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lundi 16 mars 2020

Paul César Helleu (1859-1927)



















































Paul César Helleu

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Paul César Helleu
Paul César Helleu 1903.jpg
Paul César Helleu, photographie de Zaida Ben-Yusuf (1903).
Naissance
Vannes (MorbihanFrance)
Décès (à 67 ans)
7e arrondissement de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
ActivitéPeintregraveur
FormationÉcole des beaux-arts de Paris
MaîtreJean-Léon Gérôme
Lieux de travail
MouvementImpressionnisme
Influencé parJames WhistlerJohn Singer SargentClaude Monet
Enfant
Paulette Howard-Johnston née Helleu (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Paul-César Helleu est un peintre et graveur français, né à Vannes le , et mort à Paris (7e arrondissement) le .
Il inspire à Marcel Proust, le personnage du peintre Elstir dans À la recherche du temps perdu.
Biographie
Après la mort de son père, inspecteur des Douanes, Paul-César Helleu est envoyé à Paris au lycée Chaptal.
En 1876, il est admis à l’École des beaux-arts de Paris dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme, mais c’est par les peintres de plein air qu’il est surtout attiré. Il se lie d’amitié avec Whistler et Sargent puis avec Claude Monet qu’il rencontre chez Durand-Ruel lors de la deuxième exposition des impressionnistes.
Théodore DeckPlat rond en faïence fine, dessiné par Paul-César Helleu (1884). Colmarmusée Unterlinden.
Pour survivre, Helleu travaille chez le céramiste Théodore Deck pour qui il exécute des décors de plats. Il y fait la connaissance de Giovanni Boldini avec lequel il sera lié par une très longue amitié.
Avec Jacques-Émile Blanche, il partage un goût passionné pour l’Angleterre depuis un voyage à Londres en 1885. La même année, il fait un essai de gravure à la pointe sèche avec une pointe de diamant offerte par James Tissot.
En 1884, Madame Guérin lui commande un portrait de sa fille Alice (1870-avril 1933) — « la multiforme Alice dont la rose chevelure illumine de son reflet tant de miroirs de cuivre », ainsi que l'évoque Robert de Montesquiou2 — dont il tombe amoureux et qu'il épouse deux ans plus tard. Le pastel réalisé à cette occasion ainsi que La Gare Saint-Lazare seront présentés au Salon de 1885.
En 1886, déjà remarqué dans plusieurs expositions, il refuse avec son ami Monet de participer au huitième Salon des impressionnistes, malgré les sollicitations d'Edgar Degas.
L’année suivante, Robert de Montesquiou lui achète un lot de six gravures. De cette rencontre naîtra une amitié profonde avec l'écrivain qui le mettra en relation avec sa cousine, la comtesse Greffulhe. Invité par cette dernière en séjour dans son château de Bois-Boudran, il fait d'elle une centaine d'esquisses, dont très peu seront exposées, et qui appartiennent pour la plupart à des collections particulières3. Dès cet instant, l’artiste pénètre dans la société parisienne et devient un portraitiste à la mode.
En 1893, il entame une série de vitraux de cathédrales et, dès l’année suivante, il change de thème et peint dans le parc de Versailles.
À ce propos, en 1894, Paul Helleu est en plein triomphe. Le tableau qu'il présente au Salon cette année-là, Les Grandes Eaux du bassin de Latone, et qui représente l'un des bassins de Versailles, est si grand qu'il lui faut être soutenu par une armature de métal. Le tableau reçoit un excellent accueil. Néanmoins, c'est surtout en tant que portraitiste de l'aristocratie que le peintre est reconnu et c'est dans ce milieu qu'il trouve les femmes qui l'inspirent. C'est néanmoins sa femme Alice qu'il représente le plus souvent dans ses tableaux et qui reste son modèle préféré4.
En 1897, il expose au Salon du Champ de Mars ses peintures versaillaises et des marines.
Helleu est un novateur qui s’attire l’admiration et la curiosité de ses contemporains. À l’inverse du goût prononcé de l’époque pour les intérieurs sombres, en 1889, il fait peindre en blanc les murs de ses appartements parisiens du no 68 boulevard Pereire, puis du no 45 rue Émile-Menier.
Helleu est bientôt sollicité de toutes parts : en 1895 il expose à Londres, où le catalogue de l’exposition est préfacé par Edmond de Goncourt5, ce qui consacre sa notoriété. Il rencontre alors Marcel Proust qui lui est présenté par Montesquiou, et débute avec lui une relation profonde qui inspirera à l’auteur le personnage du peintre Elstir dans À la recherche du temps perdu ; comme Elstir, Helleu est passionné par la mer. Helleu gravera le portrait de Proust sur son lit de mort.
Au plaisir du yachtman, qui passe le plus clair de son temps sur de superbes bateaux — il en possèdera quatre — le peintre découvre de nouvelles sources d’inspiration aussi bien dans les toilettes des femmes que dans ses visions de l’eau et du ciel, tantôt voilé, tantôt bleuâtre.
Le « style Helleu », qui caractérise l’élégance ou le raffinement et la grâce féminine obtient un immense succès tant à Paris qu’à Londres ou à New York, où il se rend à partir de 1902. En 1912, on lui passe une commande pour décorer le plafond du hall de la Grand Central Terminal de New-York, sur le thème des signes du Zodiaque : une voûte étoilée, traversée d’un zodiaque aux signes d’or et d'une voie lactée argentée6,7.
Paul-César Helleu meurt en 1927, des suites d’une opération, alors qu’il projetait une grande exposition de ses peintures avec Jean-Louis Forain.
Son œuvre comporte de nombreux portraits peints ou gravés qui illustrent l'esprit de son époque où la frivolité et le culte du passé se confrontaient à la civilisation industrielle.[réf. nécessaire]
Paul César Helleu et Alice Louis-Guérin eurent quatre enfants dont Jean Helleu (1894-1985), peintre officiel de la Marine, et Paulette Howard-Johnston (1905-2009) qui a légué l'ensemble de sa collection (huiles, pastels, pointe-sèches, dessins et mobilier issu de l'atelier de son père) au musée Bonnat de Bayonne, devenu ensuite le musée Bonnat-Helleu.

Œuvre conservé

Réception critique

  • « Les marines de Helleu sont pimpantes comme des salons de couturier : des yachts palpitants de leurs flammes, pareilles à des rubans de chapeaux, y glissent comme des ladies. » — Robert de Montesquiou2
  • « Non seulement il apprécia l'élégance de son temps, mais, comme Watteau et Lancret, dont il était féru, il voulut que son œuvre en demeurât le témoignage, au risque d'apparaître démodée. Virtuose du dessin, Helleu était capable d'exécuter en une heure et demie, après un bon repas en compagnie de Forain et de Boldini, le portrait nerveux, crispé, fringant de Whistler. Lorsqu'il mettait, comme dans ce portrait, "la vapeur au maximum", lorsqu'il était rapide, cursif, allusif, lorsqu'il égratignait le cuivre "à fleur de peau", il était capable d'avoir de la grâce et de la séduction. Sa peinture, vouée à l'eau, au monde des plages et des yachts, très influencée par les impressionnistes, est souvent supérieure à ses dessins, marqués par le chic et le procédé. Là, délivré de toute servitude, soucieux de ne plaire qu'à lui-même, il réussit des toiles lumineuses, pleines d'une euphorie heureuse des jours de vacances. » — Jean-Pierre Crespelle8
  • « Paul Helleu a connu un succès qui se poursuit encore de nos jours parce qu'il a su adapter ses sujets à la technique si difficile de la pointe-sèche, servie, ici, par une dextérité extraordinaire. Il est le graveur de l'élégance féminine : La Duchesse de MarlboroughMadame Helleu,, où il a été au-delà de la mode et de l'anecdote. » — Eugène Rouir9
  • « Helleu fut un des rois du portrait mondain de la Belle ÉpoqueLéon Daudet le surnomma "Le Watteau du pauvre" pour se venger du peintre qui lui reprochait de chanter à table. Ses paysages, ses bords de mer en Normandie gardent comme ses portraits une élégance un peu hautaine, sous l'affirmation d'un trait souple mais qui situe bien le sujet, toujours souligné de couleurs légères. » — Gérald Schurr10
  • « Je bus à Marthe Payet et à son mari, lui toujours premier-à-lasoie, elle éclatante et rousse, les cheveux en ondes larges sous un chapeau agressif, l’air d’un Helleu copié par Fournery… » ou encore « Marthe vient vers nous. De loin, c’est toujours un Helleu. De près, la collaboration d’un Fournery inférieur s’accuse… » — Colette, dans La Retraite sentimentale1
  • (W.fr.)

Gallerie  / Mutual Art


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