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jeudi 19 mars 2020

4.Vivaldi+MUZICA SI MUZICIENI LA VENETIA

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La Musique et les musiciens à Venise

Albinoni, Tomaso        1671    1751    Vénétie, Venise                       Baroque          
Gabrieli, Andrea          1510    1586    Vénétie                                     Renaissance               
Gabrieli, Giovanni       1557    1612    Vénétie, Venise           ,            Renaissance, Baroque
Galuppi, Baldassare     1706    1785    Vénétie, Burano                    Baroque, Classique                 
Monteverdi, Claudio    1567 1613-1643 : les années vénitiennes  Renaissance, Baroque
                                        Lombardie, Crémone                                                        
Torelli, Giuseppe         1658    1709    Vénétie, Vérone           Baroque          
Vivaldi, Antonio          1678    1741    Vénétie, Venise                         Classique    
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La Musique et les musiciens à Venise




Portrait d'Antonio Vivaldi



À Venise la musique est brillante, omniprésente.



Venise est pleine de sons, Venise est une chanson, un refrain musical continu, rythmé par le chant des cloches, répercuté de maison à rio par le chant des gondoliers accompagné du rire des enfants.



Les notes des “enfants” de Venise, les maîtres, les musiciens de Venise, les Vivaldi, Monteverdi et autres grands musiciens et librettistes que Venise nous a offerts, résonnent encore dans tout Venise, dans les Scuole comme dans nos âmes.



N'oublions pas non plus Lorenzo Da Ponte, également fils de Venise et qui écrira des livrets d'opéra pour Salieri et Mozart, dont celui de Don Juan !



Venise Patrie de la Musique


Tous les Vénitiens aiment la musique, aiment l'écouter, aiment la chanter.


Cela se sent partout, ici on aime la vie, on aime le beau, on aime la fête, et la musique, si elle peut avoir la gravité de celle d'un Monteverdi, c'est aussi une fête lorsque l'on écoute un concerto de Vivaldi.



Toute l'histoire de Venise est liée à cet amour de l'art et en particulier de la musique.



Pénétrez avec nous dans ce monde de chants et de sons, découvrez la vie, l'œuvre de ceux qui ont fait de Venise l'une des capitales de la musique européenne, sinon “la” capitale jusqu'au xviiie siècle.

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La Sérénissime – Le Regard de Claude Samuel

Ospidali et opéras – Vivaldi – Les 85 opéras de Pollarolo – Lectures



Antonio Vivaldi, dit le Prêtre Roux – Esquisse de Pier Leone Ghezzi (Bibliothèque Vaticane
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Venise, capitale musicale ? En effet, mais c’était au temps d’une Sérénissime conquérante, à l’époque où Venise était la plaque tournante de l’édition musicale européenne, en ces années folles (et prospères) où une représentation d’opéra était l’une des attractions du Carnaval — et Dieu sait si, cachés pendant six mois derrière leurs masques, les Vénitiens savaient faire la fête.
Goldoni : « On chante dans les places, dans les rues et sur les canaux, les marchands chantent en débitant leurs marchandises, les ouvriers chantent en quittant leurs travaux, les gondoliers chantent en attendant leur maître. Le fond du caractère de la nation est la gaîté, et le fond du langage vénitien est la plaisanterie. » Quant aux pauvres, aux infirmes, aux malades, aux enfants abandonnés, aux victimes de ce que l’on nommait « le mal français », ils étaient accueillis/recueillis dans l’un des quatre Ospidali, lieux de charité et lieux de musique.
L’Ospedale de La Pieta - Vivaldi en maître de musique
L’Ospedale de La Pieta – Vivaldi en maître de musique
Tout cela, que le touriste de la Place Saint Marc a le droit d’ignorer, est noté, analysé, détaillé, commenté dans les 1082 pages (dont quelque quatre cents pages d’annexes) de l’ouvrage publié il y a quelques mois par l’Ecole française de Rome Musique et musiciennes à Venise (sous-titre : Histoire sociale des Ospedali) par Caroline Giron-Panel. Et tout cela, plus succinctement, figure dans le livre superbement illustré d’Olivier Lexa que les Editions Actes Sud ont soigneusement bichonné pour notre petit Noël : La musique à Venise.
Les femmes vénitiennes
Terrain connu, il y avait un certain Antonio Vivaldi qui s’activait à la Pietà, cet Ospedale de la Pietà devant lequel je suis si souvent passé, à deux pas du Pont des Soupirs, ignorant qu’il avait été reconstruit au début du vingtième siècle. Vivaldi, dit le Prêtre roux, y fut maître de violon et compositeur principal pendant vingt-sept ans. Il avait à sa disposition les pensionnaires, jeunes filles pauvres et dépourvues de dot, « fruit des amours illégitimes ou malchanceuses des femmes vénitiennes », parfois des prostituées repenties dont la vie était réglée au millimètre. Tenues vestimentaires, emploi du temps ponctué de prières diverses et de multiples oraisons, règles morales pointilleuses, tout était dûment organisé pour le bonheur de ces jeunes artistes, heureuses bénéficiaires d’une assistance sociale avant la lettre.
Si l’on en croit les visiteurs, les instrumentistes étaient des virtuoses, les chanteuses des divas qui s’ignoraient. Il y avait la célèbre Anna Maria, la violoniste Chiaretta, l’organiste Antonia, la théorbiste Prudenza, la hautboïste Susanna… On venait les écouter dans le ravissement mais, dissimulées derrière des grilles, elles cachaient leur visage et laissaient rêver leurs admirateurs. Jean-Jacques Rousseau fut l’un de ceux-là : « Entrant dans le salon qui renfermait ces beautés tant convoitées, je sentis un frémissement d’amour que je n’avais jamais éprouvé. M. Le Blond me présenta l’une après l’autre ces chanteuses célèbres, dont la voix et le nom étaient tout ce qui m’était connu. Venez, Sophie… Elle était horrible. Venez Cattina… Elle était borgne. Venez Bettina… La petite vérole l’avait défigurée »… Pauvre Jean-Jacques !



À quelques encablures, c’est l’opéra qui triomphait, et Vivaldi — directeur de théâtre, impresario, compositeur, protecteur de la Giro, une chanteuse largement contestée — y fut étroitement mêlé. Olivier
Lexa aligne quelques chiffres impressionnants : seize théâtres vénitiens ont accueilli l’opéra de 1637 à 1699 ; 1.274 ouvrages lyriques ont été créés à Venise au cours du XVIIIe siècle, le seul Carlo Francesco Pollarolo (1653-1723) ayant signé quatre-vingt cinq opéras, hélas pratiquement tous oubliés.
9782330057008Écrivains et philosophes
En revanche, parmi les quelque quatre-vingts compositeurs relevés dans le livre précité, certains sont fameux : de Gabrieli à Marcello, en passant par Monteverdi (création du Couronnement de Poppée en 1642 au Teatro Grimano), Cavalli, Lotti, Legrenzi, Caldara et Albinoni.
Quant aux écrivains et philosophes, nombreux sont ceux qui ont participé à l’encensement. Je me contenterai de Nietzsche : « Quand je cherche un autre mot pour musique, je ne trouve jamais que Venise ».
Wagner y mourut ; Stravinsky y est enterré. La Fenice est réouverte, après incendie, polémiques et longs travaux. La musique contemporaine y est toujours célébrée au cours d’une Biennale placée aujourd’hui sous la direction d’Ivan Fedele. Et l’un des musiciens vénitiens majeurs est Luigi Nono, dont le gigantesque Prométeo sera donné lundi prochain, à la Philharmonie par l’Orchestre de Baden-Baden et Freiburg sous la direction d’Ingo Metzmacher – Luigi Nono (1924-1990) qui, il y a bien longtemps, m’expliqua la musique de son beau-père, Arnold Schoenberg, dans sa résidence de la Giudecca.
L’homme aux six cents concertos
Enfin, pour compléter votre bibliothèque vivaldienne, tâchez de dénicher l’ouvrage historique du musicologue français Marc Pincherle, lequel fut vraiment le découvreur d’un Vivaldi complètement oublié. L’homme aux six cents concertos fut l’objet de sa thèse de doctorat et donna lieu ensuite à un ouvrage de synthèse publié aux Editions Le Bon Plaisir (Librairie Plon) en 1955. Mais l’ouvrage de référence est aujourd’hui le livre de Sylvie Mamy édité chez Fayard, qui valut à son auteur le Grand Prix des Muses 2012.


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