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Histoire du Moyen Âge
476 - 1492... Voici la période couverte par le Moyen Age. Dix siècles d'évolution dans l'art, l'architecture, la science, la guerre... En effet, ces mille ans, bien que florissants dans bien des domaines, restent une période troublée. Tout commence vers 476, à l'époque où l'Empire Romain d'occident, millénaire, s'effondre et laisse la place aux hordes de barbares venues de l'est. Cette année là, l'armée romaine dépose l'Empereur Romulus Augustule et se donne pour roi Odoacer,un Germain. Dés lors, les territoires de l'ancien empire se fractionnent et se constituent en petits royaumes indépendants.
Parmi ces tributs germaniques, les Francs prennent une place importante dans la naissance de cette nouvelle ère. Clovis, leur Roi, les conduit des Pays-Bas jusqu'en Gaule, vainc les derniers Romains de Gaule (486), les Alamans (495), les Burgondes (500) et les Wisigoths (507), se convertit au catholicisme par le baptême (496) et fonde ainsi les bases d'une fraternité entre la France et l'Eglise qui durera jusqu'à la révolution de 1789. A sa mort en 511, se forment les trois royaumes mérovingiens d'Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne. Ses successeurs consolideront et étendrons ces territoires.
VIIe siécle, l'époque des rois fainéants, le pouvoir appartient à l'aristocratie et aux "maires du palais". A cette période, les royaumes perdent l'Aquitaine et l'Armorique et il faut attendre 687 et Pépin de Herstal pour réunifier le royaume. Son fils, Charles Martel, écrase l'armée musulmane de Abd al-Rahman à Poitiers en 732.
En 751, Pépin le Bref élimine le dernier Mérovingien et se fait couronner roi par les papes Bonifaces (752) et Etienne II (754). Commence alors la dynastie carolingienne. En 768, monte sur le trône, celui qui reste aujourd'hui le "père de l'Europe", Charlemagne. Pendant ses 46 années de règne, il va développer son royaume, au point de l'amener au rang de plus grande puissance d' Europe occidentale. Ses passions pour la culture et l'intellect vont apporter l'essor économique au royaume.
Il est couronné Empereur du Saint Empire Germanique par le pape Léon III le jour de Noël de l'an 800. Les 14 années qui suivirent, servirent à défendre la chrétienté européenne. Louis le Pieux continua l'oeuvre de son père jusqu'à sa mort en 840 où l'empire fut divisé entre ses trois fils. Charles II le Chauve reçut la Francia occidentalis. Lui et ses successeurs ne surent pas résister aux prétentions de l'aristocratie féodale et aux raids Viking.
En 911, Charles III le Simple offre à Rollon et à ces Normands "le pays marin de l'Eure " (appelé plus tard Normandie, du nom de leurs nouveaux occupants). Il se prévient ainsi de toutes nouvelles attaques vikings. Ce territoire deviendra le berceau de la rivalité entre la France et l'Angleterre. Duel qui durera près de 9 siècles.
987. Hugues Capet, élu roi, fonde la dynastie capétienne. Jusqu'en 1108, lui et ses successeurs ne dominent qu'un petit domaine autour de Paris. Le reste de l'ancien royaume carolingien et divisé en seigneurie. Au XIIe siècle, Louis VI le Gros et Louis VII agrandissent ce domaine et affermissent leur pouvoir face aux féodaux, mais l'Angleterre de Henri II Plantagenêt possède plus de terre française que le roi Louis VII lui-même.
Dés son accession au trône en 1180, Philippe II Auguste se lance dans la reconquête des territoires français détenus par les Anglais. Entre 1202 et 1206, il envahit la Normandie et l'annexe, prend le contrôle du Maine, de l'Anjou, de la Touraine, de la Saintonge et momentanément du Poitou. La victoire sur l'Ennemi Anglois fut définitive en 1214 lors de la bataille de Bouvines. La monarchie révèle enfin son caractère national.
Avec Louis IX dit Saint Louis, la monarchie étincelle. A la tête de son armée, il repousse l'envahisseur anglais en 1229. Il n'a que 15 ans. Puis recommence en 1242. Il organise la 7e croisade en 1248, signe la paix avec Henri III Plantagenêt en 1259. Il meurt devant Carthage en 1270 après avoir pris la tête de la 8e croisade. Saint-Louis restera, pour le peuple, le meilleur roi du jeune royaume français.
Pendant son règne, 1285-1314, Philippe IV le Bel renforce l'appareil administratif de la royauté, affermit son indépendance par rapport au pouvoir temporel de l'Eglise et bataille pour consolider son royaume. Toute ces actions vident les caisses de sa trésorerie, il fait alors un procès aux Templiers dans l'espoir de saisir leurs biens et supprime l'ordre en 1312.
Avec la mort le Charles IV le Bel, en 1328, s'éteint la dynastie des Capétiens et commence la guerre de Cent Ans. Edouard III régent d'Angleterre, revendique la couronne de France. Ignorant sa demande, une assemblée française désigne Philippe, comte de Valois, successeur de Charles IV.
Sous Philippe VI et Jean II, les défaites s'accumulent; Ecluse (1340), Crécy (1346), Calais (1347). Parallèlement au conflit, un fléau s'abat sur l'Europe: La Peste Noir. De 1346 à 1353, un tiers de la population européenne, soit plus de 25 millions de personnes, est victime du bacille Pasturella pestis. A Poitiers , en 1356, Edouard III capture Jean II et propose la paix en renonçant à la couronne de France en 1360 par le traité de Calais. Les conditions sont dures. Il veut la domination sur l'Aquitaine, Calais et le Ponthieu et exige une rançon de 3 millions de livres tournois pour la libération du roi de France.
Quelques années plus tard, Charles V et Du Guesclin redressent la royauté en s'emparant de plusieurs possessions anglaises en France. Au début du XVe siècle, l'alliance du duché de Bourgogne avec la couronne anglaise et le désastre d'Azincourt en 1415 rendent Henri V, roi d'Angleterre, maître du pays par le traité de Troyes (1420).
En 1429, Jeanne d'Arc libère Orléans et emmène Charles VII, roi de Bourges, se faire couronner roi de France à Reims. Le traité d'Arras (1435) avec les Bourguignons donnent pour la première fois un avantage décisif à la France. Les victoires sont nombreuses et l'Anglois est rejeté à la mer en 1453. Il garde seulement la ville de Calais.
Dés lors, les souverains consoliderons le royaume. En 1482, Louis XI vainc Charles le Téméraire, duc de Bourgogne et annexe son duché. L'unité du pays est rétablie, les frontières ne sont pas tout à fait celles de la France actuelle mais elles s'en rapprochent.
Dans dix ans, un navigateur du nom de Christophe Colomb redécouvrira un monde oublié depuis près de 500 ans, depuis l'époque où Leif Erikson et ses compagnons avaient parcouru les mers sur leurs drakkars à la recherche de nouvelles terres.
Cet évènement projettera la France et l'Europe vers les Temps Modernes.
Le 08 janvier 2001 à 14:29
An Mil
Le sacre et la royauté au Moyen Âge
Pépin le Bref est le premier souverain occidental à recevoir l'onction du sacre. Il reçoit celle-ci une première fois en 751 des mains de l'archevêque de Mayence, son ami saint Boniface, et une deuxième fois, en 754, des mains de l'évêque de Rome lui-même, le pape Étienne II.
Oint de l'huile sainte (plutôt deux fois qu'une), il consolide ainsi sa légitimité comme nouveau roi des Francs, à la place de la précédente dynastie mérovingienne issue de Clovis, qui ne bénéficiait, elle, que de l'agrément des puissants seigneurs du royaume.
Deux siècles plus tard, le sacre de Hugues Capet consacrera l'avènement d'une nouvelle dynastie sur les ruines de la dynastie carolingienne. Dès lors, chaque roi de France aura à coeur de renouveler ce rituel en prélude à son avènement jusqu'à Charles X, sacré en 1825. Une seule exception à la règle : Louis XVIII, trop malade pour supporter une cérémonie éprouvante.
Un rituel biblique repris par les rois germaniques
Le rituel du sacre puise ses origines :
1/ dans une conception germanique, païenne et «barbare» qui fait du roi l'intercesseur entre le monde divin et le monde humain,
2/ dans la référence chrétienne à la Bible rapportée par saint Boniface, conseiller de Pépin le Bref.
Pépin III le Bref, père du futur Charlemagne, est le premier souverain franc à être ainsi sacré en confirmation de son accession à la royauté. Comme c'est un «usurpateur» qui met fin à la dynastie mérovingienne, il a besoin d'un supplément d'autorité que le sacre lui apporte.
Au cours du sacre, le futur souverain reçoit sur le front l'huile sainte qu'aurait reçue Clovis lors de son baptême à Reims par l'évêque Remi. La Sainte Ampoule qui contient l'huile aurait été transmise à Remi par un ange et son contenu se régénèrerait miraculeusement à chaque onction. Mais il ne s'agit là que d'une légende arrangée au IXe siècle, du temps des Carolingiens, par l'archevêque de Reims Hincmar.
Les Capétiens adoptent le sacre à leur tour
Les Capétiens, successeurs du roi Hugues Capet, prolongent la tradition du sacre. Dans le souci d'enraciner leur légitimité au plus profond de l'Histoire, ils cultivent la confusion entre ce rituel et le baptême de Clovis.
C'est ainsi qu'à partir d'une recommandation du pape Urbain II, en 1089, le sacre ne se déroule bientôt plus qu'à Reims, là où Clovis a été baptisé.
Louis VI le Gros et Henri IV font exception. Le père du premier meurt avant qu'il ait eu le temps de faire désigner son fils comme son successeur par les pairs du royaume comme il en allait des premiers rois capétiens. Louis VI est en conséquence sacré à la hâte dans la ville la plus proche, Orléans, par l'évêque de Sens. Henri IV, quant à lui, se fait sacrer à Chartres faute de pouvoir se rendre à Reims, aux mains de ses ennemis.
Un cérémonial sacré
Chaque sacre donne lieu au déplacement de la cour, soit un total de quelques milliers de personnes qui s'installent à Reims. La ville s'honore d'un total de 33 sacres dont 25 dans la cathédrale actuelle, édifiée au XIIIe siècle.
À son arrivée dans la ville, le roi fait serment de protéger l'Église, défendre la foi catholique, faire régner la paix et la justice, défendre le royaume et faire preuve de miséricorde. Le clergé et le peuple donnent leur assentiment aux cris de «Fiat, fiat !».
Ensuite commence la cérémonie proprement dite : le roi change de vêtements et reçoit l'épée du sacre ; puis, l'archevêque l'oint avec le saint chrême.
Les Français soulignent à l'envi le caractère sacré de cette onction de l'huile sainte, héritée de Clovis. Ils se gaussent des Anglais dont le souverain est oint avec une très ordinaire «huile de mercier».
Là-dessus, le grand chambrier remet au roi les vêtements et les objets sacrés qui témoignent de son rang : les regalia (sceptre...).
Les douze principaux barons du royaume (les pairs) tiennent ensemble la couronne au-dessus de leur souverain, puis ils s'écartent à l'exception de l'archevêque-duc de Reims et celui-ci pose la couronne sur la tête.
La cérémonie se conclut par une profession de foi, le baiser de paix et une messe au cours de laquelle le souverain acquiert le privilège réservé aux prêtres de communier sous les deux formes, par le pain et le vin ; les simples fidèles n'ayant que le droit de communier par le pain (l'hostie).
Après le sacre, la tradition veut que le roi festoie dans l'archevêché, le palais du Tau, entouré des douze pairs (à l'imitation du Christ et des apôtres ou du roi Arthur et de ses chevaliers). Il s'agit de six ecclésiastiques et six laïcs (ducs de Normandie, Bourgogne et Aquitaine, comtes de Toulouse, Champagne et Flandre).
Au fil des générations, le peuple et les nobles s'habituent à voir dans le sacre un rite qui place le roi au-dessus de ses sujets. Ce sentiment est assez fort pour dissuader tout attentat contre la personne du roi, du moins jusqu'aux guerres de religion.
En pleine guerre de Cent Ans, quand deux rois, l'un anglais, l'autre capétien, se disputent la couronne de France, c'est le sacre de Reims qui les départage. Ce rituel ancestral rend à Charles VII sa légitimité, selon l'inspiration judicieuse de Jeanne d'Arc. Pourtant, en droit, le sacre ne fait pas le roi, mais aux yeux du peuple, il est une cérémonie indispensable.
Généalogie des rois de France
Généalogie des Mérovingiens
La généalogie des Mérovingiens incarnée par Clovis Ier et le bon roi Dagobert Ier. Ils entament la conquête de la Gaule avant de se déchirer dans des luttes fratricides. Finalement, les rois fainéants sont renversés par les Carolingiens.
Généalogie des Carolingiens
La généalogie des Carolingiens, la dynastie de Charlemagne, Pépin le Bref et Charles Martel. Par le plus illustre d'entre eux, Charlemagne, les Carolingiens créent un immense empire en Europe occidentale avant que celui-ci ne soit morcelé par le partage entre les différents héritiers (loi salique).
Généalogie des Capétiens
La généalogie des Capétiens : Hugues Capet, Philippe Auguste, Saint Louis, Philippe le Bel, etc. D'abord simples comtes de Paris, les Capétiens consolident leur pouvoir et deviennent une grande dynastie des rois de France. Ils entament les croisades et combattent l'Angleterre et le Saint-Empire germanique.
Généalogie des Valois
La généalogie des Valois, la dynastie de Charles VII, Louis XI, François Ier, etc. Les Valois, branche cadette des Capétiens, doivent confirmer leur légitimité au cours de la guerre de Cent Ans. Ils participent à l'essor de la Renaissance avec la construction des châteaux de la Loire.
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