A la recherche d’un art perdu
Pour sa collection livrets d’art, les éditions marguerite waknine présentent quatre études de Marcel Proust consacrées à Claude Monet, Gustave Moreau, Rembrandt et Jean-Antoine Watteau. L’édition associe d’un côté le texte et de l’autre un « cahier des images », laissant la place aux œuvres en invitant à une lecture en parallèle aussi bien qu’indépendante. A travers les styles et les genres, le Proust artiste se place ici dans la position du critique pour livrer une réflexion sur le regard, le réel/l’irréel et cette « âme intérieure » qu’on nommerait alors peut-être création, ou inspiration.
Si La Recherche est souvent considérée comme un vaste tableau, c’est qu’on peut voir un véritable œil artiste chez Proust. La description, au rôle si important dans son œuvre, se retrouve en effet comme une précision, presque picturale, qui viendrait d’un désir de peindre, ou peut-être plutôt de dépeindre. Souvent perçu comme un poète de la prose, Proust interroge alors dans ces études le lien si particulier au prosaïsme qui forme pour lui la beauté de la peinture, alors que « ce qui est laid (est) ce qui pour nous n’est pas la poésie ».Alors que l’œuvre littéraire de l’auteur s’intéresse à la réalité de la vie, Proust met ici en valeur une certaine dimension d’idéal qui pour lui serait à l’origine de l’œuvre picturale.
L’étude de l’impressionnisme à travers Monet, peintre fondateur de ce courant de la deuxième moitié du XIXème siècle, montre des systèmes d’association, doublage ou réécriture à l’huile du « réel ». Vu par Proust, le visiteur se retrouve plongé à l’intérieur du tableau comme s’il s’agissait d’une réalité nouvelle. Le Bras de Seine près de Giverny peint par Monet en 1870 révèle ainsi une vision particulière de l’eau et du petit pont du jardin de l’artiste, bien loin d’une objectivité totale. La vague verte, datant de 1866, illustre de nouveau un engagement artistique au-delà du réalisme, par le prisme d’un miroir déformé. En effet Proust évoque le tableau comme « miroir magique », soumettant le roman de Stendhal au tableau de Monet, la toile permettant une transformation quasi magique du regard.
Dans l’étude du symboliste Gustave Moreau, cette magie devient une « mythologie », s’apparentant davantage à une mystique, comme une représentation picturale de l’indéfinissable et de l’inexplicable. Le tableau serait un monde autre où le divin agirait sous la forme d’une aura de mystère. La Déesse au rocher, réalisée en 1890 par le peintre, montre ainsi le corps blanc d’une nymphe, comme un écho à la lumière se détachant des trous de la paroi d’une grotte d’un onirisme opioïde.
Proust pose ici quelques pistes pour ce qui sera le sujet de son Contre Sainte-Beuve. Cette critique cette fois littéraire, et publiée à titre posthume, prône en effet une certaine indépendance envers ce qu’il qualifie de « pays » de l’artiste, pour se concentrer sur une réalité au référent unique, l’œuvre.
Pour cette consécration du peintre, Proust se place face à chaque artiste. Il développe l’idée que la présence du peintre irradierait par son regard et sa pensée créatrice à travers l’œuvre elle-même, comparant « l’ardeur que le peintre met à peindre à toile » et celle que « l’araignée met à tisser la sienne ». Comme si le tableau contenait une partie de la substance de son réalisant, l’œuvre devient gardienne, voire receleuse de cette même anima de l’auteur. Proust donne ainsi aux musées le nom de « maisons de pensées », image du Combray d’A la recherche du temps perdu.
Proust développe l’idée que la présence du peintre irradierait par son regard et sa pensée créatrice à travers l’œuvre elle-même, comparant « l’ardeur que le peintre met à peindre à toile » et celle que « l’araignée met à tisser la sienne »
Or si dans cette thèse le peintre place sa pensée dans la gouache, l’aquarelle ou l’huile, il fuit d’une certaine façon un réel qui ne lui convient pas. C’est pour cette distinction profonde entre la pensée de l’artiste et la réalité que Proust évoque Watteau, dont l’originalité frisant la folie semble en effet d’un autre monde. Le créateur et représentant du mouvement rocaille dont Proust raconte les fantaisies – notamment faire jouer à ses visiteurs les personnages de Commedia dell’arte qui habitent ses tableaux – semblerait vouloir placer sa pensée créatrice dans le réel lui-même. Décrit dans la fin de sa vie comme malade, presque infirme, Watteau incarnerait alors la figure de pierre de son « Voulez-vous triompher des belles… », qu’il peint vers 1714, regard détourné d’une scène qu’il semble pourtant dominer, tant dans l’espace que spirituellement.
Cette ambivalence du réel mis au jour par l’auteur apparaît d’autant plus flagrante par l’anecdote sur l’anglais Ruskin, le « prophète de Proust », dont ce dernier traduira La Bible d’Amiens et Sésame et les Lys. Ruskin apparaît comme un critique d’art dépassé, englouti par sa pensée, et engloutissant de la même façon la pensée d’un Rembrandt baroque mais alter-égo. On en trouve alors l’écho dans l ’Autoportrait en philosophe riant ou en Démocrite peint par Rembrandt lui-même vers 1669, image se rapprochant d’avantage du satyre que de Démocrite.
Le lien entre ces quatre textes est alors peut-être cet indescriptible du processus de spectateur-visionneur de l’art, que Proust évoque par le terme « d’impression ». Et comme une nouvelle madeleine, sa vision d’un tableau de Gustave Moreau forme l’expérience de cette « joie de l’art ». Pour l’homme sensible à Odette Swan comme à une peinture de Botticelli qu’il écrit dans « Un amour de Swann », c’est bien l’émotion artistique qui transparaît. Amour charnel et jouissances formerait ainsi le sublime du tableau.
Proust mentionne cependant un interdit, celui des « gens doués d’une vie réglée harmonieusement », qui seraient aveugles à l’art et à ses émotions. L’art serait donc un impossible équilibre, une faille tremblant entre réel et image, entre vie et vie littéraire, vie et vie retranscrite. On peut alors penser au film récemment retrouvé montrant Proust à un mariage en 1904. Cet art de l’illusion du réel qu’est le cinéma serait peut-être une certaine forme de renversement de l’art du miroir, projeté cette fois non plus par la toile, mais sur la toile.
* les exemples picturaux choisis correspondent à ceux faits par l’éditeur pour son « cahier des images »
- quatre peintres, Marcel Proust, éditions marguerite waknine, 2018
=========================================================
UN AMOUR DE PROUST
Cet été, rattrapez le temps perdu…
Promenez-vous du côté de chez Marcel au bras de Céleste. Flânez sur la plage de Cabourg, laissez-vous charmer par Swann et Odette qui sait, peut-être retrouverez-vous Albertine ?
Une chose est sûre, vous allez adorer les madeleines !
Une sélection non-exhaustive qui vous est proposée par notre libraire Véronique.
À LA RECHERCHE, MAIS AUSSI… :
Quatre petits carnets qui témoignent des débuts hésitants de l’œuvre de Proust. À la recherche du temps perdu. Ils ont accompagné l’écrivain de 1908 à 1918.
- Cher ami… : Une histoire épistolaire de la publication d’À la recherche du temps perdu, Marcel Proust, Grasset
Cette correspondance, publiée une première fois en 1954, a été rédigée de 1913 à 1921. Elle comprend les lettres que l’auteur a écrites à son ami d’enfance René Blum, à l’éditeur Bernard Grasset et à Louis Brun. Ces écrits retracent la genèse de la publication d’À la recherche du temps perdu et décrivent les stratégies mises en place par l’auteur pour en faire la promotion.
- Chroniques, Marcel Proust, Gallimard
Compilation, publiée en 1927, de tous les articles de l’écrivain, parus entre 1892 et 1921 dans le Figaro, La revue blanche, La nouvelle revue française,… Les textes sont classés en quatre groupes : les salons et la vie de Paris, paysages et réflexions, notes et souvenirs, et la critique littéraire. Ils permettent d’appréhender l’évolution de sa pensée.
- Correspondances, Marcel Proust, Robert de Montesquiou, Rivages
Entre 1893 et 1921, l’écrivain et le poète échangent plus de 300 lettres. Nourrie d’admiration et de jalousie, leur correspondance est l’occasion de réflexions sur l’inspiration et la création littéraire.
- L’indifférent, Marcel Proust, Gallimard
- La lecture est une amitié, Marcel Proust, Castor Astral
Ce recueil contient cinq préfaces de l’écrivain rédigées d’abord comme des témoignages d’amitié, mais qui, selon lui, sont aussi un moyen de développer des idées personnelles en prenant prétexte de l’œuvre préfacée. Il y esquisse également quelques idées maîtresses de À la recherche du temps perdu.
- Matinée chez la princesse de Guermantes, Marcel Proust, Gallimard
- Postiches et mélanges, Marcel Proust, Gallimard
Des exercices de style dans lesquels Proust raconte l’affaire Lemoine, une histoire d’escroquerie, en prêtant sa plume à Saint-Simon, à Balzac, à Michelet, à Flaubert, à Renan, à Henri Régnier, à Sainte-Beuve et aux Goncourt.
- Remarques sur le style, Marcel Proust, Fata Morgana
L’écrivain propose une analyse de style des poètes qui l’ont marqué : C. Baudelaire, J. Racine, N. Boileau,…
- Sur la lecture, Marcel Proust, Éditions Sillage
L’enfant veut lire, tout l’en empêche. Ce qui contrarie son plaisir divin l’augmente aussi. Une abeille, un rayon de soleil, l’heure du goûter ou du dîner, autant de freins et de souvenirs liés aux livres d’une façon impérieuse. Préface que Proust écrivit en 1905 pour sa traduction de Sésame et les lys de John Ruskin.
Cet ensemble de lettres concerne les années 1913 à 1918, et décrit notamment la relation passionnelle qui dura 18 mois entre Marcel Proust et Lucien Daudet et les souvenirs communs des deux écrivains.
- Correspondance : 1912 – 1922, Marcel Proust, Gaston Gallimard, Gallimard
400 lettres nous permettent de suivre jour après jour la naissance des œuvres de Proust, et nous familiarisent avec les pratiques éditoriales du début du siècle.
- Lettres à Reynaldo Han, Marcel Proust, Gallimard
- Lettres à sa voisine, Marcel Proust, Gallimard
Recueil de vingt-trois lettres écrites par Marcel Proust a madame Marie Williams et trois lettres à son mari, le dentiste américain Charles D. Williams, qui étaient ses voisins au troisième étage du 102, boulevard Haussman, à Paris. Les deux épistoliers rivalisent de style pour parler du bruit causé par les travaux à l’étage du dessus, de la musique, de la maladie, la solitude,…
- Lettres au duc de Valentinois, Marcel Proust, Gallimard
Les courriers de Marcel Proust envoyés à Pierre de Polignac, duc de Valentinois, qui inspira le personnage du comte de Nassau dans À la recherche du temps perdu. Ils témoignent de la relation entre les deux hommes, entre séduction, intelligence, passion et confessions.
LES CONTEMPORAINS
- Proust, l’ami retrouvé : Marcel avant la Recherche, Claudine Lesage, Invenit
À partir d’une photographie tirée d’un fonds d’archives ayant appartenu au conseiller des grandes familles parisiennes Léon Bélugou, où ce dernier figure en compagnie de Marcel Proust, l’auteure se lance sur la piste de la construction de À la recherche du temps perdu. Elle s’attache à faire revivre ce que les yeux de l’écrivain ont vu et qui deviendra la matière de son œuvre.
- Comment j’ai vu 1900, Pauline de Pange, Grasset
Descendante de madame de Staël et de Necker, petite-nièce de la comtesse de Ségur et sœur des physiciens Maurice et Louis de Broglie, la comtesse de Pange, avant de devenir une personnalité de la scène littéraire, fut une petite fille modèle dans une société aux mœurs et à l’état d’esprit plus proche du siècle de Louis XIV que du nôtre. Elle restitue ce monde-là avec ironie.
- Comment j’ai vu 1900, Volume 2, Confidences d’une jeune fille, Pauline de Pange, Grasset
- Monsieur Proust, Céleste Albaret, Robet Laffont
Proust intime, tendrement raconté par sa gouvernante.
- Le monde de Proust : vu par Nadar, Anne-Marie Bernard, Monum, Édition du Patrimoine
Recueil de photographies datant de l’époque de Proust contenant de nombreux portraits d’hommes et de femmes qui ont inspiré l’auteur d’À la recherche du temps perdu : aristocrates, bourgeois, artistes, actrices,… Destiné aux amateurs de photographies et à tous ceux qui s’intéressent à Proust et à son œuvre.
- Au bal avec Marcel Proust, Marthe Lucie Lahovary Bibesco, Gallimard
Un livre de souvenirs sur Marcel Proust, décrivant ses relations amicales avec une famille de la haute aristocratie roumaine.
- L’art d’être pauvres : mémoires (1867-1932), Procédé de comment j’ai découvert l’Amérique, Boniface de Castellane, Tallandier
Les souvenirs d’une des figures dominantes de la Belle Époque. Appartenant à l’une des plus anciennes familles de France, arrière-petit-fils du maréchal de Castellane et de la duchesse de Dino, arrière-petit-neveu de Talleyrand, il fut un dandy célèbre en même temps qu’un député actif siégeant à la chambre de 1898 à 1910.
- Souvenirs littéraires, Léon Daudet, Grasset
Fils d’Alphonse Daudet, Léon Daudet a côtoyé très jeune le gotha littéraire et politique. Ses souvenirs sont extraits des neuf volumes de ses mémoires.
- Souvenirs sur Marcel Proust : accompagnés de lettres inédites, Robert Dreyfus, Grasset
Robert Dreyfus fut l’ami de Marcel Proust dont il garda les lettres de jeune homme, pressentant en lui un futur génie. Elles témoignent de la vie et de la psychologie de l’écrivain et ont pour thèmes l’amitié, l’ambition, les femmes, les mondanités. Robert Dreyfus les a accompagnées d’un récit biographique et de portraits de son ami.
- Mémoires, Au temps des équipages, Elizabeth de Grammont, Grasset
À travers ses mémoires, E. de Gramont évoque son illustre famille, ses premiers émois littéraires et ses amis écrivains.
- Mémoires, Volume 2, Les marronniers en fleur, Elizabeth de Gramont, Grasset
Initialement parue en 1929, les mémoires de la femme de lettres racontent les débuts de sa vie d’adulte et dépeignent les souverains illustres, écrivains, artistes ou intellectuels qu’elle a fréquentés à Paris tel que le futur Edouard VII d’Angleterre, la comtesse de Chambord, Nicolas II, Marcel Proust, Edgar Degas, Auguste Rodin mais aussi Boni de Castellane ou la duchesse de Rohan.
- La comtesse Greffuhle : à l’ombre des Guermantes, Laure Hillerin, Flammarion
Biographie des la muse qui inspira à M. Proust le personnage de la duchesse de Guermantes. Intellectuelle, mécène, militante et féministe autant de facettes de la personnalité de cette femme de la Belle Époque qui sont présentées ici. Prix Celeste Albaret 2015.
- Tout un monde : Jacques de Lacretelle et ses amis, Anne Lacretelle, Éditions de Fallois
Figure de la vie littéraire à partir des années 1920, Jacques de Lacretelle (1888-1985), prix Fémina en 1922 avec Silbermann, a côtoyé des écrivains tels que Marcel Proust, Paul Morand, Jean Cocteau ou François Mauriac. Sa fille décrit l’intimité de ces personnages, leur vie mondaine, leurs voyages. Prix de l’Essai 2019 de l’Académie française
AUTOUR DE PROUST
Étude des sept tomes de À la recherche du temps perdu à travers ses grandes lignes fondatrices. Les auteurs abordent également la personnalité et la vie de l’écrivain.
Un siècle après la parution du premier volume de À la recherche du temps perdu, les auteurs examinent la politique de Proust, le regard qu’il portait sur les romanciers du XIXè siècle et sur l’histoire contemporaine, sa fortune critique dans les pays germanophones et au Japon.
- Charlus, Philippe Berthier, Éditions de Fallois
L’universitaire explore la vie du baron Palamède de Charlus, l’un des membres éminents de la tribu Guermantes dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust.
- Une jeunesse de Marcel Proust : enquête sur le questionnaire, Evelyne Bloch-Dano, Le livre de poche
L’auteure, présidente du jury du cercle littéraire proustien de Cabourg-Balbec, a mené l’enquête pour identifier des personnes ayant pu côtoyer Marcel Proust, afin de comprendre quel genre de garçon il était dans sa jeunesse. Elle s’est fondée sur un album intitulé Confessions, appartenant à Antoinette Faure et contenant le fameux questionnaire de l’écrivain. Prix Céleste Albaret.
Brassaï découvre une relation entre la photographie et l’art même de Proust. Il voit dans sa technique narrative des changements de perspective, d’angle optique, des cadrages. Et surtout, il rapproche la mémoire involontaire de l’image latente telle qu’elle apparaît dans le bain du révélateur. Proust lui-même fait de la photographie une métaphore de la mémoire involontaire.
- Dictionnaire amoureux de Marcel Proust, Jean-Paul Enthoven, Plon, Grasset
Dans ce dictionnaire thématique, les deux auteurs se sont réparti la tâche d’explorer de manière minutieuse la littérature proustienne, sans toutefois prendre le parti de revenir sur les aspects classiques. Prix Femina Essai 2013.
- Marcel Proust : une biographie, Michel Erman, La table ronde
Une biographie qui explore le cheminement artistique et intellectuel de l’écrivain, cette recherche s’appuyant sur des documents issus de collections particulières et sur des entretiens. Elle retrace le parcours de Marcel Proust dans le contexte de l’époque, entre les débuts de la IIIe république et le déclin de l’aristocratie.
- Proust à la plage : la recherche du temps perdu dans un transat, Johan Faerber, Dunod
À la découverte de l’univers et de la personnalité de M. Proust, de son oeuvre et de son style littéraire. L’auteur étudie notamment la façon dont son grand roman, À la recherche du temps perdu, a considérablement marqué l’histoire de la littérature.
- Sept conférences sur Marcel Proust, Suivi des lecteurs de Proust, Bernard de Fallois, Éditions de Fallois
Rassemble les textes rédigés par l’éditeur disparu en 2018 consacrés à La recherche, présentés de façon thématique.Les caractéristiques du personnage proustien sont évoquées ainsi que la vision de l’amour, de la mort et de l’art qui se dégage de l’œuvre. Un autre texte établit un parallèle entre Proust et Chateaubriand. Enfin, une dernière étude examine le destin de La recherche.
- Introduction à La recherche du temps perdu, Suivi de Maximes et pensées, Bernard de Fallois, Marcel Proust, Éditions de Fallois
Volume rassemblant les textes rédigés par Bernard de Fallois destinés à un public intimidé par l’œuvre, qui proposent des données biographiques et contextuelles ainsi qu’un recueil de maximes et de pensées glanées au cours des pages de À la recherche du temps perdu.
- Le manteau de Proust : Histoire d’une obsession littéraire, Lorenza Foschini, La table ronde
Une enquête qui retrace la découverte du manteau que Marcel Proust a porté durant de longues années, inséparable de sa légende, ainsi que l’histoire d’autres objets lui ayant appartenu (meubles, lettres, photos, livres rares,…), introduisant ainsi le lecteur dans l’univers de l’écrivain collectionneur.
- Le temps sensible : Proust et l’expérience littéraire, Julia Kristeva, Gallimard
Dans quels temps vivons-nous ? Marcel Proust a recherché « Le temps perdu » dans le « temps incorporé » du roman. Il a pensé et écrit une expérience du temps qui répond aux manques de la nôtre. Il nous apprend à perdre l’impatience, à retrouver les sensations sous les signes, à goûter la chair du monde… Du roman comme thérapie.
- Proust, Prix Goncourt : une émeute littéraire, Thierry Laget, Gallimard
En 1919, l’académie Goncourt décerne le prix à Marcel Proust pour À l’ombre des jeunes filles en fleurs, face à Roland Dorgelés et son roman Les croix de bois, sur la Première Guerre Mondiale. Cette attribution provoque un scandale dans les cercles littéraires entre les tenants du naturalisme, qui saluent le talent de Proust, et ceux qui vilipendent son style et sa personnalité.
- Le professeur Marcel Proust, François-Bernard Michel, Gallimard
Une étude des rapports entretenus par Marcel Proust avec la maladie, la médecine et les médecins. L’ouvrage dresse le portrait des spécialistes ayant tenté de soigner l’écrivain asthmatique, analyse la présence de la maladie dans son oeuvre, mais aussi ses connaissances médicales, sensibles dans sa correspondance.
- La bibliothèque de Marcel Proust, Anka Muhlstein, Odile Jabob
L’œuvre de Marcel Proust est abordée à travers les lectures qu’il a faites pendant son enfance et son adolescence. L’auteure retrouve dans les ouvrages de l’écrivain les influences de Baudelaire, Ruskin, Racine, Balzac,…
- Hommage à Marcel Proust, Nouvelle revue française, Gallimard
Après leur première rencontre Gaston Gallimard a écrit : « Ainsi j’avais connu en une seule fois tous les traits qui composent sa figure : cette taquinerie entêtée, cette bonté masquée, cette autorité généreuse, et cette gentillesse, cette perspicacité, qui le rendent inoubliable. »
- Le scénario Proust : À la recherche du temps perdu, Harold Pinter, Gallimard
Harold Pinter, célèbre auteur de théâtre britannique, s’est lancé dans le projet d’adaptation de l’œuvre de Proust, avec le cinéaste américain Joseph Losey. Cet ouvrage traduit à la fois une puissante analyse du chef-d’oeuvre et une mise en perspective cinématographique de qualité.
- L’humour de Marcel Proust, Marcel Proust, Gallimard
Un choix de citations fait voir l’auteur d’À la recherche du temps perdu sous un jour méconnu et témoigne de la finesse et de l’élégance de son humour.
- Notre cher Marcel est mort ce soir, Henri Raczymow, Arléa
Au printemps 1922, Marcel Proust annonce à sa gouvernante qu’il a terminé son oeuvre romanesque. Se sachant condamné, il lutte encore quelques temps pour corriger son immense chef d’oeuvre. Le 18 novembre, il meurt âgé de 51 ans.
- Éloge du matricide : essai sur Proust, Thomas A. ravier, Gallimard
L’auteur se demande pourquoi Marcel Proust, après avoir livré et remporté une véritable guerre contre sa mère, a été amené peu à peu à se considérer comme un auteur désespéré, imposant un culte maternel inguérissable.
- L’auteur, l’autre : Proust et son double, Michel Schneider, Gallimard
En 1921, Proust souhaite publier sous pseudonyme un texte critique de À la recherche du temps perdu, signifiant ainsi que l’auteur est toujours l’autre. Michel Schneider s’empare de cette idée pour écrire une histoire de dédoublement, de critique littéraire, de feintes et d’immortalité.
- Le lac inconnu : entre Proust et Freud, Jean-Yves Tadié, Gallimard
Une étude sur les thématiques communes à Freud et Proust. Du rêve jusqu’à la mort, l’auteur éclaire les discours de l’un par rapport à l’autre pour ne former qu’un propos unique.
- De Proust à Dumas, Jean-Yves Tadié, Gallimard
Recueil de textes de Jean-Yves Tadié contenant des commentaires sur Marcel Proust et Alexandre Dumas, des notes de lecture parues dans la NRF, des critiques de films et de concerts, des récits de voyage…
- Le sexe de Proust, Stéphane Zagdandski, Gallimard
« Quelle étrange abomination Proust a-t-il pu commettre pour s’attirer la rage et le mépris de ses contemporains?… Proust a perpétré le plus fabuleux des crimes, et ce crime porte un nom : Albertine. Albertine ou l’écriture faite femme. Albertine ou la femme faite lesbienne. Par la grâce de l’hétérosexualité dans l’âme du très glorieux Marcel Proust. »
PROUST EN FICTION
- Les enquêtes du commissaire Foucheroux, Estelle Monbrun, Anaïs Coste, Viviane Hamy
La présidente de la Proust association a réuni, dans la maison de tante Léonie, des professeurs du monde entier pour leur révéler une découverte extraordinaire. Alors que s’ouvre, à Saint-Sauveur-En-Puisaye, le séminaire consacré à la naissance de Claudine, deux suicides viennent endeuiller la ville natale de Colette.
- Meurtre chez Tante Léonie, Estelle Monbrun, Viviane Hamy
De combien de meurtres l’œuvre de Proust sera-t-elle responsable ? La présidente de la Proust Association a réuni, dans la maison de tante Léonie, des professeurs du monde entier pour leur révéler une découverte extraordinaire… Roman à suspense à mi-chemin entre Agatha Christie et David Lodge, où l’auteure s’amuse à brosser des portraits au vitriol du monde universitaire qu’elle connaît bien.
- La vraie vie de Vinteuil, Jérôme Bastianelli, Grasset
La vie imaginaire de Vinteuil, musicien mystérieux et fictif évoqué dans l’œuvre de Proust À la recherche du temps perdu. Le portrait de l’artiste, l’écriture de sa célèbre Sonate pour violon, sa vie amoureuse ou encore la relation sulfureuse de sa fille sont dévoilés au travers de la vie politique et artistique de la France du XIXè siècle. Premier roman.
- Les enquêtes de Monsieur Proust, Pierre-Yves Leprince, Gallimard
Versailles, en 1906, Marcel Proust, endeuillé par la mort de sa mère, s’installe à l’hôtel des Réservoirs et se lie d’amitié avec Noël, le jeune coursier de l’établissement, qui travaille également, pour une agence de détectives. Reclus dans sa chambre, le futur romancier se distrait en élucidant les faits divers de l’époque avec son nouvel ami. Premier roman.
- Les nouvelles enquêtes de Monsieur Proust, Pierre-Yves Leprince, Gallimard
À paris, en 1907, Noël travaille pour une agence de détectives. Reclus dans sa chambre, Marcel Proust, futur romancier, se distrait en élucidant les faits divers de l’époque (adultères, crimes, vols;…) avec son jeune ami.
PROUST À LA RADIO
- La compagnie des auteurs (France Culture) : Proust l’optimiste
Dissocier Proust de son œuvre, est-ce possible ? Peut-on raconter la vie de l’auteur sans utiliser les souvenirs qu’il aurait partagés dans « La Recherche » ? C’est ce que fait Jean-Yves Tadié, qui nous fait découvrir ce qui, chez l’auteur, se trouve « hors » de l’œuvre magistrale.
- L’invité des matins (France Culture) : 100 ans après son prix Goncourt, Marcel Proust, une oeuvre vivante
Il y a cent ans, le 10 décembre 1919, Marcel Proust remportait le prix Goncourt pour son livre « A l’ombre des jeunes filles en fleurs ».
- Conférence du collège de France (France Culture): Pourquoi la »Recherche » de Marcel Proust est une œuvre indépassable
La monumentalité de la « Recherche » tient au fait que cette œuvre inclus toute la culture, et donc toute la littérature. Depuis la littérature ancienne jusqu’à Baudelaire. Tout est là, passé au tamis d’un esprit subtil. Il y a une dimension poétique, comique, tragique et politique.
- La grande table (France Culture) : À la recherche de Marcel Proust
Il y a 100 ans, Marcel Proust recevait le Prix Goncourt pour « A l’ombre des jeunes filles en fleurs »… Aujourd’hui, nous partons à la recherche de Vinteuil, le compositeur inconnu. Jérôme Bastianelli publie « La vraie vie de Vinteuil » (Grasset), une biographie du compositeur fétiche de Swann…
- Tout l’été, retrouvez la “Grande traversée” sur Céleste Albaret, qui sera diffusée France Culture du 29 juillet au 2 août de 9h06 à 11h.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire