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lundi 3 février 2020

Retablul 7: Dipticul Wilton (1395-1399)

The Wilton Diptych (1395-1399)
The The Wilton Diptych (c. 1395–1399) is a small portable diptych of two hinged panels, painted on both sides, now in the National Gallery, London. It is an extremely rare survival of a late Medieval religious panel painting from England. The diptych was painted for King Richard II of England, who is depicted kneeling before the Virgin and Child in what is known as a donor portrait.

Maître du diptyque de Wilton (anonyme) Date:vers 1395-1399
tempera sur panneaux de chêne,53 × 37 cm,Collection National Gallery,Localisation
National Gallery, Londres 





Description et structure (w.fr.)
Le panneau intérieur gauche représente Richard II agenouillé devant trois saints, Jean le Baptiste, Édouard le Confesseur et Edmond le Martyr, reconnaissables, de droite à gauche, à leurs attributs. Sur le panneau de droite, la Vierge Marie tenant l’Enfant Jésus dans les bras est entourée de onze anges1.

Les panneaux extérieurs
Fermé, le diptyque présente sur le panneau de droite un cerf blanc, emblème de Richard II, couché sur des branches de romarin, dans un pré enherbé, sous un ciel d’or. Celui-ci porte autour de la gorge un collier doré en forme de couronne, où est attachée une chaîne à grosses mailles rectangulaires. Sur l'autre panneau, très endommagé, se trouve un écu figurant les armes adoptées par Richard II à partir de 1395, et qui associent celles — supposées, puisque les blasons n'existaient pas au xie siècle — d’Édouard le Confesseur et celles des rois d’Angleterre2. Derrière l'écu se trouvent un heaume d’argent et une toque de cérémonie rouge surmontée d'un lion couronné5.

Les deux panneaux intérieurs sont remarquables par leur complémentarité, en raison du dialogue qu'ils instaurent. Les deux scènes prennent place sous des fonds d'or faisant éclater la richesse du diptyque, mais présentant des motifs géométriques différents. Les contextes spatiaux sont également distincts : alors que le roi et les trois saints se tiennent sur des rochers nus, devant une forêt qui vient boucher l'horizon sur la droite du panneau de gauche, les personnages célestes se tiennent dans une prairie (dont le vert s'est assombri avec le temps) représentée au premier plan, et fleurie de roses, d'iris, de pâquerettes, etc., pour rappeler le jardin du Paradis ou le martyre du Christ6.

La prédominance du bleu brillant donne à la scène de droite un caractère précieux qui évoque la nature divine de l'apparition, alors que la scène de gauche joue davantage sur des effets de contrastes et de variations, de couleurs comme de rendu des textures — les habits des quatre personnages étant tous traités différemment. Et le calme de la posture statique de Richard et des saints s'oppose au caractère plus énergique de la scène de la Vierge et l’Enfant, du fait des gestes interrompus de Jésus et des quatre anges qui l'encerclent, mais aussi de la ligne sinueuse dessinée par les sept anges, et leurs paires d'ailes respectives, qui occupent le fond.

Cependant, la posture, les gestes et les regards des personnages du diptyque créent des interactions qui en assurent l'unité, pour suggérer une communication entre les deux univers, terrestre et divin, et les deux panneaux leur correspondant. Le roi et les saints tournent leurs regards vers la droite, alors que l'enfant Jésus et certains anges placés derrière la Vierge regardent vers le roi. Les mains de Richard semblent accueillir l'Enfant, qui effectue quant à lui un geste de bénédiction. Les quatre anges en cercle désignent enfin tous de la main ou du doigt le roi agenouillé sur la partie inférieure du second panneau.

Iconographie

Le panneau intérieur gauche

Anonyme, Portrait de Richard II d'Angleterre, mi-1390, Abbaye de Westminster
L’identité du roi s’agenouillant a clairement été établie grâce à la présence insistante de l'emblème personnel de Richard II, le cerf blanc (« White Hart (en) » en anglais), sur le panneau extérieur droit, sur les motifs dorés brodés sur la robe du roi, ainsi que sur la broche d'or et d'émail qu'il porte accrochée sur la poitrine. Cette même broche, attribut de la livrée royale3, est reprise sur l'autre panneau, épinglée au côté gauche de la robe bleue de chaque ange3.

Les cosses de genêt, en latin planta genista, armes parlantes de la lignée des Plantagenêts, servent en outre de collier au roi comme aux anges, et encerclent en couronne les cerfs tissés sur la robe royale.

La bannière située entre Richard et l’Enfant Jésus représente la croix de saint Georges, symbole de l’Angleterre, et est surmontée d’un minuscule globe à l'intérieur duquel la restauration effectuée en 1992 a révélé la présence d'un château blanc sur une île verte, au milieu d'une mer représentée à la feuille d'argent — aujourd'hui noircie par l'injure du temps3. La bannière serait donc passée des mains de l'Enfant Jésus à celle de l'Ange, afin que le premier puisse bénir le Roi : elle représenterait ainsi à la fois l'espoir de la Résurrection, et le pouvoir de droit divin détenu par le Roi sur l'Angleterre3.
Armoiries de Richard II

Les trois saints auréolés, portant pour deux d'entre eux une couronne royale et de riches vêtements, et pour le dernier une humble peau de mouton nouée à la taille par une simple corde, présentent chacun de la main droite Richard agenouillé à la Vierge et l’Enfant. Les attributs qu'ils tiennent dans la main gauche les rendent identifiables : Edmond le Martyr, à gauche, porte la flèche danoise qui l’a tué en 869, Édouard le Confesseur, au centre, serre entre le pouce et l'index l’anneau qu’il donna à un pèlerin (qui se révéla être l'Apôtre Jean), et Jean le Baptiste, à droite, tient contre son sein l’Agneau de Dieu, son symbole. Tous revêtent une signification particulière pour le Roi : Édouard le Confesseur par exemple possède à l’abbaye de Westminster une chapelle qui lui est dédiée, et c'est sur son tombeau que Richard vint se recueillir en temps de crise — les armes supposées d'Édouard étant par ailleurs écartelées de celles des Rois d'Angleterre sur le blason figuré sur le panneau extérieur gauche. Saint Jean-Baptiste, qui touche l'épaule du Roi dont il était le Saint patron, évoque la naissance de Richard, le 6 janvier : une tradition chrétienne ancienne confondait en effet l'Épiphanie et le Baptême du Christ. Mais la présence de trois saints peut aussi évoquer les Rois mages de l'Épiphanie, ou renvoyer à la légende selon laquelle Richard, à sa naissance à Bordeaux, fut visité par les rois d’Espagne, de Navarre et du Portugal.

L’artiste, habituellement désigné par le nom conventionnel de « Maître du Diptyque [de] Wilton », n’a pu à ce jour être identifié, ni même associé à d’autres peintures. S'il reste possible qu'il soit anglais — peut-être Thomas Litlington, peintre en titre de Richard II à partir de 1396 —, peu d’œuvres autres que le Diptyque permettent de définir un style gothique anglais propre à l’époque, si ce n'est le portrait de Richard II actuellement conservé à l'abbaye de Westminster.
Considéré comme un représentant du gothique international, il pourrait à ce titre être originaire de « n’importe quelle nation8 », dans la mesure où les caractéristiques stylistiques picturales étaient alors sensiblement les mêmes dans les différentes cours d'Europe. L'utilisation virtuose du raccourci10, par exemple pour l'Ange agenouillé à gauche du panneau de droite, reflète une parfaite connaissance des évolutions récentes de la peinture italienne, surtout siennoise3, alors que le rapprochement avec d'autres œuvres réalisées à Prague pour Charles IV et son frère Venceslas11, notamment celles du type des « belles Madones »4, pourrait supposer un peintre amené de Bohême par Anne, première épouse de Richard — et fille de Charles IV7.
Les similitudes stylistiques les plus convaincantes, notamment en raison de la qualité exceptionnelle de l'exécution du diptyque, seraient à chercher du côté des manuscrits enluminés du Nord de la France dans les années 1410, et au premier chef ceux des frères de Limbourg. À cette période, il était en effet commun dans le Nord de l’Europe que de tels panneaux, par ailleurs encore relativement rares, soient réalisés par des artistes versés dans les enluminures.

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