a member of the right-Trotsky anti-Soviet organization and for a number of years conducts active espionage work ...
During the investigation of his case, it was established that Koltsov M. Ye. Embarked on the path of struggle against the party and the Soviet government in 1932.
Koltsov M. Ye. Being questioned on the merits of the accusation pleaded guilty and showed:
“... I am also guilty of the fact that in 1932 Radek was involved in anti-Soviet work and for a number of years supplied the German intelligence agencies with spy information.
I am guilty further that by taking the path of betraying the interests of the Soviet state, I subsequently agreed to conduct espionage work in 1935–36 and in favor of French intelligence and such work ”(case list 81–89).
As an agent of foreign intelligence services, Koltsov M. Ye. Systematically supplied the latter with espionage materials. Acknowledging this, Koltsov showed:
“Practically my participation in this espionage group was expressed in the fact that I, through Mironov, informed the agents of German intelligence, Justus and Basehes, who worked as correspondents of German newspapers, about various unpublished orders of the government known to me” (case list 90 - 102).
Acknowledging this, Koltsov showed:
“I admit that I really hid my connections with a number of participants in the anti-Soviet organization that existed in the Commissariat of Justice” (case sheet 112 - 124) ...

Mikhail Koltsov

Koltsov pleaded guilty in full, and is also exposed by the testimony of those arrested: T. K. Leontyeva, N. I. Ezhova, E. A. Gendina, E. V. Girshfelda, A. Angarova, A. V. Sabina, S. Uritsky, A. Binevich . I., Babelya I. E.
Based on the above, Koltsov-Fridlyand Mikhail Efimovich, born in 1898, born in Kiev, from the family of a handicraft-tanner, Jewish, citizen of the USSR, writer-journalist, in 1918-1919, participated in the White Guard newspapers, former member of the CPSU (b) from 1918 until the day of arrest, before being arrested a member of the editorial board of the newspaper Pravda, is accused of:
1) since 1932 he was a member of the espionage group created by Radek and conducted espionage work in favor of Germany;
2) since 1935, carried out espionage work in favor of French intelligence;
3) since 1936, supplied the spy information of the American agent Louis Fisher;
4) since the middle of 1935, he has been a member of an anti-Soviet conspiratorial organization in the People's Commissariat of Foreign Affairs and has conducted enemy work against measures of the party and the Soviet government in the field of international relations
Considering the case finished as a consequence, and the accusation is proven, guided by Art. 208 Code of Criminal Procedure of the RSFSR decided:
Case No. 21 620, charged with M. Koltsov, shall be referred to the Prosecutor of the USSR with a simultaneous transfer of M. Koltsov, who was arrested, to him.
Senior Investigator of the Investigation Unit of the NKVD USSR GUGB Lieutenant of State Security (Kuzminov) ... "
While imprisoned, Koltsov slandered over 70 people under torture
Well, then Ulrich accepted the case for consideration, deciding to consider it without the parties ...
S. Buntman: As it should be.

A. Kuznetsov: Yes. And here, in fact, a short quote from the protocol of a closed court session of the Military Collegium of the Supreme Court of the USSR, which in his book “The Koltsov Case” is given by Viktor Fradkin: “All the accusations brought against him by him are fictitious during 5 months of beatings and bullying him ... His testimony was born under the lash when he was beaten on the face, in the teeth, all over his body. He was brought to such an extent by the investigator Kuzminov that he had to agree to testify about his work in any intelligence services. ”

S. Buntman: That is, the impartial trial record recorded that Koltsov refused to testify, directly indicating that he was beaten in different ways?

A. Kuznetsov: Yes. In the same protocol, he claimed that Andre Gide was incriminated to him, because he had worked quite successfully with him. In addition, Koltsov said that, they say, you accuse me of having a brother by the name of Fridlander, who was shot for anti-Soviet activities, but I am Fridland. I don't have such a brother. My only brother - artist Boris Efimov.

Later, from the verdict, this accidental Friedlander was complacently thrown out; they did not mention the situation with Andre Gide. But nevertheless, what, let's say, was the basis, was more than enough.
February 1, 1940 Mikhail Koltsov was sentenced to death
So, the sentence: “By preliminary and judicial investigation, it was established that Koltsov-Fridland, being anti-Soviet in 1918-19, in 1923 joined the Trotsky underground, promoted Trotskyist ideas, popularized the leaders of Trotskyism.
In 1932 Koltsov-Friedland was involved in the Trotskyist terrorist organization by the enemy of the people Radek and on the instructions of the latter established contact with agents of the German intelligence agencies, besides that in 1935–36 Koltsov-Fridland established an organizational connection with agents of the French and American intelligence services and passed on secret information to them .
It is recognized that Koltsov-Fridland was guilty of committing crimes under Articles 58−1a, 58−11 of the Criminal Code of the RSFSR, Military Collegium of the Supreme Court of the USSR, guided by Articles 319 and 320 of the Code of Criminal Procedure of the RSFSR, sentenced:
Koltsov-Fridlyand Mikhail Efimovich subjected to the highest measure of criminal punishment: shot with the confiscation of all personally belonging to him.
The verdict is final and not subject to appeal.
Chairman

Ulrich

The members

Kandybin Bukanov.

Mikhail Koltsov on the Northern Front. Spain 1936

In his book, Viktor Fradkin recalls Boris Efimov, the brother of Mikhail Koltsov: “... In early March of the fortieth year, when I once again came to“ room number 1 ”with twenty rubles, I was not accepted. The officer at the window reported that the investigation of the Koltsov case was completed and entered the Military Collegium of the Supreme Court ... ”.
Then Boris Efimov finds his way to Ulrich. He seems to be talking with him sympathetically, promises his brother 10 years without the right to correspond and so on. In a word, breaks the comedy. Koltsov already shot.
Before rehabilitation, Boris Efimov believed that his brother was somewhere in the camps, that he was alive. But when, after Stalin's death, he was handed a certificate stating that on December 19, 1954, the Military Collegium of the Supreme Court canceled the sentence in the case of Mikhail Koltsov, and the case was discontinued due to the absence of corpus delicti, he realized that his brother was long gone.
In 1942, Maria Osten, the wife of Mikhail Koltsov, was shot in Saratov prison. Upon learning that her husband had been arrested, she arrived from Paris to save him, but she herself ended up in prison and was shot as the Germans approached the Volga.
On the same day, when Koltsov was tried, another trial took place - over Meyerhold. Both of them were shot at the same time, buried in the same section of the Don Cemetery.
And finally - a kind of epigraph. The man who knew Koltsov very well, Ilya Ehrenburg, in the book “People, Years, Life” wrote about him like this: “Mikhail Efimovich remained in my memory not only a brilliant journalist, good girl, joker, but also a concentrate of various virtues and spiritual damage of the thirties years.



 ==

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire