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dimanche 15 mars 2020

L'impressionisme

Berthe Morisot, Jour d'été, 1879


Berthe Morisot, Jour d’été, 1879

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L'impressionisme

15 Novembre 2014 , Rédigé par Anne-Maya Guérin

C’est à la fin du Second Empire que quelques jeunes artistes commencent à remettre en question l’art officiel. Ces jeunes artistes sont appelés « intransigeant », ou « impressionnistes ».Ils sont tous de la même génération, grandissent et vieillissent dans un contexte agité : les évènements de 1848, le coup d’état, le second empire, la guerre franco-prussienne, la commune, et la troisième république.
Introduction : contexte historique
Louis Napoléon Bonaparte arrive au pouvoir en 1852, et prépare la restauration de l’empire. La France qui est a ce moment essentiellement rurale et artisanale, va connaitre une importante transformation suite à la politique d’industrialisation soutenue par la bourgeoisie d’affaire, et le développement de nombreuses banques, qui permettent d’apporter des capitaux aux entrepreneurs et contribuer au développement d’une économie moderne.
Bien que le règne de Napoléon III n’ait pas apporté de solutions aux problèmes sociaux, sa politique contribuera à un développement des grandes infrastructures, en particulier le réseau ferré, ce qui aura une influence importante sur toute l’économie. Ainsi qu’une transformation des grandes villes, la transformation de Paris par le baron Haussmann en est le meilleur exemple.
Ces importants travaux publics vont permettre d’apporter progrès et modernité. Les toiles des peintres impressionnistes mettent en valeur ces nouveaux paysages, ponts, gares et villes moderne. La bourgeoisie régnante a alors des goûts très réactionnaires, reconnaissant ses valeurs dans le classicisme le plus académiques, légèrement teintés de romantisme. Cependant de nouveaux courants artistiques, en peintures, littérature et musique se développent en marge de ce régime, et apparaissent alors comme une menace, aux bonnes mœurs, et à la religion.
En effet une opposition républicaine ne cesse de se développer, utilisant pour cela les libertés concédées par le régime, en particulier concernant la presse. Ainsi qu’une opposition socialiste, qui rassemble les ouvriers français, qui avec les ouvrier anglais forment la première association internationale des travailleurs, qui mettra petit à petit en avant les théories collectivistes de Marx. C’est la politique sociale de Napoléon III qui contribuera à la renaissance du mouvement ouvrier. Le règne de Napoléon III s’achève dans le chaos de la guerre franco-prussienne de 1870, où il est fait prisonnier, la république sera proclamée le 4 septembre, est constituer un gouvernement de défense nationale. Commence alors le siège de Paris par les prussiens, et le peuple commence à mettre en place un pouvoir parallèle, la commune. L’état bourgeois s’oppose au peuple, Thiers qui veut mettre fin à la guerre se réfugie à Versailles, alors que les communes veulent continuer le combat contre les prussiens. La commune souhaite une consolidation de la république ainsi qu’une administration des choses par les hommes eux-mêmes. La commune parvient à remettre en place des services publics, et exproprie le capital au profit de coopératives ouvrières. Ce gouvernement oscille entre dictature et anarchie, et sera combattue par Thiers et son armée de manière sanglante bombardement, exécutions arbitraires, incendies.
C’est dans ce contexte très troublé que nait l’impressionnisme, les jeunes peintres en seront les figures principales, sont alors en exile a Londres, essayant d’échappé aux troubles.
Ce rappel du contexte historique dans le quel va se développer l’impressionnisme permet aussi de mieux comprendre les critiques que va subir cette nouvelle peinture, suite au climat de « retour à l’ordre moral » après les évènements de la commune, au moment de la mise en place de la IIIème République. Où tout élément non conformiste est qualifié de « communard », c’est une critique aussi politique que subissent ces jeunes peintres alors qu’ils n’ont pas de positionnement politique affirmé, a ce moment. Il y aura des dissensions politiques au sein du groupe au moment de l’affaire Dreyfus.
Les jeunes peintres qui vont devenir les peintres « intransigeants » ou « impressionnistes », sont aussi confronté a une institution ancienne celle du Salon, qu’ils vont remettre en cause.
Le Salon est une institution qui remonte à la création de l’académie royale de peinture en 1648, les académiciens avaient alors obligation d’exposer. Les premiers catalogues imprimer date de 1673. Ce salon à lieux dans certaines salles du palais du Louvre, salon carré ou galerie d’apollon, c’est au XVIIIème siècle que va se mettre en place la coutume du salon officiel, accueillis au Louvre. Parallèlement un autre salon ce met en place celui de l’académie de st Luc, communauté des maitres peintres et sculpteur de Paris, qui rivalise avec l’académie royale. Un troisième type d’exposition existe alors, plus anarchique, le jour de la fête dieu, les jeunes peintres peuvent exposer leurs tableaux sur la place dauphine et le pont neuf, pendant une ou deux heures !
C’est la révolution de 1789 qui consacrera le principe du salon : exposition publique internationale des artistes vivants. Mais le trop grand nombre d’exposant transforme cette manifestation en chaos ! Ce qui amène à mettre en place un jury nommé par le gouvernement en 1798. Les expositions seront d’abord bisannuelles, puis annuelle à partir de 1833. Le jury, soutient la tradition du chef d’œuvre et exclut de nombreux peintres, comme Théodore rousseau ou Delacroix. Face aux réclamations de plus en plus nombreuses napoléon III va faire ouvrir en 1863 un salon des refusés, voulant laisser le public seul juge. Les jeunes peintres confrontés au jugement de ce jury qui ne soutient que la peinture académique, sortie de l’école des beaux arts, sont systématiquement refoulés. Ce qui va amener les artistes a contourné le salon en choisissant de présenter leurs tableaux de manières privées : comme courbet en 1855, ou Manet en 1867, qui ouvre leurs ateliers aux publics pour faire connaitre leur travail, étant refouler du Salon.
-1867 E. Zola : « Paul (Cézanne) est refusé…. Le jury a fermé ses portes à tous ceux qui prennent la route nouvelle. »
Voilà pourquoi nait le projet d’une exposition commune. La date de cette première exposition « impressionniste »sera reculée suite des troubles politiques, mais c’est finalement en avril 1874 que seront présentées dans les anciens locaux du photographe Nadar 165 toiles.
A partir de cette date vont se multiplier les salons de groupes, en 1884 est fondé le salon des artistes indépendants, où exposeront les cubistes en 1911, le salon des artistes français, qui accueillera les divisionnistes et le Nabis, le salon d’automne en 1903, ouvre ses portes au petit palais.
Le Salon, connait de la fin du XVIII au XIXème siècle un très vif succès, attirant une foule de visiteurs, jusqu’à 50 000 visiteurs en un dimanche !par le jeu des récompenses et des médailles c’est le lieu de la reconnaissance artistique, les amateurs qui sont près à acheter des tableaux, choisissent les peintres mis a l’honneur au salon.
-1881 Renoir : » Il y a dans Paris a peine 15 amateurs capables d’aimer un peintre sans le salon. Il y en a 80 000qii n’achèterons même pas un nez si un peintre n’est pas au salon. Voilà pourquoi j’envoi tous les ans deux portraits, si peu que ce soit. Mon envoie est tout commercial ! »
Si les salons connaissent un tel succès c’est aussi grâce aux critiques : de nombreux auteurs, vont écrire des critiques, comme Diderot, Baudelaire, Théophile Gautier, ou encore Emile Zola.
L’exposition de 1874 :
Un groupe d’artistes voyants leurs œuvres systématiquement refusé par le jury du Salon, décident d’exposer par eux même. Pour cela ils fondent dans un premier temps une société anonyme des artistes peintres sculpteurs et graveurs. Manet n’en fera pas partie, même si il donne sa bénédiction à la démarche, pour lui le lieu de « bataille » reste le Salon.
Il faut tout de suite remarquer que les animateurs de ces sociétés n’ont pas les mêmes points de vue esthétiques. Cependant ils se retrouvent sur certains critères :
-la peinture de plein air (sauf Degas)
-L’idée que la lumière est le véritable sujet du tableau.
-L’espace du tableau peint d’une multitude de petites touches.
Si on se limite à ces trois critères les seuls impressionnistes sont, C.Monet, A.Sisley, C.Pissarro, et B.Morisot. Mais pourtant d’autres peintres peuvent se raccrocher à ce groupe par certains traits :
Boudin dont les marines auront une forte influence sur Monet, Manet, qui bien que chef de file désigné par les « indépendants » n’adoptera jamais vraiment la touche « lâche », et sa peinture reste très marquées par de fortes références classiques. Degas dont le travail est plus accès sur l’espace et le cadrage.
Dès le départ, il faut bien souligner que l’impressionnisme n’est pas une école mais un mouvement. Un mouvement qui reste un moment charnière dans l’histoire de l’art.
Ces artistes décident de s’exposer eux même, puisque le salon les refuse. Cette exposition de 1874 marque un tournant décisif, Elle aura lieu de 15 avril au 15 mai, rassemble environ 30 exposants, bien que les articles de journaux ne citent que 5 ou 6 noms : Cézanne, Pissarro, Berthe Morisot, Degas, Sisley, Monet.
Au début de l’exposition on peut voir quelques sympathisants, l’exposition n’attirent pas grand monde, nous sommes bien loin du salon, et des ces enjeux mondains. Certains journalistes, comme Catulle Mendès soutiennent cette coopérative d’artistes. Cependant il va y avoir scandale !
C’est un article d’Eugène Leroy dans le journal « charivari » qui lance la polémique ! Aujourd’hui cet article nous paraitrai lourd, en effet l’article raconte la visite de l’exposition par un vieux peintre paysagiste, qui perd la raison a la vue de ces tableaux.et fait une réelle réaction allergique :
Cardon : « Salissez de blanc et de noir les 3 /4 d’une toile, frottez le reste de jaune, piquez au hasard des tâche rouge et bleues vous aurez une « impression » de printemps devant la quelle les adeptes tomberont en extase. »
Les journaux parlent de « théories extravagantes », de « négations de règles les plus élémentaires » de « gâchis insensé », « jeu grotesque, sans précédent heureusement dans l’histoire de l’art ».
C’est ce printemps là que nait le terme impressionniste, plaisanterie de journaliste, qui ne sachant comment qualifier ces jeunes artistes, leur donneras plusieurs noms : impressionnistes, impressionnalistes, intransigeants, révolté, pleinairistes, japonais…..
Suite a cette premières exposition, Monet, Sisley, Renoir, Berthe Morisot organisent une vente à l’hôtel Drouot, A nouveaux ils subissent les invectives, et violence encore jamais vues dans une vente de tableaux, Durand-Ruel le marchand de tableau, qui rencontre ce groupe de jeunes peintre à Londres en 1870, et qui les soutient depuis, assiste à la débâcle désolé. Les peintres se voient contraint de racheter leurs propres tableaux… L’exposition suivante de 1876, sera accueillie par Durand-Ruel dans ses locaux de la rue Pelletiers.
Albert Wolff : « Cinq ou six aliénés dont une femme, un groupe de malheureux atteint par la folie des ambitions…. Ces soi-disant artistes s’intitulent, les intransigeants, les impressionnistes. »
Ce sera lors de leur troisième exposition, dans un appartement de la rue Pelletiers, que Monet expose sa série des gare st Lazare.
Roger Balle, inspecteur des beaux arts : « Il faut les avoir vue pour imaginer ce qu’elles sont, elles provoquent le rire et sont cependant lamentable, Elles dénotent la plus profonde ignorance du dessin, de la composition du coloris. »
« Audaces insensées et ridicules »
« Couleurs qui crient à vous crever les yeux »
On va même les traiter de « communards », » d’anarchistes », leurs tableaux sont comparés à « d’impudente raclures de palettes ».
Cependant quelques voix s’élèvent, et commencent à prendre leur défense :
Sylvestre « Gaité, clarté, fête printanière », et quelques amateurs commente a apprécier leur travail.
Que leur reproche-t-on ?
-On leur reproche de montrer leur peinture sans passer par le sacro-saint salon, et de prendre la liberté de s’exposer soi-même. Sans passer par le filtre d’un jury. Cependant cette idée est soutenue par certains intellectuels, comme Zola, ou Alexis.
Ce qui choque c’est cette liberté dans le choix des couleurs, des sujets et de la touche, alors que la société suite aux troubles de la Commune souhaite un retour à l’ordre, ordre qui est dérangé, remis en question par cette nouvelle peinture, qui se pose en réaction contre la peinture académique défendue par le Salon.
Les expositions du « groupe impressionniste » vont succéder à peu près d’année en année, jusqu’en 1886, huitième exposition du groupe. Cette régularité démontre une remarquable ténacité, alors qu’ils reçoivent plus de critiques et de quolibets que de soutiens. On peu néanmoins voir lires des articles positifs sur leur travail écrit par, T.Duret, ou G.Rivière. Et quelques collectionneurs, comme Hoschédé, (soutient Monet, jusqu'à sa faillite en 1878) Choquet, Le Dr Bellio, le baryton Faure, le pâtissier Murer, Caillebotte. Ce n’est qu’a partir du début des années 1880 que certains peintres du groupe voient leur situation financière s’améliorée. Malheureusement le groupe d’amis du café Guerbois voit naitre en son sein des conflits, seul Pissarro fait de nombreux efforts pour en maintenir l’unité. Même si l’achat de toiles par quelques marchands et quelques collectionneurs permet a certains de s’en sortir, d’autres reste dans la misère, comme Sisley (Monet veillera à soutenir sa veuve alors dans de grande difficultés), ou Pissarro.
Qu’a donc cette peinture de si radicalement différent pour susciter autant de désapprobations ?
On remarquer dans un premier temps, que la peinture dite classique, représente une « réalité stable », les figures sont nettement dessinée par une ligne, le tableau est traite en masses de couleurs. Les tableaux impressionnistes, montrent au contraire une réalité fugitive, l’artiste essayer de retranscrire sur sa toile, l’immédiateté de sa vision, la vie, la spontanéité. Ces artistes ne reconstruisent plus une réalité idéalisée en ateliers, mais partent arpenter les paysages, et entre en contacte direct avec leur sujet. Ils désirent retranscrire ce qu’ils voient, l’impression rétinienne ; et pour cela ils vont devoir petit à petit, inventer une nouvelle manière de peindre. Pour cela ils vont devoir remettre en question l’enseignement qu’ils ont reçut, ainsi que les habitudes.
  • Eliminer les ombres noires, et les contours qu’ils disent ne pas voir dans la nature.
  • Retranscrire la sensation visuelle en peignant les ombres avec des couleurs complémentaires (guider par le travail de Chevreul sur le contraste des couleurs complémentaires, ainsi que par l’observation des toiles de précurseurs comme Delacroix, Turner, et constable).
  • Eclaircir leur palette, en suivant l’exemple des peintres de l’école de Barbizon.
Ils manifestent une nouvelle liberté dans leur manière de peindre, liberté qu’on l’on retrouvera à l’époque en littérature et en musique.
Une réalité fugitive : cette génération de jeunes, ressente de plus en plus le monde qui les entoure non plus comme une réalité permanente et immuable, mais comme changeante, changement des saisons, changements atmosphérique, infinies variations lumineuses qui transforment le paysage. De plus le déploiement des chemins de fer, leur permettent de partir plus loin, découvrir de nouveaux paysages, et voir ces paysages sous un aspect nouveau. Se infinies variations observées et ressentie font qu’ils ne sont plus dans la recherche de l’image exacte mais dans le désir de restituer la sensation exacte. Les paysages qui auront leurs faveurs sont essentiellement les paysages de la vallée de la Seine, de Normandie, où ciel et eau se confondent. (Mais aussi le sud, et sa lumière pur attirera les impressionnistes). Ils vont au plus près du paysage, ce qui est de plus en plus facile grâce a différents progrès technique touchant leur matériel, des pigments plus pur et plus stable, l’invention des tubes (et non plus les vessies de porc), des matériaux moins cher, plus transportable, mais aussi de meilleur qualité.
Le paysage qui jusque là restait un genre mineur, va à la fin du XIXème siècle prendre la première place, et va être une des sujets de prédilection des impressionniste, qui s’intéressent au paysage, étant le sujet qui leur permettent de se concentre sur le rendue de la lumière et de l’espace. C’est ce travail sur la lumière qui est le thème / sujet principal de leur peinture. Et leur volonté est peindre ce qu’ils voient, l’impression optique du moment, cette lumière ne peut être traduit sur la toile que par la couleur, et ils vont a tâtons chercher les moyens de traduire au mieux cette impression avec les pigments qui sont à leur disposition., ils remarquent à force d’observation que les noir n’existe pas, et l’éliminent de leur palette, puis que les ombres sont colorées, et semble être colorées de la couleur complémentaire a celle de la lumières, une lumière jaunes, des ombres violettes. De plus l’observation des œuvres de Turner et Constable, leur fait remarquer que ces peintres peignent par petites touches de couleurs juxtaposée, ce qui donne une plus grande intensités à leur couleurs, cette touche sera reprise par les impressionnistes, qui peignent en juxtaposition de virgules de peintures. Cette manière de poser des petites touches de couleur sans continuité leur semble la plus conforme à la réalité de la lumière. Ils vont aussi éliminer les terres de leur palette, la simplifiant aux couleurs du spectre solaire. « Abolition du jus de chique académique ».
Toutes ses recherches techniques, se font de manière empirique, et non systématique, avec une grande liberté, Monet dit qu’il « veut peindre comme l’oiseau qui chante ». C’est cette touche « lâche » qui choquera en particulier leur contemporain, qui ont l’impression d’objets immatériels, qui n’ont plus de forme, d’où le reproche de « manque de dessin ». Cette touche « lâche» deviendra une des caractéristiques de la peinture impressionniste
Leur regard est libéré, libérer du devoir de représentation, en effet, la photographie reconnue comme art depuis 1862, va permettre aux artistes qui jusque là ne pouvait enlever à leur travail un aspect documentaire, de ne plus s’y attacher, et d’ainsi conquérir une autonomie. La photographie est aussi un moyen d’analyse de la nature, et va permettre de mieux comprendre celle-ci, grâce par exemple aux travaux de Muybridge sur la décomposition du mouvement. La photographie va aussi apporter de nouvelles manières de concevoir le cadrage et la composition, les figures tronquées, le mouvement interrompue seront particulièrement exploité par Degas.
La peinture impressionniste n’est pas née spontanément, le travail de ces peintres, est l’aboutissement spectaculaire de tendances que l’ont voit se mettre en place dans la première moitié du XIXème siècle.ils ont des « maitres » des « références » :
  • Par leur approche de la couleur et de la touche : Delacroix.
  • Par leur approche du sujet « moderne » : Thomas Couture, Courbet »le réalisme et la démocratie dans l’art ».
  • Pour la lumière et la touche : Turner et Constable.
  • Pour la peinture de plein air : l’école de Barbizon : V Diaz, opposant farouche de la ligne noire, rencontre Renoir à fontainebleau : « Pourquoi diable peignez vous si noir ? », T.Rousseau « toujours garder en tête les impressions vierge de la nature ».
  • Eugène boudin, et ses marines lumineuses, et Jongkind, et son travail sur les effets atmosphériques.
  • Depuis 1840 la prolifération des Salons et expositions, permet a cette jeune génération de voir la peinture de leurs ainées. A Londres, ils visitent la Nationale Galerie, A Paris le musée du Louvre est enrichi et rénové. On peu désormais y faire des copies.
Il y aussi en France depuis 1856, un nouvel art qui va frapper l’œil de ces peintres : L’art japonais.
En 1862 Madame Soye ouvre rue de Rivoli un magasin ; « la porte chinoise » où sont exposer de nombreux objets mais aussi des estampes japonaises : Hokusai, Utamaro, Harunobu. Ils sont frappés par la ligne arabesque très décorative, le traitement sommaire des ombres et des lumières, les cadrages : vues plongeantes, premiers plans hors champs ainsi qu’un choix de sujet mettant en avant un gout pour la nature, les moments simple de la vie quotidienne.
Les artistes « impressionnistes » les plus importants :
Edouard Manet (1832-1883). On ne peut le dissocier du groupe des impressionnistes bien qu’il n’ait jamais exposé avec eux. Cependant il fait partie de leur cercle de discussion, peint avec eux, et prend une place d e »mentor » et « maitre à penser ». Ce qi distingue sa peinture de celle du groupe sont les références explicite à la peinture classique ; Raphaël, Titien, Velasquez, Goya. C’est un peu malgré lui qu’il deviendra mentor, pour les jeunes peintres qui se réunissent au café Guerbois. Cependant sa peinture va subir l’influence des recherches de ces jeunes, il fera avec eux de la peinture de plein air, explore la lumière et la couleur. Petit à petit sa touche se libère et devient « lâche ».Mais aussi pour le choix de ces sujets plus ancrés le quotidien : « bar aux folies bergères ».
Ce qui le caractérise est d’être à la fois ancré dans la tradition tout en faisant une peinture de plus en plus révolutionnaire. Il aura pour modèle et élève une jeune fille peintre : Berthe Morisot.
Claude Monet (1840-1922). Il celui qui, du groupe approfondira le plus l’étude de la lumière.son travail, et ses expérimentation mèneront les idées impressionnistes le plus loin. Car dans sa peinture le sujet va petit à petit disparaitre, pour ne plus laisser visible que la peinture. L’analyse de la lumière est le vrai sujet de sa peinture, chacune de ses campagnes, ce déroule selon le même processus, recherche d’un sujet : paysage, une lumière. Monet commencent plusieurs toiles à la fois, ou dans chacune il s’arrête sur un effet, une impression qu’i essaie de traduire, et tout au long du jour il jongle avec plus d’une trentaine de toiles, essayant retrouver la toile qui correspond a l’instant. Ce qui va l’obliger à mettre en place des séries.
Les nymphéas sont l’aboutissement de sa recherche, où végétal, eau et ciel sont uni dans une seule image, sur un seul plan, et où la lumières toujours changeant renouvelle a l’infinis les effets de ce paysage. Lumière changeant que Monet cherche à fier dans l’instant du bout de son pinceau. L’analyse de la lumière est le sujet de sa peinture.
Monet fut très tôt influencer par Boudin et Jongkind il commence à peindre au havre, puis a Paris s’inscrit à l’atelier Gleyre où il rencontre Renoir, Sisley, Bazille, ensemble ils commencent à fréquenter le café Guerbois, lieu de rencontre des peintres. Ils iront peindre ensemble à fontainebleau, les paysages découverts par l’école de Barbizon. Lors des évènements de 1870, il s’exile à Londres où il retrouve Sisley et Pissarro, il y découvre Turner et Constable, et est frappé par la force des effets atmosphériques, eaux, brouillards, vapeurs, il visite la hollande, où il est confronté à la fugacité de la lumière. Il sera un des instigateurs de l’exposition de 1874.C’est en 1876 avec les Gare st Lazare qu’il commence à introduire dans son travaille le principe de la série dans son travail : Gares st’ Lazare, peupliers, cathédrales de Rouen, Nymphéa….
Cette manière de travailler en série est tout à fait novatrice, et lui permet d’exploiter les différentes variations de la lumières, et de permettre au spectateur de saisir la transformation su sujet par les infinies variations de lumière. Sa touche se fait de plus en plus lâche, déconstruisant de plus en plus la forme ce qui demandera une réelle participation au spectateur puisque c’est lui qui doit reconstruire l’image.
L’aboutissement de l’œuvre de Monet est sa grande composition décorative les nymphéa dont il fait don à l’état, avec l’appui de son grand ami Georges Clémenceau, est qui est exposé au musée de l’Orangerie.
En 1890, Monet consacrera un an de sa vie à lever une souscription pour l’achat de l’Olympia de Manet, estimé à 20 000 francs, avec la volonté de faire rentrer le tableau au Louvre. Moyen de revendiquer l’importance de l’œuvre de Manet, mais aussi de soutenir sa veuve. Malheureusement il n’obtiendra pas gain de cause, les officiels alors encore trop frileux pour soutenir cette peinture, l’accepte du bout des lèvres au musée du Luxembourg.
Camille Pissarro (1830-1903) Dans le groupe Camille Pissarro est une personnalité un peu a parts, théoricien , pédagogue(il aura pour élève Mary Cassatt, et peindra avec Cézanne à Auvers sur Oise), explorateur stylistique, il encourage et conseil ses amis, c’est surtout celui qui va s’efforcer de maintenir l’unité du groupe au moment ou sa cohésion est menacé, il est présent a toutes les expositions, né aux iles vierges il arrive en France en 1855, grand admirateur de Delacroix, il suit ses cours à l’académie suisse (académie fondée par un ancien modèle où les élèves peuvent peindre et dessiner d’après nature sans enseignement formel) Influencer par Courbet et Corot, il concentre son travail sur le dessin et la lumière, faisant une forte impression sur le jeune Monet. Ils s’engagent ensemble sur la voie de l’impressionnisme, Ils se retrouvent à Londres en 1870 lors de lors exils, ou ils rencontrent Durand-Ruel, qui deviendra un des « anges-gardiens » de l’impressionnisme. Pissarro peindre de nombreux tableaux à Londres, qui lui parait a lui et Monet si riche de sujets. A son retour a près la guerre il découvre que plus de 1000 toiles qu’il avait laissées à paris ont été détruite par les prussiens, sa maison ayant été occupée. Malgré le désastre Pissarro reprend la peinture avec toujours autant d’énergie, et se concentre de plus en plus su le structure, et les théories scientifiques sur la couleur et la lumière.
Alfred Sisley (1839-1899) Issus d’une riche famille anglaise, Sisley est dans sa jeunesse un dandy aisé, que ses parents encouragent dans son désir de faire de la peinture. En 1870, son père ruiné lors de la guerre franco –prussienne laissera Sisley dans une grande pauvreté jusqu'à sa mort ; Sisley se consacre à la peinture de paysage, s’attachant tout particulièrement la lumières aux variations atmosphérique. Sisley est homme au de nature modeste, qui reste en retrait, et qui sera un grand ami de Monet, après sa mort Monet veillera au bien être de sa femme et ses de ses enfants.
Auguste Renoir (1841-1819) Il se présente comme un instinctif, pour lui sa force de création vient du désir. Fils de tailleur, d’abord peintre sur porcelaine, apprentissage dont il gardera les qualités décorative) il poursuit sa formation à l’atelier Gleyre, où il rencontre Monet, Bazille, Sisley. Comme ses amis, il admire courbet et Manet. Il fera plusieurs campagnes de peinture avec Monet, a Barbizon, puis sur les bords de la seine, où ils peignent tous les deux les mêmes sujets, comme la grenouillère lieu de détente dominicale populaire pour les parisiens, où l’on pouvait nager.ils sont tous les deux fasciner par ce lieux, à la fois lieu de vie, mais aussi où se mêlent l’eau, la lumière et le mouvement.
Renoir accorde une grande importance à la figure humaine dans son travail, et y adapte le travail sur la lumière que ses amis réservent au paysage. Il peint de nombreuses compositions ayant pour sujet des scènes de vie parisienne, moment de détentes et de loisirs ces sujets illustre l’essence de ce que l’on appellera « la belle époque » : Bal au moulin de la galette, la Danse à Bougival, Les parapluies, ces grandes toiles demandent une grande élaboration, un travail de composition, de recherche d’équilibre des masses de couleurs, et des contrastes. Comme il a besoin d’argent, il peint beaucoup. Lors de la première exposition impressionniste de 1874, il présente 7 toiles dont la Loge. Il s’éloigne de groupe dans les années 1880, présentant toujours des portraits au Salon, dont certains auront un certain succès. Sa peinture rencontrant un succès croissant, ayant moins de problèmes d’argent et un vie personnelle plus épanouie, Renoir peint de manière plus détendu,, et des thèmes plus intimes, femmes, enfants, fleurs, un certain bonheur domestique., montrant une touche plus lâche, , des touches plus larges, des couleurs plus flamboyantes.
Handicapé par un rhumatisme articulaire qui lui déforme les mains, et par un vue défaillante, il continue à peindre jusqu'à la fin de sa vie, faisant une peinture toujours plus libre
Frédérique Bazille (1841-1870) Etudiant en médecine originaire du sud de le France, il s’attache au groupe de jeunes artistes de l’ateliers Gleyre, et part peindre en leur compagnie a Fontainebleau, se consacrant plus à la peinture qu’a la médecine ! Il va également faire le voyage en Normandie sur les conseils de Monet. Sa peinture encore très empruntée d’académisme n’a pas encore développé les caractéristiques impressionnistes, mais on voit cependant les prémices, dans le choix de sujet, de composition, et l’éclaircissement de sa palette. Malheureusement, il est tué à 29 ans pendant la guerre franco prussienne. Il fut aussi souligner que Frédérique Bazille fut un soutient moral et financier important pour le groupe, il achètera en 1869 les femmes au jardin de Monet pour 2500fr, alors que ce derniers a de graves soucis financiers.
Hilaire Germain Edgar Degas (1834-1917), la présence de Degas au sein du groupe impressionniste est la preuve que ce n’est pas un groupe élitiste, en effet la peinture de Degas diffère en de nombreux points avec celles de Monet, Sisley, ou Renoir. Néanmoins c’est un membre actif du groupe, bien qu’il n’en partage pas toutes les idées.il est présent à l’exposition de 1874 et exposera sept fois avec les impressionnistes, grand admirateur de L’œuvre de Berthe Morisot, il co–organise avec Renoir et Monet l’exposition rétrospective faite après sa mort. Edgard Degas est un dandy « baudelairien », c’est un portraitiste, qui est un grand observateur est a une mémoire quasi photographique qui lui permet de noter de nombreux détails. Son œuvre n’a pas la recherche de spontanéité caractéristiques aux autres membres du groupe, c’est un grand dessinateur, élève de l’atelier Ingres, si il utilise la lumière c’est dans le but de rendre les volumes, la lumière modèle. Sa touche fine est aussi bien différente, de la touche lâche d’un Monet. On retrouve dans ses tableaux des sujets qui se rapprochent de ceux du groupe impressionniste, avec un grand nombre de tableaux ayant pour sujet des danseuses de Ballet, et des courses de chevaux qui sont ces sujets de prédilection. Ainsi que des scènes plus intimes de femme à la toilette, dont il fera de nombreux pastel, technique, qui lui permet un travail plus spontané et vibrant de couleurs. Ce qui caractérise surtout son travail ce sont ses compositions et ses cadrages, où on l’on retrouve l’influence de l’estampe japonaise et de la photographie. Une grande modernité dans les cadrages, plongées et contre plongées, premiers plans sortant hors cadre, qui sont d’une grande modernité.
Gustave Caillebotte (1848-1894) Ingénieur spécialisé dans la construction de bateaux, c’est à Argenteuil qu’il rencontre Monet, peintre amateur, il se lie au groupe impressionniste. C’est un homme simple, intelligent, un célibataire au grand cœur, qui s’avérera être un soutient important pour le groupe. En prodiguant aide financière conseil, et en organisant des expositions de groupe ! Il a 27 ans quand il fait de Renoir sont exécuteur testamentaire, en précisant que doit être organiser une exposition des peintres « intransigeant » ou « impressionnistes » avec une partie de son argent. Caillebotte fera des portraits où on peut voir l’influence de Degas et de Manet, par les cadrages et les effets de contrastes, des paysages, mais aussi de nombreux tableaux sur la vie et les activités parisiennes, les raboteurs de parquets, Caillebotte tout au long de son amitié avec le groupe impressionniste achètera les tableaux que ses amis ont le plus de mal a vendre, qui se révéleront être les œuvres les plus importantes, constituant ainsi une collection de premier ordre. A sa mort en 1894, il lègue sa collection de 65 tableaux à l’état malheureusement l’état français encore très frileux devant cette peinture moderne, qui n’acceptera que 38 tableaux, qui ne rentrerons au Louvre qu’en 1928.
Berthe Morisot (1841-1895). Elle fait partie des peintres présents à l’exposition de 1874. Fille d’une famille de riches banquiers, et arrière petite fille de Fragonard. Elle apprend à peindre au près de Corot, rencontre Manet en 1868, dont elle devient le modèle et l’élève (elle épousera son frère Eugène Manet).Elle expose Le berceau, en 1874. Sa touche est tout à fait caractéristique des recherches impressionnistes, ainsi, que sont travail sur les blanc, les cadrages, et les sujets, intimité et vie quotidienne. Après sa mort, Monet, Renoir, et Degas, organiseront une importante rétrospective de son travail.
Paul Signac : « L’impressionnisme caractérisera certainement une des époques de l’art, non seulement par les magistrales réalisations de ces peintres de la vie, du mouvement, de la joie, du soleil, mais aussi par l’influence considérable qu’il eut sur toute la peinture contemporaine, dont il rénova la couleur. »
Bibliographie :
  • Histoire de l’art moderne, l’impressionnisme par Bernard Denvir, édition Flammarion
  • Aux sources de la peinture Moderne, JP Jouffroy collection trajectoires de la peinture
  • Impressionnisme, Jean Cassou Encyclopédia Universalis 2006
  • Claude Monet et l’impressionnisme, Barthélémy Jobert Encyclopédia Universalis 2006
  • Second empire, Adrien Dansette, Encyclopédia Universalis 2006
  • Commune de Paris, Edith Thomas, Encyclopédia Universalis 2006
  • Salons (histoire de l’art), Bruno Foucart, Encyclopédia Universalis 2006
  • Au temps des expositions impressionniste, fiche de visite du Musée d’Orsay
  • D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, Paul Signac, Collection savoir, Hermann éditeurs des sciences des arts.
  • Grâces lui soit rendue, Paul Durand-Ruel, le marchand des impressionnistes,
Pierre Assouline, Folio.
  • Monet, une vie dans le paysage, Marianna Alphant, Bibliothèque Hazan.
  • Ecrits sur l’art, Emile Zola, tel Gallimard
L'impressionisme
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Les caractéristiques de l’impressionnisme


Selon Claude Monet, l’impressionnisme pur est une forme de peinture faite en plein-air, caractérisée par des coups de couteaux rapides, spontanés et surtout amples : de parfaits exemples de ceci étant ses séries de peintures de la cathédrale de Rouen, du pont Waterloo, de la Gare Saint-Lazare, de bottes de paille et de nénuphars. Le principe qui le guidait était la représentation réaliste de la lumière.

Ce que cherchent les impressionnistes

Les impressionnistes cherchaient à capturer des moments fugaces et si, lors de ces brefs instants, un objet apparaissait orange à cause de la lumière ou de sa réflexion, alors l’artiste le peignait en orange. Ou si le soleil rendait la surface d’une mare rose, alors elle était peinte en rose. Les jeux de couleurs naturalistes, étant créés en théorie ou tout du moins en studio, ne permettaient pas cela. Un travail ample du pinceau associé avec une utilisation non naturaliste de la couleur a donné au mouvement un côté révolutionnaire et a ouvert la porte à d’autres mouvements, tels que l’expressionnisme et le fauvisme. Je fais une parenthèse sur mon style de peinture, car beaucoup de visisteurs du blog s'interrogent sur le fait de parler d'impressionisme alors que mon art entre dans la catégorie de l’expressionisme allemand. Mais le mouvement impressionniste est digne d'intérêt et magnétise quelques appétences intellectuelles; donc il est possible d'en parler très largement sur un site de peinture orienté expressionisme allemand. 

Les paysages et les scènes de genre fondent la spécialité des impressionnistes

Les fondations de l’impressionnisme reposent sur le naturalisme de Camille Corot (1796-1875) et les méthodes de peinture en plein-air provenant de l’école Barbizon au début du 19e siècle, avec à sa tête Théodore Rousseau (1812-1867). Les impressionnistes se spécialisaient dans les paysages et les scènes de genre (ex : les images de danseurs de ballet par Degas et les nus de Renoir). L’art du portrait était un autre genre populaire parmi les peintres impressionnistes, c’était après tout une de leurs rares sources stables de revenus, tout comme les natures mortes.

Ce que l’impressionnisme cherchait à accomplir

Au tournant de l’année 1863, la sentinelle qui permet aux messages visuels transmis par l’œil de pénétrer le cerveau à la suite d’une censure rigoureuse avait admis la plupart des aspects de la réalité visuelle, mais il en restait deux qui n’avaient toujours pas officiellement passé la censure : la couleur et la vibration de la lumière ainsi que la densité de l’air. Nul n’avait déjà peint la vraie couleur de la lumière du soleil et celle de l’ombre, et presque personne n’avait pris le temps de suggérer que la densité de l’air n’est pas toujours constante, qu’un tableau peint pouvait être celui d’un paysage vu à travers un brouillard épais.

Mais ces deux découvertes visuelles n’étaient fondamentalement que la partie visible de l’iceberg. En effet, les impressionnistes se sont rendus compte, presque sans le savoir, d’un phénomène transitoire. L’artiste qui emmène sa toile dehors et essaie de noter toutes les nuances que son œil voit a un état d’esprit très différent de celui qui construit son image dans son studio à partir d’une série d’esquisses ou d’études préliminaires. Son œil n’est peut-être pas plus inquisiteur mais il devient conscient d’un éventail nouveau de données visuelles. Il devient de moins en moins préoccupé par la nature de l’objet qu’il peint, qu’il soit un modèle ou un paysage, et de plus en plus conscient de l’apparence de l’objet à un moment précis.

Pour Monet, lors d’une séance de peinture de la cathédrale de Rouen, ce que son œil a rencontré n’était pas une structure gothique mais une enveloppe d’air d’une certaine densité à travers laquelle la cathédrale était visible, par laquelle son apparence était modifiée par chaque changement de lumière. Dès lors, l’accent mis dans chaque peinture impressionniste est donc sur l’instant, il était naturel pour les impressionnistes de rechercher des effets momentanés. Dans une peinture de l’entrée de la Gare Saint-Lazare de Monet, les traits les plus frappants ne sont pas ceux du pont en acier et du bâtiment qui se tient derrière mais du ruisseau qui coule en-dessous et de la locomotive, délibérément placée à l’extrême gauche dans le but de donner l’impression qu’elle va sortir de l’image.

De tels moments choisis dans le temps sont le thème majeur des paysages de Monet, Pissarro et Sisley dans lesquels le moment de la journée, la saison, l’intensité de la lumière du soleil ou la densité de l’atmosphère sont évidents, tout comme les compositions de figures de Degas et les œuvres ultérieures de Monet, dans lesquelles le véritable ‘’sujet’’ de la peinture est le mouvement de tête soudain d’une serveuse, le geste momentané d’un danseur ou d’une femme repassant ou essayant un chapeau dans une boutique. Claude Monet et Camille Pissarro ont abordé ces problèmes, aux frais de nombreuses qualités que d’autres artistes avaient jugées essentielles.

Le mouvement impressionniste est l’exemple le plus flagrant d’une nouvelle découverte visuelle dans l’histoire de l’art, issue d’un pur esprit de recherche, qui a produit à long terme un nouveau type de beauté. Dans sa forme la plus pure n’était peint que ce que l’œil voyait. ‘’Monet n’est qu’un œil, mais quel œil !’’ a dit Cézanne, capturant sans le vouloir les vertus et les faiblesses de toute une école.

Les sept plus grands peintres impressionnistes

Claude Monet (1840-1926) est devenu le centre d’attention de ce mouvement. Aidé par Eugène Boudin (1824-1898), un impressionniste spécialiste de paysages côtiers, il a mené le programme impressionniste très consciencieusement. C’était sa tentative suprême d’atteindre une objectivité totale. Si les couleurs de la nature, lors d’un quart d’heure particulier, n’étaient pas normales, Monet n’hésitait pas à la suivre aveuglément dans un bourbier de mauvais goût chromatique. Sa propre idée d’harmonie de couleurs était parfois déplorable, mais il était en possession des connaissances les plus pointues sur la peinture en plein-air, et a apporté au cercle impressionniste des idées très en avance sur son temps sur la peinture de paysages. Camille Pissarro (1830-1903), un excellent professeur, était le graveur le plus prolifique du groupe et le seul à participer aux expositions impressionnistes. Un anarchiste de longue date, il ne gagnait presque rien et son attachement émotionnel à certaines couleurs et scènes signifiait qu’il n’avait pas tout à fait la même attitude impitoyablement objective envers la peinture que Monet. En comparaison, le solitaire Alfred Sisley (1839-1899), l’artiste le plus dévoué à la peinture de paysages après Monet, menait une vie aisée et n’a commencé à vivre de son art qu’à un stade avancé de sa vie. Il était un aussi bon observateur que Monet mais son éventail était moins étendu : il se contentait de dépeindre les conditions les plus ‘’normales’’ de la lumière et en conséquence ses paysages n’ont pas le même aspect de ‘‘mise en scène’’ que peuvent avoir ceux de Monet. Ces trois peintres, Monet, Pissarro et Sisley, ont formé les troupes de choc de la peinture impressionniste de paysages.

Edouard Manet (1832-1883) et Edgar Degas (1834-1917) étaient associés au mouvement mais ne s’efforçaient pas aussi fougueusement à répandre la vérité impressionniste. Ils étaient de meilleurs artistes car leurs intérêts allaient au-delà de la simple apparence des choses.

Manet était vénéré par les autres peintres impressionnistes. Il était de la famille de l’Empereur français et était à l’âge de 29 ans déjà reconnu en tant que leader de la récente peinture réaliste, avant l’impressionnisme. Remarqué pour son approche moderne de la peinture à l’huile et pour ses réinterprétations révolutionnaires de thèmes néoclassiques, il voulait avant tout être réadmis au Salon de peinture et de sculpture. Manet était aussi objectif que n’importe quel autre peintre. Avant lui, Diego Vélasquez était peut-être le peintre qui imposait le moins souvent ses émotions, et c’était en hommage à Vélasquez plutôt qu’à Titien qu’il a peint sa fameuse Olympia. Il était plus conscient de l’impact de la lumière que Vélasquez mais, à l’exception de ses derniers croquis faits en plein-air et sous l’influence des peintres impressionnistes de paysages, il n’a pas adopté la technique ‘’divisionniste’’ par laquelle Monet s’efforçait de représenter la vibration de la lumière.

Degas n’était pas particulièrement intéressé par l’impact de la lumière, mais il était fasciné par quelque chose tout aussi éphémère : les gestes spontanés de la vie quotidienne. Son œil bondissait à la vitesse de celui d’un aigle sur de tels gestes, et il leur donnait un air naturel supplémentaire en prenant au moins un indice à l’appareil photo, qui lui ne peut composer une image mais prend simplement une portion de ce qui lui fait face et la coupe comme une part de gâteau. Il n’éprouve aucun remords à découper en plein milieu d’un modèle et n’a aucun sens de l’équilibre, de symétrie. De ce traitement négligent Degas a développé un nouveau système de composition. Il donne l’impression d’un cliché pris nonchalamment, presque chanceux, mais il n’y a malgré tout rien de nonchalant dans son style. L’équilibre est aussi méticuleux que n’importe quelle composition de Nicolas Poussin, et bien plus osé. Il a fait de la nonchalance un art. Ses personnages ont l’air d’avoir été surpris dans l’action, cependant ils n’ont pas cette apparence donnée par l’appareil photo d’avoir été immobilisés en plein mouvement. Le disciple le plus compétent de Degas était l’anglais Walter Sickert qui, sans posséder cet œil d’aigle, voyait la vie d’une manière similaire : surprendre tous les petits accidents fascinants qui la composent. Degas les représentait avec une certaine dose de désillusion alors que Sickert le faisait avec une sorte de désinvolture picturale. De deux ans le cadet de Manet, Degas a grandi dans le même milieu social. Les deux peintres, de vrais citadins, sont devenus amis et fréquentaient les mêmes cercles de la société parisienne. Degas était probablement le plus complexe parmi les fondateurs de l’art impressionniste : au départ il détestait la peinture en plein-air et préférait travailler dans son studio, où il faisait preuve d’une incroyable versatilité en dessin, aquarelle, pastel et sculpture.

Paul Cézanne (1839-1906) est un autre artiste qui a grandi dans une famille aisée, avec un père banquier à Aix. En raison de sa timidité et de ses manières rustres il avait des problèmes pour s’intégrer à la haute société parisienne. Lorsqu’une exposition lui a été proposée à Paris en 1895, il n’avait rien présenté dans cette ville en 20 ans. Auguste Renoir (1841-1919), qui a grandi dans une famille très pauvre, a littéralement dû se priver de manger pour réussir en tant qu’artiste. Il a été aidé par Narcisse Díaz de la Peña, l’un des fondateurs de l’école Barbizon, et a travaillé de près avec Monet sur les paysages avant de se lancer dans la peinture figurative et la peinture de portraits en studio. Malgré quelques similarités, l’art de Renoir était différent de celui de Monet. Il n’était pas vraiment préoccupé par les moments brefs ou les représentations de la lumière passagère. La lumière du soleil de Renoir est éternelle, même ses nus sont éternels. Il a peint des femmes qu’un enfant pourrait prendre pour sa mère : douces, radieuses et éternelles. Dans ce sens il est possible de dire que Renoir faisait plus partie de l’art traditionnel que de l’impressionnisme révolutionnaire.

Les femmes impressionnistes les plus importantes étaient Berthe Morisot (1841-1895) et l’américaine Mary Cassatt (1845-1926).
http://www.un-peintre-contemporain.com/blog-artiste-peintre/peintre-contemporain/origines-et-influences-de-l-impressionnisme/les-caracteristiques-de-l-impressionnisme

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