On a testé Naissance de la sculpture gothique au Musée de Cluny (75)
Du 10 Octobre 2018 Au 21 Janvier 2018
- SynopsisLa transition entre art roman et art gothique dans la sculpture entre Paris et Chartres entre 1135 et 1150.Ce qu’il faut savoirL’art gothique est né en Île-de-France dans la première moitié du XIIe siècle.Il fait suite à l’art roman, apparu autour de l’an mil. Né dans le nord de l’Italie, le style roman se répand dans le sud de la France et en Catalogne avant de gagner l’ensemble de l’Hexagone. En partie héritier de l’art carolingien, il se caractérise par des édifices massifs décorés entre autre de lésènes (dites aussi bandes lombardes) sur sa façade, d’enluminures aux couleurs vives et aux décors végétalisés, et de sculptures monumentales sur les chapiteaux puis sur les portails et tympans d’églises illustrant des saynètes bibliques avec des personnages aux traits grossiers et des décors inspirés des végétaux ou de colonnes antiques.Ce courant stylistique connait son apogée avec l’abbaye de Cluny, qui diffuse le modèle architectural dans toute l’Europe. Resté prédominant dans le sud de l’Europe, l’art roman se transforme en art gothique dès les années 1125. Cette mutation s’opère lors de la construction de l’abbaye de St Denis près de Paris et de la cathédrale de Chartres. L’évolution des techniques permet des réalisations plus élancées, plus expressives et plus mouvantes. Les colonnes deviennent des statues-colonnes représentant des rois, des reines ou des prophètes. Les traits sont plus fins et s’éloignent des modèles byzantins. On note également des spécificités dans chaque portrait qui permet de différencier les personnages. Le vitrail naît également à cette époque.En 25 ans, soit une génération, la France se scinde en deux. Au Sud, l’art roman, qui n’évolue que très peu ; au nord l’art gothique qui restera une référence jusqu’à la Renaissance.L’exposition revient sur les prémices de cet art nouveau, né en Île-de-France, en présentant des pièces issues des réserves du Musée de Cluny, dont plusieurs ont fait l’objet de restaurations récentes.L’expositionTout l’enjeu de cette exposition était de réussir à retranscrire la transition artistique en sélectionnant des œuvres variées et des exemples claires.Le jugement d’un saint personnage par un dignitaire, Chelles, 1100La Nativité, Deux, ancienne collégiale de Saint-Etienne, 1145-1150Grâce à ce choix de quelques œuvres parlantes, à l’installation des objets à la hauteur des yeux et un fond d’un jaune clair et d’un rouge intense qui mettent en valeur les décors, le Musée de Cluny a réussi à illustrer son propos tout en mettant en avant les prémices de l’art gothique et son évolution rapide.L’exposition réunit de très belles pièces, aux saynètes variées, qui traduisent la richesse des représentations de cette période. Des œuvres dont certaines viennent tout juste été restaurées, comme les 5 têtes du portail de St-Denis.Psychomachie (combat entre les vices et les vertus ?), Saint-Denis, 1125Retable: l’Annonciation, la Vierge en Majesté et le Baptême, Carrière-sur-Seine, vers 1140-1145Chapiteaux engagés à décors de rinceaux, Saint-Denis, abbatiale, 1125Statues-colonnes du Portail royal de ChartresUne exposition captivante mais aussi extrêmement accessible.Statue-colonnes du cloître de Saint-Maur-des-fossés, env. 1140Mon avisL’exposition est une très belle surprise tant les sculptures sont esthétiques et parlantes. Le choix de ne pas multiplier les supports mais de présenter des œuvres fortes est plus que judicieux et permet au visiteur de véritablement saisir le basculement artistique.A faire en famille
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