L'estro armonico
L'estro armonico | |
Portrait présumé d'Antonio Vivaldi en 1723 (musée international et bibliothèque de la Musique de Bologne en Italie) | |
Genre | Musique classique, musique baroque, concerto |
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Nb. de mouvements | 12 concertos |
Musique | Antonio Vivaldi |
Effectif | 1, 2, ou 4 violons, orchestre, et basse continue |
Dédicataire | Ferdinand III de Médicis, prince de Florence, grand-duc héritier de Toscane. |
Partition autographe | Étienne Roger à Amsterdam en 1711 en musique classique |
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L'estro armonico (L'invention harmonique, en italien) opus 3 est une série de douze concertos pour un, deux, ou quatre violons, orchestre, et basse continue d'Antonio Vivaldi (1678-1741), dédiée à Ferdinand III de Médicis, prince de Florence, grand-duc héritier de Toscane.
Historique
Il s'agit de l'œuvre concertante la plus célèbre de Vivaldi après Les Quatre Saisons tirées de son opus 8, mais ce fut surtout celle qui le fit connaître en Europe, après qu'il eut publié deux suites de sonates (douze Sonates en trio, op. 1 et op. 2). Vivaldi était cependant loin d'être sans expérience, ayant pratiqué la composition de concertos depuis près de dix ans pour ses concerts au Pio Ospedale della Pietà de Venise. Sa renommée avait d'ailleurs commencé à s'étendre en Europe et cette fois, alors que ses deux premiers recueils de sonates avaient été édités en Italie, il envoya ses manuscrits à l'éditeur Étienne Roger à Amsterdam, qui les y publia en 1711. Le cycle connut un grand succès et fut peu après réimprimé à Paris et à Londres. Il semble que Vivaldi ait soigneusement assemblé les concertos devant constituer son cycle, et choisi parmi ses compositions les plus accomplies.
Bach, parmi ses dix transcriptions des concertos de Vivaldi, en tira six de L'Estro Armonico : trois pour clavecin seul (no 3, no 9, no 12) (cf 16 concertos pour clavecin solo BWV 972-987), deux pour orgue (no 8, no 11) et un concerto pour quatre clavecins BWV 1065 (no 10), s'appuyant sur des copies manuscrites circulant alors parmi les musiciens européens et non sur les versions éditées.
Ces transcriptions eurent une importance déterminante au xixe siècle dans la redécouverte de Vivaldi et de son œuvre, largement oubliés depuis des décennies. Des musicologues allemands s'intéressèrent à cet obscur compositeur vénitien dont Bach s'était donné la peine de transcrire nombre de concertos pour les instruments à clavier (orgue et clavecin) ...
Analyse
Les concertos ne sont pas ordonnés suivant l'ordre chronologique de composition mais sont disposés en quatre groupes de trois (le premier pour quatre violons, puis deux et enfin un seul), alternant les modes mineur et majeur.
L'estro armonico présente un panorama complet des styles et genres de concertos au début du xviiie siècle :
- selon l'instrumentation : concerto de soliste (nos 3, 6, 9, 12) et concerto grosso variant la composition du concertino ;
- les concertos grossos se répartissent entre concertos da camera (3 mouvements : allegro, largo, allegro - nos 1, 5, 8, 10, 11) et concertos da chiesa (4 mouvements voire plus, débutant par un mouvement lent à la manière de Corelli - nos 2, 4, 7).
Le troisième mouvement du concerto no 11 présente une rare (s'agissant de Vivaldi) pièce en forme de fugue.
Le concerto grosso est le genre hérité de Corelli : le concerto le plus « corellien » de Vivaldi, y compris dans sa thématique, est le concerto no 7. Mais c'est pour lui un genre suranné, qu'il abandonne dès après l'opus 3, pour ne plus y revenir.
Les Folies d'Espagne 11
Antonio Vivaldi
1678-1741
Pour ce onzième épisode, revenons aux fondamentaux. D'abord parce qu'on va retrouver le thème publié par Lully et popularisé par Corelli en 1700 mais aussi parce qu'on va parler d'un poids lourd de la musique baroque.
Antonio Vivaldi est né un jour de séisme à Venise. Son père, barbier-violoniste lui a appris les rudiments du violon et le jeune rouquin se révéla particulièrement doué.
Comme beaucoup d'enfants du peuple, il dut choisir l'habit ecclésiastique, ce qui était le plus sûr choix de faire de bonnes études.
Cela dit, Antonio "le prêtre roux", prétextant un problème d'asthme qui l'obligeait à sortir souvent, ne dit pas bien longtemps la messe.
Il préféra devenir maître de violon à l'Ospedalle della Pietà de Venise et on le comprend ! Il s'agissait d'une institution pour jeunes filles dans laquelle on donnait une éducation musicale poussée aux élèves.
C'est là que Vivaldi va expérimenter une nouvelle conception du concerto dans lequel le soliste va s'émanciper de l'orchestre pour s’échapper dans des arabesques de plus en plus complexes.
Dès la parution de son opus III, l'Estro Armonico, Vivaldi devint célèbre dans toute l'Europe. Il eut même une influence certaine sur le grand Johann Sebastian Bach qui adapta plusieurs de ses compositions.
A la suite de cet opus III où Vivaldi fit preuve d'une totale maîtrise de la composition, il fit évoluer sa musique vers plus de liberté et d'expression (l'opus IV s'appelle "La Stravaganza", l'opus VIII qui contient les quatre saisons s'appelle "Il cimento dell’armonia e dell’invenzione".)
En dehors de ses œuvres pour violon, Vivaldi composa de nombreuses sonates et concertos pour un tas d'instruments ainsi qu'un corpus important de musique religieuse et un nombre appréciable d'opéras.
Célèbre en son temps, le musicien tomba complètement dans l'oubli dès sa mort lors d'un voyage à Vienne. Il faudra attendre le début du vingtième siècle pour que des musicologues redécouvrent la musique du génial Antonio.
Dans son opus I de 1705, Vivaldi, encore inspiré par Corelli propose une follia pour deux violons et basse continue. Il y reprend le thème principal dans l'adagio du début puis brode dix-neuf variations où l'on sent progressivement le jeune prêtre roux s'échapper du style sévère de son aîné pour aller vers une expression de plus en plus débridée de son art. Rarement Follia portera aussi bien son nom.
Ne ratez pas les dernières variations dans lesquelles l'italianité et le tempérament de feu de l'auteur s'expriment pleinement en entraînant l'auditeur dans une folle danse tourbillonnante
La Follia Opus I n°12 (Ref)
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Quelle est la meilleure version de L'Estro Armonico d'Antonio Vivaldi?
Publié le jeudi 20 avril 2017 à 09h54
Emmanuelle Giuliani, Piotr Kaminski et Antoine Mignon élisent la version de référence de L’Estro Armonico d’Antonio Vivaldi.
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