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jeudi 27 février 2020

ART BAROQUE et ART CLASSIQUE

ART BAROQUE et ART CLASSIQUE


DEFINITIONS

ETYMOLOGIE, origine des mots

 
Art BAROQUE
 
Art CLASSIQUE
Le terme « baroque » vient du portugais « barroco » qui signifie de forme irrégulière à propos d'une perle, d'une pierre.  Le mot est dérivé du latin "verruca"
qui peut prendre le sens de "éminence", "verrue",
"défaut", ou encore "tâche
 
  Le mot latin «classicus» désigne un individu "de la première classe des citoyens".
L'adjectif «classique» apparaît au XVIème siècle avec le sens d '«écrivain de premier ordre», mais ce sont les Romantiques qui, en définissant leur esthétique, imposeront a posteriori le sens que nous donnons aujourd'hui au mot «classicisme» : nous englobons par cette notion l 'ensemble de la production littéraire et artistique qui coïncide avec le XVIIème siècle - et surtout avec le règne de Louis XIV -, dans laquelle nous reconnaissons des caractères d'ordre et d'équilibre alliés au goût des codifications esthétiques et morales.


Origine de ces deux mouvements : 


 
Art BAROQUE
 
Art CLASSIQUE
L'art baroque se développe à Rome au début du XVII°siècle.
Il a pour objectif de rallier à la foi catholique ceux qui doutent (en réaction à la réforme). Parti d'Italie, l'art baroque s'étendra surtout dans les États catholiques
d'Europe centrale, des Flandres), en Espagne et au delà en Amérique latine.C'est l'art de la contre-Réforme catholique. L'art devient un moyen de mettre en avant la foi catholique et une arme de reconquête contre le Protestantisme (il s'oppose au dépouillement des temples protestants). Cet art refuse l’austérité protestante.
Le baroque est né dans une période tumultueuse. Pendant les guerres de Religion entre 1560 et 1598, la population est confrontée à la mort et à l'horreur. En effet, les guerres de religion opposent catholiques et protestants. Ce schisme est notamment concrétisé par le massacre de la Saint Barthélémy (en 1572), qui marque le début des hostilités qui ne prendront fin qu'en 1598, lorsque Henri IV mettra en place l'Edit de Nantes, qui accorde aux protestants la liberté de culte. Dans un tel contexte, l'omniprésence de la mort et le déchirement des Français entre eux créent un climat d'inquiétude dans lequel va se développer la sensibilité baroque. Issu de la crise religieuse du XVIème siècle, du déchaînement de violence des guerres civiles, le baroque est une réponse multiforme à l'angoisse de cette période.
le baroque s'est développé à partir de la nouvelle vision du monde : Avec  les découvertes de nouvelles populations en Amérique centrale et du sud on découvre que l'Europe n'est pas le centre de la terre. L’art baroque prend fin en 1660, début du règne de Louis XIV et de l’art classique 
 .
L’art  classique va se développer en France durant la seconde moitié du XVIIe en réaction contre la démesure et l'extravagance de l'art baroque. L'influence de l'art classique en Europe reste plus réduite que celle du baroque.L’art classique est d’abord un art français, un art officiel imposé par Louis XIV.Il affirme la puissance et l’autorité du Roi, sa capacité à plier les choses à son ordre. Il marque aussi son indépendance vis-à-vis du Pape.Par une certaine froideur, par le choix de références mythologiques plutôt que seulement religieuses, il s’oppose à l’exubérance de l’art baroque.Ordre, rigueur, équilibre, discipline, en sont les principes directeurs, aussi bien pour la littérature que pour les arts plastiques et l'architecture.
L’art classique est souvent considéré comme un art au service de la Monarchie. Il prend pour modèle l'art antique.

 

 Année de quatrième

 

Caractéristique de style 

  
 Le partage entre "classiques" et "baroques" est moins net en peinture, certains artistes s’étant
exprimé dans les deux styles ou les ayant mélangés.


 
Art BAROQUE
 
Art CLASSIQUE
L'art baroque est caractérisé par :

  • des couleurs riches et profondes
  • les jeux d’ombres et de lumières intenses.
  • Toutes les formes d'expression baroques cherchent à produire une émotion sur le spectateur.
  • Ils utilisent abondamment le trompe-l’œil qui donne l’illusion de prolonger l’espace
  • En architecture, la profusion et la richesse des formes (souvent courbes) veulent impressionner et faire sentir aux fidèles la splendeur du royaume de Dieu et de son église
  • En sculpture et en peinture, les artistes recherchent le mouvement en utilisant courbes et diagonales.
  • Il privilégie les courbes, les mouvements, la surcharge ornementale, la profusion des personnages.
  • Le baroque est un art de spectacle.

 .
L’art classique est caractérisé par :
  • Des couleurs froides exprimant le calme
  • La composition des tableaux est rigoureuse et simple, les couleurs sont vives et claires.
  • Des compositions statiques
  • une nature maîtrisée.
  • ligne droite,
  • la symétrie des formes,
  • la raison.
  • Les artistes classiques recherchent la sobriété, les proportions harmonieuses et
    équilibrées.
  • ils imitent l’Antiquité qui, a leurs yeux, atteint la perfection
  • En peinture, la supériorité du dessin l’emporte sur la couleur.
  • Les architectes privilégient la symétrie et les lignes droites.
  • L’art classique est un un art de palaisde bâtiments officiels. (Ex : le château de Versailles)
  • Sculptures et peintures privilégient les thèmes mythologiques, souvent au service du roi, plutôt que les sujets religieux.

ANALYSE de 2 oeuvres


 
Art BAROQUE
 
Art CLASSIQUE
 Origine et Diffusion de l'art classique et baroque  Origine et Diffusion de l'art classique et baroque
 
L’ange de l’Annonciation 
   (Francesco Mochi)

Narcisse et Echo 
   (Nicolas Poussin)

Situation 


 
Art BAROQUE
L’ange de l’Annonciation 
   (Francesco Mochi)
 
Art CLASSIQUE
Narcisse et Echo 
   (Nicolas Poussin)
 
Présentation :
Cette œuvre est considérée comme l'élément fondateur du style baroque en sculpture[Cette statue a été réalisée par l’artiste italien Francesco Mochi (1580-1654), Il s’agit de « L’ange de l’Annonciation » réalisé entre 1603 et 1608.Elle est exposée actuellement dans l’Eglise San Agostino rattachée au Museo dell'Opera del Duomo di Orvieto
 
Présentation :
Ce tableau d’Echo et Narcisse a été réalisé vers 1630 par l’un des grands maîtres du classicisme français du XVIIe siècle Nicolas Poussin.
Il est exposé au département des peintres du musée du Louvre à paris.

 Description :


 
Art BAROQUE
L’ange de l’Annonciation 
   (Francesco Mochi)
 
Art CLASSIQUE
Narcisse et Echo 
   (Nicolas Poussin)
 
·   La statue mesure 185 cm de haut
·    Il s’agit d’une scène religieuse
représentant  l’archange Gabriel descendant du ciel pour annoncer à Marie qu'elle enfantera du fils de Dieu.
·    La taille de la statue est à peu près équivalente à la taille d’un homme
·    une spirale formée par un tissu autour d’un axe partant du pied vers le haut de la main gauche de l’ange.
·    Cette statue a été réalisée a partir d’un bloc de marbre de Carrare (Italie) 
 
·   C’est un tableau huile sur toile de 74x100cm,
·    Il s’agit d’une scène inspirée de
l’antiquité représentant la mort de Narcisse.
·    Narcisse, fils du dieu du fleuve Céphise et de la nymphe Liriopé, est un très bel enfant aimé des nymphes. Il est coupable d’avoir décliné l’amour d’Echo, les autres nymphes se plaignent auprès de Némésis, déesse de la vengeance divine, de l’attitude dédaigneuse du jeune homme ; Il est puni et condamné à tomber amoureux de son image. Ne pouvant s’unir à son propre reflet, Narcisse se consume peu à peu dans cet amour impossible et fini par se donner la mort.
·    Les couleurs du tableau sont assez vives et lumineuses.
·    Dans cette image il y a une symétrie et un ordre : l’arbre au milieu, à droite Echo en train d’admirer la beauté de Narcisse, à gauche Cupidon avec une couleur de peau rose différente de celle des deux personnages et en avant Narcisse lui-même, allongé, endormi près du lac.
·     il y a beaucoup de précision
dans la représentation des muscles du cou et du bras.

Commentaires : 


 
Art BAROQUE
L’ange de l’Annonciation 
   (Francesco Mochi)
 
Art CLASSIQUE
Narcisse et Echo 
   (Nicolas Poussin)
 ·  La blancheur de la sculpture inspire la pureté de l’archange.

·  Son visage est expressif et l’archange parait être en mouvement.

·  Les formes arrondies et le travail exceptionnel du marbre accentuent l’effet de mouvement dynamique du personnage

·  L’éclairage de la statue nous laisse penser que le personnage vient du ciel.
 
·      Contrairement au style baroque, il n’y a pas de notion de mouvement, les personnages (cupidon, narcisse et echo) sont tous immobiles.
·      Aucun sentiment n’apparaît sur leurs visages. Les personnages semblent poser comme si il s’agissait d’une photo.
·     Les couleurs reflètent une certaine mélancolie vue la dominance du bleu, du gris.
 
         Bien que Narcisse soit mort, le tableau donne l’impression qu’il est simplement en train de dormir..


3 juin, 2011

Classicisme:

Classé dans : littérature — slimanikarima @ 21:40
Classicisme:
Le classicisme est un mouvement littéraire qui se développe en France, et plus largement en Europe, dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, de 1660 à 1680. Il se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal s’incarnant dans l’« honnête homme » et qui développent uneesthétique fondée sur une recherche de la perfection.
La centralisation monarchique, qui s’affirme dès 1630 sous l’autorité de Richelieu d’abord, puis deMazarin, dépasse le cadre politique pour toucher le domaine culturel. Doctes et littérateurs regroupés dans diverses académies inventent alors une esthétique fondée sur des principes assez contraignants qui amèneront la critique moderne à assimiler, de façon souvent réductrice, classicisme et respect des règles qui doivent permettre la production d’œuvres de goût inspirées des modèles de l’art antique marqués par l’équilibre, la mesure et la vraisemblance.
Le classicisme concerne la littérature du XVIIe siècle, en particulier le théâtre mais aussi d’autres arts comme la musique, la peinture ou l’architecture (voir l’architecture classique en France).
Origine et définition de la notion:
La notion de « classicisme » pose quelques problèmes de définition (Le terme apparaît au XIXe siècle). C’est pourquoi il peut être utile de revenir à l’histoire du mot pour en comprendre l’utilisation. Le termeclassicus désigne en latin la classe la plus fortunée de la société. Par glissements successifs, le terme a désigné la dernière classe des auteurs, c’est-à-dire les écrivains de référence, ceux qu’on étudie dans les classes1. C’est à partir de ce sens que le mot a été utilisé pour désigner d’une part les auteurs de l’Antiquité dignes d’être imités et d’autre part les auteurs français du XVIIe siècle qui ont développé un art de mesure et de raison en défendant le respect et l’imitation des Anciens. Le terme de classicisme est utilisé pour la première fois par Stendhal en 1817 pour désigner les œuvres qui prennent pour modèle l’art antique par opposition aux œuvres romantiques.
Le classicisme renverrait à un moment de grâce de la littérature française où l’esprit français se serait le plus parfaitement illustré. Ce moment correspondrait à la seconde moitié du XVIIe siècle, voire plus précisément encore aux années 1660-1680. Cette vision est défendue par les historiens de la littérature du XIXe siècle2. De ce fait, le classicisme a servi de repoussoir à tous ceux qui défendaient une littérature moins réglée, à commencer par les romantiques. Le terme de classicisme appliqué à une période de la littérature nationale est propre à la littérature française. Les autres littératures européennes réservent ce terme aux premiers auteurs classiques, c’est-à-dire les auteurs de l’Antiquité grecque qui ont servi ensuite de modèle à toute l’Europe3.
Le classicisme à la française ne se définit cependant pas seulement par des critères historiques. Il répond également à des critères formels. Les œuvres classiques reposent sur une volonté d’imitation et de réinvention des œuvres antiques. Elles respectent la raison et sont en quête d’un équilibre reposant sur le naturel et l’harmonie. De ce fait, de nombreuses œuvres du XVIIe siècle ont été écartées par les partisans du classicisme car elles ne répondaient pas aux normes classiques. Le terme baroque a été plus tard emprunté aux arts plastiques pour désigner cette littérature qui ne rentrait pas dans les cadres théoriques de l’époque, en particulier la littérature de la première moitié duXVIIe siècle. Mais il va de soi que les auteurs du XVIIe siècle n’avaient pas conscience de ces catégories et que la littérature dite baroque a très largement nourri la littérature dite classique. Il en va de même pour le maniérisme qui précède le classicisme et le rococo qui le suit. Roger Zuber4 définit le classicisme à partir de la notion de goût qui désignerait une capacité à trouver un équilibre juste entre des tendances contraires. Ce goût serait né dans les salons mondains et aurait profondément influencé la littérature de la seconde moitié du siècle.
Littérature:
Contextes:
La centralisation monarchique qui s’affirme dès 1630 dans le domaine politique sous l’autorité de Richelieu d’abord, puis de Mazarin et de Louis XIV a des conséquences dans le domaine culturel avec la création de l’Académie françaiseen 1635, puis d’autres Académies qui ambitionnent de codifier la langue et de réglementer la composition des œuvres. Il ne faut cependant pas assimiler trop vite autorité politique et autorité culturelle.
D’un point de vue idéologique, la grande question duXVIIe siècle est la question religieuse. Les écrivains classiques sont donc nécessairement pétris de culture religieuse. Certaines œuvres, comme Les Provinciales dePascal ou l’œuvre de Bossuet relèvent même entièrement de la religion. Beaucoup seront influencés par lejansénisme.
Ce sont les œuvres des doctes qui définissent les théories du goût classique, à travers des lettres, des traités, des arts poétiques. Vaugelas, Guez de Balzac ou Dominique Bouhours légifèrent ainsi sur la bonne utilisation de la langue. Jean Chapelain et l’abbé d’Aubignac définissent les règles du théâtre classique. Ils diffusent ce goût auprès du public mondain des salons qu’ils fréquentent. Les canons littéraires sont définis aussi dans des ouvrages non théoriques, œuvres littéraires, ou préfaces les justifiant. Il en va ainsi chez les plus grands dramaturges : Molière, Racine et surtout Corneille qui fut mêlé à de nombreuses querelles et fit la somme de ses opinions sur l’écriture théâtrale dans Les Trois discours sur l’art dramatique. Il faut cependant remarquer que les dramaturges plaident le plus souvent pour une adaptation des règles qu’ils n’appliquent que rarement à la lettre.
L’enseignement des doctes est en effet fondé sur des règles tirées des modèles grecs et latins. On lit et relit à cette époque La Poétique d’Aristote dont l’interprétation est à l’origine de la plupart des règles du théâtre classique. En poésie, c’est L’Art poétique d’Horace qui sert de référence. Enfin, les auteurs classiques puisent dans les modèles antiques pour créer leurs propres œuvres. Pour autant, elles ne relèvent pas de l’imitation pure. Les grands auteurs ne réutilisent ces modèles que pour en faire des œuvres modernes. Ainsi, si La Fontaine reprend les fables d’Esope et de Phèdre, c’est pour en donner une version moderne dont la morale sociale et politique ne peut être comprise que dans le contexte duXVIIe siècle.
Caractéristiques:
Le classicisme du XVIIe siècle est loin de se limiter à une imitation des Anciens. Doctes et littéraires inventent en fait une esthétique fondée sur des principes d’ordre assez contraignants qui amèneront la critique moderne à assimiler classicisme et respect des règles.
L’écriture classique se veut fondée sur la raison. On y a parfois vu l’influence du rationalisme de Descartes mais il s’agit plutôt d’un intérêt pour la lucidité et l’analyse. Les héros et héroïnes classiques ne sont en général pas rationnels mais leurs passions, souvent violentes, sont analysées par l’écriture qui les rend intelligibles5. Le classicisme est donc davantage influencé par une volonté de soumettre le déraisonnable à l’ordre de la raison que par un véritable rationalisme qui inspirera plus tard les philosophes des Lumières.
En créant une forme d’ordre, les écrivains classiques recherchent au plus haut point le naturel. Donner l’impression d’une parfaite adéquation entre la forme et le fond et d’une écriture qui coule de source est en effet l’idéal du style classique. À cet égard, le classicisme entre effectivement en tension avec ce que fut le style baroque. Charles Sorel écrit ainsi : « Leur langage naturel qui paraît simple aux esprits vulgaires est plus difficile à observer que ces langages enflés dont la plupart du monde fait tant d’estime. »6 Cette recherche d’une forme de simplicité dans l’écriture fera l’admiration de nombreux auteurs du XXe siècle tels que Valéry, Gide,Camus, ou Ponge.
Or pour donner l’impression de naturel, il importe avant tout de ne pas choquer le lecteur. C’est pourquoi les règles de vraisemblance et de bienséance jouent un rôle majeur au XVIIe siècle.
La vraisemblance correspond à ce qui peut paraître vrai. L’objectif n’est pas de représenter la vérité mais de respecter les cadres de ce que le public de l’époque considère comme possible. Boileau a pu dire dans son Art poétique que « le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable ». Est vraisemblable ce qui correspond aux opinions du public en termes de morale, de rapports sociaux, de niveau de langue utilisé etc. Le plus grand reproche que l’on ait fait au Cid est de proposer une fin invraisemblable car la morale ne peut accepter qu’une fille épouse le meurtrier de son père même si le fait est historique.
L’importance de la vraisemblance est liée à l’importance de la morale dans la littérature classique. Les œuvres classiques se donnent en effet pour objectif de « réformer » le public en l’amenant à réfléchir sur ses propres passions. D’après Chapelain le public ne peut être touché que par ce qu’il peut croire et la littérature ne peut aider les hommes à s’améliorer que si elle les touche. Car l’idéal artistique du classicisme s’accompagne d’un idéal moral incarné dans la figure théorique de l’honnête homme. Cette expression résume toutes les qualités que l’on peut attendre d’un homme de Cour : politesse, culture, humilité, raison, tempérance, respect des règles, capacité à s’adapter à son entourage.
Théâtre:
Durant la première moitié du XVIIe siècle, on apprécie les tragicomédies à l’intrigue romanesque et aux décors complexes7. Au fur et à mesure du siècle, notamment sous l’influences des théoriciens, les intrigues se simplifient et les décors se dépouillent pour aboutir à ce que l’on appelle aujourd’hui le théâtre classique. L’Abbé d’Aubignac joue un rôle important car dans La Pratique du théâtre8 en 1657 il analyse le théâtre antique et le théâtre contemporain et en tire des principes qui constituent les bases du théâtre classique. Cette réflexion sur le théâtre est alimentée tout au cours du siècle par doctes et dramaturges. Boileau dans son Art poétique en 1674 ne fera que reprendre et résumer en des vers efficaces des règles déjà appliquées.
Les règles du théâtre classique:
C’est la règle de vraisemblance, expliquée plus haut, qui est à l’origine de toutes les règles du théâtre classique.
 « Qu’en un jour, qu’en un lieu, un seul fait accompli / Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli. »
Ces deux vers de Boileau résument la fameuse règle des trois unités : l’action doit se dérouler en vingt-quatre heures (unité de temps), en un seul lieu (unité de lieu) et ne doit être constituée que d’une seule intrigue (unité d’action). Ces règles poursuivent deux buts principaux. D’une part il s’agit de rendre l’action théâtrale vraisemblable car les décors n’ont pas besoin de changer et l’action se déroule en un temps qui pourrait être le temps de la représentation9. D’autre part l’action est plus facile à suivre car les intrigues compliquées mêlant de nombreux personnages sont proscrites au profit d’intrigues linéaires centrées sur peu de personnages. Ces règles ont mené à une forme d’intériorisation des actions. En effet la parole s’est développée au détriment du spectaculaire et les pièces classiques accordent beaucoup de place à l’expression des sentiments et à l’analyse psychologique.
 La règle de bienséance oblige à ne représenter sur scène que ce qui ne choquera pas le public. On écarte la violence physique mais aussi l’intimité physique. Les scènes violentes doivent ainsi être racontées par un personnage. Quelques exceptions sont restées célèbres comme les morts de Phèdre et de Don Juan dans les pièces éponymes de Racine et de Molière ainsi que la folie du personnage d’Oreste dans Andromaque.
Tragédie:
La tragédie n’existe pas pendant le Moyen Âge français. Elle renaît au cours du XVIe siècle suite à la relecture des tragiques anciens. Elle se transforme tout au cours du XVIeet du XVIIe siècle. Elle évolue d’abord vers ce qu’on a appelétragi-comédie en se nourrissant d’intrigues de plus en plus romanesques. Mais doctes et dramaturges défendent un retour vers un modèle plus conforme aux canons antiques et elle devient finalement le grand genre de l’époque classique. C’est pourquoi les règles énoncées ci-dessus s’appliquent prioritairement à la tragédie.
La tragédie se définit alors d’abord par son sujet et ses personnages. Une pièce tragique se doit d’avoir un sujet mythique ou historique. Ses personnages sont des héros, des rois ou du moins des personnages de la très haute noblesse. Le style adopté doit être en accord avec la hauteur de ceux qui profèrent le texte. La plupart des tragédies sont écrites en alexandrins et elles respectent toujours un style élevé. On a souvent assimilé tragédie et fin malheureuse. Même s’il est vrai que la majorité des tragédies finissent mal, ce n’est pas un critère de définition car certaines tragédies finissent bien, on les appelle tragi-comédie comme le Cid 10.
Comme dans le théâtre antique, la tragédie a une fin morale. Elle doit permettre aux spectateurs de s’améliorer sur le plan moral en combattant certaines de leurs passions. À la suite d’Aristote, on considère que la tragédie doit inspirer « terreur et pitié » face au destin de héros broyés par les conséquences de leurs erreurs. Ces deux sentiments doivent permettre aux spectateurs de se désolidariser des passions qui ont poussé les héros à agir et donc de ne pas les reproduire eux-mêmes. Par ailleurs, les théoriciens classiques ont repris à Aristote la notion de catharsis qui signifie approximativement purgation des passions. L’idée est qu’en voyant des personnages animés de passions violentes, les spectateurs accompliront en quelque sorte leurs propres passions et s’en libéreront.
Le grand tragédien classique est Racine. Il écrit des tragédies où les héros sont condamnés par la fatalité, enfermés dans un destin qui révèle l’absurdité de leur existence et ne peut les mener qu’à la mort.
Corneille évolue au cours de sa carrière du baroque au classique. Ses tragédies valorisent beaucoup plus le héros qui, quoique souvent condamné à une issue fatale, se réalise effectivement comme héros dans ses pièces. Corneille a d’ailleurs pu proposer l’identification au héros comme mode d’édification possible du spectateur.
Par ailleurs, se développent à l’époque classique des tragédies lyriques. Ce genre est notamment représenté par Philippe Quinault qui travaille en collaboration avec Jean-Baptiste Lully. Il mènera à la création de l’opéra français.
Comédie:
La comédie de l’époque classique est très fortement dominée par la figure de Molière même si les auteurs comiques étaient fort nombreux11. La comédie est beaucoup moins encadrée par des règles explicites que la tragédie car, considérée comme un genre mineur, les théoriciens ne s’y intéressent guère. On ne dispose d’ailleurs pas de la partie de la Poétique qu’Aristote aurait consacrée aux œuvres comiques12.
Pour autant, un auteur comme Molière essaie de redonner une forme de noblesse à la comédie et s’inspire pour cela des règles du théâtre classique. Si l’unité d’action est rarement respectée, l’unité de lieu et de temps l’est assez souvent. Surtout, à la suite de Corneille, il travaille la comédie d’intrigue inspirée des comédies latines de Térence et Plaute13. Il s’inspire donc des Anciens. Mais il s’éloigne également de la farce pour contribuer au développement de comédies nouvelles. Elles sont fondées sur des intrigues complexes et peuvent être jouées en trois ou cinq actes. Leurs personnages ne peuvent certes pas appartenir à la grande noblesse, mais ils relèvent souvent de la bourgeoisie ou de la petite noblesse. De ce fait, si le langage est de registre courant et parfois même familier, le style n’est pas nécessairement très bas. Certaines comédies sont même écrites en alexandrins. Molière se sert des effets comiques assez grossiers hérités de la farce et de la commedia dell’arte (bastonnades, quiproquos etc.), mais ses comédies sont à la recherche d’un équilibre qui n’est pas sans rapport avec le bon goût classique.
La dimension morale présente dans la tragédie se retrouve également dans la comédie. Les comédies se moquent en effet des défauts des hommes. Les spectateurs devraient ainsi pouvoir s’éloigner des défauts représentés en riant du ridicule des personnages. Quand Molière ridiculise l’hypocrisie des faux dévots dans Tartuffe, il espère lutter contre cette hypocrisie. La célèbre formule « castigat ridendo mores »14 est d’origine incertaine mais elle a été reprise par Molière. Elle exprime une idée développée par Horace dans son art poétique et résume cette volonté d’utiliser le rire comme vecteur d’instruction. Le théâtre de Molière est à la fois classique et baroque[réf. nécessaire].
Roman:
Le roman est considéré comme un genre très mineur à cette époque. La plupart sont d’ailleurs publiés anonymement car une personnalité un peu considérée pouvait difficilement s’avouer auteur de romans. La première partie du siècle est caractérisée par des romans très longs et très complexes. À l’âge classique ces romans se transforment en nouvelles. Les intrigues se simplifient considérablement. Elles puisent dans un fond historique assez récent alors que les romans baroques préféraient l’Antiquité.
Saint-Réal écrit en 1672 Don Carlos première « nouvelle historique » qui raconte l’histoire de Don Carlos d’Espagne, fils de Philippe II d’Espagne. Madame de La Fayette situera l’action de La Princesse de Clèves, chef-d’œuvre du genre, à la Cour d’Henri II de France, soit approximativement à la même époque. Ce roman représente d’ailleurs bien les ambiguïtés du classicisme car il s’éloigne des romans sentimentaux par son volume modeste et la sobriété de son écriture mais il reprend certains traits de la préciosité dans la peinture des sentiments. Madame de La Fayette était en effet une grande précieuse et son souci n’était pas de s’opposer en tout à une période qui l’aurait précédée.
La poésie en général:
Le XVIIe est un siècle de fermentation littéraire, et l’on y voit revivre tous les genres antiques. En effet, au XVIe (période dite baroque), un certain « chauvinisme culturel » avait conduit les poètes à se servir de formes moyenâgeuses (rondeaux, triolets, madrigaux, chansons, sonnets), en réaction contre le recours systématiques aux genres anciens… Le XVIIe siècle, lui, verra paraître des odes (genre déjà utilisé par Ronsard il est vrai), comme celle sur la prise de Namur de Boileau, ou celles, moins connues, sur Port Royal des Champs, par Racine. On voit renaitre les épigrammes, comme celles deMartial ou d’Ovide, les épîtres ou les satires du style d’Horace (cf notamment Boileau.). L’on assiste aussi à la renaissance de l’épopée de type Homérique ou Virgilienne. Mais ce genre ne connait aucun succès. Voire notamment la Pucelle de Chapelain, décriée par Racine et Boileau. Seul le Lutrin de Boileau, épopée satirique, nous reste familier. Jean Pierre Collinet lorsqu’il a établi des éditions des œuvres de Boileau et Perrault, a fait remarquer que le XVIIe siècle est, malgré les apparences, un siècle sans poésie et que seuls La Fontaine ou Racine échapperaient à cette règle.[citation nécessaire]
Autres genres:
 La poésie officielle ;
 La poésie burlesque (Paul Scarron) ;
 La poésie mondaine (Nicolas Boileau) ;
 Les Maximes, François de La Rochefoucauld) ;
 Le portrait (Jean de La Bruyère) ;
 La fable (Jean de La Fontaine).
Musique:
Articles détaillés : Musique de la période classique et Classicisme viennois.
Dans le domaine de la musique, et plus précisément, dans celui de la musique occidentale, le mot « classicisme » revêt trois sens principaux :
 la musique classique « au sens large » : Dans cette première acception, le classicisme renvoie à la musique occidentale savante, composée depuis la fin du Moyen Âge jusqu’à nos jours — par opposition à la musique traditionnelle et à la musique populaire. On parle alors de musique classique.
 la musique de la période classique : Dans un sens plus étroit, le classicisme désigne une période précise de la musique occidentale savante, à savoir : la deuxième moitié du XVIIIe siècle. On parle alors de musique de la période classique. Elle débute avec la mort de Bach (1750) et se termine avec la mort de Beethoven (1827). Beethoven, toutefois, est un préromantique et on peut même le considérer comme le père du romantisme, la transition entre le classicisme et le romantisme.
 s’applique à des œuvres ayant une réputation établie et impliquant la notion de modèle d’excellence
Ici, il est question de la musique de la période classique (soit le 2e point)
Points généraux:
 cette période est marquée par le rationalisme philosophique
 les artistes cherchent un idéal esthétique. On voit l’apparition des concerts publics, des arts de clarté et de rationalité, le goût de la sobriété, de la simplicité et de la cohérence.
 il y a une admiration pour les Anciens (Grec et Romains).
 il y a recherche de l’équilibre, une maîtrise de l’expression, un Idéal harmonique, d’ordre, de naturel de symétrie
 la recherche de la vraisemblance.
Dates:
En musique, le style classique viennois couvre les années 1775–1825. La période qui précède (1725 à 1775), période de transition entre le Baroque et le Classicisme viennois (La ville de Vienne en Autriche sert d’assise au développement du style classique), se nomme le style galant
Principaux genres Instrumentaux:
 la symphonie
 le quatuor à cordes
 la sonate (principalement pour piano)
 concerto pour soliste
 l’opéra
Principales formes:
 forme sonate
 menuet
 rondo
 lied
 thème et variation
Compositeurs représentatifs:
 Franz Joseph Haydn (1732-1809)
 Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
 Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Textuellement repris de Littérature musicale 1 voir bibliothèque
Peinture:
La peinture classique est fondée principalement sur l’œuvre de Raphaël, qui en demeurera la référence. Elle tend vers un idéal de perfection et de beauté à travers des sujets nobles, de préférence inspiré de l’antiquité ou de la mythologie gréco-latine tels que les figures héroïques, les victoires ou la pureté des femmes.
Les peintres classiques cherchent à symboliser le triomphe de la raison sur le désordre des passions: la composition et le dessin doivent primer sur la couleur, le concept sur la séduction des sens. C’est pour cela que des règles précises et strictes doivent exprimer la représentation de la nature.
La peinture classique porte à la méditation et étudie les maîtres nouveaux pour exprimer la morale et, par ailleurs, le drame. Les cortèges triomphaux occupent une large place ainsi que les sujets qui exaltent les sentiments nobles. La peinture classique est arrivée aux XVII et XVIII siècles.
Sculpture:
Le terme de sculpture classique désigne une forme et un stylesculpture correspondant à celle produite dans la Grèce antique, la Rome antique et les civilisations sous le contrôle ou l’influence hellénistique et romaine entre le Vème siècle avant notre ère et la chute de Rome en 476. Cela désigne également des sculptures plus récentes réalisée selon un style classique, c’est-à-dire inspiré de l’Antiquité. La sculpture classique était d’ailleurs très populaire pendant la renaissance.
Outre les statues sur pied, le terme regroupe également les sculptures en reliefs, comme les célèbres marbres d’Elgin duParthénon, ainsi que les bas-relief. Alors que les œuvres sculpturales insistent sur la forme humaine, les reliefs sont généralement plutôt utilisés pour concevoir des scènes décoratives.
Architecture:
L’architecture classique française est issue de l’admiration et de l’inspiration de l’Antiquité. Elle fut inventée pour magnifier la gloire de Louis XIV puis rayonna dans toute l’Europe. Cette architecture devient à l’étranger le reflet de la puissance du roi de France.
L’esthétique de cette architecture se rapproche des canons grecs et romains reconnus comme des références idéales. Elle puise aussi ses origines des éléments de la Renaissance.
L’architecture classique se caractérise par une étude rationnelle des proportions héritées de l’Antiquité et par la recherche de compositions symétriques. Les lignes nobles et simples sont recherchées, ainsi que l’équilibre et la sobriété du décor, le but étant que les détails répondent à l’ensemble. Elle représente un idéal d’ordre et de raison.
L’influence des châteaux tels que ceux de Versailles, Grand Trianon, Vaux-le-Vicomte est à l’origine du rayonnement de cette architecture à l’étranger.
À la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle : l’architecture se situe en continuation avec le siècle précédent. L’influence étrangère, notamment italienne, n’est pas négligeable. Cependant, on remarque le retour de la tradition française par l’utilisation de brique, de pierre, d’ardoise ou de pierre rouge. Au fur et à mesure, la pierre sera préférée aux autres matériaux, étant considérée comme plus noble.
Des architectes tels que Pierre Lescot et Philibert Delorme posent les bases de cette architecture classique, faisant une synthèse originale entre les modèles de la péninsule italienne (issus de la Renaissance) et ceux de l’architecture nationale. Ce sont ces modèles artistiques qui fixent les canons architecturaux pour au moins 200 ans, ce classicisme va tenir à distance le maniérisme italien. C’est une limite et une originalité supplémentaire de la Renaissance française.
Au début du XVIIe siècle, des divisions géométriques claires et harmonieuses se remarquent déjà sur les places royales : par exemple, la place des Vosges (ou place royale) : carrée, fermée, champs clos pour les carrousels, bordée d’arcades. Cette place est le symbole de l’apparition de la conciliation de la logique, de l’utilité, de la simplicité et du plaisant en architecture : la conception rationnelle s’impose comme base du classique. Le classicisme se remarque aussi à Saint-Germain-en-Laye, àFontainebleau ou au palais du Louvre durant le règne de Henri IV de France.
Cependant, deux initiateurs du classicisme se démarquent :
 Salomon de Brosse (1565-1628) est l’initiateur du classicisme. Il imagine un château isolé fait pour être vu de tous côtés, tout est symétrique. Il s’illustre par le dessin, par exemple, du parlement de Bretagne à Rennes en 1618, frappant par le raffinement et la clarté du décor. Il entreprend de même, sur les ordres de Marie de Médicis qui voulait un château sur le modèle du palais Pitti de Florence, le Palais du Luxembourg.
 Autre initiateur du classique, François Mansart (1598-1661) s’illustra quant à lui par la création des châteaux de Berny et de Balleroy, où se ressent encore l’influence maniériste (style raffiné, sophistiqué et irréaliste, qui tente de s’affranchir des règles classiques et marque la transition entre les styles Renaissance et baroque) mais où l’on ressent tout de même la clarté et l’ordre classiques.
Au niveau de l’architecture religieuse, la rupture paraît plus nette. Le but semblerait être de réunir la façade et le dôme du bâtiment pour donner l’impression au spectateur qu’ils forment un tout. L’exemple le plus frappant du classicisme dans l’architecture religieuse est la Chapelle de la Sorbonne de Jacques Lemercier, construite en 1629, qui témoigne d’un classicisme évident puisque son dôme domine de larges mansardes.
Château de Versailles:
Jules Hardouin-Mansart est l’architecte d’une grande partie de Versailles. Il reprit les plans dessinés initialement par Louis Le Vau, architecte de renom qui construisit le magnifique et célèbre château de Vaux-le-Vicomte pour Nicolas Fouquet en 1656. Le château de Versailles, tributaire du baroque dans sa décoration, reste néanmoins classique dans les grandes lignes. Il témoigne du goût typiquement français pour les grandes masses harmonieusement équilibrées ainsi que de l’importance de la rigueur antique.
Louis Le Vau prévoit initialement de prolonger les deux ailes des communs surélevées et reliées à l’ancien château par deux pavillons symétriques. Il veut de même élever un bâtiment sur le parc, dont les fenêtres rectangulaires sont séparées par des pilastres ordre ionique ioniques (style architectural grec de la province de l’Ionie, reconnaissable à ses colonnes au chapiteau orné de deux volutes). Aux deux extrémités du bâtiment, il prévoit deux avant-corps (parties du bâtiment en saillie sur la façade) ornés de quatre colonnes et de niches qui abritent des statues. Au centre se trouve une terrasse. On dénote des influences antiques avec la présence de pilastres et de colonnes, ainsi que dans les formes géométriques de la terrasse et des fenêtres.
Jules Hardouin-Mansart remplace la terrasse centrale par une nouvelle façade qui correspond à la grande galerie avec un avant corps central orné de six colonnes qui imite les pavillons d’angle de Le Vau. Il remplace les fenêtres rectangulaires par des baies (ouverture pratiquée dans un mur) cintrées qui apporteront plus de lumière. De part et d’autre de ce centre il crée deux ailes qui ont à l’intérieur des cours et des galeries bordées d’arcades. Le tout, même s’il semble démesurément long, donne une étonnante impression d’harmonie.
La façade vers la ville est plus gaie. La façade de Louis XIII au fond de la cour de marbre est maintenue mais enrichie pour créer l’unité chère à la sensibilité classique. De même, l’architecte prévoit trois cours qui montent vers le château et dont les côtés sont de plus en plus rapprochés, comme pour mieux accueillir le visiteur : on retrouve l’intimité classique dans cette volonté.
Créateur du jardin à la française, André Le Nôtre (fils et petit fils de jardinier) fut l’artisan de l’aménagement des jardins du château de Versailles à partir de 1662. S’appuyant sur une organisation symétrique des espaces, il mit en place des terrasses et de grandes allées convergeant vers la façade occidentale de la demeure royale. Le parc, d’une superficie de près de 100 ha, fut doté de parterres, de haies savamment taillées et de bosquets. L’harmonie de ces agencements fut magnifiée par la mise en place de bassins (bassin d’Apollon) et de jeux d’eau ainsi que par l’érection de nombreuses statues.


Le Baroque

Le baroque
Les origines du mot « baroque » sont incertaines. Il proviendrait peut-être d’un terme technique de joaillerie, d’origine portugaise qui désigne l’irrégularité d’une perle. Dès la fin du XVIIIe siècle, le terme « baroque » entre dans la terminologie des critiques d’’art pour désigner des formes brisées s’’opposant à la proportionnalité harmonieuse (La Renaissance), comme aux normes antiques reprises par la tendance dite « classique » de la fin du XVIIe siècle, à savoir : proportion, harmonie, équilibre et symétrie.  Le baroque se caractérise, en opposition à la Renaissance, par une nouvelle relation entre l’’être et le monde. Ce mouvement artistique s’est imposé partout en Europe catholique du XVIIe siècle (peinture, architecture, musique, lettres, style mobilier…). Il était au service des idées et des directives du Concile de Trente et de la contre-réforme. A partir de ce moment-là, l’Église catholique, richissime à l’époque, codifie et encourage un Art au service de la foi. Face à l’austérité protestante, le clergé catholique prêche une image vigoureuse, vivante et grandiose pour un art « chrétien » de l »exubérance et du faste. Les peintres baroques diffusent alors l’image vibrante d’un christianisme triomphant ouvert sur le monde et l’infini !
Il faut noter que le Baroque a trop souvent servi à cataloguer la peinture du 17e siècle, voire du 18e siècle. En fait, cette peinture comporte davantage de nuances et expressions. Dans l’Italie du 17e siècle par exemple, deux écoles vont s’affronter :
-l’École éclectique des Carrache (Augustin, Louis et Annibal) qui conceptualisa et mit en œœuvre une réforme de la peinture en s’inspirant des sources des maîtres de la Renaissance et en fusionnant les divers aspects stylistiques.
-l’École naturaliste (le Spagnoletto, Luca Giordano) qui privilégiait le paysage, les objets inanimés ou les fleurs. Cette école venait de Naples et Rome.
Définion du baroque par Wolfflin
Selon son œœuvre majeure « Principes fondamentaux de l’histoire de l’art » parue en 1915,  Wolfflin pose les cinq oppositions suivantes:
  • Le style classique est linéaire, il s’attache aux limites de l’objet en le définissant et en l’isolant. Le style baroque est pictural les sujets se rattachent tout naturellement à l’environnement.
  • Le style classique est construit par plans, le baroque est construit en profondeur.
  • Le classique est de forme fermée, le baroque est de forme ouverte.
  • L’unité du style classique se fait dans la claire distinction de ses éléments, celle du style baroque est une unité indivisible.
  • Le classicisme vise d’abord à la clarté, alors que le baroque subordonne l’essence des personnages à leur relation.
Le baroque efface volontiers les frontières entre la vie et la mort, le rêve et la réalité, le vrai et le faux. Il imagine le monde comme un théâtre et la vie comme une comédie. Il aime la surprise, l’héroïsme, l’amour et la mort. Il insiste aussi sur les différences entre les êtres, les sentiments et les situations. C’est un style plein de diversité et de contradictions. Il manifeste, en littérature, le goût des antithèses, des décalages, des hyperboles, et surtout des métaphores qui relient des univers différents. Préciosité et burlesque, deux autres mouvements esthétiques du XVIIème siècle, dérivent de cette sensibilité baroque. Il faut signaler ici, que le sens du mot baroque a été fortement détourné lors les siècles postérieurs, jusqu’à prendre une connotation péjorative qui serait synonyme d’extravagance et de désordre et, comme étant une œœuvre mal bâtie, bizarre contraire au bon goût classique (essentiellement constaté en France). Ce qui est un pur détournement de la véritable essence du mot baroque en Art. Deuxième remarque, Le Caravage est sans contexte le peintre le plus influent de ce style et, pour toute l’histoire de l’Art : un peintre éminemment majeur, tous styles confondus.
L’ère baroque se caractérise d’abord par une stabilisation de la division religieuse de l’Europe entre les pays protestants (Allemagne, Pays-Bas) et ceux restés catholiques (France, Espagne, Italie et Flandres), la Paix de Westphalie (1648) définissant des frontières qui vont rester globalement inchangées jusqu’aux guerres napoléoniennes (1790).  L’art baroque est avant tout un art religieux . Né au XVIe siècle dans le contexte de la Contre-Réforme (baroque primitif), il est principalement utilisé par les Jésuites comme moyen de reconquête religieuse pour lutter contre le l’expansion du protestantisme, proposant notamment une représentation de la religion grâce aux arts picturaux. Cet art baroque, inspiré de la Réforme catholique, a pour fondement l’initiative du concile de Trente de réhabiliter les images (contestées par les protestants) en produisant un art qui s’adresse à la sensibilité du spectateur plutôt qu’à sa raison. Il inscrit notamment ses racines dans l’art caravagesque des années 1600, un artiste extrêmement novateur par le réalisme de ses sujets et l’utilisation des jeux d’ombre et de lumière qui noient les contours des corps et des objets. L’’art baroque comprend de nombreuses distinctions régionales et recouvre des réalités sociales diverses. L’’historiographie récente le reconsidère en l’’abordant comme un outil d’’expression formel. Elle associe l’’art baroque brut et l’’art baroque classique en faisant de la première forme expressive le refoulé de la seconde, les deux étant englobées par le terme général de « baroque ». Ainsi, pour définir le baroque allant de 1590 à 1650, on parlera de « plein baroque » ou de « baroque primitif  », et de « classicisme  » pour désigner le baroque « recadré » des années 1650-1750. A ce propos, vous retrouverez de nombreux peintres de cette seconde période (1650 à 1750) classés également dans le style « classicisme », notamment Philippe de Champaigne, par exemple (très classique par sa technique, mais très baroque sur les thèmes de ses toiles de scène).
 Le contexte historique :
Au niveau géographique, de nouvelles populations en Amérique centrale et du sud sont découvertes : on découvre que l’Europe n’est pas le centre de la Terre. Au niveau scientifique, la révolution copernicienne a des résonances philosophiques : l’héliocentrisme remplace le géocentrisme de Ptolémée, d’où la thèse de la pluralité des mondes. Pour synthétiser :  la transformation des méthodes scientifiques et des idées philosophiques qui a accompagné le changement de représentation de l’univers du XVIe au XVIIIe siècle, faisant passer les représentations sociales accompagnant les représentations mentales de l’univers, d’un modèle géocentrique, selon Ptolémée (IIe siècle, déjà adopté au IVe siècle av. J.-C. par la plupart des Grecs), au modèle héliocentrique défendu par Nicolas Copernic.
Les guerres de religion, qui sont des guerres civiles entre 1560 et 1598. La population est confrontée à la mort et à l’horreur. En effet, les guerres de religion opposent catholiques et protestants. Ce schisme est notamment concrétisé par le massacre de la Saint Barthélémy (en 1572), qui marque le début des hostilités qui ne prendront fin qu’en 1598, lorsque Henri IV mettra en place l’Édit de Nantes, qui accorde aux protestants la liberté de culte. Dans un tel contexte, l’omniprésence de la mort et le déchirement des Français entre eux créent un climat d’inquiétude dans lequel va se développer la sensibilité baroque. Issu de la crise religieuse du XVIe siècle, du déchaînement de violence des guerres civiles, le baroque est une réponse multiforme à l’angoisse de cette période.
Les grandes caractéristiques de l’Art Baroque :
  • Désagrégation du dessin : le volume des objets et des personnages n’est plus cloisonné par un dessin rigoureux. Le peintre gère lui-même ses « contours » et pose des petites touches de peinture qui fondent les formes dans une atmosphère graphique.
  • Effets de lumière : l’éclairage dans un intérieur fermé vient d’une seule source de lumière. L’artiste utilise alors de violents contrastes (des clairs-obscurs)  hérités de l’enseignement du Caravage. La lumière n’éclaire que les zones prétendues les plus intéressantes.
  • Profondeur de l’image : l’espace n’est plus construit par des perspectives géométriques rigoureuses. Le peintre agence intuitivement la profondeur avec un seul degré d’espace qui converge vers un point central de la scène
  • Composition dynamique et ouverte:  l’art baroque refuse les compositions basées sur les lignes droites (verticales comme horizontales).
  • Recentrage du sujet : il n’y a plus de personnages secondaires, plus de décors indépendants, plus de parasujets, les personnages sont regroupés en une seule masse homogène qui tend vers une unique motivation graphique et artistique.
  • Philosophie et esthétique du baroque : Le baroque efface volontiers les frontières entre la vie et la mort, le rêve et la réalité, le vrai et le faux. Il imagine le monde comme un théâtre et la vie comme une comédie. Il aime la surprise, l’héroïsme, l’amour et la mort. Il insiste aussi sur les différences entre les êtres, les sentiments et les situations. C’est un style plein de diversité et de contradictions. Le baroque est souvent défini comme le contraire du classicisme : l’esthétique classique est stricte ; elle enferme les formes dans des lignes droites, harmonieuses certes, mais figées. Le baroque privilégie la matière colorée et les formes en mouvement, les courbes, les métamorphoses. Il ne fait qu’indiquer des directions et vit dans la diversité. Si le classique éprouve une fascination pour la clarté, le baroque privilégie les contrastes en faisant ressortir la lumière de l’ombre. Le classique veut être stable, profond et universel, comme le monde tel qu’on le rêve à l’époque de Richelieu et sous le roi Louis XIV. Le baroque, lui, souligne le fait que le monde est inconstant, et que le temps s’écoule, en transformant les êtres et les choses.
Le baroque primitif ou plein baroque (né en Italie)
  1. « l’’école de Bologne »  L’École de Bologne représentée par les frères Carrache (Carracci), rejette dans son entièreté le maniérisme des années précédentes et proposent des œœuvres monumentales. Dans leur studio de Bologne, Annibale et Ludovivo Carracci (1560-1609 et 1555-1619) expérimentèrent tous les genres de peinture. Ils créèrent les premières formes de paysage baroque ainsi que les premières caricatures modernes, combinant l’animation de Correggio (1494-1534), la couleur et la composition de Raphaël et le dynamisme des figures de Michelangelo. Ils redéfinissent le quatuor rouge-bleu-jaune-vert, abandonnant les myriades de couleurs des Maniéristes. L’utilisation de la couleur ainsi que le mouvement vivant des personnages devinrent les traits principaux de l’École Bolognèse, dont firent partie Domenichino (1582-1641), Guercino (fervent représentant de l’École) et Guido Réni (qui rejoignit après hésitation cette école bolonaise). Ils proposent ainsi, pour contrer la décadence du maniérisme, une réforme qui est en fait un retour au classicisme, profane et sensuel à la fois. Il est par ailleurs intéressant de remarquer que Annibale a étudié à Venise Tiziano (Titien) et Véronèse.
  2. « l’’école napolitaine » L’École napolitaine représentée par Le Caravage qui peint plus en finesse, tirant parti des jeux d’ombre et de lumière. Il est plus proche d’un certain naturalisme. Parfois reconnue comme la plus ancienne de toutes (XIe siècle) l’école napolitaine désigne une des écoles italiennes de peinture, née à Naples et influente jusqu’en Campanie, dans les Pouilles et en Calabre. Parfois qualifiée de giottesques suite à l’influence de Giotto di Bondone, ses protagonistes sont essentiellement baroques, voire rococo, parfois inspirée des tendances françaises et siennoises. Au XVIe siècle, la peinture connut un formidable développement, notamment à Rome, Florence, Venise, Parme, Mantoue, etc. Contrairement à ses compatriotes, l’école napolitaine n’a pas réellement compté de style original ou d’artiste phare jusqu’à l’arrivée de Caravage . Il fallut tout le génie d’un Caravage pour lui donner ses lettres de noblesse et porter à nos mémoires le temps d’un âge d’or aussi lointain. Un art vivant et théâtral qui vous transportera dans la chaleur méridionale des intérieurs baroques de la Renaissance italienne. En effet, l’école de Naples se contenta d’adopter les principales qualités de ses consœoeurs, en particulier l’école romaine, suite au saccage de la ville éternelle en 1527. Nombreux furent les artistes romains à quitter la région pour se réfugier à Naples, y fortifiant ainsi l’influence de l’école romaine. L’on observe ainsi la trace de multiples influences, tantôt régionales, tantôt étrangères et plus ou moins contradictoires entre elles, ce qui donnera tout son charme à l’école napolitaine. La première moitié du XVIIe siècle constitua l’âge d’or par excellence de la peinture napolitaine  ; Apogée consécutive à  la présence déterminante des maîtres étrangers précédemment cités. Parmi eux le Caravage qui y séjourna à deux reprises, bientôt suivi par l’Espagnol José de Ribera. A eux deux, ils vont révolutionner cette école napolitaine, force de couleurs raffinées, de jeux de clairs-obscurs,  et d’illusions spatiales. Peintures historiques aux personnages tourmentés, natures mortes, portraits intimistes ou sensuels, et autres scènes bibliques  et mythologiques foisonnent alors, délivrant alors la peinture napolitaine de son caractère jusqu’alors jugé « provincial » pour remplir de sa réputation l’Europe entière. (le Caravage, G.Tiépolo).
Le baroque « postcaravagiste » (Hollande – Flandres)
Le Baroque arrive au XVIIe siècle dans le Nord, où il remporte un grand succès, puisque les peintres seront les plus grands du siècle : Rubens, Van Dyck… Puis le style flamand évoluera de manière particulière sur l’étude du clair-obscur, dont le maître sera Rembrandt et Frans Hals (1580-1660) tous deux hollandais. Le baroque flamand reste dominé par Rubens. L’’influence du Caravage, des frères Carrache et de Michel-Ange est déjà manifeste dans ses œœuvres de jeunesse telles que l’’Enlèvement des filles de Leucippe. Mais c’est à la période de maturité de son œœuvre, composée de couleurs flamboyantes, de structures dynamiques et de formes féminines et sensuelles, que la peinture baroque flamande atteindra véritablement son apogée. Anthony Van Dyck, élève de Rubens, s’’inscrit à sa suite comme rénovateur de l’’art du portrait (Portrait de Charles Ier à la chasse, 1635, Musée du Louvre, Paris). Jacob Jordaens et Adriaen Brouwer sont plus connus pour leurs scènes paysannes, qui influencent également David Teniers et Adriaen Van Ostade. Dans les pays protestants, la réforme iconoclaste (interdiction des peintures en église) fit perdre de nombreux marchés aux peintres, mais la croissance de la bourgeoisie amena un développement encore plus important de la peinture, cette fois orientée vers les plus petits détails de la vie quotidienne, en contradiction. Avec la peinture aristocratique des Catholiques. Dans le Nord de l’Europe les divisions de religions furent exacerbées entre les Flandres catholiques et les Pays-Bas protestants, mais dans cette partition religieuse, Vermeer est parfois classé dans les artistes « classiques » par la tradition . Au tournant du XVIIe siècle, de nombreux artistes hollandais, tels que Hendrick Goltzius, restaient attachés au maniérisme. Le baroque caravagesque fut  introduit aux Pays-Bas lorsque plusieurs artistes, dont Gerrit Van Honthorst et Hendrick Terbrugghen (1558-1629), rentrèrent d’Italie. C’est dans les années 1620 que le naturalisme caravagesque parvint à Utrecht. Toutefois, il est difficile de parler d’un véritable baroque hollandais et l’on évoquera plutôt pour les œœuvres de l’époque les caractéristiques baroques qu’on y décèle. La peinture de Frans Hals réunit ainsi, entre les années 1620 et 1640, certaines spécificités baroques comme le goût de l’émotion et de la vitalité, l’art de saisir la spontanéité du modèle, les axes en diagonale, présentes, par exemple, dans  le Joyeux Buveur (v. 1628-1630), Rijksmuseum, Amsterdam). Chez Rembrandt, la parenté avec le baroque ne se manifeste qu’entre 1632 et 1639. Mouvement, éclairage, sujets bibliques ou mythologiques ne sont en réalité que des moyens expressifs employés par un peintre dont l’œœuvre dépasse les styles.
Le baroque « amendé » (France)
La France reste un cas particulier dans ses rapports avec l’influence baroque. Au début du XVIIe siècle, la tradition de l’école de Fontainebleau était encore  active. Ainsi, en 1619, la chapelle de la Trinité était décorée des tableaux de Martin Fréminet (1567-1619) et les gravures de Jacques Callot (1592-1635) et de Jacques De Bellange (v. 1575-1616) continuaient de s’inscrire dans la tradition maniériste. Au 17ème siècle, les jeunes artistes français lauréats du Prix de Rome obtenaient une bourse d’études afin de poursuivre leur formation à Rome pendant quatre ans. Ils seront bien entendu influencés par les peintres baroques italiens et ramèneront en France les techniques et les conceptions artistiques propres au mouvement. Cependant, les peintres français ne laisseront pas l’exubérance italienne envahir complètement leurs œœuvres et resteront plus proches des règles établies. Certains peintres comme Valentin de Bologne, ont introduit en France le naturalisme caravagesque dont on trouve l’écho dans les clairs-obscurs de Georges de La Tour. D’autres, comme les frères Le Nain ou Philippe de Champaigne, ont eu davantage de liens avec les peintres flamands. Les influences sont donc diverses et les interprétations variées. Ainsi, bien qu’il ait passé la plus grande partie de sa carrière à Rome, Poussin est devenu en France le parangon du classicisme tandis que Charles Le Brun fut celui qui poursuivit dans la voie indiquée par les Carrache.
La peinture baroque espagnole : l’« hispanidad »
L’Espagne du XVIIe siècle ne fut guère influencée par le maniérisme du Greco. C’est de l’Italie que vint le renouveau. L’Espagne, c’est encore la Flandre espagnole. L’œœuvre de valeur universelle est ici celle de Rubens. À l’époque de la Contre-Réforme, Vincente Carducho, artiste florentin, importa en Espagne un style de peinture antimaniériste qui fit des émules. Juan Sánchez Cotán (v. 1561-1627) et Juan van der Hamen (1596-1631), peintres de natures mortes réalistes, mêlaient influence hollandaise et caravagisme. À Valence, le style baroque naturaliste apparaît dans  l’œœuvre de Francisco Ribalta (1565-1628), encore inspiré par la haute Renaissance italienne et Titien et par José de Ribera. Séville et Madrid devinrent les deux plus grands centres de l’art baroque espagnol avec, au début du XVIIe siècle Juan de las Roelas (!?-1625), Francisco Pacheco (1564-1654), et Francisco de Herrera le Vieux. Installé à Séville dès 1629, Francisco de Zurbarán subit l’influence du naturalisme caravagesque et de la sculpture polychrome. Il travailla presque exclusivement pour les couvents et les monastères. Les œœuvres du Caravage circulèrent à Séville à partir de 1603. Leur popularité s’explique en partie par la forte influence réaliste qu’elles eurent sur Vélasquez. En 1623, Vélasquez s’installa à Madrid où il devint le portraitiste de Philippe IV. C’est là qu’il commença à utiliser des thèmes mythologiques et à développer son art du portrait royal (les Ménines, 1656, musée du Prado, Madrid). Contemporains de Vélasquez, Alonso Cano et Murillo étaient également originaires d’Andalousie. Cano (également sculpteur et architecte) fut célèbre pour ses rendus délicats de peau, comme dans tombé dans l’oubli (v. 1650, Los Angeles County Museum of Art), l’un des rares nus du baroque espagnol. Murillo fut avant tout un peintre religieux. Il apporta au baroque espagnol une majesté et une poésie manifeste dans l’Immaculée Conception (1678) de l’hôpital des Vénérables Sacerdotes, à Séville. Un des meilleurs représentants de l’école sévilienne de l’époque est encore Juan de Valdés Leal (1622-1690) dont la peinture mouvementée, qui décrit la passion parfois jusqu’à la violence, est souvent considérée comme l’apogée du baroque espagnol. À Madrid, la dernière génération de peintres baroques compte Francisco Rizi (1614-1685), Juan Carreño de Miranda (1614-1685) et Claudio Coello (1642-1693), artistes qui cultivèrent un style inspiré du haut baroque italien. C’est avec Eugenio d’Ors et son exubérance du style manuélin (du XVe-XVIe siècle) que l’on trouvera l’une des plus belles réussites d’un baroque à travers les âges.
Le baroque en Amérique espagnole et au Brésil
L’ Amérique espagnole tout entière et le Brésil possèdent d’innombrables œœuvres baroques. Au XVIIe siècle, les façades et les retables d’églises mexicaines dissimulent leur architecture sous la prolifération des sculptures et d’enluminures (exemple : le retable de San Francisco, à Acatepec). Au XVIIIe siècle, la frénésie décorative augmente (Tepotzotlan). On la retrouve au Brésil, lorsque la talha (murs revêtus désormais de boiseries sculptées) y transforme en grottes de merveilles l’intérieur, jusque-là austère, des églises de Bahia ou de São-Bento à Rio de Janeiro. De même, sur les autels, se dressèrent les retables ornés de voussures qui s’inspiraient des porches romans, ou des pyramides en gradins (le trono) chargés de vases de fleurs, de palmes et de chandeliers massifs en argent, car l’orfèvrerie était une des réussites de l’artisanat portugais. D’où la tentation d’attribuer cette surenchère du baroque européen à une sorte de revanche de la tradition indigène totalement détruite par les colonisateurs. La conquête fut immédiatement suivie de l’évangélisation : on demanda des missionnaires à la métropole et, pour les églises, des plans et des artisans. Les ordres religieux apportèrent aussi leurs propres traditions architecturales : augustins, dominicains, franciscains et Compagnie de Jésus. Comme l’a montré Marcel Toussaint (Arte colonial en Mexico), après l’empirisme des premières années, les constructions du XVIe et du premier tiers du XVIIe siècle présentèrent la dernière expression de l’art médiéval dans le monde, pour ensuite basculer vers le style de la Renaissance. Le style baroque s’épanouit lorsque, dans les nouvelles vice-royautés, la société fut stabilisée. Dominée par les créoles (Espagnols nés en Amérique), déjà conscients de leur différence avec le monde de la métropole. Ces créoles avaient la richesse ostentatoire, ils multipliaient les fondations, encourageaient les constructions d’églises et de chapelles. Le baroque se déploya pendant plus d’un siècle (1650 à vers 1770). Les points d’orgue en furent les cathédrales de Mexico, Puebla, Arequipa et cette église de la Compañía. Les procédés et les thèmes que le peuple d’indigènes catholicisés employait dans les arts mineurs (poteries et tissus) se retrouvèrent dans la décoration des églises : dessins géométriques, opposition de couleurs, stylisation du monde végétal et animal, emploi de la céramique, etc.
Le baroque dans les pays danubiens
L’Europe centrale, des Alpes jusqu’à la vallée du Danube, en Bavière, en Saxe, en Autriche, en Bohême, en Hongrie constitue également un terrain propice au baroque. Les œœuvres d’architecture (cathédrales, couvents, monastères, palais, châteaux), de sculpture et de peinture y sont innombrables et diverses. En Bohême, la guerre de Trente Ans (1618-1648) accumula les ruines en Allemagne, mais aboutit à la consolidation des Habsbourg dans leurs États héréditaires et à une transformation de la société. L’aristocratie (ecclésiastique et laïque) devint plus puissante que jamais sur le territoire de vastes seigneuries et domina la paysannerie, tandis que s’amenuisaient les classes intermédiaires (chevaliers et bourgeois des villes royales). A titre d’exemple, un officier noble très ambitieux accumula, par l’intrigue et la spéculation, une immense fortune et l’employa en partie à des constructions (son palais de Prague vers 1630, le premier dans la série des résidences fastueuses que les nobles devaient construire en ville, et qui se distingua par l’ampleur des proportions et son style italien : la sala terrena). Prague et Vienne devinrent alors deux grands centres d’art baroque. Le culte de la Trinité, la dévotion envers la Vierge (au XVIIIe siècle en Bohême, à Saint-Jean-Népomucène) se traduisent par des colonnes votives après les épidémies de peste, fléau endémique dans ces régions. Celle que Léopold Ier fit élever sur une place de Vienne est, par son symbolisme, l’une des meilleures expressions de la piété baroque.
En Autriche et pays de la haute vallée du Danube, entre 1690 et 1720 s’ouvre une grande période d’art baroque.  Jusque dans les églises des campagnes, les autels, avec les retables dorés et peints, la surabondance des statues, des chandeliers, des fleurs, semblent parés pour une fête. Le baroque danubien répond à une perpétuelle représentation. Fresques, tableaux d’autel, statues ont été multipliés pendant toute la période dans les pays de la maison d’Autriche. Mais les artistes ayant peine à satisfaire la clientèle locale, leur réputation, de leur temps même, n’a pas franchi les frontières. Ainsi sont injustement méconnus les noms des peintres autrichiens : P. Troger, Altomonte,  Gran qui décora la bibliothèque impériale à Vienne, Rottmayr ; en Bohême, de Brandl et de Reiner. Un autre domaine du baroque, original lui aussi, s’étend des Alpes au Danube et passe jusqu’au Main. Dans cette région, les abbayes et les monastères, auxquels les revenus fonciers assurent une assez longue période de prospérité matérielle, furent reconstruits alors sur l’initiative de supérieurs originaires du pays même, la plupart hommes très cultivés. Autour du lac de Constance, petite Méditerranée alpine, le mode de construction du Vorarlberg (église à contreforts intérieurs ou Wandpfeiler), la technique des stucateurs de Wessobrunn (actuelle Bavière) sont adoptés par les architectes des grandes abbatiales de Suisse (Einsiedeln) ou d’Empire (Ottobeuren, 1748-1766, par J. M. Fischer). Moins par les techniques, et plutôt par le caractère, l’esprit général et la décoration fleurie, ce baroque d’entre Alpes et Danube se distingue de celui de Rome et des pays danubiens : même dans la monumentalité, quelque chose de plus familier, de moins triomphal ou pathétique, un climat d’allégresse et de douceur. Dans la décoration, une joliesse et un perpétuel sourire qui le rapprochent du goût délicat du rococo.

Vue des grandes orgues baroques à l’abbaye de Weltenbourg

Ci-dessus, un beau diaporama sur la peinture baroque.
 Les grands peintres de l’Art baroque :
Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage, est un peintre italien né le 29 septembre 1571 à Milan (ou pour d’autres à Caravaggio en 1573) et mort le 18 juillet 1610 à Porto Ercole. Son œœuvre puissante et extrêmement novatrice révolutionna la peinture du XVIIe siècle par son caractère naturaliste, son réalisme parfois brutal, son érotisme troublant et son emploi de la technique du clair-obscur qui influença nombre de grands peintres après lui. La famille Merisi se rend à Caravaggio en 1576, fuyant l’épidémie de peste qui tuera son père. En 1584, revenu à Milan il entre en apprentissage pour quatre années chez Simone Peterzano, un peintre maniériste milanais ancien élève du Titien. En 1590, luttant contre la misère et une santé précaire, Le Caravage perd sa mère et part pour Rome ou il fera un court stage chez Giuseppe Césari dit le Cavalier d’Arpin, ou il peignit des natures mortes de fleurs et de fruits. Le Caravage y peignit ses deux premières œuvres: Garçon à la corbeille de fruits et Bacchus malade. L’artiste vivra en exécutant des commandes pour des collectionneurs privés, notamment la Cardinal Francesco Del Monte qui l’hébergera dans son palais en 1595, Le Caravage réalisa pour lui les trois tableaux de genre: Les Tricheurs, La Diseuse de bonne aventure et Le Joueur de Luth. Moins de 10 ans plus tard, on parle de lui comme celeberissimo pittore, protégé par des mécènes illustres et puissants. Mais son tempérament colérique et violent lui vaut aussi des démêlés avec la police : querelles, rixes, affaires de mœoeurs. En 1607, accusé d’avoir tué un certain Tomasi au cours d’une rixe, il est condamné à mort et doit fuir Rome. Il part d’abord à Naples, puis à Malte où il arrive en juillet 1607, puis il fuit vers la Sicile. Il meurt de la malaria en 1610, sur le chemin du retour à Rome. Son art se distingue par le traitement contrasté de la lumière qui dramatise le sujet, traité par ailleurs sur le mode d’un réalisme objectif associé à une dimension méditative. Le naturalisme avec lequel l’artiste traita à plusieurs reprises les scènes religieuses suscita l’indignation du clergé. Il a trouvé, dans son art, une sorte de « rédemption à toutes ses turpitudes », mais il fallut attendre le début du XXe siècle pour que son génie soit pleinement reconnu, indépendamment de sa réputation sulfureuse. Initiateur du clair-obscur, il donna son nom à un mouvement, le caravagisme, qui s’étendit à l’ensemble de l’Europe, particulièrement en Espagne et dans les Pays-Bas (on aura peut-être l’occasion d’en parler dans d’autres articles ou pages).
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Les tricheurs, 1595
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Le sacrifice d’Isaac, 1602
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L’amour victorieux, 1603
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Judith et Holopherne, 1599
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La vocation de Saint Mathieu, 1599
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Philippe de Champaigne, né le 26 mai 1602 à Bruxelles et mort le 12 août 1674 à Paris, est un peintre français classique d’origine brabançonne (Belgique). Né dans une famille pauvre, jeune, Philippe de Champaigne refuse d’intégrer l’atelier de Rubens à Anvers. C’est un élève de Jacques Fouquières, peintre paysagiste à Bruxelles. Il souhaite visiter Rome, mais s’arrête à Paris en 1621. Il a alors 19ans et se fixe au Quartier latin au collège de Laon où il se lie d’amitié avec Nicolas Poussin et travaille chez les maniéristes Georges Lallemand et Nicolas Duchesne, dont il épouse la fille en 1628. Il quitte l’atelier de Lallemand vers 1625 et commence à travailler pour son compte. Ayant regagné Bruxelles il est rappelé un an plus tard par Claude Maugis, intendant des bâtiments de Marie de Médicis pour participer à la décoration du palais du Luxembourg, dont les pièces maîtresses sont une série de grands tableaux relatant la vie de la commanditaire par Rubens. Champaigne y peint plusieurs fresques des plafonds. Il décore également le carmel du faubourg Saint-Jacques, l’un des chantiers préférés de la reine mère. À partir de 1648, il se rapproche des milieux jansénistes et devient le peintre de Port-Royal à Paris, puis de Port-Royal-des-Champs où il exécute une série de tableaux. Après 1654, il se heurte à la concurrence de Charles Le Brun. Il décore l’appartement d’Anne d’Autriche au Val-de-Grâce ainsi que le réfectoire de cet hôpital. Honnête homme dans toute la force du terme, Philippe de Champaigne n’eut pas l’élan d’imagination ni l’ardeur de tendresse capables de renouveler les sujets religieux. II compose sagement selon la formule. La froideur ordinaire de ses ordonnances, son coloris déteint et blême, son renoncement à tout ce qui n’est pas l’idée pieuse en font par excellence le peintre du jansénisme et des couvents. En revanche, c’est un portraitiste de premier ordre.
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Louis VIII au siège de La Rochelle, 1628
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Anne d’Autriche et ses fils priant… 1664
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Rembrandt Harmenszoon van Rijn, habituellement désigné sous son seul prénom de Rembrandt est né à Leyde (Pays-Bas) en 1606 et est mort à Amsterdam (Pays-Bas) le 04/10/1669.
Né à Leyde, d’’un père meunier, Rembrandt semble tout d’abord se destiner à une carrière plus intellectuelle. Parlant déjà le latin, il entre à l’’université dès sa quatorzième année, mais ne tarde pas à réaliser que ce chemin ne lui convient pas et se forme alors chez différents maîtres. Rembrandt a produit environ 600 peintures, 300 eaux-fortes et 2000 dessins. Son goût pour les autoportraits (il en a réalisé une centaine tout au long de sa carrière) nous permet de suivre son évolution personnelle, tant physique qu’émotionnelle. Le peintre se représente sans concession, avec ses défauts et ses rides. Une des caractéristiques majeures de son œœuvre est l’utilisation de la lumière et de l’obscurité (technique du clair-obscur), qui attire le regard par le jeu de contrastes appuyés. Les scènes qu’il peint sont intenses et vivantes, dépourvues du formalisme que l’on pouvait rencontrer chez certains de ses contemporains. Ce n’est pas un peintre de la beauté ou de la richesse, il sait montrer la compassion et l’humanité, qui ressortent dans l’expression de ses personnages, qui sont parfois pauvres et âgés. Ses thèmes de prédilection sont le portrait (et les autoportraits) ainsi que les peintures bibliques. Il a fait peu de paysages (cela est moins vrai pour l’œœuvre gravé) ou de thèmes mythologiques.
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La leçon d’anatomie du professeur, 1632
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La ronde de nuit, 1642
Dou Gerrit (1615-1675) fut l’élève de Rembrandt. A l’époque, il était plus connu que son maître. Puis, fut oublié assez vite. Seuls aujourd’hui quelques érudits reconnaissent son grand talent. Ce fut l’un des premiers à rendre la réalité des gens de l’époque, notamment les sujets de vie quotidienne, et ceci avec une foule de détails dans ses toiles. Souvent à la recherche de la performance technique, il impressionna les nobles et était prisé par les acquéreurs. Il privilégiait la peinture sur panneaux de bois offrant une surface plus lisse que la toile. Lui aussi se servait d’une loupe pour réaliser ses détails.
Le marchand de volailles, 1670, format incroyable de 58*46cm !
 Johannes ou Jan Vermeer fut baptisé à Delft le 31 octobre 1632, et inhumé dans cette même ville le 15 décembre 1675.
Dans la Hollande du XVIIème siècle, le baroque était le courant artistique le plus présent. Ce courant est un prolongement, en peinture, du maniérisme.  C’est un mouvement artistique qui a commencé comme un art non harmonieux, et qui déviait des normes de l’époque. L’art baroque est caractérisé par des couleurs riches et profondes, des jeux d’ombres et de lumières intenses, bref de contrastes. La luminosité de la toile se fait par taches, contrairement à la Renaissance ou l’éclairage de la toile était uniforme. Parmi les peintres les plus connus de l’art baroque, on peut mentionner : Caravage, qui est le peintre de la lumière ; Rubens qui est celui de la couleur et Rembrandt qui, en Hollande, a réussi à réunir les qualités des deux grands maîtres (Cabanne 1987).
À Delft, la peinture traditionnelle était très conservatrice et aristocratique, en lien direct avec la Maison d’’Orange, qui favorisait plutôt les portraits et la peinture d’’histoire. Cette dernière a eu une grande importance pour les artistes de cette ville, et l’’on sait que Vermeer l’’a essayé au début de sa carrière. Après l’’accession au pouvoir de Jean de Witt, un nouveau courant artistique en provenance d’’Amsterdam, apporte des changements dans la façon de peindre des artistes de Delft. Les peintres sont de plus en plus intéressés par la lumière naturelle, sur les scènes de genre et sur les paysages. C’est aussi l’’arrivé à Delft de jeunes artistes comme Pieter de Hooch, Carel Fabritius et Jan Steen, qui exprimaient leur réalisme à travers la lumière, la représentation de l’espace en trois dimensions, la texture de la touche et l’expression des sentiments. Les peintres veulent représenter avec précision la réalité telle qu’elle est et aussi les effets de l’’ombre et de la lumière (Wheelock 1983).
Toutes ces nouvelles tendances se sont retrouvées dans les œœuvres de Vermeer des années 1655. La majorité des artistes, comme Balthasar van des Ast et Michiel van Miereveld, n’adhèrent pas à la spontanéité de Frans Hals ou de Rembrandt, concernant la découverte du monde visible (Schneider, 2010). Mais Vermeer semble plus sensible à l’’influence de ce nouveau courant artistique. Il avait une affinité pour Steen et Hooch, particulièrement pour la peinture de genre, mais c’est difficile de savoir jusqu’à quel point Vermeer fut influencé par ces nouveaux arrivants. Fabritius qui était l’’un des élèves les plus prometteurs de Rembrandt, a été sûrement très apprécié par Vermeer, qui possédait trois de ses œœuvres dans son atelier. Il est possible que Fabritius ait été son mentor pendant un certain temps. Il y a des ressemblances entre ces deux peintres, car les deux attachaient beaucoup d’’importance à la perspective et à la lumière (Wheelock 1995). À son tour, il est très probable que Vermeer est exercé une influence artistique (parfois confondue avec celle de Terborch et de Pieter de Hoogh), sur Jacob Ochtervelt, Cornelis Man, et Michiel Van Musscher (Chalumeau 2004).
Vermeer et les autres peintres de son époque, avaient la maîtrise de l’’art de la perspective, ce qui  a facilité la réalisation d’un type de représentation avec le point de vue du spectateur. C’’était difficile de tricher sur le point de vue du spectateur car, les hollandais faisaient des tableaux de petites dimensions. La perspective n’’était qu’’une technique, servant à donner à la peinture une apparence réaliste en trois dimensions. Les peintres utilisaient différents moyens pour créer une image qui traduisait le monde visible (Wheelock 1995). Le cadre en verre, mentionné par Albrecht Dürer a été souvent utilisé par les peintres, car le verre réduisait l’’échelle des objets, sans atténuer les couleurs, les ombres et la lumière. Aussi, on observait un plus fort contraste ; ce qui a favorisé la réalisation de vues panoramiques. Un autre moyen utilisé par les peintres hollandais du XVIIème siècle, est la chambre noire. L’’image créée était mise au point par le biais d’une lentille convexe, sur une surface en face de la source lumineuse. Elle permettait d’’obtenir des effets picturaux nouveaux et invisibles à l’œ’œil nu, en intervenant sur les couleurs et la perspective, avec une précision rigoureuse (Bonafoux 1992).
 Jeune femme au pichet d’eau 1664 Huile sur toile : 45.7 x 40.6 cm
Jeune fille à la perle  1665-1666 huile sur toile : 44.5 x 39 cm
Le concert 1666 huile sur toile :  72.5 x 64.7 cm
Le classicisme

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