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samedi 14 mars 2020

PARADIGMA BAROCA


Baroque et classicisme au XVIIe siècle 

1°) Le baroque a) Définition et origines « baroque » vient du portugais barroco qui désigne une perle de forme irrégulière, par opposition à la pureté de la perle fine. Le baroque prend naissance au XVIe siècle, se prolonge jusqu'au second tiers du XVIIe siècle et s'enracine dans cette fin de siècle marquée par les guerres de religion et les incertitudes. Pour répondre à la Réforme protestante, l'Église catholique décide d'en prendre le contre-pied : c'est la Contre-Réforme qui se donne pour objectif de renforcer le côté ostentatoire du catholicisme, ses fastes et ses ors. C'est à partir de l'Italie que se développe le mouvement : l'architecture des églises et des palais se veut monumentale, les décors impressionnants de richesse exaltent l'effort de l'homme tendu vers la connaissance de Dieu et tendent à impressionner le spectateur. Le Bernin (1598-1680) et Borromini (1599-1667) sont les deux architectes et sculpteurs qui marquent l'art italien de leur époque . b) Le baroque dans les arts visuels (peinture et architecture, sculpture) - Goût du monumental - Volonté d'impressionner - Exhibition de puissance matérielle - Goût du singulier et de l'insolite: Métamorphoses, êtres hybrides, déformations, antithèses c) Le mouvement, l’instabilité Il s'interroge aussi sur le monde et ses incertitudes (voyez l'instabilité politique et les nombreux combats pour le pouvoir du début du siècle), joue sur les apparences (sachant qu'elles sont trompeuses), les jeux d'échos, de miroir, les perspectives (vraies ou fausses), les mises en abyme, le multiple, comme s'il était à la recherche d'une profondeur et d'une stabilité introuvables. Il aime le complexe, le mélange des genres, fait l'éloge du mensonge, de l'inconstance, s'amuse des métamorphoses, des déguisements et des trompe-l’œil. La ligne courbe, les volutes, les jeux d'eaux, les superpositions et l'alliance des contraires, sont sa marque. Sur tous ces points il s'oppose terme à terme au classicisme. d) Le théâtre et la poésie Le théâtre et la poésie sont deux genres qui accueillent le baroque. L'un parce qu'il joue sur l'apparence, les illusions (Corneille, L'Illusion comique ; l'Espagnol Calderón, La vie est un songe ; l'Anglais Shakespeare, Hamlet, Macbeth). L'autre parce qu'il permet les jeux de langage, les images, les métaphores, le vertige des mots... Les deux vers de Marbeuf en sont un bon exemple. « Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage Et la mer est amour et l'amour est amer » Marbeuf, 1628. e) le baroque dans les récits : préciosité/ burlesque Le baroque donne lieu à deux déclinaisons antagonistes : la préciosité et le burlesque. - La préciosité s'éloigne du réel en utilisant un langage raffiné (périphrases, antithèses ...), institue des codes amoureux en puisant dans le modèle de l'amour courtois et devient vite un jeu mondain. Les romans fleuves (L'Astrée d'Honoré D'Urfé , et la Clélie de Mlle de Scudéry ) permettent de déployer les artifices de la préciosité. - Le burlesque, lui, se rapproche du réel, emprunte les registres réaliste et satirique (Scarron) BILAN sur les motifs récurrents du mouvement baroque : - mêler les contraires (le réel et l'illusoire, le beau et le laid, le mensonge et la vérité) - développer l’imaginaire, le rêve, le songe, le surnaturel - l'exubérance, le spectaculaire, le foisonnement, l'abondance des détails et des couleurs, des formes et des parfums - le double, les identités multiples, le déguisement, le masque, le miroir - la complexité rhétorique (double sens, ironie, paradoxe) - l’inconstance, l’instabilité, le mouvement - la mise en abyme 2°) Le classicisme a) Un mouvement essentiellement français Si le baroque est un mouvement européen, le classicisme est, lui, davantage circonscrit à la France. On le fait coïncider en général avec le début du règne personnel de Louis XIV (1661) : stabilité, centralisme, souci de l'ordre, en seraient la marque ou du moins ce vers quoi il tendrait. Le classicisme est ainsi défini, de manière générale, par la recherche de l'unité (la règle des trois unités au théâtre), de l'harmonie, de l'ordre et de l'équilibre des formes, reflet d'une beauté universelle et intemporelle que le siècle aurait enfin atteinte. En ce sens, l'architecture classique s'oppose, elle aussi, à l'architecture baroque et la comparaison des deux permet de bien comprendre l'opposition des deux esthétiques et des deux manières différentes de penser le monde : comparez la façade du château de Versailles et la façade d'une église baroque, par exemple celle de l'église Saint-Charles-aux-Quatre-Fontaines de Borromini . b) L'idéal classique Le classicisme est bien un mouvement littéraire et culturel : l'esthétique classique renvoie aussi à un comportement idéal, un modèle, que l'homme du XVIIe siècle se doit d'atteindre, celui de l'honnête homme. Le but de l'écrivain est alors souvent moral.  Placere et docere Il s'agit de plaire et d'instruire (placere, docere) : toute la littérature se place dans ce cadre, que ce soit la tragédie dont le but est la purification (catharsis) des passions, la comédie dont « l'emploi est de corriger le vice des hommes » (Molière, préface du Tartuffe ) ou même les fables (« Je me sers d'Animaux pour instruire les hommes » explique La Fontaine dans le poème liminaire du premier recueil de ses Fables) .  Bienséance et humilité On ne doit pas imposer à autrui quoi que ce soit qui puisse le choquer (c'est la règle de bienséance, valable au théâtre et dans la vie sociale), et on ne doit pas tenter de l'impressionner par un trop grand savoir ou une trop grande volonté de puissance.  Un idéal de mesure, de modération « Rien de trop » est le titre d'une fable de La Fontaine qui reprend les thèmes des stoïciens, et des épicuriens fondés sur l'idée d'un cosmos harmonieux dans lequel l'homme doit vivre en respectant la mesure du monde .  L'honnête homme : un homme loyal et respectant l’étiquette (morale + savoir-vivre) Ce monde est un monde social, et l'homme doit apprendre à vivre en société, c'est ce que tente d'expliquer Philinthe à Alceste dans Le Misanthrope de Molière. « PHILINTE. - Mais quand on est du monde, il faut bien que l'on rende Quelques dehors civils, que l'usage demande [...] » Molière, Le Misanthrope, 1666.  Perfection et rigueur Contrairement à l'exubérance et à l'imagination baroque, le classicisme cherche à tout codifier (le théâtre, la poésie) : toute œuvre doit s'astreindre à entrer dans les règles, et à respecter le vraisemblable et la bienséance, comme le conseille Nicolas Boileau. « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : polissez-le sans cesse et le repolissez. » Nicolas Boileau, L'Art poétique, 1674.  Pour une langue pure et claire On recherche clarté, élégance, pureté de la langue débarrassée de tous les jargons, que ce soit la langue populaire, le jargon des médecins, ou celui des précieux, tous objets de moquerie chez Molière. Comme nous dit encore Boileau : « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dir arrivent aisément. » Nicolas Boileau, L'Art poétique, 1674.



L'art baroque
Yves Bottineau1986 Prix de l'académie des Beaux-Arts, Médaille vermeille de la Ville de ParisAlain Erlande-Brandenburg, historien au verbe limpide, à la synthèse fulgurante. Un passionnant livre-monument.Fabienne Pascaud 9782850880865
205,00 €
On connaît l’origine du mot baroque : dans les années 1560 l’adjectif barocco naît en espagnol et en portugais, pour désigner une perle de forme irrégulière ; un siècle plus tard, il apparaît dans la langue française. Saint-Simon, dans ses Mémoires, qualifie de baroque, et donc de bizarre, la nomination incongrue d’un conseiller d’État. Enfin, dans l’Encyclopédie, Rousseau qualifie de baroque une musique à « l’harmonie confuse, chargée de modulations et de dissonances »…
Dans ce livre initialement paru en 1986, Yves Bottineau donne les clés de l’art baroque, né en Italie avec la Contre-Réforme, et qui s’épanouit à travers l’Europe entière et ses colonies, de la fin du XVIe siècle jusqu’au milieu du XVIIIe. Tout commence à Rome : aidée par les jésuites, l’Église catholique affirme sa force avec des architectes comme Bernin ou Borromini et des peintres comme Caravage. Les uns et les autres font éclater les structures et créent une instabilité permanente dans leur art ; apparences mouvantes et trompe-l’œil créent une illusion dans laquelle le spectateur a désormais une place essentielle. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la plupart de ces créateurs interviennent dans des registres différents. On ne peut plus séparer l’architecture, la sculpture et la peinture, mais également les arts décoratifs, les décors de fête, la musique et la danse. Le chef-d’œuvre baroque est une œuvre d’art totale. L’Europe entière y succombe, même la France, pourtant supposée cartésienne. Espagnols et Portugais emmèneront ces ors, ces flammes et ces anges en Amérique Latine, mais aussi en Extrême-Orient. C’est la première fois qu’un mouvement artistique devient véritablement mondial.
Historien d’art, ancien conservateur en chef de Versailles, Yves Bottineau conduit le lecteur dans un tour du monde passionnant. À chaque étape, il souligne les trois caractéristiques du baroque : le dynamisme des structures, l’importance de l’ornement, l’utilisation de la couleur.
Renouvelée, considérablement enrichie de photographies de Ferrante Ferranti, grand spécialiste du baroque, l’iconographie de cet ouvrage de référence L’art baroque fait (re)découvrir les plus beaux sites et les plus belles œuvres de cet art universel.
Lors de sa première édition, ce livre avait fait l’objet dans la presse d’un concert de louanges réellement exceptionnel, notamment pour la qualité du texte d’Yves Bottineau. Ne doutons pas qu’en 2005, l’accueil soit aussi chaleureux.

LE BAROQUE

1:LE STYLE BAROQUE

Si le style classique s’est réellement imposé à partir des années 1660, toute la première moitié du siècle est dominée par des tendances diverses, que l’on convient de désigner sous un terme générique : l’art baroque*.

A:Origine du mot

Le terme baroque* possède une valeur esthétique et historique à la fois. Il désigne un style, et la période qui l’a vu naître. L’adjectif « baroque » qualifiait au départ le caractère irrégulier d’une perle, ou d’une pierre mal taillée. Par extension, il a pu signifier tout ce qui est bizarre ou inégal. À partir du xixe siècle, le terme est utilisé par les critiques d’art, et il désigne aujourd’hui une époque de l’histoire de l’art, la fin du xvie et le début du xviie siècle en somme, pour ce qui est de la littérature française. L’usage de cette notion est à la fois commode, dans la mesure où elle permet de mettre en évidence les caractères communs d’œuvres pourtant très diverses, mais délicat, du fait même de cette multiplicité.

B:Caractéristiques de l'art baroque

L’art baroque* valorise le mouvement, la ligne courbe, l’inconstance, la démesure, l’illusion ou le mystère. Il est en tout cela conforme à l’esthétique que préconise la Contre-Réforme catholique, prenant le contre-pied de la Réforme protestante, qui est bien plus austère, en général. Certains critiques voient dans le développement de l’art baroque* le signe de la crise que traverse cette époque. Sortant à peine des guerres de Religion, la France se trouve, en effet, encore soumise aux révoltes nobiliaires, aux heurts et aux incertitudes, que la monarchie absolue tentera d’aplanir. Quoi qu’il en soit, ce style se retrouve dans toute l’Europe, et dans tous les arts (le théâtre de Shakespeare en Angleterre, la sculpture du Bernin en Italie, la peinture du Greco en Espagne, et plus tard, dans une certaine mesure, la musique de Bach en Allemagne).
Le baroque* désigne donc moins un style que des tendances multiples, voire contradictoires. Il ne faut certes pas s’étonner de trouver chez des auteurs réputés classiques des caractères baroques, bien que l’esthétique classique soit une réaction dirigée contre le baroque. Certains commentateurs, très libres, prennent le risque de l’anachronisme, en relevant chez tel auteur, d’une période tout à fait différente, Claudel par exemple, une manière baroque. D’autres, très rigoureux, poussent la finesse jusqu’à distinguer du baroquisme, très assertif et véhément, le maniérisme, selon eux, plus sceptique, plus fluide. En fait, ce n’est que dans le détail de l’analyse des œuvres que les notions s’avèrent, à l’usage, utiles et pertinentes.

2:LES FORMES BAROQUES

A:Le style baroque

Le style baroque* aime à se couler dans la grâce des vers. La poésie religieuse qui anime Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, se retrouve encore dans les vers de Pierre Matthieu, de Jean de La Ceppède ou de Jean-Baptiste Chassignet. La poésie amoureuse reprend parfois les mêmes images pour parler de l’être aimé, transfiguré, idéalisé, divinisé par la beauté du style, la grâce des images, ou la pointe* du discours. Citons parmi tous ces nombreux poètes Flaminio de Birague, Philippe Desportes, Marc Papillon de Lasphrise, Jean de Sponde, François Maynard, Tristan L’Hermite, et surtout Antoine Girard de Saint-Amant et Théophile de Viau. La poésie dramatique donne lieu à des tragi-comédies* ou à des pastorales*, riches en cruautés ou en galanteries, en rebondissements ou en longs monologues, et dans lesquels excellent Alexandre Hardy, Honorat de Racan et Jean Mairet.

B:Le roman baroque

Le roman, lui aussi, est animé par l’esprit baroque*. Il met en scène les aventures enthousiasmantes de personnages héroïques. Le style est généralement précieux, c’est-à-dire, raffiné, selon cette manière que cultivaient les cercles aristocratiques et souvent féminins de cette époque. Les rebondissements extraodinaires prolongent l’intrigue, parfois, sur plus de cinq mille pages ! Citons entre autres le Faramond de La Calprenède, Le Grand Cyrus de Mlle de Scudéry, et surtout, le grand succès de toute cette époque, écrit par Honoré d’Urfé : L’Astrée.
À l’opposé de l’idéalisme aristocratique du roman précieux, se développe le réalisme bourgeois du roman burlesque*. Il s’agit souvent de parodies, comme L’Énéide travestie de Furetière, de romans picaresques*, comme La Vraie Histoire comique de Francion de Charles Sorel, ou de récits satiriques, comme Le Roman comique de Scarron ou Le Roman Bourgeois de Furetière, dont les personnages sont des héros déchus, ou de modestes gens. Parallèlement se développent les histoires tragiques, sortes de nouvelles qui, contrairement aux délicatesses de la préciosité, mettent en scène des actes atroces, cruels ou diaboliques, prétendument réels. Les maîtres du genre sont François de Rosset et Jean-Pierre Camus.
Il convient de mentionner enfin le libertinage qui, en vers ou en prose, se signale par son indépendance d’esprit et de mœurs. Face aux préjugés établis, les libertins* opposent la fantaisie ou le rationalisme de leur pensée. Les plus célèbres sont Gassendi, La Mothe Le Vayer et Cyrano de Bergerac.


Baroque et classicisme

Comme en littérature, le XVIIe siècle est le théâtre d'un extraordinaire foisonnement artistique. C'est le Grand Siècle, en raison de la cohérence des œuvres de toute nature qui y voient le jour. C'est aussi et surtout le siècle de Louis XIV, grand ordonnateur des arts. En effet l'art est au service du pouvoir, son rôle est d'immortaliser la grandeur du roi dont l'ambition est de faire de Paris, la nouvelle Rome.

A cette époque, deux tendances artistiques coexistent : le baroque et le classicisme. Ces courants sont difficiles à définir tellement, parfois, les différences sont ténues. C'est seulement au milieu du XIXe siècle qu'apparaissent les analyses théoriques de ces œuvres. Dans cette démarche, c'est le grand historien d'art, Heinrich Wölfflin, qui le premier propose la classification commode et admise par tous de baroque et de classicisme.

La sensibilité baroque

La sensibilité baroque a parcouru toute l'Europe, de la fin du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle. En France, ce mouvement a surtout existé au début du XVIIe siècle, à une époque très tourmentée : le pouvoir royal est fragile et contesté, il y a eu de terribles guerres de religion qui ont brisé l'unité chrétienne en Europe, et les grandes découvertes scientifiques du XVIe siècle ont fait voler en éclats ce qu'on prenait pour des certitudes. Ainsi, le monde paraît instable, changeant. Dans les domaines artistiques, cela se traduit par un goût pour le mouvement, l'instabilité, le désordre, le changement, la métamorphose, l'éphémère, l'imagination, le rêve, la magie, l'illusion (décors en trompe l'œil, miroirs, déguisements), l'ornement, la profusion, l'exagération, la démesure, la virtuosité, l'improvisation, la surprise, pour ce qui est bizarre, irrégulier, étrange, ce qui choque. Il s'agit de toucher les sens, l'émotion, de parler au cœur et non à la raison. Les églises de Rome en sont un exemple remarquable.

L'ordre classique

Mais en France, dès les années 1630-1640, nait une autre tendance artistique et culturelle, que l'on nommera classicisme, et que l'on peut en quelque sorte opposer au baroque. Et là encore, il est possible de mettre en lien cette évolution avec l'Histoire. En effet, Richelieu puis surtout Louis XIV mettent fin à la période d'instabilité qu'il y avait en France en imposant un pouvoir fort et centralisé. Éliminant tous ceux qui pourraient lui faire de l'ombre, Louis XIV réinstaure une hiérarchie stricte et de l'ordre, ce qui permet de réunifier et d'apaiser le pays. Mais cela ne se limite pas au domaine politique : les arts, la culture sont de plus en plus contrôlés, régulés. Par exemple, en 1635 (au moment où Corneille écrit Le Cid), Richelieu fonde l'Académie française, dont le rôle principal est de fixer des règles à la langue française, de décider de ce qui se dit et de ce qui ne se dit pas. Les productions artistiques sont contrôlées par la censure, le pouvoir donne des pensions aux écrivains méritants qui font l'éloge du roi, des « savants » édictent des règles d'écriture, notamment dans le domaine du théâtre et de la poésie. Le mouvement artistique qui en résulte, que l'on appellera « classicisme », se caractérise ainsi par son goût pour l'harmonie, l'ordre, l'équilibre, la symétrie, la mesure, la stabilité, la simplicité, le vraisemblable, la dimension morale. L'artiste ne doit pas avoir pour but d'innover, de surprendre, mais il doit au contraire prendre pour modèles les œuvres d'art de l'antiquité grecque et latine. L'art cherche moins à parler au cœur et à la sensibilité, qu'à la raison et à l'intellect.

L'œuvre institutionnelle de Louis XIV

Aucun domaine artistique n'échappe à l'attention du roi : littérature, peinture, sculpture, architecture, urbanisme, musique, danse, jardins, gastronomie. S'il est vrai que Louis XIV met les artistes à son service, en revanche il crée des structures institutionnelles qui permettent d'accueillir et de faire se rencontrer les artistes et les chercheurs. Ces institutions, manufactures et académies existent encore aujourd'hui. Elles ont certainement contribué à l'exceptionnelle harmonie des différentes œuvres et fait apparaître ce style français imité mais rarement égalé dans toute l'Europe. Les grandes cours européennes ont fait venir des artistes français ou ont envoyé certains des leurs en France pour travailler dans des ateliers parisiens. Rentrés dans leurs pays ils ont travaillé en apportant les nuances liées à leurs spécificités culturelles.

Voici quelques institutions créées par Louis XIV :
- La manufacture royale des Gobelins ( tapisseries, créée sous Henri IV mais structurée par Colbert)
- L'académie royale de peinture et de sculpture (1648)
- L'académie royale de danse (1661)
- L'académie royale de musique (1669)
- L'académie royale d'architecture (1671)
- L'académie des inscriptions et belles-lettres (1666)
- L'académie de France à Rome (1666), l'actuelle Villa Médicis.

Quelques- uns des plus grands artistes du siècle

Le Vau, Hardouin-Mansard, Le Brun, Le Nôtre, Van der Meulen, Largillière, Rigaud, Lulli, La Quintinie, Vatel, Coysevox, Le Bernin.

Synthèse sule baroque.

___I)__L'émergence du baroque.

Dès la fin du XVI° siècle, l'Église catholique, sous la conduite des jésuites, tente de réagir contre la réforme protestante, en proposant une représentation spectaculaire de la religion par les arts, d'où le goût « baroque » pour l'ostentatoire dans les édifices religieux et les œuvres qui les ornent.

Mais le baroque ne se limite pas à une esthétique ; il correspond plus largement à une sensibilité dans un moment de crise profonde, qui trouve son écho bien au-delà de l'art religieux. Au XVII° siècle, avec la fin du géocentrisme, les repères de l'homme sont bouleversés. Ce bouleversement est accentué en France avec les assassinats des rois Henri III et Henri IV, la succession des régences, les guerres de religion... De cette perte de repères naît la représentation baroque d'un monde en mouvement perpétuel, qui traduit une impression d'instabilité et un sentiment d'inquiétude de l'homme.

___II)__Les thèmes baroques.

On peut parler de thématique baroque dans la mesure où on retrouve l'expression de l'incertitude et de l'instabilité.

_____1)__Mouvement et inconstance.

Élément clé du baroque, la figure de l'instabilité manifeste les changements d'un monde en mouvement et le passage imprévisible d'un état à un autre. L'eau, image même du mouvement, devient un élément récurrent, par exemple à travers l'art des fontaines. L'inconstance trouve aussi son expression dans des textes à tonalité fantastique, où la perception du réel vacille, comme dans l'ode de Théophile de Viau. Enfin, c'est sans doute dans la thématique amoureuse que l'inconstance est représentée de la manière la plus forte.

_____2)__Le rêve et l'illusion.

Avec le baroque, les frontières entre veille et sommeil deviennent indécise. Les œuvres privilégient un univers où rêve et réalité se confondent et où l'homme est sans cesse trompé par ses sens. Le monde peut alors être comparé à un théâtre ou l'homme ne serait qu'une illusion ; cette conception est rendue grâce aux jeux de mise en abyme. Le titre même de la pièce de Calderón, La vie est un songe, est une réponse possible au questionnement inquiet du baroque sur l'existence humaine. Sigismond ne sait plus si ce qu'il vit est rêve ou réalité : tout devient illusion.

_____3)__La vanité de l'existence.

De nombreuses œuvres rappellent ainsi le caractère vain et illusoire de toute existence. Pouvoir et richesse deviennent de simples apparences, des illusions qui piègent l'homme et l'éloignent de « la vraie vie » : le Paradis. Ces œuvres poussent l'homme à se tourner vers Dieu, seul véritable repère dans cet univers instable ; la vie sur terre y est montrée comme un simple passage vers un autre monde (cf. La vie est un songe). Le caractère vain de l'existence conduit aussi à une représentation impressionnante de la mort (« memento mori » = « souviens-toi que tu dois mourir »), qui est montrée sur scène (Hamlet). Le thème de la vanité se retrouve aussi exprimé en peinture : par exemple, dans Le Rêve du chevalier, les objets construisent une image allégorique de la vanité de l'existence.

___III)__Les procédés.

___ L'instabilité est souvent soulignée par les métaphores, les allégories, les oxymores et les antithèses.
___ Le mouvement et la fluidité sont mis en valeur par les échos, les allitérations et les assonances.
___● Le mélange des genres et des registres, la représentation de la mort, l'éclatement du cadre spatio-___....temporel et de l'action.

_____▬► Les auteurs baroques recherchent la confusion chez le lecteur, mais veulent aussi __________l'impressionner.


Introduction

Qu'est ce que le baroque ?

Le Baroque désigne le style artistique qui naît à Rome, Mantoue, Venise et Florence à la charnière des XVIe et XVIIe siècles et se répand rapidement dans la plupart des pays d'Europe notamment en France, sous l'influence et l'ingérence du pouvoir politique de Louis XIV. Il répond à de profonds bouleversements de la société de l'époque. Il succède au maniérisme qui répondait à une crise des idées religieuses du XVIe siècle et arrive à la fin de la Renaissance, époque de renouveau artistique notamment dans la peinture, l'architecture et la sculpture. Le mot baroque vient du portugais « barroco » selon sa définition, ce serait un terme technique de joaillerie qui désigne l'irrégularité d'une perle. Ce mot va évoluer, à partir du XIIIe siècle, il désigne quelque chose de bizarre, d'insolite et prend donc une valeur péjorative. Le Baroque heurte et intrigue. Le mot « baroque » ne sera utilisé qu'au XXe siècle pour qualifier ce mouvement. Ce style artistique et littéraire né en Italie à la faveur de la Contre-Réforme catholique a régné sur une grande partie de l'Europe et de l'Amérique latine au XVIIe et XVIIIe siècle. Ce mouvement artistique fait opposition au Classicisme qui prend pour principales formes les lignes droites contrairement aux courbes qui caractérisent le Baroque. Ce terme est issu de la critique d'art. Il peut s'appliquer à une esthétique et à une vision du monde au début du XVIIe. Le Baroque touche tous les domaines artistiques, sculpture, peinture, littérature, architecture et musique.

Quelles sont les caractéristiques du Baroque ?

Le Baroque se caractérise par l'exagération du mouvement, la surcharge décorative, les effets dramatiques, la tension, l'exubérance et de la grandeur parfois pompeuse. Afin que l'observateur interprète le véritable message de l'auteur, le style baroque se définit par une combinaison de formes et d'éléments connus de manière surprenante, selon des rythmes nouveaux. Les volumes sont accentués, la décoration devient exagérée, les sculptures sont colossales, le mobilier est agrandi, les voûtes s'ouvrent vers un ciel fictif, les figures mettent en place des perspectives. Le Baroque efface volontiers les frontières entre la vie et la mort, le rêve et la réalité, le vrai et le faux. L'artiste baroque imagine le monde comme un théâtre et la vie comme une comédie. Il aime la surprise, l'héroïsme, l'amour et la mort. Il insiste aussi sur les différences entre les êtres, les sentiments et les situations. Il manifeste, en littérature, le goût des antithèses, des décalages, des hyperboles, et surtout des métaphores qui relient des univers différents. C'est un style plein de diversité et de contradictions. Préciosité et burlesque, sont deux autres mouvements esthétiques du XVIIe siècle, qui dérivent de cette sensibilité baroque.

#Posted on Sunday, 28 January 2007 at 4:15 PMEdited on Sunday, 28 January 2007 at 4:56 PM

Introduction 
Architecture baroque italienne


Dès la fin du XVIe siècle, l'architecture italienne annonce le baroque en intégrant cette nouvelle manière expressive dans des compositions architecturales élaborées.
La plus importante de ces architectures annonciatrices du baroque reste sans doute l'église du Gesù. Cet édifice, commencé par Vignole et dont la façade est réalisée par Giacomo Della Porta, répond à une commande des jésuites, conforme aux orientations culturelles de la Contre-Réforme.
Son plan en croix latine à une seule nef sera souvent repris par la suite, notamment pour les autres églises de la Compagnie de Jésus. Ses proportions architecturales s'inspirent, en réalité, des théories développées par Alberti au XVe siècle.
Trois grands architectes dominent la période architecturale baroque : le Bernin, Borromini, et Pierre de Cortone.

Francesco Borromini, rival du Bernin, est l'un des grands rénovateurs du vocabulaire architectural. Succèdent à Carlo Rainaldi, il achève sur la place Navone l'église Sainte-Agnès (commencée en 1652), imprimant à sa façade des inflexions savantes. Cependant, Saint-Charles-aux-Quatre-Fontaines édifié entre 1665 et 1667, célèbre pour ses lignes en ellipse qui se répondent de l'intérieur à l'extérieur, demeure sans doute l'une des plus hautes expressions de l'architecture baroque italienne.
Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin ou Cavalier Bernini (Naples, 1598 – Rome, 1680), sculpteur, architecte et peintre italien. Il fut surnommé le second Michel-Ange. Il se concilia par son talent précoce la faveur du pape Paul V. Favori des papes, il devient l'architecte de Saint-Pierre. Il fut employé sans interruption par les pontifes : Grégoire XV le créa chevalier ; Urbain VIII le combla de richesses. On lui doit le baldaquin aux colonnes torses du maître-autel et le dessin de la majestueuse colonnade et des statues qui encerclent la place devant la basilique Saint-Pierre. Ses fontaines monumentales, notamment celle des Quatre Fleuves, place Navone, offrant à la vue de tout le déchaînement des forces vives du baroque, exerceront une grande influence sur l'urbanisme romain et sur l'organisation des places publiques dans les autres capitales européennes.
Pierre de Cortone, qui a également largement contribué à l'évolution du baroque italien, consacre toutefois la plus grande partie de sa vie à la peinture. A travers les façades des églises Santa Maria in Via Lata (1658-1662) et Santa Maria della Pace (1655-1657), il a su échapper au maniérisme italien pour allier à la grandeur romaine un savant raffinement plastique.

Aux côtés de ces trois grands maîtres, d'autres architectes ont participé à l'édification de la Rome baroque, telle que la souhaitait le pape Pie V. Carlo Maderno aura précédé le Bernin à Saint-Pierre de Rome.
Entre 1606 et 1612, il termine la nef de l'édifice et sa façade commencée un siècle plutôt par Donato Bramante. Il convient aussi de citer Carlo Fontana, Martino Longhi le jeune (1602-1660), Girolamo (1570-1655), et Carlo Rainaldi (1611-1691).
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biographie de Francesco Borromini.

Le célèbre Borromini

Francesco Castelli, dit Borromini, architecte italien d'origine suisse.Fils de l'architecte Giovanni Domenico Castelli, Borromini naquit en 1599 à Bissone, à proximité du lac de Lugano, région où avait également vu le jour son parent Carlo Maderno. Après un bref séjour à Milan, il se rendit à Rome en 1620. Il avait alors 21 ans. Commençant sa carrière artistique comme sculpteur, Borromini travailla pendant dix ans sur le chantier de Saint-Pierre et exerça l'art d'ornemaniste, réalisant guirlandes, balustrades, putti, armoiries, etc., sous la direction de Maderno.
C'est grâce à ce dernier qu'il put participer non seulement aux travaux de la Basilique Saint-Pierre, mais aussi aux projets du Palais Barberini et de l'église Sant'Andrea della Valle. Son long apprentissage de sculpteur sur marbre auprès de Carlo Maderno ne cesse qu'à la mort de celui-ci, en 1629. Il dut travailler sous les ordres de Bernin, le nouvel architecte de Saint-Pierre et du palais Barberini.
Là et dans diverses autres de ses œuvres, il se révèle, avec Bernin, comme les plus grands représentants de l'architecture baroque. Entre 1631 et 1633, Borromini collabora aux divers projets en grandeur réelle de volutes du baldaquin de Saint-Pierre et au contrôle de son exécution.
En outre il fut le premier assistant du maître au Palais Barberini. Mais la formation, les conceptions et la technique architecturales de Borromini heurtèrent le côté doctrinaire de Bernin ; cela aboutit finalement à la rupture entre les deux plus grands génies de l'époque. Il acquiert ensuite une bonne réputation d'architecte et obtient alors de très prestigieuses commandes comme la restauration de Saint Jean de Latran et la construction du collège de la propagation de la foi.
Soucieux de conserver son indépendance idéologique et voulant rompre avec l'intransigeance de cette tradition à Rome, Borromini est contraint de se mettrent au service des ordres religieux des frères mineurs.
En 1634, Borromini construisit, pour les Trinitaires, le couvent (1634) et l'église San Carlo alle Quattro Fontane (1634-façade, 1667).
Le procureur général des Trinitaires adressa à Borromini un compte rendu fort élogieux, marquant la forte impression causée par cette œuvre : « De l'avis de tout le monde, rien n'est comparable en ce qui concerne le mérite artistique, la fantaisie, l'excellence et l'originalité ne peut être trouvé ailleurs dans le monde entier.
Cela est attesté par des habitants de diverses nations qui, à leur arrivée à Rome, cherchèrent à ce procurer des plans de l'église. Tout est disposé de façon à ce qu'une partie supplée l'autre et que le spectateur ait envie de laisser vaguer son regard». Pourtant, la conception de cette église souleva une violente polémique dans le milieu artistique romain qui reprocha à Borromini d'avoir réalisé une œuvre « belle mais trop coûteuse ».
Il retrouve les thèmes gothiques, se joue de l'équilibre et tend à libérer l'art baroque de toute entrave classique. Ses doctrines hétérodoxes lui attirent les plus sévères critiques :Bernin qualifie ses œuvres de « chimériques » et « bizarres », les Français, avec M. de Chantelou, censurent impitoyablement ses procédés.
Lors de l'été 1667, Borromini souffrants de troubles nerveux et de dépression, se suicide après avoir achevé la chapelle Falconieri (la chapelle principale) de l'église San Giovanni dei Fiorentini, où il a été enterré. Son Œuvre a été publiée à Rome en 1727.
Francesco Borromini figurait sur les billets de banque de 100 Francs suisses dans les années 1980.
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#Posted on Sunday, 28 January 2007 at 5:16 PM
caractéristique de l'architecture baroque.
Les caractéristiques de l'architecture baroque

L'architecture baroque réutilise des éléments redécouverts pendant la Renaissance :

· Colonnes,
· Pilastres,
· Corniches,
· Moulures,
· Tympans,...

Mais aussi des nouveautés architecturales comme des fenêtres ovales ou des colonnes torsadées. Ils se combinent également avec les volutes et d'autres types de décorations ;
Les mythes changent. Le style se reconnaît par la présence :

· de formes arrondies, en particulier des coupoles, des bulbes, toutes formes qui
utilisent la courbe.
· de retables avec des colonnes torses dorées.
· de nombreuses fresques, tant sur les murs qu'au plafond.
· d'une certaine surcharge, accumulation.

Par le biais des retables, le baroque exprime le pouvoir, en se défaisant des règles classiques, recherchant la variété, l'originalité, l'effet théâtral, les émotions et impressions diverses.
Afin que l'observateur interprète le véritable message de l'auteur, le style baroque se caractérise par une combinaison de formes et d'éléments connus de manière surprenante, selon des rythmes nouveaux.
Les volumes sont accentués, la décoration devient exagérée, les sculptures sont colossales, le mobilier est agrandit, les voûtes s'ouvrent vers un ciel fictif, les figures mettent en place des perspectives.

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#Posted on Sunday, 28 January 2007 at 5:21 PM
Description de la façade de l'église San Carlo alle Quattro Fontane, avant 1992.

L'alle Quattro Fontane de San Carlo (également appelé le San Carlino) est une église
(1638-41) à Rome, conçu par Francesco Borromini (1599-1677), est un chef d'œuvre iconique d'architecture baroque.
L'église est baptisée du nom des quatre fontaines baroques à l'intersection, avec les figures étendues représentant respectivement le Tiber, le fleuve Aniene, la fidélité et la bravoure. Borromini a commencé à construire cette église, sa première église à Rome, en 1638.

Noter que cette description date d'avant le nettoyage de la façade en 1992.

Deux façades

La façade principale, avec trois compartiments, faisant face à la rue, et à la deuxième façade, un compartiment étroit au coin avec sa propre tour, ont été conçues après que l'intérieur ait été accompli.
Cette petite église baroque, une partie d'un monastère, emploie l'ordre colossal enfermant une commande. (Voir le dei Conservatori de Palazzo de Michaël Angelo.) cependant, ici l'ordre géant ne sert pas à unifier les deux histoires. Au lieu de cela chaque histoire est également importante avec les éléments contrastants dans chaque histoire.

La façade de rue

L'histoire inférieure a trois compartiments, deux compartiments concaves externes et un centre convexe. L'histoire supérieure a les compartiments concaves. Considérant que les compartiments inférieurs sont unis par l'entablure continue, les compartiments supérieurs ont une entablure dans les sections, le central avec le médaillon ovale balançant en avant. Les anges, asymétriquement placés, tiennent le médaillon qui a une couronne oignon-formée.

La porte dans le compartiment central convexe est faite écho par
l'enfermement convexe de fenêtre dans l'histoire supérieure. Une
statue de rue Charles Borromeo, supplémentaire plus tard, occupe
la place inférieure d'histoire, qui est faite écho par le médaillon
dans l'histoire supérieure. Les Herms avec des têtes d'ange et des
ailes arquées encadrent la place.

Les mouvements ondulants et les effets sculpturaux sont
caractéristiques de l'architecture baroque. On dit qu'un
des praticiens les plus théâtraux du modèle baroque,
Borromini élimine le coin dans l'architecture.



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