BRUEGEL, 450 DE ANI DE LA MOARTE (IN 2019)
Laurent Bove
Pieter Bruegel le tableau ou la sphère infinie
Pour une réforme théologico-politique de l’entendement
EUR 23,00
Présentation - Table des matières
Ce que Bruegel peint, ce que la peinture pense, tel est l’objet du livre. L’œuvre de Bruegel nous convie à aller de la plus grande gratuité du rire et du jeu à la plus sérieuse des méditations philosophiques que le jeu pictural de la forme et de la couleur puisse envelopper. Avec le corps de la multitude des enfants-qui-jouent, des paysans-qui-dansent, de ses monstres grimaçants et souriants … avec le corps de la peinture comme avec notre propre corps affecté par la force majeure de ses créations, le peintre invite l’observateur à une singulière expérimentation : celle d’une puissante participation à une réalité totale, surabondante et lumineuse, qui est, elle-même, ce procès singulier par lequel les choses sont à nouveau à voir, à penser et, indéfiniment aussi, toujours-à-faire. Au cœur de la domination théologicopolitique et de ses images, l’acte de peindre devient réforme de l’entendement et résistance de la vie multiple à sa réduction sous l’Un de l’orbe crucifère du pouvoir impérial. Solitaire dans son entreprise, mais solidaire des pauvres et des opprimés, Bruegel construit – dans la clandestinité du sens – les espaces nouveaux d’une liberté commune … ou la « sphère infinie » dont l’égalité (du rassasiement des corps) est la mesure.
Laurent Bove est professeur émérite de l’université d’Amiens et membre de l’IHRIM, ENS Lyon.
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Les images de Bruegel appellent un acte de perception contemplatif et « spéculatif » qui a ses racines dans la culture médiévale mais auquel l’artiste donne une nouvelle forme esthétique à son époque qui est celle de la Renaissance, de l’Humanisme et de la Réforme. Dans la pensée chrétienne, spéculer, c’est s’exercer à la contemplation du monde visible comme moyen de comprendre les principes divins, passer du visible à l’invisible. Dans nombre d’ouvrages qui comportent dans leur titre le terme de « Miroir » (Speculum), les créatures du monde naturel sont décrites comme les traces du Créateur et de ses intentions salvatrices pour le monde.
Ce colloque propose d’envisager la représentation de la nature et des activités humaines chez Bruegel dans le contexte de cette pensée spéculative. À la fois miroir du monde et miroir tendu au spectateur, les images spéculatives de Bruegel sont conçues comme des exercices de discernement. Il s’agira dès lors d’interroger deux des caractéristiques fondamentales des oeuvres de Bruegel. La première est la manière dont ces oeuvres ne cessent d’articuler ou d’opposer l’aveuglement et le discernement spirituel, les apparences de surface et la vérité cachée, les pièges du diabolique et la difficulté à percevoir le divin. OEuvrant conjointement avec la première, la seconde caractéristique est la complexité narrative et visuelle des images de Bruegel. Celle-ci implique un ensemble de procédés visuels – profusion et enchevêtrement des figures, réduction et marginalisation des détails les plus signifiants, paradoxes, ambiguïtés et pièges visuels – qui visent à troubler le regard. Ces journées seront l’occasion d’examiner et de confronter les récentes études sur Bruegel, en revenant sur un certain nombre de questions autour de la conversation, l’ekphrasis, l’exégèse visuelle, la contemplation, la spéculation.
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Galerie Colbert
Salle Jullian, 28-29 Juin 2019
2, rue Vivienne, 75002 Paris
Organisé par Michel Weemans (ENSA Bourges, CEHTA-EHESS, Paris), Colette Nativel (Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HiCSA) et Ralph Dekoninck (UCLouvain, GEMCA)
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Bruxelles rendra hommage à Pieter Bruegel l'Ancien à l'occasion du 450e anniversaire de son décès. L'événement entre dans la lignée des trois années culturelles dédiées aux maîtres flamands, en 2018-2020. L'un des moments les plus attendus sera le retour à la Maison-Musée Mayer van den Bergh à Anvers du célèbre tableau Dulle Griet après l'importante restauration qui lui a rendu sa splendeur d'origine.
Les œuvres majeures du peintre enfin réunies
Père d'une dynastie de peintres, Brueghel est aimé dans le monde entier. Mais jusqu'à présent, les tentatives pour organiser des expositions sur sa production ont échoué, principalement en raison de la fragilité et de la valeur de ses œuvres.
L'exposition, qui célèbre le 450e anniversaire de la mort de l'artiste, comprend des prêts des principaux musées européens. Certaines des peintures ont été expressément restaurées pour l'exposition. Environ 30 peintures et 60 dessins sont exposés. Deux peintures de la "Tour de Babel", respectivement du musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam et de la collection du Kunsthistorisches Museum, sont réunies pour la première fois. Parmi les autres chefs-d'œuvre, "Adoration des mages sous la neige" (1563) de Am Römerholz de Winterthur et deux œuvres restaurées pour l'occasion: "Margherita la pazza" (vers 1562) du musée Mayer van den Bergh à Anvers et «Le triomphe de la mort» (1562-153) du Prado de Madrid.
Un peintre célèbre, un homme mystérieux
On sait peu de choses sur la vie de Brueghel: il est né à Anvers entre 1525 et 1530 et a probablement appris à peindre dans l'atelier de Pieter Coecke van Aelst, qui épousa plus tard sa fille et mourut à Bruxelles en 1569. On sait qu'il voyagea à travers l'Italie avant la naissance de ses fils Pieter et Jan, qui se sont produits respectivement en 1564 et 1568. Bien que célèbre au XVIIe siècle, Brueghel est tombé dans l'oubli avant d'être redécouvert à la fin du XIXe siècle, mais toute sa production n'a pas survécu. Certaines des œuvres de tissu, par exemple, étaient trop délicates.
Focus sur les techniques picturales de Bruegel
Grâce à l'enthousiasme des collectionneurs de Habsbourg au XVIIe siècle, le Kunsthistorisches Museum possède la plus grande collection de peintures de l'artiste. Les six années de recherche qui ont précédé le spectacle ont été fondamentales pour l'obtention de prêts. Il existe en effet beaucoup de littérature sur Bruegel, mais pas sur ses méthodes de travail. 2019 sera donc l'occasion de projeter une lumière neuve sur ce peintre phare.
Pour plus d'informations, visitez : https://visit.brussels/fr/lists/bruegel-brussels
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Le 450e anniversaire de la mort de Pieter Bruegel en 2019
Bruxelles et Bruegel sont inextricablement liés. Non seulement Bruegel a passé la majeure partie de sa vie à Bruxelles, mais il y a également été inhumé et vous pouvez encore admirer une grande partie de son œuvre dans les plus beaux musées de Bruxelles.
L’artiste Pieter Bruegel
Pieter Bruegel (1525?-1569) est considéré, de loin, comme le plus grand peintre néerlandais du 16e siècle. Ses paysages et ses scènes de la vie paysanne (« peinture de genre ») font sa renommée. Au 16e siècle déjà, les collectionneurs des Habsbourg reconnaissaient la qualité et l'originalité exceptionnelles de l'imagerie de Bruegel et achetaient ses œuvres. La popularité de Bruegel est aussi due aux incroyables compositions elles-mêmes, souvent moralisatrices, toujours pleines de personnages, invitant le spectateur à réfléchir aux contenus des images, dont la complexité se situe à de multiples niveaux. Des peintures telles que « Les Proverbes flamands », « Les Jeux d'enfants », « Dulle Griet » (ou « Meg la folle »), « La Danse de la mariée en plein air » et « Le Pays de Cocagne » sont aisément reconnaissables et célébrées dans le monde entier.
Bruegel et Bruxelles
Pour se rapprocher du centre de l'argent et du pouvoir, et donc de potentiels clients, Bruegel arrive à Bruxelles en 1563 pour s'établir dans les Marolles. À l'époque, le quartier de la Chapelle, connu aujourd'hui sous le nom des Marolles, était tout sauf un quartier populaire. La maison spacieuse qu'il habitait se trouvait dans l'une des rues les plus riches de Bruxelles. Au 16e siècle, Bruxelles était l'un des centres politiques les plus importants d'Europe. Non loin de là, au Mont des Arts, le Palais du Coudenberg était l'une des résidences principales de Charles Quint, aujourd'hui transformé en musée. Bruxelles était un véritable pôle pour les artistes et la nouvelle noblesse urbaine. N'oubliez pas de passer par la ‘Maison Bruegel’, une maison datant du 16e siècle au centre des Marolles.
Bruegel en 2019
Bruxelles et le Pajottenland voisin ont largement inspiré Bruegel : les deux tiers de ses quarante tableaux ont été peints en ces lieux ! À quelques minutes à pied des Marolles, sur le Mont des Arts, vivaient ses puissants mécènes. Aujourd'hui y est abritée une grande partie de l’œuvre de Bruegel : après le Kunsthistorisches Museum à Vienne, les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique possèdent la plus grande collection de tableaux de Bruegel, et la Bibliothèque Royale détient pas moins de 90 gravures et estampes ! L'ensemble de ces trésors pourra être pleinement admiré à l'occasion de l'exposition qui se tiendra en 2019. Pour vous imprégner du 16ième siècle, vous ne devez surtout pas manquer de visiter le musée de la Porte de Hal ! Après sa mort, Bruegel fut inhumé en l'église de la Chapelle dans les Marolles, où il est encore possible de lire son épitaphe.
Raison suffisante pour que Bruxelles consacre de nombreux événements à cet artiste de renommée mondiale à l'occasion du 450e anniversaire de sa mort. En 2019, de nombreuses organisations programmeront des visites guidées autour de Bruegel et de tous les lieux qui lui sont associés, ainsi que sur la période fascinante durant laquelle il a vécu. Venez (re)découvrir l'univers et l’œuvre de Bruegel dans le cœur historique de Bruxelles !
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Une mort omniprésente
Pieter Bruegel dit l’Ancien se différencie par ce sobriquet de ses fils Pieter Bruegel dit le Jeune, et Jan Brueghel l'Ancien. Eux-mêmes engendreront d’autres peintres. Une dynastie décidément très talentueuse et productive, aux vues de l’œuvre de chacun. L’ancêtre montre la voie et demeure à l’origine d’une école flamande où les sujets religieux sont transcrits à l’époque contemporaine du XVIe siècle, en privilégiant une évocation du quotidien.
Ces toiles s'avèrent donc un précieux lègue historique sur les us et coutumes des Flandres de la Renaissance, tant dans les costumes, les métiers que les rituels. Bruegel ne se limite pas pour autant à être un seul documentariste de son temps. Ses sujets en traduisent les obsessions et tourments.
La mort est omniprésente dans ses danses macabres où des armées de squelettes enlèvent des villageoies de toutes castes, comme dans "Le Temple de la mort". Ce reflet de la persistance de la peste qui sévit en Europe depuis le XIIIe siècle, se manifeste aussi dans les guerres dont on trouve l'évocation dans "Le Massacre des innocents". L’on y voit, dans un village enneigé, des civils et soldats en armures du XVIe siècle occire les habitants. Comme si le peintre prenait ce sujet biblique pour donner une photographie des exactions alors courantes dans toute l’Europe.
La main et l’âme
Pour contrebalancer ces sujets macabres, Bruegel peint des scènes de liesses, banquets de mariage, fêtes champêtres et carnavals, qui peuvent s’interpréter comme autant de dérivatifs aux ténèbres du temps. Par conséquent, la mort transparaît toujours derrière la joie. Les sujets religieux sont, eux, traités, chez Bruegel comme chez Bosch, sous un jour moral. Ainsi "La Chute des rebelles", où l’on trouve des figures grotesques communes, métaphores des vices et perversions humaines.
Ses multiples versions de "La Tour de Babel" dénoncent l’arrogance des hommes, mais visualisent aussi les machines, outils et gestes œuvrant à la construction des cathédrales. Elles seraient ainsi assimilées, comme la Tour de Babel, à un défi envers Dieu, par leur élévation et leur prouesse architecturale.
Quant à ses "Proverbes flamands", ésotériques et savants, ou sa lumineuse "Parabole des aveugles", ils traduisent l’accord entre la main et l’âme au service d'un message éthique. Issues de la tradition populaire et de l'observation, ces visions profanes génèrent l'introspection du spectateur, indépendante du dogme religieux dominant, signe d'une modernité transgressive.
Mais l’œuvre complet de Pieter Bruegel ne serait pas exhaustif sans l’intégral de ses dessins et gravures sur cuivre. On y décèle la finesse du trait du maître, comme préliminaire à son art de la composition et de coloriste. L’ouvrage privilégie les détails des toiles, les uns comme les autres bénéficiant de reproductions fidèles en pleines pages et en planches dépliantes. Jürgen Müller, professeur d’Histoire de l’art à Dresde, et Thomas Schauerte, directeur de le Maison Albrecht Dürer de Nuremberg, se chargent de la biographie et de l’analyse de l’œuvre, procédant notamment à un rapprochement sensible entre Bosch et Bruegel. Le maître flamand se retrouve en cette monographie complète dans toute sa splendeur, sa richesse, et son décryptage autant historique qu'esthétique.
Pieter Bruegel - L'Œuvre complet
Jürgen Müller et Thomas Schauerte
Relié avec ruban marque-page, 29 x 39,5 cm, 492 pages, dans un coffret en carton avec poignée
150 €
https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/beaux-livres/quot-pieter-bruegel-loeuvre-completquot-une-grande-monographie-foisonnante-et-detaillee_3303453.html
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