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jeudi 27 février 2020

CLAUDE LORRAIN

dimanche 17 décembre 2017

Claude le Lorrain cité par Jankélévitch

Le Lorrain, Ulysse remet Chryséis à son père, 1644, Musée du Louvre.
Le Lorrain, Port de mer au soleil couchant, vers 1639, Musée du Louvre.

Claude Gelée, dit le Lorrain, est un peintre français, mais qui vécut sa vie d'artiste à Rome. C'est l'un des plus grands peintres de paysage. Ses ports, baignés d'une lumière douce, vus à l'aurore ou au crépuscule, font rêver. Le proche s'y oppose au lointain, le retour au départ, la sédentarité au mouvement, le réel voire le trivial y côtoient le rêve. Il est cité par Jankélévitch: "Sadko est un départ. Ces vaisseaux d'aventure qui lèvent l'ancre au soleil couchant, comme dans un tableau du Lorrain, obéissent à l'appel de l'horizon." (AES, Champs, p. 35).

Le romancier Céline évoque le Lorrain dans Voyage au bout de la nuit
« Il faut croire Claude Lorrain, les premiers plans d’un tableau sont toujours répugnants et l’art exige qu’on situe l’intérêt de l’œuvre dans les lointains, dans l’insaisissable, là où se réfugie le mensonge, ce rêve pris sur le fait, et seul amour des hommes. »

On pourrait y voir une métaphore de la quête aventureuse. Si nous partons vers l'inconnu, c'est peut-être parce que l'essentiel est au loin, là-bas, inaccessible.
Port-Sheba-London
Dans le cadre de son Forum de Maîtrise et de Doctorat, le département d’Etudes Françaises de l’Université de Tel-Aviv vous invite à son séminaire collectif, animé par Itay Sapir, professeur en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) : “Pour une approche culturelle de Claude Lorrain”.
Claude Lorrain, peintre français actif surtout à Rome au XVIIe siècle, n’est souvent considéré que comme l’artisan habile de beaux paysages calmes et décoratifs, adorés par une aristocratie nostalgique. Mais il se peut qu’un des genres de prédilection du Lorrain – les scènes de ports de mer – loin de se contenter d’une beauté conventionnelle, recèlent des couches insoupçonnées de profondeur historique, et nous révèlent l’anxiété, le vertige mais aussi l’ambition d’une ère de transition dans l’histoire européenne. Contemporain de Descartes et de Poussin, mais aussi de Blaise Pascal, Claude Lorrain met en scène dans ses ports les tensions constitutives d’une période connue à la fois pour sa rigueur scientifique et pour sa folie baroque.

Exposition Nature et idéal : le paysage à Rome,
1600-1650 – Carrache, Poussin, Le Lorrain…

au Grand Palais du 9 mars au 6 juin 2011

Organisée avec le Louvre et le Museo Nacional del Prado, cette exposition vous laisse découvrir plus de 80 peintures et une trentaine de dessins montrant comment Rome a été le berceau du paysage peint pendant la première moitié du 17ème siècle.
Paysage fluvial Annibal Carrache (1560-1609) Washington, The National Gallery of Art, Kress collection © National Gallery of Art, Washington
C’est drôle de penser qu’il a fallu créer cette nouvelle catégorie picturale à un moment donné. RubensPoussin et d’autres peintres du 17ème siècle se sont mis à créer des représentations de la nature, des vues idéales de la campagne romaine, et la mode était lancée. Les collectionneurs aristocratiques adoraient, et les cours européennes commandaient des œuvres au plus grands peintres de l’époque.
Claude Gellée, dit le Lorrain, Vue de la Crescenza Claude Lorrain New York, The Metropolitan Museum of Art © Metropolitan Museum of Art, Dist service presse RMN-GP / image of the MMA
L’exposition est divisée en cinq parties :
I – Annibal CarrachePaul Bril et Adam Elsheimer à Rome
II – L’évolution du paysage bolonais : la présence de la culture classique
III – L’évolution du paysage nordique : la diversification de la culture flamande et des modes du paysage
IV – Les débuts de Claude Lorrain et de Nicolas Poussin
V – Les grands paysages de Claude Lorrain et de Nicolas Poussin
Un catalogue est aussi publié pour l’exposition. 272 pages, 190 illustrations couleurs, broché, 49 €
L’exposition Nature et idéal : le paysage à Rome, 1600-1650 Carrache, Poussin, Le Lorrain… a lieu au Grand Palais (ici) du 9 mars au 6 juin 2011.
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 20h. Nocturne le mercredi jusque 22h. Fermé le 1er mai.
Entrée : 11€ / 8€. Gratuit pour les moins de 13 ans.
Site officiel, avec achat des billets et téléchargement de l’audioguide (5€ !) : www.rmn.fr
Claude Gellée, dit « le Lorrain » (Chamagne, v. 1600 - Rome, 23 novembre 1682), est un peintre lorrain, figure emblématique du paysage de style classique.
Claude Gellée fréquente l’école du village mais, voyant qu’il ne mordait pas à l’écriture, qu’il n’apprenait presque rien, ses parents le mirent en apprentissage chez un pâtissier . Ayant perdu ses parents à l’âge de douze ans, il suit, à quatorze ans, une troupe de pâtissiers qui se rend à Rome. Il y trouve du travail comme cuisinier auprès du peintre Agostino Tassi. C’est à cette époque que Claude Gellée aurait inventé la pâte feuilletée . À part des travaux domestiques, il broie les couleurs de son maître ; il a ainsi l’occasion de le voir peindre . Il s’essaie lui-même à la peinture, et étonne Tassi au point que celui-ci commence l’éducation de Claude Gellée dans l’art pictural.
Il fait un séjour à Naples entre 1617 et 1621 où il étudie auprès du paysagiste Goffredo Wals . À l’âge de 25 ans, il quitte l’Italie et fait de longs voyages en France, en Suisse. De 1625 à 1626, il est l’élève de Claude Deruet à l’église des Carmes de Nancy, à la suite de quoi toute sa carrière se déroulera à Rome . Influencé par les grands paysages d’Annibal Carrache, il forge son propre style. Peu à peu, l’effet de la lumière devient sa préoccupation majeure.
Admis à l’Académie de Saint-Luc de Rome, en 1633 , il reçoit dans une première période, des commandes du pape Urbain VIII. Il peint de nombreux ports imaginaires, invitations au voyage, à l’architecture néo-classique de la Renaissance italienne, baignés par la lumière rasante d’un soleil couchant situé dans la ligne de fuite du tableau. On y retrouve souvent des scènes d’embarquement grouillant de débardeurs affairés (Marine, 1634 ; Port de mer au soleil couchant, 1639 ; Le Débarquement de Cléopâtre à Tarse, 1642).
À partir de 1635, son travail est reconnu et ses toiles très demandées . En conséquence de quoi, des faux à son nom commencent à être produits et vendus. Ainsi, en 1634, Sébastien Bourdon s’amuse à contrefaire un Claude Lorrain . Ceci n’est pas du tout au gout du Lorrain qui, ne souhaitant pas que des copies puissent être prises pour ses originaux, met en œuvre un procédé original et efficace pour lutter contre ces contrefaçons en reproduisant en dessin chacune de ses œuvres dans un recueil appelé Liber Veritatis (en), ou Livre de la Vérité. Pour chaque tableau, il précise le titre, la date ainsi que le nom du commanditaire. Il y répertoriera toutes ses œuvres jusqu’à sa mort, soit près de 200 tableaux. Ce livre unique, actuellement conservé au British Museum, est très précieux pour les historiens d’art, car il leur permet d’étudier les œuvres disparues du peintre.
À partir de 1640, l’influence des œuvres de Carrache et du Dominiquin se fait sentir et, à partir de 1645, il s’oriente vers des œuvres plus apaisées, à la lumière uniforme, d’inspiration mythologique ou biblique (Bord de mer avec Apollon et la sibylle de Cumes, 1647 ; Mariage d’Isaac et Rebecca, 1648), mais, comme toujours chez le peintre, ces scènes ne sont que des prétextes à l’exploration de l’espace infini du paysage : les œuvres du Lorrain « naissent de la distance  ».
À la fin de sa carrière, le Lorrain retrouve son inspiration première dans des sujets plus symboliques, qui lui permettent d’explorer à nouveau le travail de la lumière (Paysage avec Tobie et l’ange, 1663 ; Paysage avec Énée chassant sur la côte de Libye, 1672).
En 1663, Claude Gellée bénéficie du mécénat du prince Colonna , mais il tombe gravement malade, souffrant beaucoup de la goutte. Dans ses dernières années, il ne vit que pour l’art. Bien qu’il soit délivré des soucis financiers, il mène une vie modeste et soutient beaucoup les pauvres. Hormis le pape Urbain VIII, il a peint pour des personnages très importants de son temps, tels que le roi d’Espagne ou des cardinaux de la Curie romaine. À sa mort, le 23 novembre 1682, il est inhumé à Rome dans l’église de la Trinité-des-Monts, tombe transférée, en 1836, dans l’église Saint-Louis-des-Français, sous un monument édifié en son honneur par Paul le Moyne. Dans son testament, il demande qu’on dise des messes dans son village de naissance: malgré son admiration pour la nature d’Italie et sa grande fortune, Claude Gellée est resté toujours attaché à Chamagne .
L’œuvre du Lorrain a laissé une forte empreinte chez les peintres français, hollandais ou britanniques, comme chez Turner ou, plus récemment, chez Jean Carzou (1907-2000). L’admiration que lui voue le monde anglo-saxon est telle que le Lorrain y est couramment appelé par son seul prénom : « Claude », comme on dit « Raphaël » ou « Rembrandt »…
En 1892, Auguste Rodin réalise une statue en bronze de Claude Gellée qui se trouve dans le parc de la Pépinière à Nancy. Un lycée et une rue portent son nom à Épinal, ainsi qu’un collège et le quai Claude-le-Lorrain à Nancy.
En 2008, un timbre est édité par la Poste, à partir de son tableau Port de mer au soleil couchant.

INFLUENCES OF CLAUDE LORRAIN

Claude le Lorrain, Josiah Boydell, 1777 © Trustees of the British Museum
Claude le Lorrain, Josiah Boydell, 1777 © Trustees of the British Museum
The influence of Claude Lorrain on British landscape painting was profound; it was noted throughout the eighteenth and nineteenth centuries by Antony Griffiths, Oxford Slade Professor of Art, no other artists’ work was engraved more for the London Print Trade than Claude’s. How did a Frenchman working in the seventeenth century become so highly regarded by the British public in subsequent centuries through his drawings and paintings of the Italian landscape? The answer may lie in Claude’s process to drawing the picturesque landscape.
Claude Lorrain was born Claude Gellée in Chamagne a part of the Duchy of Lorraine. The actual year of his birth was speculated between 1604-1605. He died in Rome on the 23rd of November 1682. In 1634, Claude began work on a book to hold drawings after his paintings known as Liber Veritatis (‘Book of Truth’). Two individuals who documented the life of Claude were Joachim von Sandrart and Filippo Baldinucci. Their biographies included his work experience with Agostino Tassi and Goffredo Wals along with his rise to prominence through commissioned paintings by Philip IV, King of Spain, and Urban VIII. Sandrart recalled Claude’s process of drawing nature included “habitually make [sic] drawings from nature but preparing his paintings by observing natural effects in the open air and painting them from memory in the studio” (Whiteley 23). The method of making ‘scenes from memory’ changed after meeting Sandrart who “was painting nature at Tivoli, ‘brush in hand’, among the rocks of the cascade” (Whiteley 23). After this encounter with Sandrart, Claude began to copy these methods of Sandrart’s. What Sandrart appreciated was the ‘naturalness’ Claude displayed on the canvas, and with the addition of human figures the structure showed balance. A painting or drawing by Claude expressed a sense of calm displayed in the play with light and shadow.
‘The Castle of Indolence, Canto I’ (1748) by James Thomson (1700-1748) described the systematic structure Claude perfected in his landscape drawings and paintings. Thomson wanted to show appreciation to the painters who inspired the landscape appreciation of the period:
“Whate’er Lorrain light touched with softening hue, Or Savage Rosa dashed, or   learned Poussin drew” (Moore 129)
The admiration displayed the impact Claude’s work had on Great Britain.
Claude’s play on shadow and light reflection let the viewer see everyday nature as picturesque—appealing to the eye where each natural view looks like a picture. Through documentation of his work—in Liber Veritatis—the British public gained access to Claude’s composition and used it as a template to revitalise landscape art in Great Britain. Liber Veritatis’ publication in the late eighteenth century permitted British travellers to describe the picturesque scenes of nature using Claudian characteristics. Towards the end of the century this enthusiasm lead to the coined phrase of ‘going out into nature and looking through your Claude glass’. What started out as observations of natural effects and painting from memory turned into an open-air method that Claude would perfect to show the ‘naturalness’ of nature.

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