Camus, une pensée toujours vivante. PublicSénat (34 min)
« Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l'ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n'est pas éclairée. » Albert Camus
« Notre monde n’a pas besoin d’âmes tièdes. Il a besoin de cœurs brûlants. » Albert Camus
« La liberté consiste d'abord à ne pas mentir. Là où le mensonge prolifère, la tyrannie s'annonce ou se perpétue. » Albert Camus

Albert Camus, l'icône de la révolte : Documentaire sur Public Sénat (56 min)
60 ans après sa mort Camus est plus actuel que jamais. Ce film, aussi original dans le fond que dans la forme, raconte cet écrivain comme vous ne l'avez jamais vu. Vivant.
 Le mythe de Sisyphe (Albert Camus) (16 min)

Camus Prix Nobel
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Olivier BARROT présente la bibliographie d'Olivier TOOD sur Albert CAMUS, "Albert CAMUS, une vie", publiée chez GALLIMARD, et retrace brièvement la vie d'Albert CAMUS.


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La Peste Albert Camus
© Gallimard
LIVRES

La Peste d’Albert Camus : pourquoi il faut relire le roman ?

Alors que, actualité oblige, les ventes de La Peste augmentent en Italie et en France, Vogue revient sur le roman d’Albert Camus, qui raconte le confinement d’Oran lors d’une épidémie de peste dans les années 1940.
Vogue vous dit pourquoi il est important de relire aujourd'hui La Peste d'Albert Camus.
À chaque drame, son roman symbolique. Aux lendemains des attentats de Paris, en novembre 2015, les maisons d’éditions françaises ont vu les ventes de Paris est une fête, d’Ernest Hemingway, s’envoler en quelques jours. Au mois d’avril dernier, après l’incendie de Notre-Dame, c’était au tour de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Ces temps-ci, la propagation du Coronavirus, couplé au soixantième anniversaire de la mort d’Albert Camus, prix Nobel 1957, font donc monter en flèche les ventes de La Peste, chronique de la vie confinée des habitants d’Oran durant une épidémie de peste, parue en 1947. Lecture anxiogène en ces temps difficiles ? Pas tant que ça. La Peste offre surtout une réflexion profonde et humaniste sur les comportements adoptés par une société lorsqu’on restreint ses droits. Voici ce qu’il faut en savoir.

L’histoire

Tout commence un jour de printemps, lorsque Bernard Rieux, médecin oranais, tombe sur un rat mort sur le pas de sa porte. Alors qu’il entame ses visites quotidiennes, les bêtes se multiplient, mortes ou vivantes, dans toutes les rues de la ville, présage de l’épidémie qui démarre. Quand les premiers patients succombent à la maladie, les autorités décident de confiner la population oranaise. À travers les paroles de Rieux, médecin pragmatique qui lutte contre l’épidémie, et celles d’autres habitants - Grand, déterminé à écrire un livre dont il n’est jamais satisfait; Rambert, journaliste qui cherche à fuir Oran pour rejoindre la femme qu’il aime; Tarrou, qui tient une chronique quotidienne de l’évolution de la maladie ou Paneloux, prêtre jésuite qui voit dans la peste une malédiction divine - Camus brosse le portrait de ce que peut devenir une société lorsqu’un drame vient lui enlever ses libertés fondamentales.

Une allégorie du nazisme

« La Peste, dont j’ai voulu qu’elle se lise sur plusieurs portées, a cependant comme contenu évident la lutte de la résistance européenne contre le nazisme » a expliqué Albert Camus. Peu nommée, elle est présentée comme un mal mortel, dangereusement contagieux, qui transforme les mentalités. Comme suite à la montée du nazisme, et pendant l’occupation, on trouve dans La Peste les résistants, ceux qui luttent et mettent leurs vies en danger pour sauver celles des autres; les négationnistes, qui refusent de voir le mal se propager; les opportunistes, qui profitent du drame pour s’enrichir… Et quand, enfin, la maladie régresse, Albert Camus rappelle : « les habitants, enfin libérés, n'oublieront jamais cette difficile épreuve qui les a confrontés à l'absurdité de leur existence et à la précarité de la condition humaine. »

La morale

« Les hommes sont plutôt bons que mauvais » nous dit Albert Camus. Il ajoute « et en vérité ce n’est pas la question. » Tout le long du roman, il demande : est-on plus homme lorsqu’on est prêt à se dévouer pour sauver son espèce, ou lorsqu’on pense en premier à soi et à ses proches ? Un tel événement peut-il nous grandir, ou simplement exposer les pires travers de l’humain ? Camus rappelle qu’on est finalement homme par le simple fait de réagir, d’attendre, d’aimer ou de souffrir. « Chacun la porte en soi, la peste, parce que personne, non, personne au monde n’en est indemne… »
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