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jeudi 6 février 2020

VIRGINIA WOOLF (1882-1941)

VIRGINIA WOOLF-intelect si fragilitate

Romane
The Voyage Out (1915)
Night and Day (1919)
Jacob's Room (1922)
Mrs Dalloway (1925)
To the Lighthouse (1927)
Orlando, a biography (1928)
The Waves (1931)
Flush, a biography (1933)
The Years (1937)
Between The Acts (1941)
Nuvele
Kew Gardens (1919)
Monday or Tuesday (1921)
A Haunted House and Other Stories (1943)
Mrs. Dalloway's Party (1973)
The Complete Shorter Fiction (1985)
Carlyle's House and Other Skeches (2003)
Three Guinees (1938)
Thoughts on Peace in an Air Raid (1940)
Eseuri
Essay collections
Modern Fiction (1919)
The Common Reader (1925)
The London Scene (1931)
The Common Reader: Second Series (1932)
The Death of the Moth and Other Essays (1942)
The Moment and Other Essays (1947)
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Virginia Woolf

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Romancière anglaise (Londres 1882 – près de Rodmell, Sussex, 1941).
Fille d'un « éminent victorien » (sir Leslie Stephen, gendre de Thackeray, rédacteur en chef du Cornhill Magazine et auteur du Dictionnaire biographique national), côtoyant dès l'enfance la fleur de l'intelligentsia britannique, égérie du groupe de Bloomsbury, elle bâtit son œuvre comme une digue contre la maladie mentale qui dévorait ses énergies et qui la frappait presque régulièrement à la parution de ses livres. Privée très tôt de la paix que lui procurait sa mère, morte en 1895, elle perd successivement sa demi-sœur Stella (1897) et son frère Thoby (1906). Quand sa sœur Vanessa, peintre, se marie en 1907, elle voit s'éloigner celle dont elle avait été la plus proche. Elle épouse en 1912 Leonard Woolf (économiste, pacifiste), dont l'inlassable bonté l'aidera à se doter d'une influence doublement vitale ; avec lui, elle monte une maison d'édition où seront notamment publiés Katherine Mansfield, T. S. Eliot et Freud. Homosexuelle pudique, elle écrit, à la gloire de Vita Sackville-West, Orlando (1928), célébration de l'androgyne. Féministe puritaine, elle soutient de loin le combat des suffragettes mais rédige plusieurs ouvrages essentiels sur la condition féminine : Une chambre à soi (1929), Trois Guinées (1936). Dans ses romans, Virginia Woolf dit non pas les revendications, mais l'exil des femmes, leurs rancœurs, les défaillances du vouloir-vivre, l'avortement des élans, les désastres de la sympathie. L'intime devient un point de vue sur l'histoire. Et cet élargissement (tchékhovien) de la conscience redéfinit l'oppression : la souffrance étouffée, tue et cachée. Elle peint le mal de vivre, elle tente de relier les « moments de vie » et d'unifier les coulisses de l'âme, ses envies et ses haines. L'écriture seule éternise ce flux et transcrit, au-delà des « apparitions que nous sommes », les terrifiantes intermittences de l'âme ponctuées d'abandons et de deuils. Après ces premiers essais que sont la Traversée des apparences (1915), Nuit et Jour (1919), la Chambre de Jacob (1922), le génie de Virginia Woolf éclate avec Mrs. Dalloway (1925). À travers le récit de la journée d'une femme à Londres, elle propose une forme d'unanimisme : c'est le vécu et les aspirations insatisfaites de la ville qui se jouent à travers ses héros, réunis par une prose poétique imprégnée de douleur. Autre sommet de l'œuvre woolfienne, la Promenade au phare (1927) : Mrs. Ramsay (portrait de la mère de Virginia) possède le génie de transformer chaque événement de la vie quotidienne en un instant de plénitude, une « illumination ». Ira-t-elle le lendemain avec son jeune fils de six ans se promener au phare qui brille non loin de la maison familiale ? Il fera peut-être mauvais temps, mais, plus que la pluie, ce sont les années, les deuils, la guerre qui se jettent en travers de ce projet banal. Dix ans plus tard, le fils fera cette promenade ; la journée, commencée dans la magie, s'achève, par-delà le temps perdu, dans la vision réconciliée saisie enfin par une artiste ratée : le phare se confond avec le visage radieux de la mère disparue ; la quête de la mère et celle de l'art s'unissent en un éclair d'éternité qui abolit le temps. Grâce à son écriture lyrique, les Vagues (1931) se présente comme un véritable poème romanesque : six personnages réunis après une longue séparation se laissent traverser par leur musique intérieure, ponctuée d'interludes décrivant le lever et le coucher du soleil, le déferlement des vagues qui jamais ne parviennent à constituer leur individualité. En 1937, les Années, évocation d'une famille des années 1880 à 1930, marque le retour à une narration plus classique. Entre les Actes (1941) parachèvent, en en montrant l'universalité, le tableau de cette absence à vivre et de ce surcroît qui la firent traiter comme schizophrène. Traumatisée par la Seconde Guerre mondiale et les bombardements, craignant de tomber aux mains des nazis (Leonard Woolf était juif), elle se suicida à l'approche d'une nouvelle crise, répondant au « tragique appel des eaux » qui résonne d'un bout à l'autre de son œuvre. Son aîné de deux ans, Leonard lui survécut plus d'un demi-siècle (il mourut en 1969) et se chargea de gérer sa réputation posthume, publiant au compte-gouttes le Journal de Virginia. Peu à peu, les essais critiques (le Lecteur commun, 1925-1932), les nouvelles, la correspondance et les textes inédits sont venus confirmer le statut de Virginia Woolf comme l'un des génies de la littérature du xxe siècle, au même titre que Proust, qu'elle admirait, ou Joyce, dont elle avait détesté Ulysse.
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Virginia Woolf

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Virginia Woolf
George Charles Beresford - Virginia Woolf in 1902 - Restoration.jpg
Virginia Woolf
Date personale
Nume la naștereAdeline Virginia Stephen[3] Modificați la Wikidata
Născută Modificați la Wikidata
KensingtonRegatul Unit al Marii Britanii și Irlandei Modificați la Wikidata
Decedată (59 de ani)[ Modificați la Wikidata
River Ouse[*]Regatul Unit Modificați la Wikidata
Cauza decesuluisinucidere (înecModificați la Wikidata
PărințiLeslie Stephen[*]
Julia Stephen[*] Modificați la Wikidata
Frați și suroriVanessa Bell[*]  Modificați la Wikidata
Căsătorită cuLeonard Sidney Woolf[*] (Modificați la Wikidata

Semnătură
Virginia Woolf signature.svg
Prezență online
Internet Movie Database
Virginia Woolf (nume original Adeline Virginia Stephen, n. 25 ianuarie 1882Londra - d. 28 martie 1941) a fost o scriitoare englezăeseistăfeministă, editoare și scriitoare de povești, cunoscută drept una dintre figurile moderniste literare de frunte ale secolului al XX-lea.
În perioada interbelică, Virginia Woolf a fost o personalitate marcantă în societatea literară din Londra și membru al Grupului Bloomsbury. Operele ei cele mai renumite includ Doamna Dalloway(1925), Spre far (1927), Orlando (1928) și eseul de dimensiunea unei cărți A Room of One's Own (1929), cu faimosul său dicton: „O femeie trebuie să dispună de bani și de o cameră separată, dacă vrea să scrie ficțiune”.
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