Dans Le Roman de l'espionnage, Vladimir Fédorovski évoque toutes les célèbres affaires qui, des années 20 à nos jours, de Philby à Poutine, rythmèrent les relations entre la Russie et le monde occidental. En voici une parmi les plus édifiantes.
• Mikhaïl Koltsov, l'agent
déchu de Staline
Par Vladimir Fédorovski
Publié le 11 août 2011
Au cours des terribles années 1930, (...) la machine de la terreur
tournait désormais à plein régime. Un peu partout, des officiers en charge des
résidences «légales» (travaillant sous couverture diplomatique dans les ambassades)
ou «illégales » (dépourvues de cette protection), comme Dimitri Bystroletov,
furent rappelés à Moscou. Ce fut le cas du journaliste le plus célèbre d'Union
soviétique, Mikhaïl Koltsov (...), membre du comité de rédaction de la Pravda,
fondateur et rédacteur en chef des magazines populaires Ogoniok, Krokodil, Za
Roubejom, député du Soviet suprême et membre correspondant de l'Académie des
sciences. Son inflexible détermination ne pouvant donner toute sa mesure dans
l'unique cadre de ses activités professionnelles, il se passionna pour les
femmes et l'aviation. Ce «correspondant de presse» pas comme les autres devint
également le conseiller politique du gouvernement républicain espagnol et son
consultant en matière d'aviation. Ernest Hemingway l'introduisit quant à lui
sous le pseudonyme de « Karkov » dans son célèbre roman Pour qui sonne le glas.
Décrivant la rencontre de Karkov avec son héros, Robert Jordan, Hemingway fait
dire à ce dernier: «Karkov était l'homme le plus intelligent... Il possédait plus
de cervelle et plus de dignité intérieure, d'insolence et d'humanité qu'aucun
homme...»
Mikhaïl Koltsov avec les républicains espagnols, en 1937, quelques
mois avant son exécution. (Crédits photo: AKG-IMAGES)
Rien d'étonnant à ce qu'un personnage de cette envergure devînt un
honorable agent de liaison des services secrets soviétiques. Il utilisait leur
chiffre pour envoyer ses dépêches codées à Moscou, procurant ainsi à Staline
des informations sur les personnalités politiques et culturelles d'Europe occidentale,
fondées sur des «sources précieuses», comme ont coutume de dire les
spécialistes des services.
Lorsque j'ai interrogé la Commission de réhabilitation des victimes du
régime totalitaire et demandé à son président, Alexandre Yakovlev, de me fournir
le dossier de Koltsov, celui-ci a éclaté d'un rire sans équivoque : «Regarde
plutôt du côté des sources des services secrets!»
Quelles étaient donc ces fameuses sources ?
En 1935, Koltsov était en contact permanent avec Elsa Triolet et
Aragon, dont il devint l'«ami très cher». Quand le couple se rendait à Moscou,
Mikhaïl Koltsov était toujours à ses côtés. Ensemble, ils allaient travailler
aux préparatifs d'un congrès, véritable grand-messe dont Staline serait le
prélat absent. Le 21 juin, le Congrès international des écrivains pour la
défense de la culture rassembla à la Mutualité de Paris un éblouissant aréopage
des plus grands esprits d'Occident. En réalité, Staline ambitionnait de créer
une vaste organisation antifasciste fédérant les intellectuels les plus
éminents d'Europe et d'Amérique. Ainsi retentirent les premières mesures de
l'«orchestre rouge». La partition en allait être tour à tour signée par Willy
Münzenberg, député au Reichstag, l'un des chefs de file de la propagande
parallèle du Komintern, par Henri Barbusse, par Upton Sinclair et par Maxime
Gorki, sous la forme d'un manifeste contre la guerre impérialiste. Koltsov
(agent idéologique et surtout financier du Kremlin), Aragon et Elsa Triolet en
constituaient incontestablement le trio inséparable.
Si le congrès fut présenté comme une initiative spontanée dont la
majorité des membres ignorait qu'elle était manipulée par le Kremlin, les
télégrammes de Moscou -en réponse aux rapports télégraphiques codés envoyés
quotidiennement par l'ambassade soviétique au Kremlin, au NKVD et au Komintern,
informant de l'état d'esprit de l'assemblée- indiquaient en sourdine aux chefs
d'orchestre les décisions que le congrès devait adopter. Le succès de
l'entreprise détourna l'attention d'un autre fait, beaucoup plus inquiétant et
symptomatique. Maxime Gorki n'avait pas été autorisé à se rendre à Paris. En
revanche, Staline avait consenti à laisser Romain Rolland lui tenir compagnie durant
quelque temps. Aussi saluèrent-ils tous deux le congrès par un télégramme.
Henri Barbusse, quant à lui, retourna à Moscou, galvanisé par le sentiment
d'avoir accompli son devoir de combattant; les communistes français, et surtout
soviétiques, pouvaient être satisfaits. Au-delà de sa portée politique -il
s'agissait d'insister sur la nécessité de l'union des forces de gauche dans les
« fronts populaires»-, ce congrès avait pour but de manifester un puissant
soutien à Staline à la veille de la Grande Terreur.
A lire Hemingway, Karkov-Koltsov avait déclaré à ses amis espagnols:
«Tous ceux qui nourrissent l'idée insensée d'aller contre l'histoire, d'arrêter
son mouvement, de se mettre en travers de la route du socialisme triomphant,
seront réduits en une poudre sanglante.» A mesure que les hommes de la police
secrète de Staline démasquaient les «chiens rampants du fascisme», la colère de
Koltsov s'amplifia: «Lorsque se lèvent des coquins, que la langue juridique
nomme correctement des "inculpés", écrivit-il de la salle où l'on
écrasait Boukharine et ses "complices", lorsqu'ils se lèvent et
commencent, soit avec l'air abattu de pécheurs repentants, soit avec la
désinvolture cynique de canailles expérimentées, à raconter en détail leurs
monstrueux méfaits, on a envie de saisir à la gorge ces ignobles ordures,
souillées de sang, de les empoigner et de faire justice soi-même.»
Amis proches de Koltsov, Louis Aragon et Elsa Triolet furent les
«idiots utiles» de l'URSS; le Komintern s'en servait pour manipuler les
intellectuels français. (Crédits photo: Keystone-France)
Koltsov mettait donc toute son ardeur journalistique au service de la
«cause du parti». (...) Il était incontestablement lié à la police politique
-ce qui était alors considéré comme glorieux: gardons à l'esprit le fameux
poème d'Aragon à la gloire des services secrets de Staline-, mais il n'en était
pas le résident, ce rôle étant tenu par des personnages jouissant de l'immunité
diplomatique ou par des «illégaux» comme Dimitri Bystroletov -des gens passant
inaperçus. Koltsov était bien trop en vue pour cela. En revanche, il
entretenait des liens étroits avec le Komintern (et des rapports amicaux avec
son président, le Bulgare Dimitrov); il pouvait leur rendre de très précieux
services, car il avait ses entrées dans n'importe quelle sphère, où il
recrutait des «amis». Son charme et son aisance lui ouvraient toutes les
portes. (L'Union soviétique tout entière attendait chaque jour les reportages
d'Espagne de Koltsov...).
Mais au printemps de 1937, un courrier diplomatique de Moscou arrivé
en Espagne confia à ses collègues que, d'après les renseignements dont
disposait la direction spéciale du NKVD, Koltsov s'était «vendu aux Anglais» et
avait «fourni des informations secrètes à lord Beaverbrook». (...) Les services
secrets du Kremlin préparaient alors un grandiose «procès de diplomates». Les
«ennemis du peuple» allaient désormais être liquidés en douce, un par un. Mais
pour l'heure s'organisaient les prochains spectacles sanglants: l'affaire des
diplomates, l'affaire des avocats, l'affaire des écrivains... Bien sûr, Koltsov
connaissait tous les candidats au banc des accusés, il les avait tous
rencontrés, en Union soviétique ou à l'étranger. Chacun entretenait les mêmes
relations superficielles ou étroites avec les milieux européens et américains
de la politique, de la science, de l'art et de la culture; mais, à
l'époque,«relation» signifiait «complicité».
De plus, le communiste français André Marty, plénipotentiaire de
Staline, commissaire politique des Brigades internationales, eut une vive
altercation avec Koltsov; et l'on sait combien les dénonciations que Marty
adressait personnellement à Staline en court-circuitant le Komintern jouèrent
un rôle fatal dans la destinée de nombre de communistes étrangers et de chefs
militaires soviétiques qui combattaient en Espagne. Profondément blessé par
l'«affront» que lui avait infligé publiquement Koltsov, Marty envoya à Staline
une lettre dans laquelle il accusait le journaliste de s'immiscer dans les
questions militaires et surtout d'avoir des contacts avec les trotskistes
espagnols. Il incriminait aussi Maria (la dernière maîtresse de Koltsov), qu'il
qualifiait d' «espionne allemande».
Caridad Mercader, dont le fils, Ramón, allait plus tard assassiner
Trotski, écrivit, elle aussi, des rapports ignominieux sur Koltsov. Le fit-elle
de sa propre initiative ou sur injonction de son supérieur et amant, Leonid
Eitingon, futur général du KGB, qui œuvrait en Espagne?
En tout état de cause, c'est Eitingon qui transmettait à Moscou ses
dénonciations. Les mouchards qui travaillaient alors en Espagne accusaient
aussi Koltsov et sa compagne de «liens avec le collaborateur de l'Intelligence
Service, Eric Blair», qui allait être lui aussi connu, un peu plus tard, comme
grand écrivain sous le nom de... George Orwell.
La police secrète s'était d'autre part inquiétée des visites de
Koltsov à Maxime Gorki, placé sous la surveillance vigilante et permanente des
tchékistes. Chacune de ces rencontres était minutieusement enregistrée. Et le
voyage que fit Koltsov avec Malraux chez Gorki, en Crimée, lui sera
officiellement reproché: on lui imputera de l'avoir organisé à des «fins
d'espionnage», pour soutirer à Gorki le contenu de ses conversations avec
Staline et le transmettre aux services de renseignements français par
l'intermédiaire de Malraux ! La police s'intéressa aussi aux contacts de
Koltsov avec Antoine de Saint-Exupéry, lié à ce dernier par leur passion
commune pour l'aviation. Bref, un véritable échafaudage d'accusations...
Sur ordre de Staline, Koltsov fut fusillé.
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Process. The trial
of Mikhail Koltsov
A. Kuznetsov: Mikhail Koltsov was a bright, popular figure. Many
talked about him, his articles were read.
On the night of December 12-13, 1938 Koltsov was arrested in the editorial
office of the Pravda newspaper. The immediate reason for the arrest was the
letter to Stalin by the Secretary-General of the international brigades in
Spain, Andre Marti, in which he accused "journalist No. 1" and his
common-law wife Maria Austen of Trotskyism and espionage in favor of the
fascists.
S. Buntman: How so?
A. Kuznetsov: The fact is that during the Spanish Civil War, one of
the main forces on the side of the republic was the POUM party, in which the
influence of the Trotskyists was indeed very great. Koltsov, being a
correspondent for Pravda and at the same time the unofficial political
representative of the USSR authorities in the republican government, was
certainly forced to deal with them. Surely with someone he even had a friendly
relationship ...
S. Buntman: But you should not forget about the attitude of Stalin to
the Trotskyists.
In the 20s – 30s, Mikhail Koltsov was the most popular journalist of
the USSR
A. Kuznetsov: Of course. There were also journalist sins in the very,
let's say, the beginning of his career. In 1923, his article appeared on Trotsky.
And although she, the article, was not apological, it did not have unrestrained
praise of Lev Davidovich, Stalin, who, as we know, had a fantastic memory,
recalled this to Koltsov.
If we talk about what personally prompted the "father of
nations" to the decision to arrest the editor-in-chief of Pravda, then
this is apparently a grudge related to the activities of Koltsov as chairman of
the foreign commission of the Writers' Union. In the mid-1930s, when the Soviet
intelligentsia were strongly encouraged to improve the international image of
the Land of the Soviets, this commission acted very actively. In 1935, the
famous anti-fascist congress of writers opened in Paris on the direct orders of
the leader. Koltsov was one of his main organizers. After this event, major
European writers poured into the Soviet Union ...
S. Buntman: Romain Rolland, Lyon Feuchtwanger, Andre Gide ...
A. Kuznetsov: Yes. And it was the latter that became a fly in the
ointment in this, in general, quite a large barrel of honey. The fact is that
Andre Gide first half of his trip, when he was accompanied by Koltsov and
worked very closely with him, liked everything more or less in the Soviet
Union. But then, when he was released to Georgia, when he reached Tbilisi, his
opinion changed dramatically, as he returned to Europe, he wrote two fairly
bright books. (However, it is worth noting that Koltsov was no longer with him
at that moment).
What, in fact, accused Koltsov? Formally, these are three articles of
the Soviet Criminal Code. First, Article 58th ...
S. Buntman: Naturally.
A. Kuznetsov: Or rather points 1a, 10 and 11.
S. Buntman: Standard set.
A. Kuznetsov: 58−1a - is treason, 58−10 - this is propaganda or
agitation, calling for the overthrow, undermining or weakening of Soviet power,
and 58−11 - all the same, but through training (that is, all these activities
aimed at preparing or committing these crimes).
What was behind this? Actually, the indictment, which went to court.
The arrest of Mikhail Koltsov was a complete surprise to
contemporaries
So, the case number 21 620. Excerpts from the indictment:
"The NKVD of the USSR received information that Koltsov Mikhail
Efimovich, is a member of the right-Trotsky anti-Soviet organization and for a
number of years conducts active espionage work ...
During the investigation of his case, it was established that Koltsov
M. Ye. Embarked on the path of struggle against the party and the Soviet
government in 1932.
Koltsov M. Ye. Being questioned on the merits of the accusation
pleaded guilty and showed:
“... I am also guilty of the fact that in 1932 Radek was involved in
anti-Soviet work and for a number of years supplied the German intelligence
agencies with spy information.
I am guilty further that by taking the path of betraying the interests
of the Soviet state, I subsequently agreed to conduct espionage work in 1935–36
and in favor of French intelligence and such work ”(case list 81–89).
As an agent of foreign intelligence services, Koltsov M. Ye.
Systematically supplied the latter with espionage materials. Acknowledging
this, Koltsov showed:
“Practically my participation in this espionage group was expressed in
the fact that I, through Mironov, informed the agents of German intelligence,
Justus and Basehes, who worked as correspondents of German newspapers, about
various unpublished orders of the government known to me” (case list 90 - 102).
Acknowledging this, Koltsov showed:
“I admit that I really hid my connections with a number of
participants in the anti-Soviet organization that existed in the Commissariat
of Justice” (case sheet 112 - 124) ...
Mikhail Koltsov
Koltsov pleaded guilty in full, and is also exposed by the testimony
of those arrested: T. K. Leontyeva, N. I. Ezhova, E. A. Gendina, E. V.
Girshfelda, A. Angarova, A. V. Sabina, S. Uritsky, A. Binevich . I., Babelya I.
E.
Based on the above, Koltsov-Fridlyand Mikhail Efimovich, born in 1898,
born in Kiev, from the family of a handicraft-tanner, Jewish, citizen of the
USSR, writer-journalist, in 1918-1919, participated in the White Guard
newspapers, former member of the CPSU (b) from 1918 until the day of arrest,
before being arrested a member of the editorial board of the newspaper Pravda,
is accused of:
1) since 1932 he was a member of the espionage group created by Radek
and conducted espionage work in favor of Germany;
2) since 1935, carried out espionage work in favor of French
intelligence;
3) since 1936, supplied the spy information of the American agent Louis
Fisher;
4) since the middle of 1935, he has been a member of an anti-Soviet
conspiratorial organization in the People's Commissariat of Foreign Affairs and
has conducted enemy work against measures of the party and the Soviet
government in the field of international relations
Considering the case finished as a consequence, and the accusation is
proven, guided by Art. 208 Code of Criminal Procedure of the RSFSR decided:
Case No. 21 620, charged with M. Koltsov, shall be referred to the
Prosecutor of the USSR with a simultaneous transfer of M. Koltsov, who was
arrested, to him.
Senior Investigator of the Investigation Unit of the NKVD USSR GUGB
Lieutenant of State Security (Kuzminov) ... "
While imprisoned, Koltsov slandered over 70 people under torture
Well, then Ulrich accepted the case for consideration, deciding to
consider it without the parties ...
S. Buntman: As it should be.
A. Kuznetsov: Yes. And here, in fact, a short quote from the protocol
of a closed court session of the Military Collegium of the Supreme Court of the
USSR, which in his book “The Koltsov Case” is given by Viktor Fradkin: “All the
accusations brought against him by him are fictitious during 5 months of
beatings and bullying him ... His testimony was born under the lash when he was
beaten on the face, in the teeth, all over his body. He was brought to such an
extent by the investigator Kuzminov that he had to agree to testify about his
work in any intelligence services. ”
S. Buntman: That is, the impartial trial record recorded that Koltsov
refused to testify, directly indicating that he was beaten in different ways?
A. Kuznetsov: Yes. In the same protocol, he claimed that Andre Gide
was incriminated to him, because he had worked quite successfully with him. In
addition, Koltsov said that, they say, you accuse me of having a brother by the
name of Fridlander, who was shot for anti-Soviet activities, but I am Fridland.
I don't have such a brother. My only brother - artist Boris Efimov.
Later, from the verdict, this accidental Friedlander was complacently
thrown out; they did not mention the situation with Andre Gide. But
nevertheless, what, let's say, was the basis, was more than enough.
February 1, 1940 Mikhail Koltsov was sentenced to death
So, the sentence: “By preliminary and judicial investigation, it was
established that Koltsov-Fridland, being anti-Soviet in 1918-19, in 1923 joined
the Trotsky underground, promoted Trotskyist ideas, popularized the leaders of
Trotskyism.
In 1932 Koltsov-Friedland was involved in the Trotskyist terrorist
organization by the enemy of the people Radek and on the instructions of the
latter established contact with agents of the German intelligence agencies,
besides that in 1935–36 Koltsov-Fridland established an organizational
connection with agents of the French and American intelligence services and
passed on secret information to them .
It is recognized that Koltsov-Fridland was guilty of committing crimes
under Articles 58−1a, 58−11 of the Criminal Code of the RSFSR, Military
Collegium of the Supreme Court of the USSR, guided by Articles 319 and 320 of
the Code of Criminal Procedure of the RSFSR, sentenced:
Koltsov-Fridlyand Mikhail Efimovich subjected to the highest measure
of criminal punishment: shot with the confiscation of all personally belonging
to him.
The verdict is final and not subject to appeal.
Chairman
Ulrich
The members
Kandybin Bukanov.
Mikhail Koltsov on the Northern Front. Spain 1936
In his book, Viktor Fradkin recalls Boris Efimov, the brother of
Mikhail Koltsov: “... In early March of the fortieth year, when I once again
came to“ room number 1 ”with twenty rubles, I was not accepted. The officer at
the window reported that the investigation of the Koltsov case was completed
and entered the Military Collegium of the Supreme Court ... ”.
Then Boris Efimov finds his way to Ulrich. He seems to be talking with
him sympathetically, promises his brother 10 years without the right to
correspond and so on. In a word, breaks the comedy. Koltsov already shot.
Before rehabilitation, Boris Efimov believed that his brother was
somewhere in the camps, that he was alive. But when, after Stalin's death, he
was handed a certificate stating that on December 19, 1954, the Military
Collegium of the Supreme Court canceled the sentence in the case of Mikhail
Koltsov, and the case was discontinued due to the absence of corpus delicti, he
realized that his brother was long gone.
In 1942, Maria Osten, the wife of Mikhail Koltsov, was shot in Saratov
prison. Upon learning that her husband had been arrested, she arrived from
Paris to save him, but she herself ended up in prison and was shot as the
Germans approached the Volga.
On the same day, when Koltsov was tried, another trial took place -
over Meyerhold. Both of them were shot at the same time, buried in the same
section of the Don Cemetery.
And finally - a kind of epigraph. The man who knew Koltsov very well,
Ilya Ehrenburg, in the book “People, Years, Life” wrote about him like this:
“Mikhail Efimovich remained in my memory not only a brilliant journalist, good
girl, joker, but also a concentrate of various virtues and spiritual damage of
the thirties years.
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