Au Louvre j'aime …
… Et si vous ne me croyez pas, venez voir.

Mon musée du Louvre
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Au Louvre, j’aime Mon musée du Louvre. Quand on doit tenir le millier de caractères sur un tableau, une sculpture, un objet, il faut que ceux-ci aient matière à vous inspirer au-delà de simplement vous plaire. Qu’il vous parle, s’ouvre et vous offre des choses à raconter. Cette contrainte m’interdit, sous réserve d’un billet de trois phrases (peut-être que certains le regretteront) de parler de certaines œuvres qui me ravissent mais pour lesquelles je n’aurais comme presque seule réponse : Au Louvre, j’aime [nom de l’œuvre] parce que je l’aime… Ou parce qu’elle me plaît, m’émeut, me bouleverse…

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N°1 – Portrait de Léon Reisener d’Eugène Delacroix
Pour cette américaine qui me demanda un jour, en me voyant à côté du portrait, si ce portrait de Delacroix c’était moi. Donc parce que c’était lui, parce que c’était moi. Parce que j’aime mettre en valeur un tableau de Delacroix moins connu.

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N°2 – Tête de cheval blanc de Théodore Géricault
Parce que j’aime la peinture de Géricault et qu’il peint les chevaux comme personne, avec une telle humanité. Géricault peint les chevaux comme des hommes et les hommes comme des bêtes. Mais que cette tête est belle.

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N°3 – Le jeune dessinateur de Jean-Siméon Chardin
Parce que la grâce, la douceur, les tons. Pour ces petits marquis français tellement Régence, pour cette cuisine et pour le talent de Chardin à peindre le temps suspendu.

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N°4 – Jeune homme écrivant d’Ernest Meissonier
Parce qu’on dirait une transposition de l’auteur de blog en train de rédiger ses billets, même si je reconnais écrire sans perruque, enfin pas tous les jours.

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N°5 – Le feu aux poudres de Jean-Honoré Fragonard
Parce que l’indécence de la pose ajouté à celle du titre et voici le tableau le plus érotique du Musée.

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N°6 – Philopoemon de Pierre-Jean David
Parce que le dernier des grecs vend chèrement sa peau en dominant la cour Puget et que je regrette de ne pas avoir l’imagination qui me permette d’en faire tout un billet.

Mise à jour : en fait j’ai réussi à lui consacrer un billet et cela me le rend plus attachant encore.
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N°7 – Salle Nicolas et Marcelle Landau et les instruments scientifiques
Parce que ce cabinet de curiosités est magnifique. Parce qu’il est empli d’instruments de mathématiques, de géométrie, d’astronomie et autre trigonométrie auxquels je ne comprends rien. Leur fonction m’est incompréhensible alors j’admire la facture des objets. Le sentiment de devenir intelligent rien qu’en les regardant.


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N°8 – Portrait d’un vieillard et d’un jeune garçon de Domenico Ghirlandaio
Parce que si je devais payer un artiste pour me tirer le portrait et que je dispose d’un tel nez, je lui demanderais de me photoshoper le tarin. C’est un pif, un blaire que dis-je un blaire c’est une patate.

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N°9 – Métabus, roi des Volsques de Nicolas-Bernard Raggi
Parce que longtemps, ce père avec sa fille dans les bras et une oie morte à leurs pieds, m’ont fait pensé à ma fille et ses peurs. Ma fille a grandi, j’attends toujours d’être roi mais le plaisir est toujours là quand je croise la sculpture.

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N°10 – Tympan décoré d’un masque feuillu
Parce que cela ne sert à rien d’ouvrager un tympan, parce que c’est inutile donc la plus belle définition de l’art, mais c’est juste joli. Et parce que bon courage à celui qui l’ayant vu sur ce blog voudrait le retrouver dans le musée.

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N°11 – Les quatre docteurs de l’Église de Pier Francesco Sacchi
Parce que si j’avais une chasuble d’or pour chanter le veni creator, je ne voudrais pas qu’un piaf me chie dessus. Et parce que ces quatre docteurs ont tous les symboles des évangélistes, je soupçonne une erreur de traduction dans le titre du tableau. Ce serait drôle.

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N°12 – Philosophe aux lunettes de Luca Giordano
Parce que c’est le seul binoclard que j’ai vu exposé au Louvre.

Pendant l’exposition En société – Pastels au Louvre il est possible de revoir Jean-Siméon Chardin et ses bésicles.
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N°13 – Études de mains de Nicolas de Largillierre
Parce que normalement rien n’est plus beau qu’une belle main. Sauf peut-être celles de Largillierre qui les peint petites, trapues, courtaudes et grasses.

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N°14 – Psyché ranimée par le baiser de l’Amour d’Antonio Canova
Parce que je n’ai pas meilleure représentation du baiser, de l’amour et la douceur dans les œuvres exposées au Louvre.

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N°15 – Scénographie des taureaux de Khorsabad
Parce qu’on s’y croirait. Avec l’église de Baouit, une des plus belles mises en perspective d’œuvre au sein d’un musée. Parce que j’aime que les taureaux aient cinq jambes et qu’il existe une raison à cela.

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N°16 – David vainqueur de Goliath de Guido Reni
Parce qu’à couper la tête des géants, les nains risquent de se casser la gueule une fois sur leurs épaules.

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N°17 – Joachim Murat d’Antoine-Jean Gros
Parce que tout le monde n’est pas Géricault et que le cheval de Gros semble avoir la rage et non écumé (ou il a croqué une aspirine effervescente). Pauvre cheval, pauvre Murat.

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N°18 – Œdipe explique l’énigme du sphinx de Jean-Auguste-Dominique Ingres
Parce que j’ai trouvé le seul vrai talent d’Ingres : ne jamais faire apparaître aucune couille dans sa peinture. Ingres avait de vrais problèmes avec l’anatomie.

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N°19 – Cérémonie funéraire de Pere Oller
Parce que la cérémonie lors des funérailles des rois d’Aragon ressemble à un épisode de Games of Throne. Je vous laisse lire le cartel qui jouxte la représentation et détaille les tenants et aboutissants de la cérémonie. On s’y croirait.

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N°20 – Le déjeuner de François Boucher
Parce que cela fait si français : la finesse de l’intérieur, le souci des détails, la douceur des visages. Et je vous laisse admirer dans l’alcôve le petit Bouddha chinoisant. De toute façon c’était ça ou l’arrière-train de madame Boucher.

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N°21 – Magdalena-Bay, vue prise de la presqu’île des tombeaux au nord du Spitzberg de Françoix Biard
Parce que c’est dur de rendre les mouvements et couleurs d’une aurore boréale et pour le calme du tableau. On entendrait siffler le vent.

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N°22 – Coffre des pierreries de Louis XIV
Parce que j’aime imaginer Louis XIV enlevant ses bagouses, le soir, avant de se coucher, soulevant et refermant son coffret en disant : « On n’est pas cher payé mais qu’est-ce qu’on se marre ! »

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N°23 – Grain de chapelet : Dieu dans sa gloire, le Jugement dernier
Parce que c’est grand comme une balle de golf, que c’est du buis (parmi le plus dur des bois) et que la délicatesse du travail y est impressionnante.

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N°24 – La vierge adorant l’enfant en présence de saint Jean-Baptiste enfant et de deux chérubins de Giovanni della Robbia
Parce que sinon je ne parlerai jamais de la terre cuite émaillée au Musée du Louvre.

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N°25 – Port de mer méridional avec vendeur de colifichets de Jan Weenix
Parce que ce tableau semble plein de détails amusants à traiter dans un billet mais que depuis quatre ans il est exposé bien trop haut pour que je puisse les voir précisément.

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N°26 – Fête dans une auberge de Jan Steen
Parce qu’un arbre dans une auberge cela me fait rêver et qu’il est, lui aussi, trop haut pour bien le détailler. Pourtant il est plein de mille visages et détails qui m’auraient certainement permis d’écrire mon meilleur billet. Dommage !

Mise à jour : Le tableau est revenu à des hauteurs permettant son examen, alors j’ai rédigé un billet. Peut-être pas mon meilleur.
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N°27 – La crucifixion de Paolo Caliari
Parce que dans la même salle que La Joconde et Les noces de Cana, il faut se faire une place et que j’aime cette représentation de la crucifixion. Décentrée, elle offre une composition totalement originale pour ce type de tableaux et l’époque.

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N°28 – Le scribe accroupi
Parce que j’ai des quotas égyptiens à respecter et comme chez Ingres, on ne voit pas ses roubignolles. Quel talent.

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N°29 – Petite salle à manger des appartements de Napoléon III
Parce qu’au milieu de la lourdeur des velours, du clinquant des verroteries et du poids des ors impériaux de l’appartement de Napoléon III, ce trompe-l’œil fait presque discret, embrassant à merveille l’arrondi architectural de l’alcôve.

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N°30 – Diptyque : Scènes de la vie de la vierge et de la passion
Parce que le travail sur ivoire me fascine presque autant que le travail sur bois, quel que soit le sujet représenté.

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N°31 – Autoportrait à l’âge de 36 ans de Nicolaes Elias
Parce que quand on en a une comme ça, on peut ramener sa fraise. Par contre il fait beaucoup plus vieux que son âge.

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N°32 – Giovan Carlo Doria de Simon Vouet
Parce que j’aime sa tête de ce bonhomme, avec un vague air de pierrot lunaire… ou d’alcoolique.

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N°33 – Le peintre ambulant de Frans Hals
Parce que j’ai l’impression de croiser mon fils à chaque fois que je passe devant.

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N°34 – Portrait de jeune homme d’Alessandro Filipepi
Parce que seuls les italiens savent rendre les couleurs.

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N°35 – Démocrite d’Antoine Coypel
Parce qu’un portrait souriant, ce n’est pas si fréquent au musée.

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N°36 – Tête de caractère de Franz Xaver Messerschmidt
Parce que je fais la même tête quand je dois aller sur certains littoraux médocains.

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N°37 – Mars assis de Luigi Valadier
Parce que ma table est dans la même salle et pour le travail sur le pommeau du glaive.

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N°38 – Trois prophètes
Parce qu’ils ont plus des têtes de voleurs de poules que d’orateurs de l’amour. Je t’en foutrai du prophète.

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N°39 – Le radeau de la Méduse de Théodore Géricault
Parce que Géricault et parce que c’est mon tableau préféré.

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N°40 – Les salles du Musée du Louvre
Enfin, parce que rarement musée propose d’aussi belles salles et architectures. Parce qu’au Musée du Louvre les œuvres sont sur les murs, mais les œuvres sont aussi les murs.
Et voici donc quarante œuvres que j’aime croiser lors de mes pérégrinations. Bien sûr la liste n’est pas complète et le choix a été dur. Et si vous ne me croyez pas, venez voir.