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mardi 12 mai 2020

MEMORIA

CARTI DESPRE HOLOCAUST


Final Solution: The Fate of the Jews 1933-1949 by David Cesarani (2017-01-12)









































ÉTUDES DE RÉFÉRENCE SUR LA SHOAH 

La Shoah fait l’objet d’une bibliographie extrêmement abondante. Afin de rester didactiques, nous avons établi cette sélection parmi les ouvrages les plus récents publiés en français sur le sujet.


BÉDARIDA François (dir.), La Politique nazie d’extermination, Albin Michel, 1989.

Ouvrage un peu daté mais qui met l’accent sur un certain nombre de débats qui ont fait l’histoire de la Shoah, notamment l’opposition entre intentionnalistes et fonctionnalistes.

BRAYARD Florent, La « Solution finale de la question juive ». La technique, le temps et les catégories de la décision, Fayard, 2004.


Étude extrêmement fouillée des ressorts qui ont conduit les nazis à décider de la « Solution finale de la question juive ». Idéal pour aller piocher ça et là des informations précises, mais difficilement abordable dans son entier par les non-spécialistes.


BREITMAN Richard, L’Architecte du génocide. Himmler et la solution finale, Calmann-Lévy – Mémorial de la Shoah, 2009.


Ouvrage très dense mais daté (l’édition anglaise est parue en 1991) qui se concentre notamment sur la décision du génocide des Juifs. L’auteur, l’un des premiers à avoir concentré son étude sur la datation de la décision, situe cependant celle-ci au début de l’année 1941, thèse largement invalidée ces dernières années par d’autres spécialistes.

BROWNING R. Christopher, Les Origines de la solution finale – l’évolution de la politique antijuive des nazis, septembre 1939-mars 1942, Les Belles Lettres, 2007.


Une autre analyse très approfondie autour du déclenchement de la « Solution finale » et du processus de décision, par l’un des plus éminents spécialistes de la Shoah. Il défend notamment l’idée que la décision d’éliminer les Juifs a été prise dans un contexte d’« euphorie » liée aux victoires de la Wehrmacht sur le front de l’Est.


BURRIN Philippe, Hitler et les Juifs : genèse d’un génocide, Seuil, 1995.


Un autre éminent spécialiste à s’être intéressé à la décision du génocide. Au contraire de Browning, il défend, dans ce petit ouvrage magistralement conduit, l’idée d’une prise de décision alors que les nazis prennent conscience de l’échec de la guerre éclair à l’Est.


BURRIN Philippe, Ressentiment et apocalypse. Essai sur l’antisémitisme nazi, 2004, rééd. Poche 2006.


Dans le prolongement de ses précédents ouvrages, Ressentiment et apocalypse se veut une synthèse approfondie des fondements de l’antisémitisme nazi.


FRIEDLÄNDER Saül, L’Allemagne nazie et les Juifs. Les Années de persécution, tome 1, Seuil, 1997, rééd. 2008.


FRIEDLÄNDER Saül, L’Allemagne nazie et les Juifs. Les Années d’extermination, tome 2, Seuil, 2008.


Somme magistrale en deux tomes sur la « Solution finale » et ses prémices. Première étude générale de la Shoah à intégrer de nombreux allers-retours entre le niveau local et les décisions centrales, entre l’angle de vu nazi et celui des Juifs.


HILBERG Raul, La Destruction des Juifs d’Europe, Gallimard, rééd. Folio Histoire, 3 vol., 2006.


L’étude pionnière de Hilberg demeure la principale référence pour une vue globale du génocide des Juifs. Son analyse des étapes fondamentales qui ont conduit à la destruction des Juifs d’Europe continue à ce jour à structurer les études sur la Shoah.


HILBERG Raul, Exécuteurs, victimes, témoins. La catastrophe juive 1933-1945, Gallimard, 1994.


En complément à La Destruction des Juifs d’Europe. Une approche thématique et par catégorie d’acteurs.


HUSSON Édouard, Heydrich et la Solution finale, Perrin, 2008.


Deux autres études concentrées sur la prise de décision. L’auteur attribue en particulier un rôle central à Heydrich, le chef de l’Office central de la sécurité du Reich assassiné en juin 1942, dont les idées sur la manière de régler la « question juive » auraient influencé la prise de décision en novembre 1941. La thèse a fait l’objet de critiques chez les spécialistes.


POUR APPROFONDIR

Quelques focales :


Auschwitz de Tal Bruttmann, éditions La Découverte, 2015

Auschwitz, l'histoire de deux albums, projet transmedia : livre, DVD et webdocumentaire, sous la direction de Serge Klarsfeld, éd. Fondation pour la Mémoire de la Shoah et Canopé, janvier 2015.


L’Album d’Auschwitz, sous la direction de Serge Klarsfeld, Al Dante/FMS, 2005.


Découvert à la fin de la guerre par une ancienne détenue juive d’Auschwitz, ce corpus de photos prises par des officiers nazis à l’arrivée des convois de Juifs hongrois constitue un témoignage iconographique unique du processus de mise à mort à Birkenau.


ALY Götz et HEIM Suzanne, Les Architectes de l’extermination. Auschwitz et la logique de l’anéantissement, coédition Mémorial de la Shoah / Calmann-Lévy, 2006.


La « Solution finale » est ici réinscrite dans le contexte plus large de la guerre d’anéantissement menée à l’Est par les nazis. Les auteurs y expliquent les arrière-pensées de ceux qui ont conçu ce plan de conquête de l’ « espace vital », qui impliquait des transferts massifs de populations. Une approche totalement « fonctionnaliste » de la Shoah qui peut faire débat.

BARTOV Omer, L’Armée d’Hitler, Hachette Littérature, 1999.

Longtemps a couru le mythe d’une Wehrmacht ayant fait la guerre à la manière d’une armée professionnelle détachée de l’idéologie nazie. Dans cet ouvrage dont l’édition anglaise est parue en 1987, l’auteur montre au contraire que celle-ci était imprégnée de la vision du monde nazie et que cela explique sa spectaculaire endurance.

BLATMAN Daniel, Les Marches de la mort, Fayard, 2009.

Au fur et à mesure que les Alliés reprenaient les territoires conquis par la Wehrmacht au cours de la première phase de la guerre, le régime hitlérien se vit dans l’obligation d’évacuer les camps qui étaient sous son autorité en jetant notamment des centaines de milliers de détenus sur les routes en direction du Reich. L’ouvrage de Blatman est la première étude d’ensemble sur ce sujet.

BREITMAN Richard, Secrets officiels. Ce que les nazis planifiaient, ce que les Britanniques et les Américains savaient, coédition Mémorial de la Shoah / Calmann-Lévy, 2005.

La question « qui savait quoi ? » est l’une des plus fréquemment posée sur la Shoah. Cet ouvrage s’attache à mettre en relation l’évolution de la politique nazie à l’encontre des Juifs et les informations parvenues à la connaissance des Alliés.


BROWNING Christopher, Des hommes ordinaires. Le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la Solution finale en Pologne, Les Belles Lettres 1994 (réédité en format poche, 1998).

L’histoire d’un bataillon composé principalement d’« hommes ordinaires », réservistes de la police allemande, et qui ont pourtant pris part à la « Solution finale » en Pologne. Un ouvrage qui a fait date.


CARP Matatias, Cartea Negra, Le Livre noir sur les souffrances des Juifs de Roumanie (1940-1944), Denoël, 2009.

Publié pour la première fois en Roumanie juste après la guerre, cet ouvrage évoque le cas de d’un pays qui a lui-même et indépendamment de la « Solution finale » nazie, assassiné près de la moitié des Juifs présents sur son territoire. L’auteur, un avocat juif de Bucarest, a tenté de recenser dès 1940 toutes les persécutions et massacres commis contre les Juifs de son pays.


KOGON Eugen, LANGBEIN Hermann, RÜCKERL Adalbert, Les Chambres à gaz, secret d’État, Histoire, Seuil, 1987.


Ouvrage de combat destiné à répondre aux thèses négationnistes qui ont particulièrement émergé dans les années 1970, puis qui ont gagné du terrain dans les années 1980. Cette étude explique la filiation des chambres à gaz et a pu être réalisée grâce au dépouillement d’une masse considérable d’archives allemandes.


OGORRECK Ralph, Les Einsatzgruppen, les groupes d’intervention, coédition Mémorial de la Shoah / Calmann-Lévy, Paris, 2007.


Une étude assez technique du recrutement, de la formation et du modus operandi des groupes mobiles de tuerie qui ont opéré sur le front de l’Est.

PRAZAN Michaël, Einsatzgruppen : sur les traces des commandos de la mort nazis, Seuil, 2010.


Cet ouvrage raconte l’enquête minutieuse menée par son auteur afin de réaliser son documentaire Einsatzgruppen, les commandos de la mort, diffusé en 2009.


PRESSAC Jean-Claude, Les Crématoires d’Auschwitz. La machinerie du meurtre de masse, CNRS Éditions, 2007.


À l’origine séduit par les thèses négationnistes auxquelles il a totalement renoncé par la suite, l’auteur, pharmacien de métier, a réalisé cette étude très technique des installations de mise à mort d’Auschwitz. Il en est devenu un éminent spécialiste, et cet ouvrage a fait date sur le sujet.

SERENY Gitta, Au fond des ténèbres, Denoël, 1975, rééd. 2007. 
Ce livre est le fruit de longs entretiens conduits par l’auteur, journaliste et historienne britannique, avec Franz Stangl, ancien commandant de Sobibor et de Treblinka condamné en 1970 à la réclusion à perpétuité par un tribunal allemand. 

WIEVIORKA Annette, Auschwitz, soixante ans après, Robert Laffont, 2005. 
Premier ouvrage de fond publié en français sur Auschwitz, cette étude aborde l’histoire et la mémoire de ce complexe concentrationnaire au sein duquel a été construit le plus important centre de mise à mort des Juifs d’Europe. Une approche thématique et chronologique très pédagogique. 

Biographies : 

KERSHAW Ian, Hitler. 1889-1936 : Hubris et 1936-1945 : Némésis, Flammarion, 1996 et 1999. 
Une biographie qui se veut également une histoire des circonstances qui vont conduire à la prise du pouvoir par les nazis (Hubris), puis une histoire du IIIe Reich et de la « Solution finale ». Ouvrage de référence. 

CESARANI David, Adolf Eichmann, Tallandier, 2010. 
Souvent perçu comme l’incarnation de la « banalité du mal » chère à Hannah Arendt, en raison de son comportement révérencieux lors de son procès à Jérusalem, Eichmann était pourtant une figure majeure de l’administration nazie, spécialiste des « questions juives » au sein de l’Office central de la sécurité du Reich, puis maillon central dans la mise en œuvre de la « Solution finale ». 

HERBERT Ulrich, Werner Best. Un nazi de l’ombre, Tallandier, 2010 
Juriste de formation, Best est l’un des idéologues phares de la SS. Chargé par le Reich de théoriser les pratiques d’occupation, il sera envoyé dans différents pays sous le joug allemand, dont en France. Un chapitre est consacré à ses années d’administrateur en France occupée. 

LONGERICH Peter, Himmler, Éditions Héloïse d’Ormesson, 2010. 
La plus récente et la plus complète étude sur l’un des plus hauts dignitaires nazis, notamment en charge de la mise en œuvre de la « Solution finale ». 

Les Tsiganes : 
ASSÉO Henriette, Les Tsiganes. Une destinée européenne, Découvertes Gallimard, 1994. 
Une approche générale sur l’histoire des Tsiganes en Europe. 

LEWY Guenter, La persécution des Tsiganes par les nazis, Les Belles Lettres, 2003. 
L’ouvrage de référence sur le sort des Tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale. L’auteur met notamment en avant les théories raciales ambiguës portées par les nazis sur cette population, qui expliquent la complexité et l’inconstance de la politique nazie à son égard. 



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